Le train des saisons
L’été, l’automne, le printemps ou bien l’hiver. Un arrêt, une saison. Le premier desservait sur une plage. Le sable brûlait d’une lumière aveuglante que seule l’ombre des mouettes venaient troubler. Le vent y était chaud, lourd, avec un parfum d’humidité. Il me suffisait de l’humer en fermant les yeux pour plonger vers un ailleurs.
Le second donnait sur une immense forêt rouge. Des tons chauds enflammaient les feuilles d’un jaune timide et de nuances ocres. Une couverture ensoleillée tapissant le sol. Mes pas ne faisaient aucun bruit, alors j’écoutais le chant des animaux.
Le troisième rendait sur une prairie. Une plaine verte, vivante, infinie; avec pour seul relief un arbre, planté au milieu de ce nulle part.
Le dernier était mon préféré. Celui d’une montagne bleue. Géante et glaciale. Rien que du silence à perte de vue. L’atmosphère était grave; le temps, suspendu; l’espace, sacré. Mes yeux ont croisés les siens. Ceux d’un chien sauvage… à moins que ce soit un loup. Il avait en lui toute l’innocence et la liberté que je n’aurais jamais. Je pouvais m’y perdre des heures…
Ce train, je le prends tous les jours. Il me dépose au gré de mes émotions dans la destination qui convient. Voyage incontrôlé. Ruminations chronophages.
Ça fait longtemps que je suis en hiver.
Donc bah...bravo ! :D
"Il avait en lui toute l’innocence et la liberté que je n’aurais jamais", je crois que c'est mon passage préféré.
Merci pour cette lecture !