Les Monts de Calvat

Par Ante

Le visage vulgaire, les yeux enchanteurs, Ah ! charmes satisfaits de son corps écueillé ! Serti dans les aubes des matins auburn, rougeoyants, aux rayons plantés sur les lestes éclanches, son col enlacé par mes longs doigts osseux

Qui gémit

L’antre qui vibre en dessous de ses chairs.

Sous sa gorge entêtante, Les Monts de Calvat !

Où la vierge hébétée dans sa large et minérale camisole court de ses pas d’ange les herbes bleutées. Fuyant le péché sous les astres, leur superbe zinzoline. Où, les reflets du ciel !.. Un oiseau pépie, la plume vigoureuse, en attendant le jour, sous les rayons dardés de la lune en furie. Un monde maltraité sur le tout petit corps, qu’une main sur la gargue je tire au-delà.

Qui bougeait éperdu sur mon désert ignoble, en vagues incertaines, frôlant le grabat à chaque ondulation. Sous mes yeux maladifs, quelques mues de poison aux écailles lancinantes, repliées en l’air, frémissantes. Tordue sans pudeur, l’épigastre tiré, la peau tendue d’amours, frissonnantes, Langueurs ! Sous la mansarde plue, sur la grêle esseulée qui gifle les cloisons, et qui croque Pector en dessous du vélin, la douce paroi, la lascive membrane, fleurie de senteurs !

Derrière, par la voie dérobée qui descend les collines herbues à leur pied, coruscantes, les joues pécheresses du diable charnel ; Un enfant aux yeux bruns descend, clochant, les marches… et la pente, si douce, qui respire, qui s’allonge, qui claque sous l’effort, dans un frisson cambré : L’antre, la grotte, serpente en deçà, où fleurit la gadoue rosacée du hâbleur. Dans un éclat laiteux, les sols torsadés secouant un trémor, et arrachant un cri à la bouche carmin, à la cime du monde ;

Le chevet fourbu a éteint ses lumières !

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ABChristLéandre
Posté le 06/02/2024
Un texte extrêmement métaphorique. Même si on sait de quoi ça parle, on ne peut s'empêcher d'être subjugué par votre sens de la métaphore et des allégories.
Ewen
Posté le 27/07/2021
Hey ! Bon, je me lance : je t'avoue que je ne capte pas ce que tu racontes ici ^^'
J'ai l'impression qu'il s'agit d'un texte qui se veut simplement porteur de sensations, plutôt que de sens, mais peut-être me trompe-je. C'est-à-dire que je n'ai lu que peu d'oeuvres de ce style ; je veux dire : où il faut lire lentement et chercher la définition de chaque mot avant de retourner à la phrase et se rendre compte qu'on ne la pige pas plus dans son contexte, même en comprenant tous les mots.
"La Nuit", de Philippe Druillet. Voilà à quel bouquin (BD, pour le coup) j'ai pensé en lisant ce texte. Les dialogues dans cette BD sont… anarchiques, mais ce qui m'a fait m'accrocher, c'est le dessin, et par-dessus tout l'état d'esprit et les raisons de l'auteur lorsqu'il l'a écrite et dessinée.
Malheureusement, il n'y a pas de dessins ici, et je ne connais pas tes motivations, ton intention. C'est donc pour ça que je t'envoie ce commentaire ! Ce que je ne comprends pas m'intrigue. Explique-moi tout ça ! :D
Ante
Posté le 30/07/2021
Salut, et merci pour ton commentaire. Je suis un fervent partisan d'une poésie noble et obscure, qui se comprend moins qu'elle ne se ressent, à moins d'effort poussé. Et la rareté a sa propre esthétique à mon sens. Je donne toujours un sens à mes écrits, cela dit. Tu as lu ici la description (et quelques divagations) emphasée et imagée d'une relation charnelle, qui vient logiquement s'opposer aux digressions à caractère religieux et cosmiques et à la dimension presque dogmatique et rituelle Que prennent les ébats sous ma plume. L'idée de ce texte, c'est avant tout la sensation d'avoir le monde en ne prenant qu'un corps. Quant aux monts de Calvat, tu as droit à une explication plus poussée parce que c'est une référence précise, que tu n'as peut être pas pu trouver même en cherchant. Mélanie Calvat est une petite fille qui a raconté avoir été témoin d'une apparition de la Vierge à la Salette. Je rapproche ici les courbes d'un corps à ces monts presque sacrés. Cela dit, tous mes textes ne sont pas aussi imperméables, alors ne t'arrête pas en si bon chemin ! La plupart ont un sens assez évident. Je ne porte pas toujours de message, mais il y a toujours un fond. Au plaisir de te lire.
Ewen
Posté le 31/07/2021
Et quelle réponse ! Je vais te remercier pour plusieurs choses : d'abord, d'avoir su me répondre clairement tout en gardant ton aura particulière, que tu qualifieras par des mots bien plus ésotériques que ceux que je possède. Ensuite, de m'avoir permis par tes explications de ralentir ma lecture et d'apprécier la fluidité de ta prose. Je l'avais, la relation charnelle, mais ce sont effectivement les "quelques divagations" qui m'ont fait décrocher... Ou plutôt mon incapacité à prendre le temps d'en faire l'analyse.
Car oui, prendre le temps est un investissement plus que conséquent : le lecteur moyen préférera l'accessibilité de textes moins escarpés.
Quant à "la sensation d'avoir le monde en ne prenant qu'un corps" : écoute, c'est ce que je ressens en te relisant à présent (hem, sans ambiguïté).

Je pense que tu fais partie de ces gens qui écrivent pour être re-relus, et pour ça tu as mon respect, et de prochaines lectures attentives d'assurées ;)
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