Au bout de quelques secondes qui me paraissent une éternité, une voix féminine me répond.
J’essaie d’expliquer le plus rapidement possible que je me trouve dans une situation d’urgence, qu’une personne mal intentionnée essaie de pénétrer chez moi.
La standardiste tente de me calmer car je débite les mots sans respirer.
J’ai tellement peur. Je ne comprends pas ce que cet individu fait ici ni ce qu’il me veut. Même si je me doute qu’un trouble mental n’y est pas pour rien.
Elle me demande mon adresse. Et là, c’est le trou noir. Je SAIS où j’habite mais ne parviens pas à lui expliquer le chemin car la route principale est barrée. Je n’arrive pas à trouver un autre chemin que celui que je prends habituellement. Dans ma tête, la fonction « GPS » ne fonctionne plus.
La policière me rassure. Pas d’inquiétude, nous allons vous trouver. Une patrouille sera chez vous d’ici 30 minutes.
Soudain, j’entends une vitre qui se brise.
« Vous êtes toujours en ligne Madame ? »
Dans un souffle, je le lui confirme. J’ajoute en chuchotant que le ou la psychopathe a brisé une vitre.
Je ne sais pas dire si le bruit provient de la cuisine ou de la salle de bains qui est plus proche.
La standardiste me suggère de répondre uniquement par oui ou non à ses questions, le plus doucement possible.
Elle reste en ligne avec moi jusqu’à la venue de la patrouille.
Elle m'ordonne de me cacher dans la chambre,si possible, dans un placard ou sous le lit afin de gagner un peu de temps.
« Ok »
Encore 28 minutes…