Son regard est perdu.
Au loin les bancs de bois.
Il ne l'a pas voulu,
mais depuis plusieurs mois,
les amours du dimanche
près de l'arbre des forêts,
au-dessus ils se penchent
et se gravent à jamais.
Recouvert de failles
son tronc est abîmé .
Il n'y a rien qui aille
pour sa peau écorchée,
Mis à part les baisers
de ceux qui se sentent seuls :
ils viennent s'y prêcher,
caressant le tilleul.
Les coureurs du samedi
ne pensent qu'à leur or,
ils passent à l'infini
et toujours ils l'ignorent.
Les gosses du mercredi
le roue de coups de pieds ,
tous ses pauvres petits
sont encore des bébés !
Les chanteurs du soir
se protègent de ses branches.
Ils ne semble pas le voir
pourtant dessous leurs hanches.
C'est vendredi qu'ils hurlent,
les cracheurs de feu.
Ils le crament ou le brûlent,
et ne pensent qu'à eux.
L'hiver la mairie le prive de son bois,
pour redonner la vie
seulement aux villageois
Mais jamais son avis
ne lui est demandé,
on lui arrache la vie
sans qu'il puisse contrôler.
L'arbre lui veut pleurer
devant ses déchirures ,
il faut rien espérer
de pareilles ordures.
Alors l'arbre soupire
laisse échapper des larmes,
elle va bientôt venir,
la mort, avec sa lame.
C'est marrant, comme quoi personne cherche les mêmes choses dans un poèmes. Je préfère les récents parce qu'ils viennent plus de moi et d'une idée/impression générale que d'une volonté de faire rimer des trucs mais j'ai bien fait de laisser ceux que j'aime moins du coup s'ils peuvent encore plaire à quelqu'un :^)
C'est très beau, continue :)
Fy
ravi que ça ai pu te plaire malgré la curieuse mise en page!
Nous ne nous connaissons pas, alors, suite à notre discussion légèrement houleuse sur le sujet sensible de la phrase longue, je suis venue voir ton écriture et ce poème m'a complètement retournée.
Il est bien rare qu'à ton âge on s'inquiète du sort des arbres.
Ton poème m'a profondément émue, d'une part parce que j'aime les arbres passionnément depuis ma plus tendre enfance, mais parce que tu as su évoquer le sort qui leur est trop souvent réservé avec tendresse, pudeur et amour.
La solitude et l'impuissance de l'arbre que tu décris est poignante, elle fait face à l'indifférence de l'homme qui n'a pas su comprendre à quel point la nature est précieuse ou à l'ignorance des enfants qui n'ont pas appris à voir. L'arbre donne, l'homme prend. L'homme décrète, l'arbre, lui, ne juge pas, il se meurt sans haine, en silence.
Bravo et merci pour avoir su réveiller en moi autant d'émotion, même s'il s'agit de grande tristesse.
Ohlala ce poème est si vieux je l'avais totalement oublié, sans notif j'étais loin de me douter que j'aurais encore des commentaires dessus
Ceci dit je suis content que la lecture t'aie plut et qu'il aie provoqué tant de choses, c'est quelque chose que je pensais ne pas savoir faire
Merci d'être passée me lire!
En tout cas ça m'a plu, continue!
Oui tu as totalement raison. Ce poème date vraiment et c'était mon premier, à l'heure actuelle je ne forcerais pas autant la rime que je pensais devoir le faire à l'époque. C'est chouette que ça t'ai plut malgré tout, merci pour ton commentaire!
Il me fallait bien m'en venir par là. Et ce n'est pas mal du tout, il y a un rythme, une musique, qui est très agréable à lire.
Qu'est ce qui a donné naissance à celui-ci.
c'est gentil à toi d'être passé par là,et je te remercie pour ton commentaire!
mais tu me poses une colle... je ne m'en rappelle absolument pas... peut être que c'est "à cause" d'un petit roman qui racontait l'histoire d'un garçon perdant celle qu'il l'aime, et que la seule chose qui le rattache encore à son amour perdu est une gravure sur un arbre centenaire d'une place entre leurs deux maison... mais je n'en suis même pas sûre...