Les soleils et la dame au chignon

Par une fiévreuse journée d’été

Vers le sentier de Buisson,

Attendait, désappointée,

Une petite dame au chignon.

 

Tapant du pied,

Dans sa robe aux fleurs de saisons,

Son regard analysait

Les champs peignants l’horizon.

 

Des prés jonchés de longues tiges vertes,

Dont elle ne distinguait point les bourgeons

Tournés vers le soleil,

Qui lui donnait la forte impression

 

Qu’elle ne regardait qu’une toile terne…

 

Les mains sur les hanches, la quinquagénaire

Se demanda ce qu’elle faisait sur ces terres.

 

Car il n’y avait selon elle,

Aucune raison d’abolir sa nuit de sommeil.

 

Ce n’était qu’une simple étendue

Se disait-elle,

Verte de solitude…

 

Et un soupir au coin des lèvres,

Prête à repartir d’où elle était venue,

Son regard s’abaissa vers la terre.

 

Lorsque soudain, un murmure,

Vint se glisser à ses oreilles…

 

Comme un chuchotement enjoué

Qui peu à peu s’en suivi d’autres incongrus

Et la dame, intriguée,

Chercha d’où venaient ces voix édulcorées.

 

Il n’y avait de beau monde sur ces plaines.

 

Alors d’où provenaient-elles ?

 

La femme au chignon scruta encore les environs,

En vain…

Et par abandon, décida de s’en retourner enfin

Jusqu’au chemin de goudron.

 

Mais qu’elle ne fut pas sa surprise

Lorsqu’elle fut finalement retournée…

 

Devant elle, au souffle des murmures et de la brise,

Une multitude de fleurs s’étaient mises à briller.

Comme un champs de lumières imprécises

Qui tanguaient tranquillement à leur gré.

 

La cinquantenaire resta bouche bée

Face à tant de clarté.

Il lui semblait voir dans ces prés avant insipides,

Tout plein de petits soleils à présent s’illuminer.

 

« Vous êtes, si jolies… »

Expira-t-elle, et très vite,

Les murmures se transformèrent en rires.

 

Des éclats légers,

Provenant de tous côtés

Et la quinquagénaire, finit enfin par remarquer.

 

C’étaient de ces élégants tournesols dorés

Qu’émanaient ces douces voix allégées.

 

Ces innocentes exclamations,

Qui résonnaient comme un discret odéon,

Chantées à l’unisson.

 

La cinquantenaire se sentit envoûtée…

 

Charmée par ses plantes ensoleillées

Qui semblaient presque la regarder,

 

Lui déclarer des mots si gentils,

Qu’elle n’eut jamais entendu dans son humble vie…

 

En cet instant, sur la route de béton,

Entre ces petits soleils de prairie

Qui continuaient leur ode de midi,

Une pensée fleurit de la dame au chignon.

 

Une sensation, en son coeur et son esprit,

De reconnaissance envers l’être bon

Qui l’avait amené jusqu’ici,

Entre les sentiers de Buisson.

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