- Tu m'as longtemps reniée,
Effacée de ta mémoire.
Cachée derrière un miroir,
J'apparais dans ton reflet.
Refoulée avec tes larmes,
Enfermée dans une prison,
Remplacée par la Raison,
J’ai dû prendre les armes.
Après une longue absence,
Je me suis réveillée à minuit,
Blessée, au milieu de la nuit,
Au seuil de ton adolescence.
Je t'ai fait pleurer,
Des larmes de bonheur
Autant que de douleur.
Je suis sincèrement désolée.
Mais tu dois m'accepter,
Avec respect et empathie,
Me voir comme une amie,
Sans me comparer ni me juger.
Je ne suis pas que Souffrance,
Je ne suis pas que Tristesse,
Je ne suis pas une faiblesse.
Tu ressens juste à outrance.
Je suis aussi Colère, Peur
Joie, Surprise, et Dégoût.
A l'état pur, je ressens tout
Au plus profond de mon cœur.
Je comprends avec Empathie,
Devinant avec intuition
Les plus subtiles émotions,
Telle les anciennes pythies.
Et j'hume une douce fragrance
Dans une mélodie de couleurs,
Rappelant les délicates saveurs
Des pâtisseries de mon enfance.
Je suis aussi Art et Création,
Danse, Peinture, et Écriture ;
Tout un monde en miniature
Pour exprimer mes émotions.
- Pardon, je suis vraiment désolée,
De t'avoir condamnée à l'oubli,
De ne pas t'avoir vue comme une amie.
Merci d'être ma particularité.
Mars 2021
"Ne méprisez la sensibilité de personne ; la sensibilité de chacun, c'est son génie" Charles Baudelaire
Tu parles de l’hypersensibilité avec justesse et je m'y suis reconnue, moi aussi.
Je pense bien que tous les hypersensibles sont passés par cette phase de déni, puis d'acceptation. En tout cas c'est touchant que tu parles de ce sujet à travers un poème en dialogue, je n'y avais encore jamais pensé.
J'adore ces vers :
"Après une longue absence,
Je me suis réveillée à minuit,
Blessée, au milieu de la nuit,
Au seuil de ton adolescence.
Je t'ai fait pleurer,
Des larmes de bonheur
Autant que de douleur.
Je suis sincèrement désolée."
Ils sont vraiment très beaux parce qu'on y sent beaucoup de sincérité, cette sensibilité prend vie. Et puis tu as bien raison : si l'on ressent la douleur puissance mille, cela va de même pour la joie ou l'amour ! C'est cela qui fait notre force !
J'ai aussi repéré quelques coquilles :
- Mais tu doit m'accepter, -> tu dois
- A l'état pur, je ressent tout -> À, ressens
- Je comprend avec Empathie, -> comprends
- Et j'hume une douce fragrance -> je crois qu'on ne peut pas contracter en apostrophe avec un h. -> je hume
- De ne pas t'avoir vu comme une amie. -> vue
La fin, quant à elle, est superbe. C'est une particularité, tout est dans ce mot ^^
Je crois que je vais m'arrêter ici parce que ce commentaire est un des plus longs que j'ai pu faire xD mais sache que c'est un sujet qui me parle beaucoup et qui réveille des choses en moi.
Merci pour le partage et au plaisir de te lire !
Fy
Pour la forme en dialogue, elle a émergé lentement, intuitivement, un peu comme une évidence, tout à la fin de l'écriture, au moment où je rédigeais la dernière strophe. Elle a sûrement été inspirée d'un poème vu en classe : Le Crapaud de Tristan Corbière.
Cette dernière strophe n'était pas au programme n'ont plus mais elle s'est imposée à moi un peu naturellement.
Et merci pour tes corrections ^^
Ps : " je crois qu'on ne peut pas contracter en apostrophe avec un h. -> je hume" oui : j'hésite, j'hume, j'habite...
Oups
Ça m'avait pourtant semblé bizarre mais tu as raison, autant pour moi ^^
Ce poème en particulier m'a touchée. On ressent la douleur, et le dernier paragraphe, celui de la réconciliation, de l'acceptation sonne avec justesse. J'aime beaucoup les références à l'enfance et à la création, c'est très vrai ^^ La sensibilité est une force, je pense, même si on peut se sentir seul, submergé par les émotions. Merci pour ce partage !