Ma féminité

Je vous donne ma féminité, 

Je vous l'offre. 

Où est le bonheur que vous êtes censés nous apporter? 

Où est l'opulence, la lésure, la promesse d'un refuge ? 

Puisque vous l'avez dénaturée jusqu'à en sculpter des chaînes 

Je vous la rends, car 

Ma féminité n'est pas une peau qui me colle 

Un sexe qui m'assigne, 

Une vérité immuable qui me diminue 

Ma féminité est grandiose et rugissante, 

Elle me hurle : "je ne peux être 

contenue"

dans leur regards, dans leurs paroles, dans leurs gestes 

Ma féminité est un monstre

rugissant d'avoir été laissé affamée trop longtemps 

Mais elle se prends en horreur

Lorsqu'elle voit 

Les meurtres, les agressions et les atteintes,

La haine, la peur et l'orgueil  

Baissez vos épées et rangez votre haine, 

Car s'il faut que je m'ampute pour survivre, 

Je vous rends ma féminité 

 

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Miss O
Posté le 29/04/2021
La féminité, un monstre rugissant... j'aime beaucoup la métaphore.
Les nombreux enjambements reflètent, j'imagine, l'impossible contenance de cette force (ou de cette malédiction ?).
Le vers libre et l'absence de rimes conviennent tout au fait au sujet. Je vois qu'il n'y a qu'un seul point dans le poème et je me demandais pourquoi tu n'avais pas décidé d'abandonner toute ponctuation pour filer cette représentation formelle de la liberté et du surgissement incontrôlable.
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