Le vieil homme

Prendre mes jambes à mon cou est pour moi une seconde nature c'est même mon rythme de vie quotidien. Je flirte tellement avec le seuil de pauvreté que je vole pour me nourrir, et il me faut qu'une seule qualité; courrir vite. Mais au moins je suis libre, c'est ma décision. Mais est ce que c'est une réelle liberté vu comment je dois faire pour survivre seule? C'est la troisième fois dans ce mois que je me livre à une course poursuite de la part d'un policier pour un malheureux paquet de chips dérobé. Même avec l'habitude de fuir à toute hâte, je sais bien qu'il me faut un endroit pour me cacher. Là apparaît une petite boutique d'antiquité rapiécée, je m'y faufile discrètement. 

La boutique est déserte, il y fait noir. Personne n'est au comptoir. Et si j'en profite pour emprunter quelque chose? Je ne sais pas si j'en tirerais un bon prix mais je peux en avoir l'utilité. Petit tour général sur moi-même lorsque j'aperçois l'arrière boutique, je pousse le rideau qui me sépare des deux pièces et y découvre une magnifique satatue de pierre ailée. La statue des plus communes dégage une rare beauté à couper le souffle. Je m'approche et la caresse, son touché s'avère si doux. Je comprends de suite qu'elle dois être très ancienne; sa matière jaunit n'enlève rien à ca magnificence. 

-Tu comptes me la voler ou rester là à l'admirer?

Je me retourne, au coin de la pièce sur un fauteuil est assis un vieil homme. 

-Pardon je pensais être seule et non je ne veux pas vous la voler. 

-En est tu sûre? Elle est élégante n'est ce pas?

-Oui, malgré que je ne suis pas une experte en la matière. Qui représente t-elle ?

-Chère petite, cette sculpture représente le dieu du temps et de la destinée.  

Ce vieux doit aimer les antiquités vu la façon dont il en parle. 

-C'est joli. 

-Oui mais malheureusement trop lourd pour la transporter seule. 

Je ne prête aucun intérêt à sa remarque. 

-Vous devriez la vendre, elle peut bien rapporter

-Elle a une valeur inestimable pour moi. 

-Pourquoi?

-Vois tu, il y'a trés longtemps de cela, ce dieu dicta une destinée d'une personne très importante. 

-Quelle destinée? Et puis de toute manière pourquoi s'y intéresser, les dieux n'existent pas.

-Bien sûr qu'il faut s'y intéresser, et puis qui sait tout n'est peut être pas perdu.

-Comment ça, pas perdu ?

-Cette destinée évoque une personne particulière, qui au moment où tout espoir pour le bien sera perdu elle se battra et changera l'avenir du monde. Est tu cet individu? 

-Quoi ?

-Est ce que cette destinée pourrait être le tienne? Tu veux risquer de le savoir ? Si ce n'est pas toi il ne se passera rien. Au pire je passe pour un fou, alors tente tu ?

En y réfléchissant, cette opportunité de me sortir de cette vie de misère est à ma portée. S'aperçevoir d'être extraordinaire est pour moi un rêve d'enfant. Avant que ma mère ne meure à mes 12 ans, elle me disait tout le temps que j'étais unique, que mon destin allait être incroyable. Mais tout s'est effondré quand la mort l'a emportée, comment puis je être unique alors que je n'ai pas réussi à la sauver elle ? Mais je veux retrouver cette confiance que j'avais en moi lorsqu'elle était vivante. Indécise, je prends mon temps. Je ne veux avoir aucun regret. En même temps, ma vie est si inintéresante qu'il ne vas vraiment rien se passer. 

-Alors, ma patience a de sérieuses limites. 

-Je ne crois pas à en la magie de manière générale et puis comment savoir si c'est moi?

Le viellard se lève aidé de sa grande canne et me la tends. 

-Prends-la. 

-Qu'est ce que vous voulez que je fasse de ce bâton?

Il se tait et d'un regard insistant accompagné d'un mouvement de sa main vers moi m'incite à le prendre. Aller un peu de courage. Je tends la main et l'attrape d'une manière désésperée. Rien ne se produit. Quand tout à coup, mon sang bouillone dans mon corps, un mal intense s'installe dans ma tête. J'halète de plus en plus fort, je manque d'air et je me sens faible mais il est necéssaire que je reste consciente. Il fait si chaud comme si je suis exposée en plein soleil. Je ne résiste plus, tout se brouille autour de moi. 

Mon sommeil me parut comme une eternité, je cligne des paupières, la pièce est éclairée par un bain de soleil. Je suis allongée sur un grand lit à la soie douce mais avec un mal de crâne incompréhensible.

-Tu vas bien ?

Le vieux est là,patient. 

-Quoi?

-Tu vas bien? Tu est tombée en t'évanouissant. J'ai désinfecté ta plaie au visage.  

-Je me rapelle maintenant. 

Il me regarde, avec un petit sourire au coin des lèvres et son regard, pétillant, plein de douceur, me prouve que je n'ai rien à craindre ici. 

-Lève-toi. 

Je m'exécute avant de me laisser tomber avec lourdeur, je m'assis au bord du lit. 

-Je n'y arrive pas, qu'est-ce qu'il m'arrive? 

-Il faut que tu apprennes à contrôler ta force. 

-Quelle force?

-Tu as réussi.

-Vous pensez vraiment que cette prophétie est vraie? 

-Je ne peux pas te le prouver mieux que ça. 

-Pourquoi j'ai si mal et de quelle force parlez vous ?

-Le mal passera, tu as juste une destinée à accomplir, et je vais t'aider pour bien faire les choses. Quand t'aura compris comment te servir de tes capacités, les choses serieuses commenceront et tu pourra aider toutes les créatures divines. 

-Qui sont t-ils ?

-Des êtres divins ou magique appelle ça comme tu veux. Je t'ai enfin trouvée, le changement est venu et tu feras un bon travail j'en suis sûr. Tu est si précieuse. 

-Moi? Non vous vous trompez. 

-Oh non, tu est donc notre tueuse, la sauveuse de l'humanité. Le succès est à ta portée. 

-La tueuse? Attendez je ne veux tuer personne moi et je n'en suis pas capable. 

-Calme toi, je vais t'expliquer. Et si tu veux en savoir plus je te montrerais tout ce qui est en ma possesion. 

En quelques heures à peine, je viens de découvrir que le monde sinistre dans lequel j'habite est rempli de magie, que je suis exceptionelle mais que je vais devoir tuer des gens pour goûter à cette vie. Il est hors de question que j'en arrive là. Ma mère n'aurait jamais voulu ça pour moi mais du moins je suis disposée à écouter son récit, après tout, il est rare de rencontrer un vieil homme si intriguant tout les jours.