Les contes du jour et de la nuit

Notes de l’auteur : Pour introduire cette rubrique, j'ai décidé de vous présenter comment j'aurai imaginé que se finisse "Une vendetta", une nouvelle du célèbre recueil "Les Contes du jour et de la nuit" écrit par Guy de Maupassant. Cette histoire m'a beaucoup touchée, et je refusais de croire qu'elle se finirait ainsi. Alors laissez-moi vous raconter la vengeance d'une mère pour son fils...

 

Or, une nuit, comme Sémillante se remettait à gémir, la mère, tout à coup, eut une idée. Une idée de sauvage, vindicative et féroce, le nuire. Elle voulait dénigrer ce Nicolas Ravolati, dévoiler toutes les informations qu’elle savait et qui pouvaient le faire tomber. Pour cela, il lui faudrait l’aide de personnes très proches.

 

Dès le lendemain elle mit son plan à exécution, et alla d’un pas décidé, rendre visite aux parents de l’assassin de son fils. Antoine y allait souvent avec Nicolas, c’est comme ça qu’elle connaissait l’adresse. Elle savait que ce n’était pas correct, mais c’était fini ce temps des hésitations, des remises en question. Elle lui avait promis la vendetta, et elle tenait toujours ses promesses.

 

Elle était enfin arrivée, mais avant de toquer, elle examina la maison. C’était une demeure en pierre, à un étage, avec des poutres en bois pour le toit, sans oublier le vaste jardin. A première vue, ça semblait être des nobles. Mais quand elle entra, c’est une vieille dame qui lui ouvrit et, à l’intérieur elle découvrit un vieux monsieur assis sur le canapé. Il se leva avec difficulté pour l’accueillir.

 

Au début, elle eut du mal à leurs soutirer des informations, mais plus elle leurs posait des questions plus ils cédaient. Et à la fin ça se terminait en larmes car, sous leurs airs de parents souriant et chaleureux, ils étaient contre les actes de leur fils. Et n’en pouvaient plus des rumeurs qui circulaient sur eux au village.

 

Au final, la veuve les réconforta et reparti en ayant les réponses à ses questions. Très surprenant venant d’elle. A l'accoutumée si froide et peu sociable. A présent, elle connaissait toutes les injustices du fils Ravolati, et c’est maintenant que commence l’étape la plus importante de son plan.

 

Une fois rentrée chez elle, elle ne perdit pas une minute. Munit d’un papier et d’un crayon, elle écrivit : « Bonjour Nicolas, te souviens-tu de l’accident de voiture, il y a un an ? Je sais que c’est toi qui l’a provoqué. Signé: Anonyme » L’écriture était penchée, avec des fautes d’orthographe. Malgré ça, elle rangea le morceau de papier déchiré dans une enveloppe, et la déposa dans la boîte aux lettres au nom de M.Ravolati.

 

Elle continua, chaque jour Nicolas pouvait retrouver une lettre sans auteur, sans indication. Et chaque jour, on lui parla d’un nouveau délit. « C’est encore moi, Nicolas. Cela ne sert à rien de nier. Je suis au courant pour ton cambriolage à la brocante d’à côté, de M.Bernard. Signé : Anonyme » La première fois le jeune homme était surpris, la seconde fois il se posait des questions, la troisième fois il se mit en colère et tapa du poing. A la dernière lettre, il prit peur et ne se sentit plus en sécurité, même chez lui il restait à l’affût. Parfois même, il n’osait pas ouvrir l’enveloppe.

 

La veuve Saverini, voyant que ça n’avançait guère, passa à la dernière étape de son plan, pour avoir ne serait-ce, une réaction de sa part. Elle prit alors une grande feuille, sur laquelle elle écrivit en majuscule : « VOILA TOUTES LES FAUTES COMMISES PAR NICOLAS RAVOLATI... » Et elle écrivit tout ce que lui avaient cité les parents. Avant de terminer par : « Faites passer s’il-vous-plaît. »

 

Quelques instants plus tard, on la voyait dans la rue, donner cette affiche à un villageois sans rien dire. Elle s’en alla pour rentrer chez elle mais avant, elle se retourna puis observa. Le jeune homme lisait le paragraphe, avant de faire une tête terrifiée, soudain la vieille eu peur. Peur que l’homme n’y croit pas, qu’il déchire et jette la feuille à la poubelle, et alors tout tombe à l’eau, les menaces à Nicolas, l’interrogatoire chez les Ravolati. Tout cela pour...rien ? Elle fut rassurer quand elle le vit plier la feuille et la ranger dans sa poche.

 

Deux jours s’étaient écoulés et le bouche à oreille fonctionnait, presque tout le village était au courant, pour l’instant tout se déroulait à merveille.

 

Le soir même, alors que Nicolas dormait paisiblement, sa fenêtre se brisa et il se réveilla en sursaut. Quand tout à coup, il aperçut une ombre se rapprochait lentement, comme pour ne pas faire de bruit. Le jeune homme donna discrètement un coup pour décoincer son drap et le jeter sur l’inconnu, en vain. L’inconnu compris vite qu’on l’avait repéré, il ramassa alors le drap à ses pieds et le lança à son tour sur sa victime, qui se débattit du mieux qu’elle pu. Mais trop tard, l’homme s’était rapproché et lui appuyait le drap contre sa tête. Quelques minutes plus tard, Nicolas Ravolati était mort, asphyxié.

 

Le lendemain c’était son voisin qui averti le village de sa mort. Ses parents ne cessèrent de pleurer, tandis qu’un large sourire se dressait sur le visage de la vieille et elle dit : « Ca y est mon fils, ta vendetta est faite ! » Elle était la mère la plus heureuse du monde et Sémillante derrière, qui aboyait et sautait de joie.

 

C’était en fait le brocanteur à deux rues d’ici, M.Bernard, normalement si gentil et affectueux. Depuis qu’il avait appris que c’était le jeune Ravolati qui avait cambriolé, son héritage, la seule chose qui lui restait de ses parents, il était fou de rage et devait se venger.

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