Korad devait se hâter ; il fallait compter encore une bonne heure de nage jusqu’à Tol-Atta, lieu de rassemblement de tous les clans.
Les récifs abritant Tol-Atta, berceau du peuple triton, s’étaient largement vidés de leurs occupants au cours des siècles ; désormais, de nombreuses cités sous-marines prospéraient tout le long de la côte sur des centaines de miles. À Amana, métropole située à l’embouchure d’un large fleuve et haut lieu de commerce, vivaient plus d’habitants que dans l’ensemble des récifs, et c’était sans compter les représentants d’autres espèces : ondines du nord, néréides du sud, naïades venues des eaux douces… Et pourtant, quand l’Assemblée était convoquée, c’était toujours à Tol-Atta qu’elle se réunissait. « C’est la tradition ! », clamait Éroé, le Roi des Tritons. Quel vieux barbon ! Enfin, il vaudrait mieux éviter de l’irriter ce soir ; Korad savait que le souverain voyait ses dernières explorations d’un mauvais œil, mais de là à réunir les clans…
Là où les tritons des récifs conservaient leur mode de vie traditionnel, l’élevage de coquillages et une pêche parcimonieuse, les habitants de la côte, et les Amaniens comme Korad en particulier, avaient largement changé de mœurs. Développement de la culture des algues, pêche dans les eaux poissonneuses du grand large, échanges constants avec d’autres peuples… Pour autant, les nouvelles coutumes n’avaient pas mis en péril la dynastie régnante. Amana était devenu le cœur battant de la nation, mais son âme résidait encore à Tol-Atta.
Filant comme un marlin, Korad dépassa les derniers villages côtiers ; plus que quelques miles avant d’arriver. Nager à cette vitesse avait quelque chose de grisant. Il ne sentait pas vraiment l’eau glisser sur lui, mais lui qui glissait dans l’eau. Sa tête, ses tempes et son cou pourvus d’ouïes, ses épaules, son dos et son torse, ses bras, jusqu’au bout de sa longue queue écailleuse, tout son corps était tendu dans l’effort. Cette sensation, il l’aimait au-delà de tout ; il était encore un jeune adulte, mais cela faisait bien longtemps qu’il accompagnait les pêcheurs pour le simple plaisir de nager à toute allure à leurs côtés. Quitte, parfois, à se faire réprimander pour avoir fait fuir un banc de poissons…
Il tâcha de rester concentré. Un seul faux mouvement lui ferait perdre quelques précieuses minutes, et il ne pouvait pas se permettre d’arriver en retard. Bien sûr, il pourrait se transformer en dauphin, ou en espadon, mais on pourrait le voir, et aujourd’hui plus que jamais, mieux valait éviter ce genre de démonstration.
Car Korad avait une particularité : il était change-forme. Ce don, déjà très peu courant, apparaissait presqu’exclusivement chez les habitants des récifs et, parfois, ceux des profondeurs ; pour un Amanien, c’était extrêmement rare. Or, lui ne se contentait pas d’une ou deux transformations, comme la plupart d’entre eux, non ! Il pouvait changer de forme à volonté, prendre l’aspect de n’importe quel animal nageur, du plus petit poisson au plus gros cétacé. Certes, devenir une baleine bleue s’était révélé particulièrement déroutant, et il n’envisageait pas de renouveler l’expérience de sitôt, mais pour le reste, sa faculté hors du commun offrait bon nombre d’avantages. Difficile de dire, d’ailleurs, si elle lui avait simplement permis d’assouvir sa soif de voyages ou si elle en était la cause. Toujours est-il qu’il était rapidement devenu un symbole pour une partie de la jeunesse des côtes, celui de l’aventure et de la liberté sans limites. Capable de nager en eau douce comme dans l’océan, de se faufiler entre les rochers ou de remonter les plus forts courants, il était le premier à avoir relié Obscure, la colonie des fonds marins, à Fourche, la capitale des naïades, cinquante miles en amont d’Amana. Et en moins d’une journée, s’il vous plaît. Plus incroyable encore, ayant rejoint un groupe de dauphins, il venait d’accomplir ce qu’aucun triton n’avait pu rêver : il avait franchi la surface de la mer.
Et visiblement, cela n’avait pas, mais alors, pas du tout plu à Éroé.
Les premiers amas rocheux caractéristiques des récifs apparurent alors que l’eau était encore claire. Le jour ne tombait pas encore, et Korad éviterait de donner une mauvaise impression aux chefs de clan. Bien sûr, tous ne se montreraient pas hostiles ; les seigneurs côtiers n’avaient jamais émis la moindre objection à ses précédentes excursions et il se savait très apprécié des habitants des profondeurs depuis la guerre des requins. Mais à Tol-Atta, au cœur des plus anciennes institutions tritonnes, aucun n’oserait s’opposer frontalement aux positions conservatrices du roi.
Tol-Atta, la Réunion des Clans. L’édifice, immuable depuis des temps immémoriaux, surgit alors que Korad s’engageait dans l’une des rares allées aménagées dans cet amas rocheux. On ne pouvait nier la majesté de l’immense portail de corail, foisonnant de poissons et de couleurs, frappante allégorie de l’harmonie entre les tritons et le reste de la vie sous-marine. Participer à l’œuvre de la nature, sans interférer ou perturber le milieu marin par des actions disproportionnées : tel était le credo des habitants des récifs, qui jugeaient durement les citadins. À leurs yeux, la construction de villes constituait rien moins qu’un crime envers la mer. De fait, une cité de la taille d’Amana avait des conséquences sur certains courants, plus encore après l’édification de digues pour la protéger du ressac. Des bancs de poissons avaient dû migrer, et plusieurs frayères avaient disparu, poussant certaines espèces à quitter la région. Mais avec le développement de champs d’algues et la création de nouveaux lieux de ponte, la plupart avaient su s’adapter au nouveau milieu, et beaucoup prospéraient. Après tout, la situation n’était pas très différente de celle d’une barrière de corail : elle aussi modifiait son environnement, et le rendait plus vivant.
Tinuè, la mère de Korad, l’attendait à quelques brasses de là. Elle aussi regardait le portail ; elle souriait, mais sans parvenir à masquer complètement son inquiétude.
– Il a encore grandi, as-tu remarqué ? lui lança-t-elle alors qu’il s’approchait.
– Oui, je suppose…
– Tu n’y prêtes pas attention, voilà tout, le réprimanda-t-elle gentiment. Tu es tellement convaincu de l’immobilisme de la vie ici que tu en ignores les changements.
Alors que le dialogue entre récifaux et côtiers était de plus en plus rare depuis que les premiers avaient refusé, à l’exception notable d’Éroé et de son clan, de venir en aide aux seconds lors de la guerre des requins, certains poursuivaient inlassablement les efforts de réconciliation ; Tinuè en faisait partie. Citoyenne d’Amana, elle y combattait la pêche excessive et la monoculture avec un succès grandissant. C’est elle qui lui avait montré les similitudes entre les deux modes de vie : qu’on vive avec son milieu ou qu’on en soit le créateur importe peu, tant qu’on recherche en premier lieu à en préserver l’harmonie.
– Tu as sans doute raison, maman. Tu sais que j’aime le mouvement, la nouveauté… J’imagine qu’il y a de la beauté dans la persévérance et la répétition de petits changements, mais je ne crois pas être capable de l’apprécier un jour.
– Mais tu as conscience que d’autres l’admirent, et c’est là l’essentiel.
Ils se turent un moment. L’eau s’assombrissait ; c’était l’heure.
Juste avant de franchir le portail, Tinuè lui saisit le bras. Elle ne souriait plus.
– Tu dois faire amende honorable. Ce qui s’est produit était accidentel et ne se reproduira pas. Tiens-t’en à la pêche pour quelque temps, tout le monde sait que tu y excelles, et tu retrouveras vite l’appui des seigneurs côtiers.
Korad nota l’information : avait-il donc perdu leur soutien ?
– Mais quelle importance ? J’étais parmi les dauphins, j’ai respiré hors de l’eau comme eux, sans y penser, fin de l’histoire !
– Si c’est le cas, pourquoi avoir ensuite raconté ton aventure à la moitié d’Amana ? Et surtout, pourquoi avoir décrit l’au-dessus avec… Passion ? À t’en croire, c’était merveilleux !
Il ne répondit rien ; c’était la stricte vérité. Il était resté à l’air libre plusieurs minutes, fasciné par le paysage qu’il découvrait. L’au-dessus, plus bleu encore que la mer. L’air qui coulait sur lui, insaisissable et pourtant si vif. Le soleil éclatant, nu, frappant ses yeux sans l’obstacle de l’eau, le laissant aveuglé et pourtant plus vivant. Émerger, c’était comme déchirer un voile jeté sur le monde et découvrir enfin l’existence tout entière.
– Surtout, reprit-elle, n’en dis pas un mot ce soir. En fait, poursuivit-t-elle, n’évoque même pas ce que tu as vu... Au-dessus. Contente-toi des regrets.
– Je sais, maman, je sais… Mais tout de même, réunir les clans ? Pourquoi pas me bannir, tant qu’on y est ?
À sa surprise, Tinuè se tendit encore plus.
– Certains récifaux l’ont évoqué. Rassure-toi, ils sont minoritaires, ajouta-t-elle devant ses yeux exorbités, mais ne plaisante pas avec le sujet.
Incroyable. Le faire Ain-Tol, hors-des-clans, pour avoir vu le ciel et l’avoir trouvé beau ? Ravalant sa colère, Korad franchit le seuil, talonné par sa mère.
L’assemblée se tenait dans une vaste cavité naturelle ; mais si les tritons laissaient les coraux du portail œuvrer à leur guise, l’intérieur était somptueusement aménagé, quintessence du savoir-faire des meilleurs artisans. Les parois, soigneusement polies, étaient ornées de motifs géométriques, de représentations animales et végétales, réalisés à la poudre de coquillages de couleurs variées. Neuf alcôves y étaient creusées, une pour chaque chef : cinq pour les clans côtiers, une pour les fonds marins, et trois pour les récifs. Au plafond, une splendide scène de pêche en mosaïque d’or et de nacre aux tons variés impressionnait par ses détails d’une finesse plus vraie que nature ; au sol, une autre composition des mêmes matières présentait une tritonne récoltant des coquillages, tandis qu’un autre les ouvrait pour les donner à de jeunes enfants.
L’éclairage diffus, obtenu par le placement soigneux d’algues phosphorescentes, rendait le décor, sublime, tout comme la salle, immense, plus grandioses encore ; mais Korad y restait insensible, son irritation encore vive. Il devait à tout prix reprendre ses esprits et rester calme.
Siégeant dans la plus grande des niches, au fronton décoré d’une frise raffinée, Éroé toisait le nouvel arrivant sans aménité.
– On me rapporte que tu as pêché ce matin, alors que tu étais convoqué.
Une simple affirmation qui sonnait comme un reproche ; le ton était donné. « Eh oui, il y en a qui bossent ! » ne semblait pas une réponse appropriée…
– La ville manquait de poisson, aussi je me suis joint à la première pêche de la matinée, avec l’accord de mon clan qui a estimé que je ne manquerais pas pour autant à mes obligations.
Son chef de clan acquiesça d’un hochement de tête. Son soutien, quoique sans surprise, était plus que bienvenu.
– Ainsi, reprit Éroé, tu as… émergé.
Cette fois le dégoût transparaissait clairement.
– C’est arrivé par erreur, alors que j’étais transformé ; cela ne se reproduira pas, si c’est votre souhait.
– Mon souhait ? Penses-tu que nous sommes réunis, ici, pour un souhait ?
– Toutes mes excuses, je ne pensais pas vous offenser…
La situation lui échappait. Le roi se pencha en avant, menaçant.
– Comme tu ne pensais pas, en sortant de l’eau, aux conséquences de ton geste fou ? Comme tu ne pensais pas aux répercussions que pourrait avoir le récit de ton forfait, que tu as narré comme s’il était un exploit digne de légende ! Tu devrais peut-être penser avant d’agir !
C’en était trop pour Korad. Quoiqu’il pût dire, ses mots seraient retournés contre lui ; c’était d’autant plus injuste qu’il ne voyait pas bien en quoi il mettait son peuple en danger. Il céda à sa colère.
– Oui, l’au-dessus m’a émerveillé, et non, je n’ai aucun regret de l’avoir franchi ! explosa-t-il. Nous avons tant à découvrir ! J’ai vu comme des algues immenses se dresser vers le soleil ! Un animal qui semblait nager dans l’air ! La lumière, hors de l’eau, si éclatante qu’on sent sa chaleur sur la peau ! Avez-vous peur de votre ombre, pour croire que ce qu’on ignore représente toujours un danger ?
– Assez !
Les seigneurs des récifs, évidemment, étaient furieux ; mais le reste de l’assemblée semblait sinon hostile, du moins réticent devant sa sortie. Le jeune triton avait espéré, au minimum, un peu de compréhension… Il se sentit envahi, non par la peur ou l’inquiétude, mais par la déception.
– Il faut être téméraire, et inconscient, pour prétendre s’affranchir de Um, la mer nourricière ! poursuivit le souverain.
– Mais je n’ai jamais…
– Silence ! Quitter l’eau ne saurait être toléré, encore moins quand l’acte est assumé sans remords. Il est temps pour toi, Korad, de te soumettre à la volonté de cette assemblée, sans quoi…
– Sinon quoi ? le coupa-t-il sèchement, en ignorant superbement les chuchotements outrés de certains représentants. Comptez-vous me bannir pour avoir franchi, comme tant de tritons avant moi, les limites de ce qu’on croyait possible ? Les premiers à avoir quitté le confort de leur foyer pour conquérir les côtes, remonter les fleuves, et même s’enfoncer toujours plus profond dans l’océan ont été acclamés, si ce n’est quelques passéistes reclus. Êtes-vous aveugle au fait que nous soyons, au moins en partie, un peuple d’aventuriers et d’explorateurs ? Voulez-vous faire de moi un Ain-Tol simplement pour masquer votre manque flagrant de courage ?
– ASSEZ ! rugit Éroé. AIN-UM !
L’assemblée se tut brusquement. Korad lui-même ne pouvait cacher sa perplexité. Ain-Um ? Hors-de-la-mer ? Cela n’avait aucun sens…
– Tu t’obstines à défier les chefs de ton peuple, à t’enorgueillir d’avoir bafoué ses lois, et à vanter cet au-dessus que tu sembles tant aimer ; toi et tes idées odieuses y passerez donc le restant de tes jours, hors de notre eau.
Un silence de mort figea l’assemblée ; après quelques secondes, ou une éternité, il fut déchiré par le hurlement d’une mère en détresse.
L’assemblée entière se tourna vers elle. La colère disparut, laissant place à la prise de conscience collective de l’acte inédit et terrible qui venait de se jouer.
– Nul ne peut s’affranchir de nos règles, Tinuè. C’est ainsi.
Éroé parlait d’un ton qu’il voulait royal et autoritaire, mais il semblait avoir perdu de l’assurance.
– Il n’a jamais voulu cela, hoqueta-telle, des sanglots dans la voix. Il a émergé par accident, n’a jamais quitté Um, ni cherché à le faire ! Si la fougue de sa jeunesse l’a conduit à s’emporter face à vous, à grand tort, c’est qu’il s’est senti poussé à bout, incompris ! Je vous en prie, votre Majesté, faites preuve de clémence.
Le monarque ne répondit pas, mal à l’aise. La passion retombée, la sanction paraissait démesurée, mais il lui était impossible de se dédire. Tinuè l’avait compris, malgré son chagrin ; elle se tourna vers son enfant.
– Korad, s’il te plaît, dis quelque chose !
Tous les yeux se braquèrent sur lui, il le sentait, même s’il ne pouvait détacher son regard de celui de sa mère. S’il demandait pardon pour sa faute et son débordement de colère, Éroé pourrait alléger la sanction sans perdre la face et sortir par le haut de l’embarrassante situation ; quant à lui, il serait consigné à Amana quelque temps, pourrait reprendre la pêche, et retrouverait sa pleine liberté en quelques semaines tout au plus, à condition de ne pas faire de vagues. Il lui suffisait de quelques mots.
À regret, il détourna les yeux et fixa le roi.
– Um ne rejette pas ses enfants, s’entendit-il répondre. Elle m’accueillera toujours ; tu es le seigneur des tritons, Éroé, pas de la mer tout entière, et tu t’octroies des pouvoirs qui ne sont pas les tiens. Par ailleurs, personne n’a émergé avant moi, mais cela n’en fait pas une loi pour autant. Toutefois, pour ne pas… défier mes chefs, j’accepte de partir dès à présent vivre au-dessus, même si je resterai près des eaux de la mer et du fleuve.
Korad partit, sans se retourner, laissant derrière lui une assemblée stupéfiée. Un regard en arrière, il le savait, ferait s’effondrer sa résolution. Si difficile que cela fût, il lui fallait partir et vivre sa vie. Sans doute sa mère le comprendrait-elle. Il espérait qu’un jour, elle viendrait à sa rencontre ; c’était d’ailleurs pour cela qu’il prévoyait de s’installer près d’Amana, et qu’il l’avait annoncé devant tous.
À peine franchi le portail de corail, il se changea en poisson-voilier, le plus rapide spécimen qu’il connût ; il ne laisserait aucune chance à d’éventuels poursuivants cherchant à le rattraper.
Il ne savait trop que penser. Avait-il perdu l’esprit ? Il se refusa à faire demi-tour ; sa soif d’aventure restait la plus forte, et il se sentait de taille à relever le défi de l’au-dessus. Arrivé à son ancienne demeure, il reprit sa forme naturelle, récupéra quelques affaires, puis repartit vers le rivage.
Cette fois, la nuit était noire lorsqu’il émergea. Le soleil avait disparu, remplacé par un disque blanc pâle ; le reste du ciel était constellé d’une myriade de points lumineux. Korad nagea sur le dos jusqu’à la rive, profitant du spectacle. Puis il changea ; sa queue disparut, remplacée par les deux pattes qu’il avait aperçues la première fois, en voyant l’oiseau voler. Rigides et étrangement dépourvues de chair, elles ne lui plurent guère ; il changea encore, leur donnant une apparence semblable à ses bras. Il en allongea les extrémités, raccourcissant leurs doigts, et tenta l’impossible : marcher sur le sable. Il lui fallut plusieurs essais, mais il parvint, à force d’efforts, à tituber jusqu’à un buisson de roseaux proche du fleuve.
Ain-Um ? Non, pas hors de l’eau ; il venait de la mer, et vivrait au-dessus. Il était l’eau, en dehors. Um-ain.
Il serait le premier Umain.
J'aime beaucoup tout l'univers que tu as imaginé dans cette nouvelle ! J'ai apprécié que tu sois allé jusqu'au bout de ton idée. Je ne savais pas du tout où tu souhaitais nous emmener, j'ai cru à un remix de la Petite Sirène et j'ai été agréablement surprise par la voie que tu as choisie. Mention spéciale pour le jeu sur le mot "um-ain" ! Je l'ai trouvé bien amené.
Cependant, j'ai eu un peu de mal avec quelques réactions des personnages, que j'ai trouvé pas tout à fait crédibles. En effet, j'ai trouvé que tous tes personnages se laissaient guider par leurs émotions au niveau de leurs décisions, que ce soit le roi et le protagoniste. concernant le second, cela peut éventuellement être expliqué par son jeune âge, comme le dit sa mère, mais le roi ? J'ai du coup eu un peu de mal à adhérer au dialogue, qui à mes yeux a semblé être juste un prétexte pour amener à la décision finale d'exiler le protagoniste, en écrasant un peu les personnalités des personnages pour le bénéfice de l'intrigue. SI tu décides de retravailler ta nouvelle, mon conseil serait d'affiner les personnalités des personnages et d'y rester fidèle au cours de la nouvelle, en particulier des dialogues. Je suis certaine que tu parviendras à l'exil du protagoniste malgré tout !
Plein de bisous !
J'ai adoré. Le monde présenté est plein de détail, passionnant à suivre. La scène de l'assemblée est parfaitement construite, plein de suspens et de retournement. On sent toute la tension de Korad, et tout l'animosité de ses chefs. J'ai beaucoup aimé le personnage de la mer et même du chef, très "humains" dans leurs qualités comme dans leur défaut.
Mon bémol serait dans le début. J'ai trouve les textes de descriptions des différentes cultures tritons un peu... lourdaudes. Sans dire que tu submerge (lol) le lecteur par un trop-plein de détail, j'ai trouvé ces passages moins fluides, moins passionnants. Et surtout à l'utilité assez relative : à quoi nous a servi d'apprendre que le peuple des tritons aiment ou n'aiment pas le changement ? Puisque tout le monde est contre Korad dès le début pour avoir émergé, j'ai pu comprendre cela dès le dialogue à l'assemblée.
Très bonne chute également. L'histoire se finit de manière très satisfaisante. Bravo.
Pour le reste, je me suis très vite attachée à Korad. J'ai été impressionnée par ses exploits, et aussi indignée que lui du traitement injuste qu'il subissait. On ressent vraiment le fossé générationnel qui le sépare du roi. Il méritait qu'on lui dise ses quatre vérités, ce vieux schnock è_é
Je crois que c'est la première fois que je vois une chute reposer sur une pirouette d'un langage fictif, mais franchement c'est surprenant et très bien fait, on comprend tout de suite. Bravo !
Mes restes d'humanité m'ont rattrapé, et ton œil acéré aura visé aussi juste que la flèche de Pâris dans le talon d'Achille (haha !). Il va falloir que je corrige ça effectivement ! Maintenant que tu l'as relevé, je ne vois plus que ça ><
Idem pour la poudre de coquillage même si le choc est un peu moins rude, et la correction (je pense) plus facile.
Pauvre Éroé, je l'ai bien maltraité pour qu'il subisse ainsi la vindicte populaire. Mais enfin, le point de vue du narrateur force la main de l'écrivain !
En tout cas je suis heureux de voir que l'univers du récit t'a plu. Personnellement, j'aime beaucoup les narrations paisibles et contemplatives, bien plus que l'action pure, et c'est ce que j'ai essayé de produire dans ce texte. Alors les commentaires comme le tien me font chaud au cœur !
Je te remercie pour cette belle nouvelle qui m'a fait voyager un peu comme quand j'ai regardé la première fois le film Avatar. Je trouve tes descriptions magnifiques et c'est avec curiosité que je lisais plus loin pour m'imaginer toujours plus ce beau décor. Tout cela peut-être un peu au détriment des personnages que j'avais plus de peine à rendre vivants. Bon, ce n'est que mon ressenti et je sais qu'il est impossible de tout faire en si peu de mots! Ce qui me vient à rêver de cette histoire dans un format plus long :-)
Ah et puis j'ai adoré la chute. Je ne suis pas toujours très fan des jeux de mots mais là c'est franchement très métaphorique et bien amené. Donc bravo et merci!
Ah mais ton ressenti m'intéresse beaucoup, figure-toi :) Si ce n'est pas trop demander, pourrais-tu développer un peu ce qui t'a manqué dans la construction des personnages ? Je débute dans l'écriture de fiction, alors forcément ce n'est pas mon point fort, et je prends avec plaisir toutes les critiques qui me permettraient de les rendre plus convaincants et vivants à l'avenir !
En tout cas la comparaison avec Avatar est très flatteuse, merci beaucoup !
1,2,3,4,5,6,7... cette fois, c'est bon! j'arrête ;-)
Quelle belle légende pour expliquer le début de l’humanité, servie par une magnifique plume ! Ce texte est un régal, tant par ses descriptions évocatrices et ses dialogues efficaces que par son style harmonieux.
Avec mes opinions généralement minoritaires, je ne suis peut-être pas une référence, mais je n’ai pas ressenti les choses comme Vava. J’ai plutôt l’impression d’une sorte de dérapage ; la transgression de Korad, qui n’en était peut-être pas vraiment une au départ, finit par prendre des proportions démesurées. Le roi, dont l’ego est certainement surdimensionné, fait d’une action involontaire de Korad un acte de rébellion. Face à cette injustice, l’insouciance de celui-ci se mue en arrogance dans sa confrontation avec le souverain qui, lui, ne peut pas se permettre de perdre la face. Finalement, c’est un dialogue de sourds qui fait boule de neige. Mais je comprends que Korad refuse de promettre de faire profil bas et de se priver ainsi de toute nouvelle découverte.
Coquilles et remarques :
— le long de la côte sur des centaines de miles / plus que quelques miles avant d’arriver [Deux « l » si ce sont des milles marins.]
— ondines du nord, néréides du sud, naïades venues des eaux douces [Majuscule à « Nord » et « Sud » s’il s’agit de régions.]
— clamait Éroé, le Roi des Tritons [le roi des Tritons]
— apparaissait presqu’exclusivement chez les habitants [presque exclusivement ; « presque » ne s’élide pas, sauf dans « presqu’île »]
— Tol-Atta, la Réunion des Clans [la Réunion des clans]
— la construction de villes constituait rien moins qu’un crime [ne constituait]
— pourquoi avoir décrit l’au-dessus avec… Passion ? / n’évoque même pas ce que tu as vu... Au-dessus [Dans ces deux cas, comme il s’agit de la même phrase qui continue après une hésitation, il vaut mieux ne pas mettre de majuscule après les points de suspension.]
— En fait, poursuivit-t-elle, n’évoque même pas ce que tu as vu [poursuivit-elle ; le « t » euphonique n’a pas lieu d’être]
— présentait une tritonne récoltant des coquillages, tandis qu’un autre les ouvrait [« un autre » ne peut pas se rapporter à « une tritonne » ; je ne vois pas de solution simple dans l’immédiat]
— je n’ai aucun regret de l’avoir franchi ! explosa-t-il. / Sinon quoi ? le coupa-t-il sèchement [Ces deux verbes ne sont pas des verbes de parole et ils n’ont pas de lien syntaxique avec la citation, ce qui fait que ces incises clochent un peu. Suggestions : fulmina-t-il, tempêta-t-il, tonna-t-il / lança-t-il, interjeta-t-il (ce dernier figure dans le dictionnaire du CNRTL).]
— Il n’a jamais voulu cela, hoqueta-telle [hoqueta-t-elle]
— même si je resterai près des eaux de la mer et du fleuve [concordance des temps ; suggestions : même si je reste, même si j’ai l’intention de rester, mais je resterai…]
À propos des verbes d’incises, voici un lien intéressant : http://bernard-gensane.over-blog.com/article-de-l-incise-88684774.html.
Je corrigerai tout ça après le concours, merci beaucoup pour cette relecture !
J'ai mis un peu de temps à choisir le titre; j'étais parti sur Ain-Um au début, mais je ne suis pas fan des titres-mots-inventés (en tout cas là ça ne me plaisait pas), et "l'émergence" a fini par me convaincre puisqu'elle évoque à la fois la cause du récit et sa conclusion.
Si je devais être pointilleuse, je dirais que mon seul bémol sur cette nouvelle, c'est que si on est plongé directement dans la société sous-marine, à aucun moment le tabou de la surface est exposé avant que ton personnage ne passe en conseil. "Plus incroyable encore, ayant rejoint un groupe de dauphins, il venait d’accomplir ce qu’aucun triton n’avait pu rêver : il avait franchi la surface de la mer." => on a plutôt l'impression ici que c'est quelque chose qui est simplement impossible et donc que l'émergence de Korad tien de la révoluton et du miracle plutôt positif.
Ce qui rend du coup les dialogues et chefs d'inculpation un peu brute de décoffrage, surtout que ça commence très bien avec les insinuations d'Eroé au tout début (– Mon souhait ? Penses-tu que nous sommes réunis, ici, pour un souhait ?) qui laissent entendre que Korad est juste à côté de ses pompes quant aux conséquences et l'impact de son acte. Et ensuite on découvre qu'en fait c'est un tabou et qu'il est strictement interdit d'émergé, et que Korad l'aurait peut-être finalement fait exprès... ce qui rend les dialogues qui suivent un peu convenu de mon point de vue, avec un Roi borné/engoncé dans de vieilles croyances et un héros rebelle / ouvert d'esprit qui en a assez des traditions.
Mais je sais aussi qu'il y avait la limite des 3'000 mots et que c'est toujours difficile d'écrire ce genre d'échanges "modernes contre les anciens".
Merci en tous cas d'avoir participé à l'AT et de nous avoir offert cette histoire !
Merci énormément pour ce retour qui met le doigt sur la grosse difficulté que j'ai rencontrée en écrivant, la transition entre le début du jugement et l'altercation entraînant le départ de Korad.
En fait, le tabou de la surface n'est pas mentionné précisément parce qu'il est impossible, et d'une certaine façon inimaginable pour des créatures à branchies. Je ne vois pas de parallèle évident...
Um, la mère nourricière, est sacralisée, mais en sortir est d'abord inenvisageable physiologiquement et c'est pour ça que le sujet n'est pas abordé. C'est aussi pour ça que la perception de l'acte de Korad est perçue de façon si variable: lui y voit un accomplissement, les plus traditionalistes le vivent comme un sacrilège, et une grande majorité des citadins se rend tout simplement compte qu'elle ne s'est jamais posé la question, d'où un certain attentisme des chefs de clan côtiers. On ne peut pas donc pas vraiment parler de tabou; d'ailleurs Korad s'insurge avant même le conseil contre les rumeurs de bannissement, puisqu'à ses yeux, il n'a pas transgressé d'interdit.
Là où je pense avoir raté mon coup, c'est dans l'écriture d'Éroé, un souverain certes caractériel et sentencieux mais qui cherche d'abord à protéger son peuple, même s'il le fait selon ses convictions traditionnelles, et qui se retrouve dépassé par une situation qu'il ne pouvait pas anticiper. Là, il passe effectivement pour un réac' borné et obtus... C'est d'autant plus dommage que, si j'en crois plusieurs autres commentaires, le début du texte réussissait plutôt bien à présenter les points de vue récifaux et urbains de façon équilibrée et sans moralisation; il faudra que je réfléchisse à tout ça pour essayer de rattraper le tir !
Vraiment merci beaucoup pour ce commentaire; comme l'a relevé Isa dans sa propre histoire, le regard critique et professionnel d'une libraire perçoit des détails que nous, petites plumes, pouvons manquer. Avoir un retour sur ce qui m'a le plus mis en difficulté lors de l'écriture m'a été d'une grande aide !
J'avoue que la façon dont tu décris le caractère d'Eroé, soit "un souverain certes caractériel et sentencieux mais qui cherche d'abord à protéger son peuple, même s'il le fait selon ses convictions traditionnelles, et qui se retrouve dépassé par une situation qu'il ne pouvait pas anticiper." donne déjà plus envie de le comprendre et éventuellement de le soutenir. Ou du moins d'écouter ses arguments, quitte à ce que Korad passe un peu pour le gamin tête brûlé. D'autant que je confirme : le texte réussissait vraiment à mettre en balance les différents points de vue !
(>////>) je ne sais pas si c'est mon oeil de libraire ou si c'est simplement que je suis critique/reloue =D mais en tous cas je suis heureuse que ça puisse t'aider. J'espère avoir un jour le plaisir de relire ce texte dans sa "nouvelle version" ! J'ai vraiment adoré l'univers et le jeu de mot final !
Cette nouvelle est excellente ! Tu maîtrises parfaitement le récit, les informations arrivant pile au bon moment, et la fin avec ce jeu de mots que je n'avais pas vu venir je l'ai adorée :)
Et s'il te vient l'envie d'écrire un roman, et bien tu peux te lancer, tu es prêt :)
Je rougis devant tant de compliments ! Je serais un peu moins optimiste pour ce qui est d'un roman, et je vais encore me fourbir sur des récits courts pour le moment, mais je prends avec bonheur tous les encouragements, alors merci encore !
C'est vrai qu'en écrivant la nouvelle, des idées me sont venues pour développer le récit, notamment la fondation d'une colonie dans les grands fonds océaniques et en conséquence une guerre contre les requins... Mais mon plan d'origine partait de la fin, et une fois arrivé là, je me suis pour ainsi dire coupé le phytoplancton sous le pied !
Content que tu aies trouvé l'univers immersif (haha) !
Le début m'a fait tout de suite plongée dans un monde qui m'a rappelé un Disney, la petite sirène, avec la description des couleurs vibrantes et de la vie marine tout simplement. Il y avait un superbe vocabulaire autour de ça et ça donne vraiment beaucoup de "corps" au texte.
Et la chute est vraiment géniale. C'était un super moment, j'ai tout lu d'une traite, merci beaucoup !
Je viendrais probablement jeter un oeil à d'autres de tes fictions tant j'ai été conquise par cette nouvelle !
En revanche, je suis au regret de te dire (si tu ne l'as pas déjà vu) que je n'ai pas d'autre texte sur PA, mais ça devrait venir, surtout avec de tels encouragements ! Encore merci :)
Bravo pour cette super histoire, elle est dorénavant parmi mes préférées.
La chute est magistrale. J'aime les chutes magistrales, c'est presque mon critère numéro 1 dans une nouvelle. Surtout les chutes qui font réfléchir et se poser mille questions sur l'après.
Le Roi m'a fait penser au roi triton, le père de la petite sirène, qui lui interdit d'aller dehors se frotter aux humains. Et Korad à la petite sirène évidemment... Bon c'est une référence jeunesse, voire Disney, mais finalement y'a un peu de ça.
Encore bravo !
A+
Tu es la deuxième personne (après ma compagne) à faire un parallèle entre la petite sirène et ma nouvelle, alors que je n'y ai pas pensé un instant en l'écrivant! C'est vrai qu'on peut y voir plus d'une ressemblance, même sans parler de l'univers marin.
Content que la chute t'ait plu :)
Je me suis rapidement attachée à Korad et j'avoue sans rougir que je n'ai pas du tout vu venir la chute, que je trouve géniale. Merci pour ce bon moment !
Certaines descriptions, notamment l'arche corallienne, m'ont demandé pas mal de retouches, je suis content qu'elles jouent leur rôle.
Merci pour ton commentaire !
J'ai beaucoup aimé la description du milieu marin, des côtes, des rochers, de la nature, des animaux et du personnage qui est si à l'aise au milieu de l'eau. On devine les couleurs chatoyantes, les bleus, les verts, le corail, çà brille, ça ondule et la mer n'est pas hostile, elle est presque maternelle, douce, c'est paradisiaque et on s'y sent bien en le lisant.
Même la sortie de son monde est source d'émerveillement pour Korad, il est totalement intégré dans l'univers, pourrait-on dire universel ?
Sa capacité à changer de forme à sa convenance évoque déjà l'évolution des espèces, et ce qui est bien c'est qu'il le pratique comme un jeu, il reste naturel et en harmonie avec ce qui l'entoure.
Les personnages ont de la profondeur, Korad n'est pas lâche, il ne sacrifie pas à son idéal de liberté, et le roi trop impulsif regrette son accès de colère, ne serait-il pas peureux ? Mais seuls les audacieux s'ouvrent à un futur différent, cela montre les limites de la tradition.
J'aime beaucoup la fin, parce qu'en fait tout se retourne, pas que le dernier mot, et c'est d'une grande poésie d'imaginer ainsi la naissance de l'humanité. Presque mythique. Bravo !
Content que l'ambiance te plaise ! J'avais prévu plus de descriptions de l'environnement, mais j'ai dû tailler dans le vif pour tenir les 3000 mots; tant mieux si cela n'empêche pas de s'immerger dans l'univers, c'est le cas de le dire...
Pour ma part, je ne crois pas qu'Éroé soit particulièrement couard, même si le récit, écrit du point de vue de Korad, le laisse entendre. Même si le monde appartient aux aventuriers qui vont l'explorer, on peut comprendre qu'un souverain cherche aussi à préserver le mode de vie de ceux qui le souhaitent. Pour autant, il ne peut pas imposer la tradition à tous... Espérons que cette confrontation lui serve de leçon !
Le retournement final m'a en réalité été inspiré... par le thème ! Et si la "créature fantastique" devenait la norme, et l'humain l'exception ? J'avais beaucoup aimé l'idée, et je suis heureux qu'elle te parle également !
Bon, je me ressaisis et je développe un peu.
Je suis épatée par la performance : tu es parvenue à poser un univers et une ambiance hyper élaborée dans un format si court, sans pour autant sacrifier l'intrigue ni la qualité narrative ! Du coup, c'est super immersif, les descriptions en mettent plein la vue, les dialogues sont hyper bien gérés, il y a même du vocabulaire et des éléments de langage spécifique. Et encore une réflexion (sans jugement ♥) sur l'urbanisation et la préservation des milieux naturels !
Et la chute est parfaite. Je l'ai vue venir un peu en avance, mais ça n'a pas diminué l'émotion.
Alors évidemment, ça fait une nouvelle très dense, mais vu le niveau, ça ne m'a posé aucun problème.
Le revers de la médaille, c'est que c'est tellement riche que personnellement, je verrais carrément un roman ! Ou la suite : est-ce que quelqu'un va le rejoindre ? Quelles seront les relations entre les nouveaux Umains et les peuples des mers ? Korad va-t-il s'éloigner de l'eau pour explorer les terres et pourquoi pas, les airs ?...
Tu vois que tu as enclenché une jolie mécanique dans ma tête !
Un seul minuscule pinaillage : tu évoques une distance en miles. Or, peut-être que ce serait plus cohérent en milles (milles marins) ?
Merci pour ce texte hyper abouti et évocateur, je suis bluffée !
A bientôt !
Merci beaucoup, tant pour les compliments que l'analyse de texte détaillée ! Tu n'as pas manqué de relever le point qui a eté le plus difficile lors de l'écriture: présenter l'opposition entre urbains et "ruraux" sans juger ou essentialiser leurs positions.
Pour l'instant, aucune suite n'est prévue, dans ma tête la chute constituait une fin en soi. Après, qui sait, l'inspiration ne surgit pas toujours où on l'attend !
(Tu as tout à fait raison, il s'agit bien de milles nautiques, honte à moi ! Je corrigerai ça dès la fin du concours)