« À ton avis il se passerait quoi si le soleil disparaissait ?
— Euh je sais pas meuf, les… les plantes, les fleurs tout ça, elles ont genre besoin de soleil pour pousser non ? Ça ferait que y’aurait plus du tout d’herbe quoi.
— Meuf c’est dingue je lui ai répondu exactement la même chose !
— Attends ça s’arrête pas là mec, écoute bien. Les plantes, les arbres. Eh ben. C’est ça qui crée l’air, l’oxygène et tous les nutriments ou je sais pas quoi là, qui font qu’on respire. Pas de soleil pas de plantes. Pas de plantes pas d’air… pas d’air pas de vie mec. Sans soleil on est juste morts.
— Meeeuuf ! J’y avais tellement pas pensé tu devrais trop en faire une chanson. »
Imane commença de suite à gratter des accords sur son ukulele. En face d’elle Philomène enregistrait tout consciencieusement sur son vieux dictaphone.
« C’est bon Philo t’as ce qu’il te faut ? On peut rentrer maintenant, grommela Wallace.
— Pas encore. Il faut croiser les sources sinon ça n’est pas scientifique. »
Wallace soupira, réajusta son chapeau et actionna son petit ventilateur mécanique d’un geste ostensible. Un peu plus tôt Philomène l’avait réveillé sans délicatesse et l’avait traîné dehors sous prétexte qu’il ne faisait que dormir, qu’elle était trop petite pour sortir toute seule et que de toute façon il n’avait rien à faire de sa journée, comme d’habitude. Elle devait présenter un exposé devant sa classe et avait choisi, sujet merveilleux, « Que se passerait-il si le soleil disparaissait ? ». Selon elle rien ne valait l’enquête de terrain et elle s’était mis en tête d’interviewer l’île entière pour trouver sa réponse. Et voilà qu’il se retrouvait sur la plage, les pieds cramoisis par le sable brûlant, les joues suintantes de crème solaire et d’embruns, il pouvait presque sentir ses poils de bras roussir sous la chaleur. Il en était convaincu : le manque de sommeil ou l’insolation aurait bientôt sa peau. Enfin qui sait, peut-être se noierait-il dans sa propre sueur avant.
« Je crois qu’elle se tire, ta sœur.
— Oh purée merci Imane, on se capte.
— Pas de problème mec et courage, t’en auras besoin ! »
Philomène était déjà penchée à l’ombre d’un parasol, le dictaphone savamment positionné sous le nez d’une bronzeuse étalée sur un transat.
« À votre avis, que se passerait-il si le soleil disparaissait ?
— Ôh mais quelle charmante petite ! Comment tu t’appelles ?
— Philomène. Et je ne suis pas petite, ceci est une enquête scientifique. Répondez à ma question s’il vous plaît.
— Eh bien… ce qui est sûr c’est que sans soleil, je n’aurais pas ce bronzage parfait ! Hôhô ! Je vais te dire… si j’étais toi j’irais voir directement ceux qui font le soleil. »
Wallace arriva juste à temps pour voir l’inconnue pointer d’un élégant mouvement du poignet une haute dune surplombée d’une masse informe à quelques centaines de mètres de là. Philomène remercia diligemment et s’y dirigea d’un pas déterminé. Il fut bien obligé de la suivre.
De plus près l’étrange édifice aperçu au sommet de la dune restait énigmatique. Deux hommes en blouse blanche, sourcils froncés, s’affairaient autour de cette immense machine de ferraille. Derrière les ronflements et les craquements de fumée métalliques, Wallace parvint à discerner quelques bribes de chiffres murmurés. Sans doute Philomène y reconnaissait-elle déjà des formules physiques d’une importance capitale. Mais il n’était pas Philomène et il voulait rentrer à la maison.
« À votre avis, que se passerait-il si le soleil disparaissait ? »
La question les arrêta net (mais leurs sourcils ne défroncèrent pas, et Wallace se dit que c’était peut-être leur expression habituelle : après tout ils étaient visiblement scientifiques et les scientifiques étaient des gens sérieux). Ils se mirent à faire de grands gestes.
« Madame. Si le soleil disparaissait ? Enfin ce serait…
— …un désastre ! Le simple fait de supposer cela constituerait…
— …une sévère atteinte aux bonnes mœurs !
— À quoi sert cette machine ? »
La seconde question de Philomène sembla balayer l’outrage.
« Ah ça !
— Ravis que vous demandiez !
— Voyez-vous, dans ce petit compartiment juste ici nous brûlons ce que nous appelons « fossiles » : un assemblage de métaux remontés des mines et de vos ordures ménagères…
— …Vous avez bien entendu ! Du recyclage ! En brûlant, ces matériaux émettent de la fumée de CO2, qui remonte par ce looonnng conduit que vous voyez là et est projeté directement dans le soleil en fusion !
— Ainsi nous nourrissons notre bon soleil afin qu’il brille de mille feux toute l’année…
— …nous ne connaissons plus le déclin quotidien de notre astre, cette terrible nuit qui faisait trembler nos ancêtres…
— …et notre belle île de Chatoison-sur-Mer croît et prospère !
— Mais euh… le… le soleil si vous le nourrissez trop il risque pas de… enfin d’exploser un jour ? hasarda Wallace, enfin je veux dire le burn out tout ça, alors que si on le laissait se reposer un p… »
Le regard de dédain lancé par sa sœur lui gela la langue.
« Enfin mon garçon, le soleil n’est pas humain, il ne se repose pas ! Il ne connaît pas la paresse dont certains d’entre nous peuvent encore malheureusement faire preuve.
— Quand à cette histoire… entendons nous bien abracadabrante… d’explosion… sachez que nous avons une solution qui devrait vous rassurer !
— Voyez-vous ces panneaux solaires ? Ils sont directement reliés aux usines que vous voyez en contrebas, oui tout là bas c’est bien ça, elles fabriquent et vendent tout ce dont vous avez besoin pour sortir sous le soleil en toute sécurité…
— … crème solaire, ventilateurs, brumisateurs… »
Wallace jeta un regard perdu à son ventilateur mécanique, peu convaincu de son utilité face à une explosion solaire. Et une fois de plus, Philomène remercia les hommes qui s’étaient déjà remis à tourner autour de leur machine en marmonnant des formules compliquées. Elle attrapa Wallace (toujours perdu dans la contemplation de son ventilateur), descendit de la dune et traversa les rues de goudron brûlant qui menaient à l’usine.
« Mais c’est bien notre phénomène de Philomène ! Tu sais que la grande famille industrielle Chatoimeroise te réserve une place de choix, une fois que tu auras l’âge de nous rejoindre ! … et bien sûr le grand frère… toujours sans emploi Wallace ?
— Ou… oui enfin…
— Nous manquons cruellement de goûteurs au rayon crèmes solaires tu sais ? Même toi devrait être capable d’avaler quelques tubes.
— Je… merci Madame j’y réfléchirai.
— Wallace ! Les opportunités ça ne se réfléchit pas, ça se saisit ! Enfin, préviens moi quand tu te seras lassé d’être un parasite… Phi-lo-mène, les yeux brillants d’ambition comme toujours ! Qu’est-ce qui t’amène aujourd’hui ?
— Que se passerait-il si le soleil disparaissait à votre avis ? C’est pour l’école. »
Wallace se raidit. Autour d’eux s’affairaient des ouvriers par centaines, et autant de dos courbés au dessus des chaînes de production qui n’en finissaient pas de s’étirer, de rouler toujours plus loin, des milliers de petits tapis roulants qui s’empilaient dans sa tête et ne s’arrêtaient jamais de tourner, tourner, tourner… il entendait par saccades les réponses de la PDG sous le bruit des machines. Des histoires de productivité, de marché du tourisme et de rentabilité. Il la suivit avec Philomène à travers des rayons ou s’entassaient des étagères et des étagères d’innovations plus ou moins indispensables : casquettes étirables, parasols brumisateurs, maillots de bain réfrigérants… non merci son ventilateur marchait très bien il n’en voulait pas un électrique, oui oui il était sûr vraiment merci… glaces qui ne fondent jamais, crèmes solaires goût mangue, tiens c’est vrai ça, les crèmes solaires ont un goût maintenant ?
« Un argument commercial de taille, parfait pour alpaguer la jeunesse !
— Pourquoi il est écrit « ne pas manger » sur le tube alors ?
— Si tu voyais un panneau « ne pas entrer » sur une porte ouverte, quel serait ton premier réflexe ?
— … Vous faites des échantillons gratuits ?
— Non. »
Philomène continuait de tout enregistrer sur son dictaphone et prenait des notes simultanément. En se penchant sur le calepin, Wallace ne comprit pas un mot de son jargon économique et la tête recommença à lui tourner.
« Nous sommes allés voir ceux qui font le soleil avant de venir. Ils nous ont parlé de ce que les anciens appelaient la « nuit ». Vous pourriez nous en apprendre plus ?
— Philomène ma chérie, effectivement la nuit n’existe plus ici depuis bien longtemps, mais les peuples barbares la connaissent toujours. Quand à ces hommes que tu as vu, ils ne « font » pas le soleil, ils ne font que l’alimenter… si tu veux vraiment apprendre quelque chose, celui que tu dois aller voir, c’est l’homme qui possède le soleil. »
Elle s’approcha d’une fenêtre et désigna la plus haute tour de l’île, qui se dressait en son centre et dont les facettes vitrées projetaient des rayons multicolores dans les rues alentour.
« Je sais que c’est difficile à croire, mais auparavant le soleil était en rotation constante, et ne parvenait même pas à s’accorder au rythme de la Terre. Un jour, des chercheurs Chatoimerois parvinrent à stopper sa course. Et alors ils l’accrochèrent au sommet de cette tour, pour que du monde entier elle n’éclaire que le centre : notre resplendissante île de Chatoison-sur-Mer. C’est pourquoi grâce à la Science, nous habitons l’île où le soleil ne se couche jamais, première destination touristique mondiale ! Fantastique n’est-ce pas ? »
Et Philomène remercia, et Wallace la suivit alors qu’elle gagnait sans faiblir la route conduisant au plus haut gratte-ciel du centre du quartier d’affaires de Chatoison-sur-Mer. Wallace se brûla les yeux en tentant d’en regarder le sommet, rougeoyant sous le poids du gaz en fusion.
Côte à côte, ils entrèrent dans le building, empruntèrent l’ascenseur et s’arrêtèrent au dernier étage, dans le plus haut bureau de la plus haute tour de l’île.
Un homme arpentait la pièce de long en large, et semblait toujours pressé d’arriver au mur d’en face. Lorsque le ding de l’ascenseur retentit et que Wallace et Philomène descendirent, il interrompit sa course et s’approcha d’eux en grinçant terriblement des dents. Wallace recula et avança une main protectrice devant sa sœur.
« Vous êtes des espions c’est ça ? cracha l’homme qui possédait le soleil, en sondant Wallace de ses yeux luisants.
— … Non M’sieur.
— Vous mentez ! Ils me mentent TOUS ! Ils veulent me le voler… mon… mon soleil, ils veulent TOUT me PRENDRE ! »
L’homme recommença à faire les cent pas en murmurant des insultes et en jetant ses yeux fous dans chaque recoin de la pièce. « Un aspirateur… Ils me menacent avec un aspirateur surpuissant… mais ils n’aspireront pas MON soleil, ça non ! Je ferai… je ferai un aspirateur encore plus IMMENSE ! Et je les aspirerai tous, qu’ils restent dans leur nuit sans fin. Il est à MOI et à PERSONNE d’autre ! »
Wallace attrapa Philomène par la main et ils quittèrent précipitamment le bureau. Encore sonnés, ils ne se lâchèrent que lorsqu’ils furent sortis de la tour. Quand tout à coup, un vrombissement terrible ébranla le gratte-ciel et le bitume sous leurs pieds. Pris de panique, Wallace entoura Philomène de ses bras, se recroquevilla tout contre le sol et ferma les yeux. Des cris de rage déments s’élevèrent de la tour. Ensemble ils attendirent que la secousse se calme.
Lorsque tout sembla à nouveau silencieux et immobile et que Wallace se risqua à rouvrir les yeux, le soleil avait disparu.
On raconte que le jour où le soleil fut volé, toutes les usines de l’île s’arrêtèrent. Les ouvriers quittèrent les entrepôts, les habitants sortirent des maisons, on abandonna chapeaux machines et bureaux, on prépara un grand repas sur la plage, on alluma de grands feux, et on festoya jusqu’à tard dans la nuit.
Et chacun put enfin commencer à vivre.
Il y a beaucoup de choses qui ont déjà été dites, donc je vais me concentrer sur autre chose.
Déja, ce que j'ai préféré, c'est la découverte de l'univers qui se fait vraiment en douceur, en passant d'un monde réaliste à la science fiction/fantastique. Les personnages sont présentés un peu comme les habitants des planètes dans le Petit Prince. Je suis sensible à ce genre de délicatesse.
Enfin, il y a la dernière phrase qui m'interroge : "Et chacun put commencer à vivre."
Ce n'est pas "recommencer" car ils n'ont jamais connu que cela, un avantage hérité sans mérite. Ça me fait penser à notre espèce qui serait incapable de vivre sans le lègue de nos ancêtres, que l'on méprise en tant que sauvages illuminés.
Ce texte reflète selon moi une recherche de sens dans la vie, de notre sens, dans notre vie.
Cela m'évoque une certaine souffrance, avec une certaine tristesse.
Tu en penses quoi Maud_ ? J'extrapole ?
Merci pour ce texte en tout cas. Porte toi bien.
Désolée tout d'abord pour cette réponse tardive (parce que malgré les récentes nouvelles, gardons l'esprit qui fait que nous aimons PA jusqu'au bout ;)).
Merci beaucoup pour ton commentaire, dont j'ai apprécié lire les questionnements. Le sens est libre à l'interprétation de chaque lecteurice, ce que tu en as compris est donc tout à fait valide.
J'ai surtout voulu écrire un texte léger, à l'univers et à l'humour absurdes et satiriques. Pour tout te dire, le texte d'origine sans coupures était bien plus pensé pour être une "ode à la flemme" (avec effectivement une recherche de sens bien plus marquée et contrastée entre les deux personnages). C'est très intéressant de lire la vision que tu as pu avoir de ce conte.
Merci encore et à plus tard peut-être :)
Porte toi bien
Olala j'ai beaucoup aimé ta petite histoire, et suivre l'adorable Philomène !
J'ai eu plein de théories tout au long de ma lecture. J'ai cru d'abord que l'on allait parler de quelque chose de très concret : le soleil disparait, plus de plantes.
Puis que ça allait parler de réchauffement climatique : Avec Wallace qui se plaint sur soleil et les scientifiques qui le nourrissent à partir de machine qui font plein de pollution. Confirmé avec les usines qui restent toujours en action.
Puis ensuite ça partait dans l'anti-capitalisme avec le monsieur qui possède le soleil.
Et enfin du fantastique quand on comprend que le soleil est vraiment possédé sur une colline par un monsieur qui force le jour sur tous les citoyens de l'Ile. Et que, finalement, l'exposé que doit faire Philomène ne serait-il pas une propagande pour encourager les jeunes à garder ce soleil toujours au dessus de leur tête, sans nuit ? Tel qu'un "nommer toutes les mauvaises choses qui vont arriver si nous ne possédons plus le soleil", pour le garder pour soit, qui finalement est un peu de l'anticapitalisme. :OOO
Je m'embarque un peu mais j'ai vraiment bien aimé (et ta couverture est très jolie, c'est toi qui l'a dessinée ?)
Juste au début j'étais un peu perdue avec les trois jeunes, je ne savais pas qui était qui dans les dialogues et la relation entre les deux garçons, mais ça s'est éclairé par la suite.
J'étais aussi contente que "la dame qui bronze" ne soit pas méchante avec Philomène, et plutôt amusée de sa question, en plus d'être aidante dans sa quête de réponse. (Souvent les dames qui bronzent ne sont pas gentilles dans les clichés, alors ça fait plaisir)
Les dialogues sont vraiment drôles aussi entre les "meuuuf" et les "oh purée" j'adore !
La fin est juste un peu rapide, avec le monsieur-qui-possède-le-soleil, j'ai pas tout compris des émotions des jeunes.
En tout cas ! C'était une super lecture merci !
La couverture est un bête modèle libre de droits de Canva, mais tant mieux si elle fonctionne.
Merci pour tes remarques sur le dialogue flou du début et sur la fin trop rapide, on m'a déjà fait ces commentaires, ça prouve que ce sont des ressentis partagées ! Si je retravaille ce texte j'en tiendrai compte.
Et puis... heureuse que la bronzeuse t'ait plu, on peut vouloir un teint qui en jette et être sympa quand même x)
Re-re-merci, et à plus tard sur PA !
Quelques remarques au fil de ma lecture :
« Ça ferait que y’aurait (y aurait) plus du tout »
« Attends ça s’arrête pas là mec » -> hum, ce sont deux femmes qui parlent, non ? vu que les deux répliques précédentes s’entre-appellent « meuf »... (* je vois « Wallace » apparaître plus tard, mais du coup c’est pas forcément super clair)
« Et je ne suis pas petite, ceci est une enquête scientifique. Répondez à ma question s’il vous plaît. » -> j’adore cet aplomb d’enfant hahaha
« après tout ils étaient visiblement scientifiques et les scientifiques étaient des gens sérieux » -> en tant que scientifique, je désapprouve ce message x)
« — …un désastre ! Le simple fait de supposer cela constituerait… // — …une sévère atteinte aux bonnes mœurs ! » -> aux bonnes mœurs, tiens, original comme réponse... Je suis curieuse de quel monde exactement tu nous bâtis là, sous couvert de normalité :P
« — Ainsi nous nourrissons notre bon soleil afin qu’il brille de mille feux toute l’année… » -> ah !
« hasarda Wallace, enfin je veux dire le burn out tout ça, alors que si on le laissait se reposer un p… » » -> j’aime bien cette image du soleil en employé surmené, lol
« Voyez-vous ces panneaux solaires ? [...] sortir sous le soleil en toute sécurité… » -> ah ouais, toute l’étude de marché a été faite à ce que je vois :P
« Nous manquons cruellement de goûteurs au rayon crèmes solaires tu sais ? » -> de... goûteurs ? berk
« ou (où) s’entassaient des étagères et des étagères d’innovations »
« — Si tu voyais un panneau « ne pas entrer » sur une porte ouverte, quel serait ton premier réflexe ? » -> mais ! xD
« Quand à ces hommes que tu as vu(s) »
« c’est l’homme qui possède le soleil » -> euuuuuuh
« « Vous êtes des espions c’est ça ? cracha l’homme qui possédait le soleil, en sondant Wallace de ses yeux luisants. » -> wah, ça c’est de l’introduction de personnage !
« on abandonna chapeaux machines et bureaux, on prépara un grand repas sur la plage, on alluma de grands feux, et on festoya jusqu’à tard dans la nuit. » -> yay !!
Ah mais j’ai adoré !
J’aime beaucoup comment ça commence tout doucement, avec Philomène et son exposé (elle a quel âge d’ailleurs ? le fait qu’elle ait traîné son grand-frère sous prétexte d’être « trop petite », ça me fait penser que c’est vraiment une enfant, mais en même temps elle a l’air d’en savoir plus que lui, et même si Wallace n’est pas forcément une flèche, y a pas un gouffre énorme entre un ado pas très scolaire et un enfant de 10 ans haha) – avec Philomène et son exposé, donc, et son grand frère qui la suit sans enthousiasme, très « ado blasé »...
...et puis petit à petit on découvre que nous ne sommes pas sur notre monde, non non, on « fabrique » le soleil ici ! Au début, j’ai cru que la vacancière se moquait gentiment de Philomène, mais non, quand on rencontre les scientifiques on se rend bien compte qu’il y a un fond de vérité ! Et puis la PDG, l’usine de trucs-à-soleil, tout étant pensé pour tourner autour de ce cœur-concept (pour reprendre une expression de Damasio), jusqu’à la tour de celui qui possède le soleil !
Il avait bien raison d’être parano, d’ailleurs, le monsieur, vu qu’on lui vole bien le soleil, haha. Mais aux habitants de profiter de la liberté de la nuit maintenant !
Très très cool, de l’idée à l’exécution, avec une plume fluide et doucement drôle, merci beaucoup du partage <3
Je note pour le premier dialogue, effectivement il porte à confusion... (ah mais je n'ai rien contre les scientifiques j'en connais de très rigolos c'pas moi c'est Wallace x))
Pour l'âge des deux protagonistes, j'ai conscience que ça n'est ni bien réfléchi ni très vraisemblable, j'espère que ce point n'a pas trop gêné ta lecture ! Philomène n'a pas plus de 10 ans en effet, et Wallace a environ 16 ans.
Encore un grand merci et à la prochaine :)
J'ai eu un peu du mal au début avec le dialogue entre Imane, Wallace et Philomène. Par contre j'ai bien aimé la suite. On se demande au début si c'est vraiment des gens qui font le soleil ou si c'est une façon de parler, et quand on se rend compte que c'est pour de vrai, qu'on a un espèce de monde absurde, ça devient de plus en plus drôle. La fin arrive un peu vite, j'aurais préféré un vol de soleil avec un peu plus d'explications, mais j'aime bien même comme ça. Merci pour ce moment de lecture amusant !
Et puis re-merci pour ta remarque importante sur le premier dialogue, en effet si le début ne fonctionne pas c'est embêtant :p
A très bientôt !
Ah ah ! J'ai beaucoup aimé cette histoire ! Bon, bien sûr, j'ai du assommer mon côté raisonnable qui me disait "mais c'est pas possiiiible!". ;)
Une belle lecture et j'ai trouvé la fin vraiment sympa et originale (je ne m'y attendais pas).
Bravo pour ce texte ! :)
À bientôt sans doute :)
Très belle histoire que voilà ! J'aibtroivé qu'il y avait un côté "petit prince" dans les perqonnages secondaires, qui vivent plus par leurs fonctions que dans une véritable réalité et c'était bien sympathique ! Les touches d'humour et d'absurde sont délicieuses et l'ensemble fait une belle impression.
La fin arrive peut-être un peu brutalement, mais pourquoi pas ?
Enfin, j'ai beaucoup aimé le fait que l'histoire nous ammène l'air de rien sur un monde incroyable, dont le 1er tournant est une belle surprise !
Merci pour ton originalité, et à bientôt !
Je suis ravie que mon texte t’ait plu, c’est vrai qu’il m’est arrivé de penser à l’astronome du petit prince…
Je comprends que la fin puisse paraître brutale, je me demande comment j’aurais pu l’amener plus naturellement.
Encore merci pour ton gentil commentaire, et à la prochaine :)
Chatoison-sur-Mer, l'île du jour éternel, lieu de quête et d'exploration. J'ai directement accroché à Philomène qui nous a permis la rencontre de personnages aussi ironiques qu'humoristiques. J'ai cru voir une inspiration à la Pratchett ? Simple coïncidence ou trop grosse insolation subie pendant l'enquête malicieuse ?
Tout tourne autour du Soleil dans ton Versailles estival : l'humour subtil, parfois absurde, est très plaisant à lire et ta petite satire du capitalisme m'a fait sourire plus d'une fois. Cette obsession du contrôle de la nature par des gens possessifs ne pouvait que par implosée, au final !
Je m'attendais tout de même à ce que Wallace, comique estival, prenne un peu sa place sérieuse de grand-frère à la fin de ta nouvelle pour accentuer une prise de conscience. D'autant plus qu'en parallèle, la fête arrive un poil trop vite suite à la disparition du soleil.
Pour Philomène, artiste incomprise, je l'aurais bien vue devenir une sorte de cheffe d'un quelconque culte nocturne permettant à son goûteur de frère de proposer des siestes universelles bien méritées. On ne saura pas ce qu'elle pensera de la conclusion apportée à sa problématique de départ, nous sommes obligés de meubler !
Très belle découverte pour moi, en tout cas !
Avec ce joli potentiel et ton style mêlant ironie et humour, lance-toi dans un projet plus grand ! Tu gagnes à être lue !
Au plaisir !
(Je n’ai jamais lu Pratchett, qui sait d’où vient ton impression…)
À l’origine, Wallace, Philomène et leur relation devaient être un peu plus développés mais il a fallu couper… j’ai donc ma petite idée concernant ce qu’ils deviendront mais j’aime beaucoup tes suppositions, Wallace va sans doute enfin connaître son moment de gloire en effet x)
Merci pour tes remarques pertinentes et encore un fois merci pour ce commentaire tellement encourageant :)
Un personnage me trotte dans la tête depuis un moment, dans un univers un peu absurde lui aussi, un projet pourrait bien en émerger.
À plus tard !
Sympa cette histoire déjantée, avec un worldbuilding qui se construit sans qu'on s'en aperçoive (ou presque), avec une bonne dose d'humour (toujours sans emploi, Wallace ? + le duo dingo des scientifiques qui m'ont rappelé un peu les deux Dupont/Dupond de Tintin). J'ai été un poil perdue vers la fin, qui était surprenante : le soleil qui disparaît d'un coup, juste après qu'on apprenne qu'il a un propriétaire ! Mais c'était un plot twist intéressant :) Bref, un chouette moment de lecture !
Tu me rassures quant au worldbuilding, j'avais peur par exemple que le moment où la PDG balance des infos soit trop dense...
(les duos à la Dupont/Dupond sont classiques mais fonctionnent toujours assez bien à mon sens :))
Je comprends que la fin ait pu te paraître un peu sortie de nulle part, j'ai dû pas mal raccourcir ce texte pour les besoins du concours. Je prends bonne note de ta remarque en tout cas !
Encore merci, et à la prochaine !
J'ai beaucoup souri et même ri en lisant ta nouvelle. Il va sans dire qu'avec le résumé et le début de l'histoire, je n'étais vraiment pas prêt pour mon escapade à Chatoison-sur-Mer. Tes dialogues sont vraiment bons, le rythme de l'histoire également et le petit humour absurde que tu distilles au fil du récit est vraiment délicieux.
Je n'ai pas beaucoup de critiques à faire. La principale serait que j'aurais aimé une description plus détaillée de la machine à alimenter le soleil. J'ai eu un peu de mal à me la représenter. J'ai également remarqué quelques coquilles (je suis un peu dans le rush mais je peux te les pointer plus tard si besoin :) ) et ton texte n'est pas justifié, ce qui perturbe l'obsessionnel qui sommeille en moi. A part ça, vraiment, c'est très très chouette!
Effectivement j'ai tendance à oublier que ce qui est très clair dans ma tête ne l'est pas nécessairement dans celle des autres. J'imagine la machine comme un énorme four de plaques de métal soudées à la va-vite prêt à imploser, avec une immense cheminée et des jointures qui font pshit. Tout ça n'est pas très scientifique j'en ai bien peur.
Je chasse les coquilles mais elles reviennent toujours avec du renfort, que quelqu'un me les désigne est toujours utile si jamais tu as un peu de temps. J'avoue ne plus savoir ce que veut dire un texte "justifié", je crois que ça a à voir avec la mise en page ? J'ai du batailler avec le traitement de texte de PA qui m'a retourné mes sauts de lignes et mes alinéas au moment de copier coller, ce qui a également perturbé l'obsessionnelle en moi :) Je ne sais pas comment régler les soucis qui persistent...
A plus tard sans doute !
J'ai été attiré par le bleu de cette couverture qui saute aux yeux. Très jolie couverture au passage.
Et le moins que je puisse dire, c'est que je ne regrette pas mon voyage à Chatoison-sur-Mer.
Quel joli conte absurde !
La mise en abyme face au questionnement de Philomène et celui de l'autrice quant au sujet du concours est un excellent point de départ, qui apporte une touche de candeur ironique idéale pour nous plonger dans cette succession de scénettes drôles, loufoques et surréalistes.
Je pense un peu à Charlie et la Chocolaterie par exemple.
J'ai vraiment beaucoup aimé. J'ai souri souvent. Et même ri parfois.
Mention spéciale à la crème solaire mangeable.
Une petite remarque pour terminer : je trouve un peu frustrant que l'issue de ta nouvelle se passe de la réaction de la principale intéressée. Car finalement l'histoire se clôt un peu sans elle. Et je me suis demandé ce qu'elle comptait faire de son enquête devenue obsolète.
C'est du détail. J'ai vraiment beaucoup aimé le ton et l'histoire.
Bravo pour cette participation.
Artichaut
A vrai dire ta remarque me fait réaliser que j'ai du mal à cerner mon propre personnage principal (le comble :p)... elle n'a sans doute pas reçu toute l'attention qui lui était due, et c'est assez logique que ça se ressente, notamment par rapport à sa place dans la conclusion.
Encore merci, et à une prochaine fois !
Je l'ai trouvé très drôle et très originale, on est dans le surréaliste, et suivre une enfant fonctionne très bien ici.
On pourrait suivre cette histoire au premier degré, mais j'aime à penser que l'essentiel de cette histoire n'est qu'une vaste déformation dans l'esprit de cette jeune fille, qui ne comprend pas tout mais fait des liens loufoques par imagination.
En tous cas, un très beau texte que j'ai pris plaisir à lire !
A bientôt peut-être :)