Le Sombremage Rivodius d'Ansries

Notes de l’auteur : Écoutez la petite playlist associée à ce conte :
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Il était une fois un Sombremage, solitaire et fatigué. Il avait passé sa vie caché, usurpant des titres et des noms, fuyant les villages, plongeant de reflet en reflet, tourmentant des communs, se jouant des mœurs et des lois. Rivodius d’Ansries avait eu une vie longue et remplie, mais étrangère au contact chaleureux de ses pairs.

Rivodius était déjà un vieil homme lorsqu’il rencontra la belle Vinvela. Elle était telle une fée, douce et pure. Elle avait les formes et la délicatesse d’une nymphe. Elle savait combler son vieux cœur d’un amour vrai, et en cela elle lui rappelait sa propre mère. Elle maîtrisait les secrets de la chair ; c’était une amoureuse et une amante. 

La jeune Vinvela était certainement échappée d’un rêve. Sa beauté éthérée en avait fasciné plus d’un dans les villages alentour. Née dans un champs de lin, sous un soleil embrasé qui avait cuit la peau de sa mère, il émanait un éclat lunaire de son teint laiteux, une grâce chimérique. Des jeunes hommes bien nés, fils de Ducs et fils de Barons, avaient bravé leurs pères en lui faisant la cour. Des fils de personne, aux traits délicats ou aux corps bien bâtis, avaient ruiné leur amour propre en s’approchant d’elle. 

Si Vinvela faisait ronronner les cœurs à chacune de ses apparitions, on ne l’avait jamais encore dévisagée ainsi, avec des yeux si gros et des sourcils si hauts. La belle se laissait prendre dans l’étrange étau que formaient les grands bras osseux du vieux Rivodius. 
Le couple était si peu concevable, que les visages tout autour étaient restés interdits, et aucun mot ne fut prononcé alors. Dès la nuit tombée cependant, quand chacun fut attablé dans son foyer, les langues se sont déliées et les mots n’ont plus manqué. Un mauvais sort aura fait perdre la raison à la belle, ou le vieux Rivodius aura menacé son père, ou un pacte aura été passé avec le démon de la grotte… Chacun s’était fait son idée.
Quand le couple émergeait du logis, le silence inondait la petite place et suivait leurs pas. Une vision si incongrue faisait douter de tout. 

Dans l’intérieur de leur petite maison, la réalité était bien différente, comme si le mur de pierres et de chaux séparait deux univers distincts et opposés. C'était une réalité plus simple, plus franche et évidente. L’amour avait frappé ; une théorie à laquelle personne n’avait songé. 

Les jours coulaient grâcieusement et les saisons filaient. Vinvela animait l’âtre du foyer et du désir, sa lumière s’épanouissant toujours plus. Son regard se faisait plus profond, et sa peau laissait apparaître des constellations de tâches de rousseur. Le temps donnait à Vinvela, et reprenait à Rivodius. Son esprit était aussi dur et froid qu’un monolithe, et son corps était sec et courbé, presque ramené à la terre. Il suffisait de plisser les yeux pour le prendre pour un vieux pont de pierres, enjambant la beauté vive et fraîche de Vinvela.

Rivodius était tel le vieux jardinier au bord de l’au-delà, arrosant la rose éclatante qui ne connaît que le doux printemps. Il aurait voulu que le temps s’arrêta là, mais le temps rappelait son corps. Un jardinier plus beau viendrait s’occuper de sa rose, tôt ou tard. Puisqu’il lui fallait bientôt partir, il attendait de la vie un dernier cadeau.

L’invitant à se blottir contre son corps cassé, Rivodius raconta à Vinvela le parcours de sa longue vie de sorcier. Sa mère si douce, ses voyages au-delà des montagnes blanches, ses traversées des océans, ses rencontres avec des Mages et des Sombremages, son exil. Il n’épargna aucun détail à Vinvela, qui restait hypnotisée d’amour et d’admiration. Rivodius continua son récit. Même s’il avait eu l’occasion d’utiliser des sortilèges et incantations interdites pour obtenir des femmes, le destin avait fini par lui offrir la plus désirable de toutes. Ainsi, il n’avait plus qu’une idée en tête : faire un enfant à cette femme, qui pourait voir grandir cette nouvelle rose dans ce jardin merveilleux. Elle aurait toujours un bout de lui à ses côtés comme souvenir de leur histoire. 

Le visage de Vinvela s’illumina à cette idée. Elle éclatait d’un rire si naïf qu’il ne put prédire ses mots. La belle fleur expliqua à Rivodius, dans un sourire enchanteur, qu’il était impensable qu’ils puissent concevoir un enfant ensemble. Avec tout l’amour du monde, elle ne supporterait pas que son enfant pousse d’une graine si racornie. Et si le nourrisson sortait aussi fripé, anguleux et voûté que lui? Et s’il était aussi sec et froid que la Mort? Vinvela continua d’énumérer toutes les éventualités désastreuses. Elle s’amusait qu’une telle pensée ait pu effleurer Rivodius, mais ses mots ne manquaient pas de clarté. Elle ne se risquerait pas à faire sortir un être atrophié de son corps épanoui. Son rire remplissait l’air du foyer et se mélangeait aux crépitements du feu. 

Rivodius la voyait pour la première fois. Une jeune fille, sotte, égoïste et cruelle. Sa vie terne n’allait pas se terminer ainsi, ridiculisée par une femme. Il ne permettrait pas qu’on dise qu’elle lui avait fait perdre la tête, attiré par ses charmes, pour finalement lui faire perdre la face. Alors que son sang bouillonnait de rage et d’aigreur, il attrapa la chevelure flamboyante de Vinvela. Il se laissa quelques instants pour admirer ses traits parfaits, une toute dernière fois, avant d’enfoncer son visage dans l’âtre. 

Il n’entendait même pas les cris de la pauvre fille, ni les craquements du feu, qui chantait d’extase face à un si bon repas. Ses yeux étaient captivés par l’ardeur des flammes, avalant son beau visage ; elles dansaient dans un ballet carnassier. 
Les flammes gourmandes ondulaient sur ses mains. Rivodius se réveilla de son hypnose. Ses doigts griffus étaient à présent cloqués. Il s’éloigna du feu, laissant le corps de Vinvela s’effondrer au sol, la tête toujours dans l’âtre de leur logis, crépitant inlassablement. La belle avait tout d’une chimère d’un monde lointain, son corps blanc de cariatide portant le Soleil frénétique sur ses épaules.


Rivodius quitta sa demeure, sortit son bâton et lança un sort qui enflamma le petit toit de chaume. Le vieil homme reprit alors son exil. 

Il arpentait les montagnes rocailleuses, se promenait le long de fleuves agités et se perdait dans les forêts sombres et silencieuses. Rivodius d’Ansries avait à présent retrouvé sa vraie nature, brute et insaisissable. Sa noirceur renaissait en lui. Le feu était encore imprimé dans son esprit, et sur sa peau. Sa lumière crue et indécente, sa chaleur opulente et enveloppante, son appétit sauvage et passionné. Tout dans l’éclat du feu lui rappelait le confort de l’ombre. Il laissa les mains froides de l’obscurité, si familières, reprendre possession de son âme. Le feu avait ravivé la nuit.

Pour se déplacer plus facilement, et pour se cacher des yeux curieux, il usait de son don d’animathropie pour se changer en bouc. Pour manger à sa faim, il arpentait les villages communs, profitant de la compassion des femmes esseulées face à une vieille bête mal en point. Rivodius, le vieux bouc, finissait imanquablement par devenir l’ombre de la femme la plus charitable de chaque village. Le bougre avait cependant ses critères ; il fallait qu’elle soit belle et naïve. 

Même quand le pain manquait, la femme restait comblée de partager avec le vieux bouc. Il devenait pour elle une présence réconfortante, et parfois un confident au silence d’outre-tombe. La femme finissait par lui avouer tous ses secrets, abandonnant la honte et les faux semblants, face à cet animal fidèle et inofensif. Après l’avoir innondé de ses peurs, de ses regrets et de ses peines, le femme évoquait immanquablement ses désirs. 
Ainsi, le vieux bouc allait de village en village, se délectant de ces invitations dans leurs jardins secrets qui accompagnaient le pain. Mais quand le désir de cette femme de concevoir un enfant arrivait aux oreilles ébouriffées du vieux bouc, celui-ci n’entendait pas une lamentation mais une supplication.


Dans le premier village de communs, il avait rencontré Junille. La femme l’avait invité à se mettre à l’abris dans sa petite maison, le laissant s’installer au coin du feu et lui offrant un morceau de pain, un bol d’eau et des myrtilles. Elle évoqua son désir d’avoir un enfant, alors Rivodius patienta jusqu’à la nuit pour la rejoindre dans son lit. La femme dormait paisiblement. Les sabots du bouc, glacés, bondirent sur sa poitrine, la plaquant fermement à sa couche. Le Sombremage usa de son don d’onironimie pour scruter ses rêves. Rivodius s’invita dans les songes de Junille, et avec une pointe de magie noire il parvint à les altérer. Alors qu’il abusait de son corps, la pauvre restait prisonnière de son sommeil. Une fois qu’il eut finit, le vieux bouc quitta la maison de Junille, satisfait.

Le lendemain, le ventre de la femme avait déjà grossi. Hurlant de douleur et d'effroi, Junille ameuta tout le village autour de sa maison. Un enfant sortait de son corps. Mais le petit être était cornu, et des sabots lui tenaient lieu de pieds. Il était déjà fort et vif, et il s’enfuit dans la forêt. En voyant ce monstre, les villageois condamnèrent Junille pour sorcellerie.
La femme fut pendue. 

Dans le deuxième village de communs, il avait rencontré Nonette. La femme l’avait invité à se mettre à l’abris dans sa petite maison, le laissant s’installer sur un tas de paille et lui offrant un morceau de pain, un bol d’eau et des noisettes. Elle évoqua son désir d’avoir un enfant, alors Rivodius patienta jusqu’à la nuit pour la rejoindre dans son lit. La femme dormait à poings fermés. Les sabots du bouc, cornés, bondirent sur sa poitrine, la plaquant fermement à sa couche. Le Sombremage usa de son don d’onironimie pour scruter ses rêves. Rivodius s’invita dans les songes de Nonette, et avec une pointe de magie noire il parvint à les altérer. Alors qu’il abusait de son corps, la pauvre restait prisonnière de son sommeil. Une fois qu’il eut finit, le vieux bouc quitta la maison de Nonette, satisfait.

Le lendemain, le ventre de la femme avait déjà grossi. Hurlant de douleur et d'effroi, Nonette ameuta tout le village autour de sa maison. Un enfant sortait de son corps. Mais le petit être était cornu, et des sabots lui tenaient lieu de pieds. Il était déjà fort et vif, et il s’enfuit lui aussi dans la forêt. En voyant ce monstre, les villageois condamnèrent Nonette pour sorcellerie.
La femme fut enterrée vivante. 

Dans le troisième village de communs, il avait rencontré Ombiline. La femme l’avait invité à se mettre à l’abris dans sa petite maison, le laissant s’installer sur un amas d’étoffes et lui offrant un morceau de pain, un bol d’eau et des quartiers de mandarine. Elle évoqua son désir d’avoir un enfant, alors Rivodius patienta jusqu’à la nuit pour la rejoindre dans son lit. La femme dormait profondemment. Les sabots du bouc, boueux, bondirent sur sa poitrine, la plaquant fermement à sa couche. Le Sombremage usa de son don d’onironimie pour scruter ses rêves. Rivodius s’invita dans les songes d’Ombiline, et avec une pointe de magie noire il parvint à les altérer. Alors qu’il abusait de son corps, la pauvre restait prisonnière de son sommeil. Une fois qu’il eut finit, le vieux bouc quitta la maison d’Ombiline, satisfait.

Le lendemain, le ventre d’Ombiline avait déjà grossi. Hurlant de douleur et d'effroi, Ombiline ameuta tout le village autour de sa maison. Un enfant sortait de son corps. Mais le petit être était cornu, et des sabots lui tenaient lieu de pieds. Il était déjà fort, et il trotta vers la forêt, mais il fut vite rattrapé par deux villageois. L’enfant cornu fut attaché avec les bêtes. En voyant ce monstre, les villageois condamnèrent Ombiline pour sorcellerie. 
La femme fut ligotée, lestée d’une lourde pierre, et jetée dans l’eau d’un lac.

Quand son corps frappa l’eau, Ombiline disparut. La femme sorcière avait traversé le reflet. Projetée à travers le miroir sculpté de sa maison, elle atterrit violemment sur le sol en terre battue, suivie par la lourde pierre qui la manqua de peu. Se tortillant dans tous les sens pour se déplacer, elle réussi à s’approcher de l’âtre encore flambant de sa cheminée. Elle s’y enfourna presque, le temps que le feu mange ses liens.
Libérée, Ombiline se dirigea vers le chenil du village. La place avait été abandonnée par les villageois. Tous étaient allés voir la sorcière couler, au bord de ce lac. 

Elle n’eut pas de mal à libérer son enfant. Consciente de sa nature, elle ne put cependant réprimer ce sentiment d’amour maternel, et elle s’approcha de sa chair pour l’enlacer. Avant de trouver un foyer sûr pour son enfant et elle, Ombiline avait encore une chose à faire. Elle emporta sa dague, son arc et son bâton, et prit la route de la forêt avec son enfant cornu.

Se laissant guider par lui à travers les nuages de banches et de feuilles, ils arrivèrent à une clairière. Un deuxième enfant cornu se tenait là, triste et seul. Ombiline lui embrassa le front. Ils prirent la route tous les trois, dans l’épaisse forêt. Sautillants sur leurs petits sabots, les deux enfants guidèrent Ombiline jusqu’à un marais. Un troisième enfant cornu attendait sur une souche moussue, éploré. Ombiline lui embrassa le front. Ils continuèrent leur route tous les quatre, sur un ruban caillouteux.
Les trois enfants cornus guidèrent Ombiline à un village. La nuit était tombée, mais une maison aveuglait encore le noir de ses fenêtres illuminées. Les petits sabots avancèrent sans un bruit jusqu’à encercler la maison. 

La sorcière distingua la voix d’une femme. Elle parlait dans le vide, évoquant sa vie passée, et son désir d’enfanter. Quelques instants plus tard, Ombiline entendit la femme plonger sous sa couverture, après avoir éteint les bougies et attisé le feu dans l’âtre. La sorcière tendit son bâton vers la serrure qui se déverrouilla dans un cliquetis discret. Son arc armé, elle poussa la porte avec le pied et entra.

Le vieux bouc était là, dos à elle, prêt à sauter sur la couche de la femme. Sa main n’hésita pas une seconde et lâcha la flèche, qui se planta dans la cuisse du bouc. Pris de douleur et de torpeur, Rivodius essaya de reprendre sa forme d’homme, mais il était trop faible. Il s’imagina son allure, car sous ses propres traits il aurait été encore plus sec, plus fripé, plus déplaisant, d’autant plus que maintenant il était crotté. 

Ombiline profita de son engourdissement pour sortir sa dague et lui scier une corne. L’instant d’après elle poussa le vieux bouc dans l’âtre qui crépitait joyeusement. Les flammes s’enroulèrent sur l’animal beuglant, l’étreignant pour l’enlever à ce monde. La dernière pensée de Rivodius fut pour Vinvela et son visage brûlé ; il espérait, dans son orgueil, la retrouver de l’autre côté.

Le vieux bouc mort, Ombiline ramassa le bout de corne et reprit la route avec les trois enfants, moitié humains, moitié chevreaux. Elle leur donna des noms : Myrtille, Noisette et Mandarine.

Quand la femme se réveilla le lendemain, le bouc était bien cuit dans l’âtre. L’odeur réveilla son appétit. Elle eut une pensée triste pour ce bouc, mais ne gâcha pas ce festin et invita tout le village.

Grâce à la corne du vieux bouc, la sorcière confectionna des potions de fertilité qu’elle distribua sur sa route. Tous les ans, à la même date, les trois chevreaux partaient pour une chasse à l’homme. Ils traquaient les plus perfides et violents, les brûlaient et festoyaient.

 

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Arnault Sarment
Posté le 23/04/2025
Bravo pour ce récit cruel et horrifique qui sent bon la terreur de nos campagnes ! Tu as repris la structure des fameux "contes de randonnée" avec un certain talent. On ne se lasse pas de lire ta réinterprétation des légendes...
JeannieC.
Posté le 25/08/2022
Salutations ! :D
De retour de vacances, me revoici pour continuer ma lecture =)

Quelques coquilles au fil du texte :
>> "la belle Vinvela. Elle était telle une fée, douce et pure." > pas très esthétique à l'oreille "était telle". Pourquoi pas "comme une fée / pareille à une fée / elle avait tout d'une fée" ?
>> "Elle savait combler son vieux cœur" > Il y a déjà "vieil" juste au-dessus. La répétition est souhaitée ? Sinon "son coeur usé" ?
>> "Les jours coulaient grâcieusement et les saisons filaient." > pas d'accent circonflexe "gracieusement"
>> "à se mettre à l’abris dans sa petite maison" > à l'abri
>> "triste et seul. Ombiline lui embrassa le front. Ils prirent la route tous les trois, dans l’épaisse forêt. Sautillants sur leurs petits sabots, les deux enfants guidèrent Ombiline jusqu’à un marais. Un troisième enfant cornu attendait sur une souche moussue, éploré. Ombiline lui embrassa le front." > Il y a deux fois "Ombeline lui embrassa le front" - c'est voulu ?

Toujours un plaisir que de te lire. Ta plume poétique et imagée me plaît beaucoup, dans les rythmes que tu installes, la musique, les métaphores que tu convoques. On dirait un conte traditionnel, mais avec des petites touches qui m'ont volontiers fait penser à l'Antiquité, avec cet homme-bouc, un peu à la Silène. Gros coup de coeur pour certaines phrases, comme "Le temps donnait à Vinvela, et reprenait à Rivodius." qui condense beaucoup de l'opposition naissante entre Vinvela et Rivodius. J'ai un peu pensé aux poèmes du XVIe siècle sur la vieillesse, la jeunesse perdue etc. Rivodius m'a touché, avec ces images d'homme courbé, qui se rétracte presque sur lui-même et dont le corps est tordu. Il y a une certaine lassitude chez lui, figure de l'ermite, et un beau parallèle avec la femme sorcière de toute la fin du texte - elle aussi confrontée pour d'autres raisons à la solitude.
Bravo !
Bonne journée et à bientôt =)
Rozenn Sparfel
Posté le 02/08/2022
Alors! J'aime énormément l'ambiance de ce conte, c'est clairement ma tasse de thé, je vais laisser pas mal d'impressions.

Je trouve le premier paragraphie [Il était une fois un Sombremage ... de ses pairs.] excellent en entrée en matière. En quelques phrase, l'usurpateur à la Faust ou encore Nyarlathotep m'a charmé.

"[...] se laissait prendre dans l’étrange étau que formaient les grands bras osseux du vieux Rivodius. " On sent déjà avec le terme étau qui va lui arriver des malheurs.

"Le temps donnait à Vinvela, et reprenait à Rivodius." J'aime beaucoup

" Son esprit était aussi dur et froid [...] fraîche de Vinvela." Ce passage m'a marqué. Comparé Rivodius à un pont de pierre est une métaphore amusante et parlante.

Le passage où elle se moque de son désir d'avoir un enfant avec elle est glaçant, cruel, bien écrit! "que son enfant pousse d’une graine si racornie. " c'est à la fois drôle et cruel.

"La belle avait tout d’une chimère d’un monde lointain, son corps blanc de cariatide portant le Soleil frénétique sur ses épaules." J'ai l'impression de lire la misogynie de Riviodus dans cette phrase, qui juge la beauté de Vinvela même morte. Il est sans-coeur!

Le passage avec les trois répétitions de texte avec les trois femmes m'a moins plu. J'aime l'idée mais les textes sont si proche qu'au début, j'ai cru à une erreur. Je suis sortie de l'histoire à ce moment.

J'aime bien qu'il finisse comme Vinvela, c'est ironique. La fin avec la femme et le village qui dévore le bouc m'a un peu dégoûté. J'ai du mal à imaginer qu'un bouc cuit dans la cheminée pourrait avoir une bonne odeur, surtout au réveil!

Mais en résumé j'ai adoré la lecture et je lirai avec plaisir d'autres histoires de toi.
Danae Debalneb
Posté le 17/08/2022
Hello!
Merci pour ta lecture et toutes tes précieuses remarques :)

Je suis tellement d'accord avec toi pour les répétitions. Je pense raccourcir ces passages pour les rendre moins lourds à la lecture. Ce rappel de la construction traditionnelle de certains contes me plait, et ça permet aussi de montrer la dureté de Rivodius qui continue ses méfaits, à la chaine. Mais c'est vrai que je l'ai pas forcément amené de les meilleures des façons.

Et je suis aussi d'accord avec toi pour la fin. Je pense que je l'ai écrite un peu vite. Il y a une suite prévue pour ce conte, avec les trois petits boucs. Du coup je vais sûrement revoir la fin de ce conte en fonction de la suite, et apporter quelques retouches.

À bientôt :)
Rozenn Sparfel
Posté le 01/10/2022
L'idée est très bonne je trouve, c'est intelligent et justifié. C'était mon ressenti sur le coup, celui d'un texte copié collé égaré, mais c'était une idée effectivement maligne pour raconter les actes de Rivodius. Dans tout les cas, je peux aussi me montrer et juste ne pas avoir lu le texte l'esprit bien clair, ça arrive aussi :)

Hâte de lire la suite avec les petits boucs !
Rozenn Sparfel
Posté le 01/10/2022
*tromper par "montrer"
Arod29
Posté le 05/07/2022
Hello!
Un deuxième conte excellent. Cruel et violent, tout en gardant cette poésie. J'avoue que je ne m'y attendais pas quand Rivodius enfonce le visage de Vinvela dans l'âtre brûlant! C'est vraiment bien amené!
Et la punition de l'abject Rivodius est à la hauteur!!
A bientôt!
A quand la suite? ;-)
Arod29
Posté le 05/07/2022
Très sympa ta playlist spotify! :-)
Danae Debalneb
Posté le 26/07/2022
Coucou! Merci pour ta lecture et ton commentaire!
Je suis contente que ça te plaise, je crois que j'avais peut-être un peu peur que ça donne l'impression que c'était sorti de nulle part... Mais finalement la violence gratuite existe et Rivodius adore ça. Et moi j'ai adoré écrire ce passage (j'adore le feu, je veux être Daenerys Targayen quand je serai grande!), c'était très cathartique.
La suite, j'ai tous les ingrédients mais toujours pas passée au four. Un jour, peut-être!
À bientôt!
Zephirs
Posté le 26/05/2022
Salut !

Eh bien, j’ai beaucoup aimé ce conte ! J’ai trouvé Rivodius (bien qu’horrible) et Ombiline intéressants. Tu as un style poétique, c’est agréable à lire.
Le seul défaut, c’est qu’on a envie d’en savoir plus. :’(

Remarques pour chipoter :

« Rivodius était déjà un vieil homme lorsqu’il rencontra la belle Vinvela. Elle était telle une fée, douce et pure. Elle avait les formes et la délicatesse d’une nymphe. Elle savait combler son vieux cœur d’un amour vrai, et en cela elle lui rappelait sa propre mère. Elle maîtrisait les secrets de la chair ; c’était une amoureuse et une amante. » => beaucoup de « elle » dans ce paragraphe. Ce n’est pas non plus trop gênant, car je n’ai pas vu cela dans les autres, cependant cela pourra être intéressant d’en remplacer quelques uns par autre chose pour fluidifier davantage.

J’ai vu pas mal de verbes faibles (faire, avoir, être,…) également. Cela pourrait rendre encore meilleur ton conte d’en remplacer quelques uns.

« Elle aurait toujours un bout de lui à ses côtés, comme souvenir de leur histoire. » => je dirais que cette virgule n’est pas nécessaire et alourdie la phrase.

Bonne journée/soirée !
Danae Debalneb
Posté le 26/05/2022
Hello! Merci pour ta lecture et ton commentaire!

Un grand merci pour ce chouette compliment. J'ai déjà prévu une suite mais j'attends d'approfondir un peu le sujet pour l'écrire, alors un jour peut-être...

Tes remarques sont très justes et je vais me pencher dessus. J'ai beaucoup de mal à me relire et à me corriger, alors ton commentaire est d'une aide précieuse pour moi!

À bientôt :)
Makara
Posté le 22/05/2022
Recouou ! J'ai enchainé sur la suite :)
Alors, nouveaux personnages, nouveau conte et aussi une réussite !
C'est ici un conte plus noir que tu nous proposes et c'est vrai que je ne m'y attendais pas au début. Le choc quand le sombremage plonge la tête de Vinvela dans le feu D: Je n'étais pas préparée ! XD
Bon, il se venge bien par la suite avec toutes les autres femmes :(.
Je trouve ça assez réaliste, dans le sens que certains d'hommes après avoir connu le grand amour, traitent mal leur compagne comme s'il les tenait responsable de l'échec de leur précédente relation ou qu'il leur reproche de ne pas être l'amour de leur vie... (je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire).
Bref, la manière que tu as eu de répéter trois fois la narration du viol renforce cet aspect et franchement je n'avais qu'une hâte c'est qu'une des femmes lui brise ses****** XD
C'est mimi à la fin que la sorcière récupère tous les enfants <3 et qu'ils mangent le bouc (je ne m'y attendais pas non plus !).
Bref, bravo :)
C'est rare quand je n'ai rien à dire de critique sur un texte !
A quand le prochain conte ?
Danae Debalneb
Posté le 22/05/2022
Re!
Tellement contente que ça te plaise! :O

Ahhhh arrgh! Il semble bien que l'amour rend aveugle!

Oui, je vois très bien. Le conte se prêtait bien à ce genre de personnage sans réelle nuance, juste méchant. C'est l'image même des hommes qui en effet ne cherchent qu'à se venger des malheurs de leur vie sur d'autres personnes. Du coup, comme dans la vie, ça n'a pas vraiment de sens logique, et ça arrive sans prévenir...

Pour les répétitions j'ai beaucoup hésité de peur d'ennuyer le lecteur, mais ça reste une narration typique du conte, et j'aime bien le contre-balancier que ça créé avec les descriptions féériques de Vinvela. Et puis, au moins on sait que ce mec là, on va pas le regretter!
Hahahaha, et bien je pense qu'ils lui ont mangé les ********, à point.

Il faut vraiment que je me mette un coup de fouet pour écrire les prochains... En plus j'ai aucune excuse, j'ai déjà les idées. Je pense justement faire un conte sur les petits boucs!

Encore merci pour ta lecture et ton commentaire, ça m'a fait super plaisir!
À bientôt!

Edouard PArle
Posté le 20/05/2022
Coucou !
Ce conte commençait sur des notes très gaies mais le vieux Rivodius est finalement un être aussi sombre qu'abject^^ Je ne m'attendais pas à ce qu'il brûle Vinela pour si peu, au vu d'un amour qui paraissait si grand. Et encore moins à la suite...
Heureusement qu'il se fait punir à la fin, sinon ç'aurait été très très frustrant xD
La conclusion du conte sur la tradition de la chasse aux hommes violents était vraiment bien, j'aurai lu une suite avec plaisir.
Ton style se marie très bien aux histoires que tu racontes, c'est très agréable.
Une petite remarque :
"qu’il ne pu prédire ses mots" -> put
Un plaisir,
A bientôt !
Danae Debalneb
Posté le 21/05/2022
Hello! Un grand merci pour ton commentaire qui me fait vraiment plaisir!
Un homme comme lui ne pouvait pas changer sa nature. J'espère avoir réussi à décrire cette parenthèse agréable comme ne tenant qu'à un fil, et qu'il aurait pu choisir n'importe quel autre prétexte pour en finir.
Une suite serait en effet une bonne idée maintenant que tu le dis! Ce serait l'occasion d'avoir un conte avec un point de vue très nuancé sur le bien et le mal : même si c'est "pour la bonne cause", ça reste des jeunes enfants qui tuent des hommes et qui y prennent même peut-être du plaisir... Je note ça de suite car ça m'inspire grandement, d'un coup hahaha :)
Merci énormément pour ce joli compliment! Et je suis ravie que ça te plaise. Je suis très contente d'avoir eu ton avis sur ce petit conte :) À très vite!
Edouard PArle
Posté le 19/07/2022
Alors, à quand une nouvelle alithories ? ^^
Danae Debalneb
Posté le 26/07/2022
Olalah! Pas pour tout de suite j'en ai peur! J'ai du mal à mettre de l'ordre dans mes idées ces temps-ci, alors je me contente de prendre des notes et inventer d'autres histoires, mais l'écriture attendra D:
Edouard PArle
Posté le 26/07/2022
Pas de soucis, bon courage !
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