Les voix d’abord, l’odeur du café ensuite ; ce fut la conjonction des deux qui le réveilla. Paul grogna dans son oreiller. Y avait de l’abus. Lequel de ses corniauds d’amis aurait eu l’indécence de débarquer, constater qu’il dormait encore et de l’arracher à son lit comme ça ?
Il décolla une paupière et, dans le flou de sa myopie, distingua les chiffres sur le cadran. Putain. Cinq heures.
Cinq. Heures.
Puis ça s’emboîta comme un meuble Ikéa, et il chassa les couvertures dans un geste théâtral. Il gratta la raie de poils sombres sur son bide tout en cueillant un t-shirt sur la chaise, enfila sa vieille robe de chambre délavée et peigna ses cheveux drus du bout des doigts.
Dans le couloir, ça ne sentait pas que le café. On avait ajouté du bacon et du pain grillé, de quoi faire saliver une caillasse. Par-dessus, un journaliste débattait avec un invité politique. Paul eut envie de se marrer, parce qu’il avait beau suivre les prochaines élections avec attention, il en avait aujourd’hui strictement rien à foutre.
Il débarqua dans sa cuisine avec un grand sourire et le cœur tout gonflé d’amour.
— Léonore.
Il ne pouvait rien dire de plus. Le seul fait de rouler les syllabes de son nom était un bonheur.
— Salut, Papa !
Elle coupa la radio, essuya des miettes de brioche du dos de la main et vint lui plaquer un bisou sonore sur la joue.
— Tu piques, mentionna-t-elle comme quand elle était môme.
Elle l’enlaça fort et Paul ferma ses bras dans son dos. Sa fille sentait le café du matin et le rare soleil d’hiver. Le temps, d’ailleurs, était aussi gris que le reste de la semaine.
Mais ça aussi, Paul s’en foutait. Aujourd’hui, il ferait beau au-dessus de sa tête.
— Désolée pour le réveil brutal, dit-elle en s’écartant pour aller couper la radio. Mais je veux profiter à fond de la journée !
— Aucun problème. Tu es arrivée quand ?
— Y a pas longtemps. Des œufs ?
— Brouillés, s’il te plaît.
Il récupéra les tranches chaudes dans le grille-pain, s’installa dans le but de les beurrer et de les couvrir de confiote, mais son regard bloqua sur sa fille. Toujours aussi dynamique et souriante. Les cheveux de sa mère mais les yeux de Paul, la carnation halée de sa grand-mère paternelle mais une bouche bien à elle.
Elle avait repoussé toute la vaisselle sale qui traînait dans l’évier, balancé les barquettes vides de plats surgelés dans un sac de livraison thaï – que Paul avait oublié de bazarder dans la poubelle verte – et fait son nid dans la cuisine encombrée. Elle ne jugeait jamais l’état de son appartement, Paul le faisait tout seul quand elle venait.
Forcément, il oubliait toujours de ranger.
— T’es tout seul ? demanda-t-elle quand ils furent servis.
— Comment ça ?
— Je serais pas vexée si tu te trouvais quelqu’un, tu sais ? Je suis grande, ajouta-t-elle avec malice.
C’était vrai, bien sûr. À vingt-neuf ans, elle avait largement dépassé la séparation de papa et maman.
D’ailleurs.
— Ta mère est pas en ville, se rappela-t-il.
— Quoi ?
La vision de son minois ravi froissé par la nouvelle le bouffa de l’intérieur. Gueuler sur son ex-femme n’aurait servi à rien, mais il aurait adoré le faire. Si Léonore pleurait, tout était foutu.
— T’as qu’à l’appeler. Elle est en voyage, je crois.
— Mais…
Léonore se perdit dans la contemplation de son café. Ce mug rose, c’était le sien. Paul mettait tout en place pour qu’elle le retrouve à chaque fois.
— Elle m’appellera, conclut-elle amèrement. Tant pis et tant mieux, on aura toute la journée juste pour nous.
Durant une poignée de secondes, Paul eut la trouille. Son café glissa dans sa gorge glacée sans la réchauffer. C’était à lui et lui seul de la rendre heureuse. Il avait peur de ne pas y arriver.
— Tu sais ce que tu veux faire ? arriva-t-il finalement à articuler.
Elle avait peut-être remarqué son inquiétude, mais elle se contentait de lui sourire. Il aimait bien comme son nez remontait quand elle avait cette expression ravie. Il n’appréciait pas ses yeux trop brillants, par contre.
Non mais sérieusement, partir en voyage aujourd’hui !
Au moins, il savait que son ex s’en mordrait les doigts. Ça, Paul n’en était pas très fier, mais ça lui faisait plaisir.
— J’ai tout un programme, Papa !
Là, c’est lui qui faillit chialer.
Léonore voulait aller nourrir les cygnes et les canards au parc, manger une gaufre avant leur restaurant de burgers favori, essayer des fringues, regarder un film sur le canapé avec du pop corn, des pizzas et une bière.
— Depuis quand tu bois de l’alcool ? l’interrompit Paul en émiettant un quignon de pain dur.
— Bah, depuis un moment, se marra-t-elle.
Elle posa son morceau de baguette au sol et l’éclata d’un coup de talon. C’était lui qui lui avait appris.
— Tu voudras que je t’en achète, des fringues ?
Elle s’était accroupie pour ramasser les petits morceaux dans sa main. Les canards s’approchaient déjà, en bon habitués. Y en avait même plus que d’habitude.
— Pas la peine, Papa, dit-elle en glissant une mèche de cheveux derrière son oreille. C’est juste pour le plaisir d’essayer des trucs hors de prix.
— Tu les sors d’où, celles-là, d’ailleurs ?
Léonore regarda son pull et son pantalon avec une adorable moue sur le visage.
— Je sais plus. Ça me va bien ?
— Tout te va, ma puce.
Elle lui sourit – il n’en aurait jamais assez – et jeta son pain tantôt comme des galets, tantôt comme de la pluie. Quand ils eurent épuisé leur stock, Paul lança :
— Gaufre ?
— Gaufre !
Mais ils n’avaient pas fait vingt mètres qu’on l’appela.
— Ta mère, prévint-il.
La figure de Léonore se ferma et Paul décrocha sans arrêter leur marche.
— Elle est avec toi ? demanda Mandy avec une pointe d’hystérie.
Il pouvait la voir, en panique, serrant le téléphone à deux mains, sous le soleil d’il ne savait quel coin sympa et chaud de la planète. Il entendait les larmes qui menaçaient dans sa voix, et il ne se sentit plus du tout en colère. Juste très désolé pour elle.
— Ouais, répondit-il.
— Tu peux me la passer ? Elle doit m’en vouloir. Passe-la-moi je t’en prie !
— Bien sûr, dit-il doucement en zieutant sur sa gauche.
Léonore sortit les mains de ses poches pour prendre le téléphone.
— Salut, mamoune.
Le reste, Mandy le pleura si fort qu’il l’entendit à distance. Elle se confondait en excuses, se reprochait mille fois de ne pas avoir écrit dans son agenda numérique comme elle le faisait à chaque fois, à chaque fois, savait qu’elle passerait une merveilleuse journée avec son père et était déjà tellement heureuse d’entendre sa voix.
À un moment, Léonore marcha plus vite. Pour cacher ses larmes, peut-être. Quand elle raccrocha, elle fit demi-tour pour se jeter dans les bras de Paul.
Un jour, le midi, Paul avait demandé au serveur de mettre une bougie sur le muffin du dessert. Il s’était dit que ça allait lui faire plaisir. Il avait plus jamais recommencé. Léonore avait pleuré si fort qu’on leur avait offert le repas et que des gens étaient allés voir Paul pour le rassurer.
Lui dire que ça avait été une jolie idée. Qu’il aurait pas pu savoir.
Maintenant, il savait.
Ils firent absolument tout ce que voulait Léonore. Le soleil finit même par déchirer les nuages et ils purent se poser sur un banc pour faire le plein de vitamines D. Dans un magasin, elle choisit longuement le DVD qu’ils regarderaient en rentrant.
Ils firent les pizzas eux-mêmes et Paul dessina des moustaches de farine sur les joues de sa fille trop grande. Sur le canapé, elle se pelotonna contre lui et il passa inlassablement la main dans ses longs cheveux. Il espérait qu’elle ne les couperait pas d’ici sa prochaine visite.
— Tu as des amis ? Tout va bien pour toi ?
Il ne restait plus très longtemps. La nuit était tombée sur l’appartement, et Paul avait allumé une petite lumière. Elle découpait des ombres chaudes sur le visage de Léonore. Ses yeux brillaient.
— Oui, ne t’inquiète pas.
— Tu es où ?
— Tu me le demandes à chaque fois.
— À chaque fois, j’espère que ce sera différent.
— Moi aussi, Papa.
Il compta trois respirations avant qu’elle reprenne :
— J’aimerais te dire que j’ai des amis super avec qui je passe des bons moments. J’aimerais te parler de mon petit ami ou de ma petite amie. J’aimerais qu’on planifie une rencontre et te faire promettre d’être sympa. J’aimerais te parler de mon travail et de mes collègues, être en colère contre des gens et en rencontrer d’autres.
Paul fixait l’heure. Chaque dernière minute le poignardait. Léonore se redressa pour le regarder et il essaya – comme toujours – de graver ses traits dans son esprit.
— Mais je ne suis nulle part et je n’ai rien à raconter. Je grandis et je sais des choses, mais c’est tout. Peut-être que j’ai cette vie, mais je ne pourrai jamais t’en parler parce que je ne m’en rappelle pas.
— Comme j’aimerais parler de toi sauf que je ne peux pas, murmura Paul, parce que je t’aurai oublié demain, et tous les jours jusqu’à ton prochain anniversaire.
— On se reverra vite, Papa.
Et elle posa un bisou sur sa joue.
Paul bailla et jeta un regard absent aux reste de pop corn dans le bol. À quoi ça servait de se cuisiner la pizza et d’y foutre des légumes si c’était pour boulotter du pop corn juste derrière ? Son médecin n’allait pas aimer.
Il bailla encore et remarqua qu’il était minuit passé. Ce n’était pas demain – enfin, aujourd’hui – qu’il avait un rendez-vous super tôt ? Il se leva pour dégoter son agenda, chercha le premier mars et pesta. Voilà ! Huit heures !
Mais quelle idée de rester éveillé sans raisons !
C'est avec plaisir que je découvre cette histoire et ta plume par la même occasion !
J'ai beaucoup aimé tout le long cette espèce de nostalgie qui transparait à travers les pensées et les descriptions faites par Paul. On sent qu'il lui manque un truc, qu'il parle de quelque chose de fragile, fugitif...
Et tout prend sens à la fin.
La chute est brutale, cette brusque perte de mémoire est très tragique mais fait totalement sens !
En revanche, j'avoue que j'ai dû aller voir l'énoncé du concours pour bien comprendre la fin, parce que sinon ça peut ne pas être totalement clair ^^ Après, ça peut aussi être une manière de laisser le lecteur se faire sa propre idée et ce serait une très chouette idée :)
En tout cas, ça n'enlève rien à la nostalgie et la poésie du texte.
Une chouette lecture,
Au plaisir ;)
Bon alors je t'avoue que j'ai eu un flottement à la fin : j'ai d'abord cru qu'elle était morte un 29 février et qu'elle revenait seulement ces jours-là. J'ai compris en lisant quelques commentaires et finalement, je n'étais pas si loin. Mais mon hypothèse ne collait pas avec l'histoire de la bougie sur le muffin (qui aurait été particulièrement moche pour un anniversaire de mort !).
Quoi qu'il en soit, ta plume est toujours simple et délicate. Et puis, j'avoue que les histoires d'enfants de divorcés, ça me touche toujours.
Bref, c'est un très joli texte !
Mes premières idées pour ce concours suivaient cette idée, pour être honnête... Et puis je me suis dis que c'était trop triste, du coup j'ai écrit une nouvelle... ben, un peu triste quand même xD
Merci pour ton retour. Je suis contente que ça t'aie plu ♥
Effectivement, on constate que les personnages sont attachants rapidement et que cette fin, un peu attendue, pour ma part (vue la réaction des parents, qui sont comme... dépendants de ça), est très belle et émouvante.
Par contre je trouve que la journée passe trop vite. Alors oui, pour eux c'est le cas... mais je trouve qu'elle ne profite pas assez de ça, qu'elle ne fait pas assez d'activités ; en réalité, c'est comme si la journée était parfois un peu banale. C'est peut-être voulu (et peut-être que je dis cela parce que j'aimerais mieux les connaître, ces personnages) et en aucun cas ça ne m'a gâché la fin. C'est juste une étrange impression à la fin, qui me reste ainsi, comme quelque chose de fugace.
Je pense qu'il y avait une limite de mots pour ce texte (comme c'était une nouvelle pour un concours). Je ne sais pas si j'aurais écrit davantage, sans ; mais ceci explique cela. J'aurais pu tourner de façon à dévoiler plus de ces activités, néanmoins.
Je prends les impressions fugaces, ne t'en fait pas ♥ Merci beaucoup pour ton retour !
Je n'avais pas non plus tilté que ce texte participait à un concours (je me suis probablement lancée trop vite, sans faire attention) et, du coup, je ne connaissais pas la thématique. J'ai compris l'importance de la date en lisant les commentaires.
Cela dit, ça ne m'a pas empêchée de me laisser totalement embarquer. Et même, vu que je n'avais pas connaissance du thème du concours, je dirais que je suis partie sans "idée préconçue" sur ce qui allait pouvoir se passer. Au contraire, je me suis laissée entraîner dans ce quotidien apparemment normal, dans lequel on sent pourtant rapidement que quelque chose cloche. Et sans parvenir à mettre le doigt dessus.
Puis il y a cette montée en puissance. On sent que ce "truc qui cloche" c'est quelque chose de vraiment important. Essentiel même. Jusqu'à ce que la révélation arrive, le couperet tombe. C'est terriblement triste. Déjà juste de savoir cela. Et puis, d'imaginer ensuite que ça se répète chaque fois depuis toutes ces années... D'imaginer que tout le monde oublie et qu'ils ne puissent se revoir que durant 24 petites heures tous les quatre ans... C'est juste horrible en fait. C'est un véritable crève-cœur.
Alors oui voilà, j'ai versé quelques larmes.
Merci pour ce très beau texte <3
Ton retour me va droit au coeur (désolée pour les larmes é_è). Je suis contente que pas mal de choses passent et se ressentent, même sans avoir de thème ou d'explications de la situation.
J'ai tendance à trop me concentrer là-dessus, en en oubliant le fil narratif, mais on va dire qu'au moins ça, ça va ahaha
♥
Je confirme ! Sans connaître le contexte d'écriture, il est un peu difficile de comprendre la fin. D'ailleurs, on ne sait pas pourquoi elle ne vit que le 29 février. Y a-t-il une explication ou c'est un secret ? ;)
En tout cas, belle prouesse de réussir à créer l'attachement aux personnages si rapidement. La fille donne une double impression : jeune adulte/gamine capricieuse. Je me suis demandé si c'était intentionnel et si cela signifiait quelque chose.
J'ai bien aimé le déroulement banal du début qui se transforme petit à petit en une montée en tension exponentielle jusqu'au climax. Puis, ça retombe d'un coup pour laisser une sensation de vide comme dans la mémoire de notre protagoniste. Bien joué !
Merci pour la lecture. :)
Trop de show don't tell, tue le show don't tell ahahaha Je saurai m'en rappeler !
Elle vit le 29 février uniquement parce qu'elle est née le 29 février.
Il n'y avait pas de réelle signification au caractère de Léonore, je ne l'aurais pas vraiment déclarée capricieuse, d'ailleurs. Mais je comprends ce ressenti.
Merci de ta lecture et de ton retour !
Je suis très contente de retrouver ta plume, qui sait si bien mêler émotion et légèreté, voire humour, dans un style à la fois littéraire et décontracté (j'avais beaucoup aimé Demain sera grandiose pour ça).
En revanche, j'ai lu Léonore sans savoir quel était l'objet du concours, et j'ai du lire les commentaires pour comprendre cette histoire d'anniversaire au 29 février. Au fur et à mesure qu'on avance, je me suis demandé s'il n'y avait pas un problème de mémoire genre le père a une mémoire d'une seule journée. Bref, ça peut aussi être du au fait que j'ai lu cette nouvelle tard hier soir, et que j'ai sans doute zappé quelques indices !
A tout cas, c'est toujours un vrai régal de te lire et je suis bien contente qu'on t'ait nommée aux HO ;-)
A bientôt !
Je n'avais pas réfléchi au fait que, sans le thème du concours, la nouvelle puisse être dure à comprendre ! Ton commentaire m'ouvre les yeux, faudra que je fasse très attention à l'avenir (plus qu'une question d'indices, j'aurais dû l'écrire plus clairement à la fin, sa date de naissance)
Merci beaucoup pour tes compliments ♥ Je suis très touchée d'avoir été nominée !
Je me suis souvenue d'avoir déjà lu cette histoire au moment du concours... une fois que l'ai finie, en essayant de comprendre ce qui c'était passé xD
(Cinq heures du matin, uh, c'est tôt quand même haha)
Du coup, la fin explique l'oubli de ranger, l'émotion de la mère de ne pas pouvoir être là, celle de Léonore pour la bougie, et toutes les émotions, en fait, autour de cette unique journée... Et du coup, Léonore elle est née le 29 février, et elle n'a le droit de vivre qu'une fois tous les quatre ans ou quoi ? o.O
Très triste, très beau, et en tous cas j'adore la façon dont tu écris tous ces petits moments banals et magnifiques, que ce soit ici ou dans Demain sera grandiose <3
Tu as compris mon idée initiale : elle ne vit dans cette réalité qu'une fois tous les 4 ans. Je préfère me dire que le reste du temps elle vit ailleurs, avec toutes les autres personnes nées un 29 février. C'est juste qu'en dehors de cette date d'anniversaire, ils n'ont pas conscience de la chose.
Merci pour ton retour ! Désolée pour les nœuds au cerveau ♥
Merci beaucoup pour ce retour, ça me touche que tu veuilles une suite (désolée, ça restera une nouvelle ; il n'empêche que ça me fait rudement plaisir que tu aies apprécié au point de demander une suite)
Ah oui, les négations. Pour certains personnages je ne les mets pas (et dans ce cas j'essaye de m'y tenir jusqu'au bout) parce que certaines personnes ne les utilisent pas non plus. Pour d'autres je les utilise (dans ce cas idem, à moins d'une grande confusion/emportement du personnage, j'essaye de m'y tenir)
Pour moi c'est un moyen d'exprimer une façon de parler ou un état d'esprit. Un esprit plus calme formulera les choses plus calmement.
En tous les cas merci pour ton retour !
C'est magnifiquement triste cette introduction (parce que, rassure-moi, il y aura une suite n'est-ce pas ? à moins ce que ce ne soit ta nouvelle du 29 février ?).
J'ai beaucoup aimé, comme toujours, les personnages sont parfaitement dépeint et gagne rapidement l'étoffe de personnes véritables.
Tes mots sont toujours aussi justes.
Merci encore pour ce bon moment de lecture !
Malheureusement, il s'agissait bien de ma nouvelle du 29 février, il n'y aura donc pas de suite.
Sans rancune <3
Bref
J’aime beaucoup cette nouvelle et qu’on soit parti du même postulat de départ. Petite question pour toi, (celle à laquelle je n’ai pas su trop répondre pour la mienne.)
Que fait Léonore quand elle est oubliée le reste du temps ? Est-ce qu’elle vit / voit ses parents sans pouvoir entrer en interaction avec eux ?
Désolée, je n'avais pas répondu ! Merci pour ta lecture <3
Au début j'avais une réponse négative à te question, quelque chose de tristou, mais plus j'y pense, plus je veux que ce soit plus heureux.
Donc pour moi, Léonore a une vit bien à elle, avec les autres personnes nées un 29 février. Elle n'a aucun souvenir de ses parents comme eux n'ont aucun souvenirs d'elle. Ils se retrouvent une fois tous les quatre ans.
On ne sait ni l'heure ni l'endroit, alors peut-être est-il plus raisonnable de se tenir prêt, sans bouger, vide de tout autre désir que le retour d'un essentiel oublié ?
Dorénavant, plus aucun geste de minuscule, lorsque le prosaïque se révèle être l'engrais dans lequel naissent les miracles.
Tu as réussi à bien ancrer le 29 dans le réel pour brutalement l'en arracher, bravo !
Merci pour ta lecture ! <3
Tu écris en plus super bien, j'ai particulièrement été happée au début par le réveil de Paul avec toutes les images originales que tu utilises.
Bravo pour ce beau texte.
J'ai l'impression d'avoir raconté tellement de réveils que ça me bêtement plaisir qu'on puisse le trouver original xD
<3
Bref bravo à toi pour ta participation !
Mow c'est gentil de penser à la mère qui, effectivement, va passer une horrible journée (mais le lendemain elle aura tout oublié, disons que ça compense un peu)
Je me sentais toute émotive en l'écrivant, je suis contente que ça se sente (et quand je vois toutes les idées que les gens ont eu pour ce concours, je suis admirative : moi, je n'avais que des idées tristes ahaha)
Merci <3
J'ai bien failli pleurer à la fin, c'est hyper émouvant comme façon d'écrire, la description de la relation père-fille est si touchante... On sent venir le truc qui va pas, l'angoisse qui monte au fur et à mesure (je cherche encore à comprendre le pourquoi du comment, mais la phrase sur la bougie m'a semblé se détacher du reste), et au final quand ça arrive on est surpris quand même, on ne s'attendait pas à ça... Bref, j'ai adoré ! =)
Je crois que je vais garder mon explication un peu secrète, j'ai l'impression que ça ne dérange pas tant que ça de ne pas savoir grossièrement la situation (j'avais hésité à l'expliquer mais ça faisait tellement "attendez je vous le dis clairement" que j'aimais pas trop. Après je suis pas très douée en nouvelles, alors peut-être que ç'aurait été appréciable ?)
Anyway, merci beaucoup pour ton retour !
Elle m'a vraiment pris aux tripes, cette Nouvelle... je me sens encore toute chose de l'avoir lue. Même si je sentais venir le coup fourré (avec grande joie d'ailleurs), j'ai quand même été "piquée", et j'aime ça !
C'est doux, c'est tendre, c'est triste... comme un petit cœur fondant au chocolat...
Ça ne m'aide pas à choisir pour qui voter ça !
Comparer ma nouvelle à un petit coeur fondant au chocolat, ça me touche <3
"Puis ça s’emboîta comme un meuble Ikéa" j'adore cette expression !
On se demande où tu vas nous emmener, et à la fin personnellement, je me demande toujours XD.
Je vois que certaines ont deviné, mais moi je suis toujours dans le flou le plus total... Tu donneras ton explication à la fin ? Cela ne m'a pas empêché d'apprécier la nouvelle, mais rien que de savoir qu'il y a quelque chose là-derrière, cela me turlupine à fond (je suis trop curieuse...).
Ah, tu es la première à demander directement ! Hmm je me tâte :p Je vais attendre un peu quand même je crois (moi j'aime bien quand les gens se font leur idée) mais hésite pas à me le rappeler si j'oublie, je te dirai !
Indice : date d'anniversaire
Léonore est née le 29 février et n'existe qu'une fois tous les 4 ans. Le reste de l'année, tout le monde l'oublie/
Je suis contente que la fin n'aie pas été prévisible pour tout le monde. On lit vraiment chacun à notre façon (moi je me fais totalement partie de ses gens qui ne devinent pas grand chose quand je suis prise dans ma lecture)
J'ai une grande expérience dans les détails du quotidien uhu N'empêche que ça fait super plaisir de voir que je peux continuer à m'y éclater sans ennuyer !
Merci de nous avoir partagé cette histoire !
Merci encore, Hinata <3
C’est une belle relation entre un père et une fille que tu racontes là. À un moment donné, j’ai craint qu’elle soit malade et condamnée à court terme. Je n’avais pas anticipé la chute ; je connaissais le thème et je me suis quand même laissé surprendre. :-) Et les raisons de cette situation restent un mystère… Belle participation.
Coquilles et remarques :
— il en avait aujourd’hui strictement rien à foutre [il n’en avait ; pour uniformiser les négations dans la narration]
— Elle coupa la radio, essuya des miettes de brioche / dit-elle en s’écartant pour aller couper la radio [En fait, elle coupe la radio deux fois.]
— C’était lui qui lui avait appris [le lui]
— Les canards s’approchaient déjà, en bon habitués [bons]
— parce que je ne m’en rappelle pas [« je ne m’en souviens pas » ou « je ne me rappelle pas »]
— parce que je t’aurai oublié demain [oubliée]
— Paul bailla et jeta un regard absent / Il bailla encore et remarqua [bâilla ; bailler s’apparente à bail]
— et jeta un regard absent aux reste de pop corn [aux restes]
— Mais quelle idée de rester éveillé sans raisons ! [sans raison]
Et merci de ton retour, je suis heureuse que ça t'aie plu !
Ca fait plaisir de relire ta plume pour l'occasion <3 Ya beaucoup de formulations que j'ai vraiment adoré, comme tout qui s’emboîte comme un meuble Ikéa dans sa tête, j'ai trouvé ça génial ='D
Et sinon, la journée est vraiment bien raconté ! On sent plus on avance que quelque chose ne va pas, qu'il y a un truc, mais bon, on est un peu avec Paul à faire du déni et à espérer que ça va bien se passer. Et la fin, c'est juste horrible ='D
Bon, ça explique pas le pourquoi du comment (et je suis très curieuse maintenant du coup ='D), mais j'ai trouvé ça très beau et très triste <3
Merci Flammouche !
J'ai envisagé de balancer l'explication que j'avais en tête en brut de décoffrage, comme ça. Mais ça aurait été dommage je crois, un peu forcé, et j'ai juste ajouté une phrase (laquelle ? MOUHAHA)
Je laisse aux gens se faire une idée, ne m'en veut pas <3
Ça commence comme une journée banal et plus on avance dans ta nouvelle plus l'émotion est présente.
Des questions restent en suspens mais c'est ce qui donne le côté magique de ton texte.
Merci pour ce joli moment !
J'ai lu quelques nouvelles du concours et je suis contente de voir que ça a inspiré des trucs plus joyeux à certains "xD