“L’Olympe”
I
Dans la partie la moins éclairée de mon salon, je disposais d'une simple feuille de papier et d'un stylo plume à l’encre noire, j’avais le corps aussi vide d'énergie que ma tête était vide d'idées. Ma muse m'avait quittée, sans préavis, me laissant bien démuni. Je ne pouvais faire autrement que me sentir ridicule. Le calme avait pris depuis deux ans toute la place de ma vie, mais c'était un calme tendu, austère. Une goutte de vieux Bordeaux, au goût de vinaigre, glissa de la bouteille pour atterrir sur la page toujours vierge... Me voilà en 2032, j’étais dans mon appartement parisien, mon cerveau était conditionné et souffrant. En 2029 après que l’Otan eut fait le choix d’accepter le contrat du laboratoire Américain “New Child”. La dystopie de voir réalisé le monde de l’ancien écrivain britannique Huxley, était en phase de devenir réalité. Et le contrôle imaginé par George Orwell était de même, car les grandes entreprises chinoises, suite aux longues années de test en Chine, ont elles aussi vendu leurs technologies de suivi et de surveillance. Contre cette idée, des pays se regroupèrent. L’Espagne, le Portugal, la Finlande et la Suède, créent “Nature Human”. Ce groupe était sans vous mentir, extrêmement pacifiste, ils se contentaient seulement de messages et de boycott. Mais cela était avant que la Russie fasse le choix de rejoindre le groupe, permettant donc de se créer de potentiels alliés contre l’Otan. Les Etats-Unis demanderont au groupe de refuser l'entrée de la Russie sous peine d’opérations à grandes ampleurs. La suite était prévisible, la Russie rejoint le groupe et les Etats-Unis font entrer l’Otan en conflit contre les Nature Human, voilà le début de la Troisième Guerre mondiale caché. Car l’une des tendances de l’époque, était de ne jamais dire le mot “Guerre”. Mais seulement se cacher derrière de pseudo actes héroïques, pour justement éviter une guerre. Et comme eût dit Albert Einstein “Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale, mais ce dont je suis sûr, c’est que la quatrième guerre mondiale se résoudra à coups de bâtons et de silex”. Il eut plutôt raison, nous nous sommes retrouvés dans un hiver nucléaire jamais connu sur Terre, la majorité de l’Europe a sombré et la France de même, seulement quelques villes comme Paris ont tenu et sont désormais de véritable prison d’une froideur sans précédent. Les Etats-Unis ne sont plus, seulement quelques Etats ont pu se reconstruire. Dont un seul plus que les autres, dans le secret, la péninsule de la Floride, qui est aujourd’hui pratiquement inaccessible. Les bombes ont fait de la péninsule une île coupée à partir d’Orlando, Jacksonville n’est plus jusqu’à Atlanta, qu’un désert nucléaire rempli d’eau irradiée stagnante. Cette mer d’eau radioactive est la source des cyclones radioactifs, qui font le tour du monde au moins tous les deux mois. Voilà la principale source d’inspiration des derniers romanciers. Imaginer à quoi pourrait ressembler des habitants de cette îles bordant la mer irradiée, est la dernière source de fantasme pour les Humains ayant survécu. Et ayant remplacé le désir de la conquête spatiale qui n’existe plus aujourd’hui. Dans ce monde sombre et froid, je luttais tous les soirs devant les sombres épiceries pour ne serait-ce que trouver de quoi m’enivrer le temps de la nuit. Ma seule occupation était d’écrire, écrire sans autres inspiration que celle que l’alcool pouvait me faire voir avant l’heure de décuver et que je répugnait ensuite le matin. A se moment là j’aspirais à un aurevoir désiré. Mais dans ma peine, une nouvelle idée rocambolesque me traversa l’esprit, partir sur cette île mystérieuse et pourquoi pas y mourir. Je contacte une agence de journaliste, qui à cette époque tournait en rond pour trouver une bonne tête d’affiche pour leurs journaux. Après deux mois de négociation, ils ont accepté et je suis parti en bâteau avec une équipe de trois journalistes et moi en tant que romancier.
II
Durant la route l'air ambiant était terne, étouffant, jusqu’à ce qu'on m'assure que nous étions à moins de 100 km de l'île. Un brouillard épais était présent, comme s' il cachait quelque chose. Mon esprit actuel, imaginait une cité désastreuse, une terre de ruines et de radiation. Tandis qu’une autre part songeait à une île hors du temps, où une civilisation vivant dans les radiations aurait trouver le moyen de survivre. On me conseilla d’enfiler un masque et de rentrer dans le bâteau, mais je ne voulais point, je désirais connaître l'excitation de la découverte d'un nouveau monde, le nouveau monde découvert pour la deuxième fois. Une terre fortement désirée, mais est-elle aussi une deuxième fois à envier ? La question allait enfin trouver une réponse, je me sentais comme le deuxième Christophe Colomb. Nous arrivions enfin, nous étions à moins de 10 km, contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'air semblait se désépaissir. Puis avec mon œil de romancier, j'aperçu avec jouissance un morceau de terre. J'ai mis en question quelques secondes mes yeux, en percevant de la couleur verte. Mais l'herbe était bel et bien verte, l'air était bel et bien pur. Dans son sens initial, il n'y avait seulement de l'oxygène dans cette aire comme nulle part ailleurs sur terre. En regardant d'un œil persant, j'ai perçu une énorme tour qui semblait être d'avant-guerre. Il y avait en son sommet une énorme bouche qui aspirait l’air chaud depuis le haut, puis traversant tout le long de la structure, l’air était purifié et sortit par une autre bouche en bas de la structure. En continuant notre approche, j'aperçus deux autres tours. Que j’ai sur le moment supposé être dans les deux villes. En regardant vers la gauche, l'une d'elle était placée à Miami, elle devait être la plus grande, car autrement je ne la verrai point et des nuages grisâtre, montrent que la ville n’est pas épargnée. En regardant vers la droite, je voyais celle d'Orlando, qui semblait être celle qui avait le plus de peine. Elle était à peine plus grande que celle qui était en face de moi, car à vue d'œil Orlando devait être à une cinquantaine de kilomètres. Au-dessus de celle-ci, d'énormes nuages noirs venant de la mer irradiée. En face de moi, l’endroit le plus habité à vue d'œil, je voyais des cahutes en bois et un léger fourmillement montrant que la vie y était bel est bien présente. La ville de Miami et Orlando, était dans les faits les remparts protégeant la petite ville de bois. Nous étions désormais à moins 5 km de celle-ci, j'aperçus au milieu, une statuette en marbre. La statuette portait une arme à la main droite, une arme qui semblait se transformer en serpent au bout. Dans l'autre main, une coupe remplie de raisin. J'ai reconnu le dieu grec que j'avais étudié dans ma jeunesse. J'ai reconnu sa désinvolture, c'était Dionysos, mais il est bien loin de la Grèce. Il était cependant la plus grande statue de la petite ville. Il était bien trop avancé d'appeler cette île l'Olympe, mais mon esprit de romancier n'y peut rien. Et alors je fus pris d’un air de colonialiste qui me déplaisait, mais ne pouvant m'en défaire, je pris le grade de celui qui nommera l'île "l'Olympe". À ce moment-là j'imaginais le récit que je pourrais écrire. Avec la plume de Jules Verne, je pourrais décrire la civilisation de l’île que j'aurais appelée l'Olympe, parlant de même de la prouesse technologique de ces énormes tours. Mais je pris un élan de retenue, car en nous approchant, ils ne semblaient être bien d’accord avec notre arrivée. Nous étions désormais à 500 m, nous ne pouvions plus faire machine arrière. Ils étaient tous regroupés sur la plage. Je reconnais le panneau Palm Beach et je remercie le conducteur du bateau de bien nous avoir laissé au seul endroit vivant de l'île. Le bateau ralenti avant de toucher le sable et le conducteur du bateau s'arrêta, déclarant qu'il ne pourrait pas aller plus loin. J'ai pris mon courage et fut le premier à descendre, l'eau me mouilla jusqu'au torse mais j'avança. Le bateau ne cacha pas que nous étions français, un drapeau tricolore y était inscrit sur la coque. J’étais enfin sur le sable, face à moi ils étaient tous habillés de tenue légère, rappelant légèrement la vague New Wave, des années 1970. Une femme prenant le devant me regarda de haut en bas, ma présence ne semblait pas lui déplaire.
-Bienvenue. Me dit-elle, je mis quelques secondes à répondre, elle souria et me demanda de la suivre. Je fût étonné qu'elle parle français, autour de moi, j'entendais seulement des commentaires en anglais. En marchant je compris, ils vivent grâce au travail agricole, de grand champ était parsemés entre les maisons. A première vue cela semblait être l'utopie parfaite, qui comme la définition propre de l'utopie, née après la destruction. La femme m'expliqua qu’ils devraient se déplacer vers le Sud, se rapprocher de Miami. Elle m'annonça aussi que Miami était en fait complètement détruite, Orlando était parfaitement conservé, seulement mal placé. Elle exprima sa douleur, quant à l'éphémère des grandes tours. La tour d’Orlando est sur le point de lâcher, celle de Miami bien moins utilisée est un peu mieux conservée. Elle m'expliqua que ces tours étaient le vestige du projet "Heaven on Earth", mis en place par l'État de Floride. Elle me parla d'un culte étrange, le culte des mystères, culte inspiré du mythe d'Orphée, cherchant une façon de contrer la mort. Ce mouvement est accentué par l’éphémère de cette société, à l’inverse de Cioran, ils voient comme problème la mort. Mais pas la naissance, car cette petite civilisation malgré leurs sort difficile à éviter, prône la naissance des enfants, en voyant comme seul problème leurs morts. Ils ne croient en aucun dieu, seulement à la magie de l'art. D'après eux, leurs âmes peut-être gardées à l'intérieur d'une œuvre. Leur temps libre est destiné à l'art, leur monde est destiné à celui-ci. Elle me parla aussi de sexe avec une désinvolture étrange. Et me montrera une grande cahute, remplie d'hommes et de femmes nues complètement libertaire. Elle me montra aussi de gros tracteurs roulant dans les champs, la culture agricole n'avait pas changé d'avant la guerre. Je prend le risque de lui poser une question, celle de l'essence. Elle me répondit avec peine, que l’essence qu'il leur reste et celle qu'ils récupèrent à Miami. Voilà encore quelque chose d'éphémère. Je pose enfin la question de la statue de Dionysos, elle me répondit que c'était un symbole, le symbole de la vie, symbole de la fête à foison et des excès qu’ils n’ont pas peur de braver malgré la menace qui les entoures.
III
Puis elle me regarda et dira une phrase, qui dans notre ancienne société aurait été très mal perçue. Elle me dit pouvoir s'épanouir sans société de contrôle. Car en les occupant, en les faisant regarder ailleurs, “je les canalise", cette phrase m'a appris qu’elle était leurs leaders. Jusqu'à maintenant, aucune querelle, aucun meurtre. Le seul ennemi qu’ils ont conscience d'avoir est la mort. Ils ne songent même pas à ce qu'il y a au-delà. Nous sommes en Amérique, leurs parents étaient convoqués à l'armée, pour la plupart ils sont morts en Europe atomisés. Ils sont tous jeunes. Leur seul combat désormais, est de faire en sorte que cela dure le plus longtemps possible. Ils ne daignent pas utiliser d'autres moyens de transport que les jambes et les chariots. Ils étaient revenus dans un pseudo monde médiéval, agrémenté d'une touche contemporaine post-apocalyptique. Je ne pouvais m'empêcher de voir la noirceur de nos anciens politiques dans les propos qu'elle me tenait. Une supercherie, posant des questions sur l’humain lui-même, le pouvoir sur un groupe, “meute”, transforme-il l’Homme en un être mauvais ? Car en théorie nous possédons tous une fonction particulière, mais nos actions ne peuvent rester seulement individuelle, le terme égoïste en est l’exemple. Si les intéractions doivent rester coordonnées, elles doivent être dans des groupes plus ou moins évolués intellectuellement, être régulées par un individu ayant des caractéristiques intellectuelles et un sens de leader. Il permet que le groupe ne soit pas seulement une somme d’individualités cherchant à s’affirmer pour elles-mêmes, créant la confusion en son sein. Tout cela au détriment d’un projet collectif qui, dans leurs cas, est la survie. Je lui demandai si une quelconque chasse était bien d’actualité dans cette communauté. Elle me répondit qu’ils étaient tous des enfants nés dans un monde où la chasse n’était pas nécessaire à la survie. Ce qui résulte, est une forte forme de pitié pour les animaux. Personne ici n’est capable de tuer un animal de sang froid. Ils remplacent les protéines par une forte consommation de pois-chiche, de brocolis, de petits pois et etc. L'élevage de poule était aussi présent, la récolte d'œufs est encore un apport de protéines supplémentaire. Elle sourit et m’assure que je ne devrais pas mourir de carence ici. La question de l’eau est la plus complexe à traiter, poussée par la vitalité de celle-ci. Chaque semaine une routine (la seule) est mise en place. Malgré le refus catégorique de contrainte et la jouissance de la liberté, les habitants sont obligés de se diviser en trois groupes pour s’occuper de nettoyer l’eau. L’eau est placée sous haute pression, elle est poussée à travers une membrane qui filtre les microbes, les produits chimiques, dont les radiations et tous les minéraux. Ce travail demande un temps conséquent. Les concernés de la semaine passent environ 4h par jour, chacun pour le filtrage de l’eau et ont le droit à un bidon d’eau supplémentaire pour remerciement. La hiérarchie était inconsciente, personne ne semblait réaliser vivre sous les lumières de cette femme, qui d’ailleurs s’appelle Nammu. Je vois dans cette société la post-croissance que certains fantasmaient. Qui à l’inverse de la croissance essaient de décroître en revenant à des systèmes plus simples (moins productifs), cherchant à se détacher des systèmes du progrès. Une société qui ne fait aucun mal aux 9 limites planétaires, même si un tel raisonnement est grossier car dans un monde dépeuplé et pour une grande majorité irradié, c’est bien trop facile de clamer avoir sauvé les limites planétaires. Car hormis dans ce petit coin de paradis presque hors du temps, le cycle de l’eau douce est érodée, le changement climatique est catastrophique entre cyclone et introduction d’entités nouvelles dans la biosphère, le changement d’utilisation des sols est de même majoritairement anéanti et pour une durée dépassante l’échelle humaine, dû à la stérilisation des sols. La perturbation du cycle du phosphore (qui crée les cyclone) et de l’azote est de même, l’acidification des océans malgré le peu preuve, doit être bien entamé et d’après moi l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique doit quant à lui être bien moins important qu’avant, dû à la baisse presque obsolète de la production de CO2. J'ai pu voir de mes propres yeux, cette communauté en phase de devenir une société produisant un taux pratiquement obsolète de CO2. Ce qui me fait songer, aux sacrifices qu'il aurait été nécessaire de faire pour sauver notre ancien monde. Je repense désormais à toutes celles et ceux qui ont travaillé corps et âme pour tenter de trouver une solution, sans changer nos quotidiens, mais en vain. Car je comprends aujourd'hui que la seule solution était en fait un changement radical qui aurait été bien trop sévère à installer dans une société pareille. Où l'Homme était bien trop ancré et nombreux pour de tels changements. Ce qui donne des airs de société post-croissance à cette communauté à mon humble avis, même si prendre ce statut de philosophe mettant des titres sur ceux qui n’en veulent point, ne me plait guère. Nous sommes loin du transhumanisme qui était jadis une version biologique et technologique de l’utopie. Ils mettaient en scène des humains plus performants, qui seraient tels grâce au progrès de la biologie ou encore l’aide de la technologie. Face à moi c’est l’inverse qui se produit, ils essaient de revenir à l’essence même de l’Homme. Les plaisirs simples et la simple pensée sans aucune corruption. Ils ont aussi revus le système de l’éducation, les plus âgées et ceux qui sont les plus aptes à enseigner, peuvent éduquer les plus jeunes et les premiers enfants. Mais à la différence de notre ancien système éducatif, leurs but, au-delà d’apprendre, est de donner envie aux élèves d’apprendre par eux-mêmes, car d’après eux la pire façon d’apprendre aux jeunes est de les contraindre d’apprendre. Cette façon d’apprendre stimule l’auto apprentissage et permet aux élèves de trouver ce qu’il aime à leur façon et sans être brusqué ou divertis par la contrainte. Mais Nammu m’a précisé avec humour que le but des statues mythologiques, des champs à foisons, des cabanes libertaires et les stations d’épurations d’eau, placés dans les grands axes et à l’architecture complètement différentes, ne sont pas anodins. Cela à pour but de faire grandir les plus jeunes dans un environnement naturel. Qui prône liberté et agriculture, mais aussi grâce aux stations d’épurations et leurs airs graves, conditionne les jeunes à la beauté et à l’urgence du travail de traitement d’eau, s' ils veulent profiter de ce monde de plaisirs. Nammu lors de ses confidence m’a précisé avoir étudié le mouvement des foules et la psychologie collective. Elle a précisé aussi le mot “monde”, elle insiste à ce que les habitants oublient qu’il y a un monde hors de cette île. Ils pensent être le seul bastion encore en vie et que cette vie que Nammu leur a créée est la seule possibilité de vie. En me concentrant davantage sur les relations entre les habitants et Nammu, je remarquais sans détour une mystification de Nammu, qui lors des conversations, ne renvoyait pas l’impression de désirer volontairement ce culte qui lui est accordé. Beauté, bonté, bravoure, sont autant de qualités qui peuvent susciter l'admiration et nous interroger sur notre rapport au monde. J’ose dire que Nammu est admirée grâce à son intelligence qui fait poser des questions sur notre monde chaotique, sa carrure musclée lui donnant les épaules pour supporter la pression d’une société post-apocalyptique et sa désinvolture plaisant fortement à cette jeunesse à vif de liberté. Mais je ne peux pas cacher le malaise de certains propos qu’a pu tenir Nammu, je ressens dans certaines phrases le sifflement du serpent à son oreille. Comme si un diable quelconque tentait de la corrompre. “Regarde dans la direction des jets de fleurs et le serpent viendra de l’autre se profiler à ton oreille”. Ceci est pas sans me rappeler l’histoire de Dionysos, buvant de l’ambroisie et ayant l’idée de donner à deux serpents, le pouvoir de changer des animaux en instruments de musique. Nammu serait désormais l’instrument d’un serpent malintentionné, lâché par Dionysos trônant au centre de ce nouvel archipel mythique.
IV
Après toutes ses découvertes, la première semaine s’acheva et Nammu viendra me réveiller dans la cahute libertaire où je m’étais endormi la veille. Elle n’aura pas de remords à me poser un ultimatum, elle m’offrait la liberté de pouvoir rester ici, vivre dans cette communauté où je m’étais très bien intégré, ou alors partir en brûlant au passage le cahier où sont inscrites mes notes. Le choix peut paraître simple, hélas j’étais tenu par un cordage solide tissé en liasse de billets. Par un contrat avec les journalistes, je devais donc rentrer avec eux et les payer grâce aux écrits que j’aurais pu en tirer. Partir sans mes notes était donc impossible. Je fût par des mes angoisses à Nammu qui répondit en souriant, qu’elle pourrait s’occuper des journalistes. Elle tenait profondément à ce que je reste auprès de la communauté, elle voyait en mes écrits l’opportunité de rendre immortels tous les habitants de cette communauté. Elle fût aussi la première à apprécier mes qualités d’écriture, ayant lu certaines ébauches de ce récit. Elle réalisa même mon fantasme me jurant qu’après mon entrée officielle dans la communauté, elle offrirait le titre de “L’Olympe” à l'archipel, faisant de moi un membre important ayant un rôle de héros parmis eux. Mes yeux à ce moment se remplirent de joie, mais de doutes, comment allait-elle s’occuper des journalistes ? S'ensuit un long sermon, m’expliquant comment cette communauté traite ceux qui pourraient aller à l’inverse de la direction que prend le groupe. Dans notre ancienne société, les punitions n’allaient rarement au-delà de la prison et de l'enfermement. Mais dans ce cas, il en sera tout autre. Elle m'a assuré n'avoir jusqu'à maintenant jamais eu à utiliser un supplice, mais qu'elle se doutait que tôt ou tard le moment arriverait. Elle me dit offrir la chance aux journalistes de pouvoir partir sur leur navire sans aucun problème, mais cependant en cas de réticence elle m'assure pouvoir les traîner aux supplices qu’ils méritent. Elle me parle longuement de trois types de justices. Entre la justice corrective, la justice punitive et la justice distributive, qui est celle qui l'intéresse dans notre cas. Ce qui consiste à un amoindrissement des chances et des aides. Je lui posa une question, que pourrait-elle leur enlever qu’ils ont ici ? Elle sourit et me répondit avec humour que l'air qu'ils respirent, est une bénédiction que leur à offert cette communauté. J'ai pris ça comme une blague, mais après développement j'ai compris qu'il n'en était point. En cas de refus de partir elle les enverra dans le grand désert irradié au nord. Je suis pris de culpabilité, mais après réflexion le choix, elle leur laisse. Voici comment les choses se terminent, je suis désormais un héros parmi cette communauté. Je vis une vie de liberté presque magique, mais cependant d’anciennes pensées me reviennent à l’esprit et l’impression de me voiler la face pour ne point voir ce qui me déplaît, comme jadis. Mais cependant je jouissais de mon grade, pour me rassurer et garder ces traces de leurs histoires, de notre histoire. Pour un jour où les choses pourraient changer, leurs montrer ce qu’il en était de leurs origines. La connaissance de l'histoire peut-elle changer le déroulé du futur ?