Ma conscience renaît d’un sommeil lourd et j’ai la sensation d’émerger à la surface de l’eau. Je me rends compte que c’est la musique qui emplit la maison qui m’a réveillée. À vrai dire, je ne suis pas sûre d’être vraiment revenue à moi. Une voix d’homme un peu rauque accompagnée à la guitare chante en russe… Vladimir Vyssotski. Il s’agit d’un ancien vinyle, souvenir de l’URSS trouvé au marché aux puces.
… Mais qui a mis ça ?
Un mal de tête me rappelle vaguement, à travers les brumes de mon esprit, une soirée bien arrosée. Mes parents sont partis en voyage pour quelques jours, j’ai invité des amis à la maison pour Nouvel An et on a festoyé, apparemment plus que de raison…
On frappe à ma porte, qui s’ouvre.
— Debout, là-dedans !
Cette voix à la fois inconnue et familière, elle appartient à…
Sacha ?!
Ce n’est pas possible ! Mon personnage Sacha est sur le seuil de ma chambre. Je dois rêver. Je suis encore en train de dormir. Je fixe sans doute cette apparition d’un air ahuri, puisque je l’entends dire :
— Tu as vraiment l’air à côté de tes pompes. Tu me regardes comme si tu me voyais pour la première fois.
— Je… je suis encore un peu dans les vapes… prétexté-je, ne sachant que répondre.
— Il va falloir que tu te lèves. Les invités sont rentrés chez eux, mais on a du boulot. Il faut qu’on débarrasse tout le cheni* avant le retour de Berlue.
Cela dit, il se dirige vers l’escalier qui mène au rez-de-chaussée où se trouvent le séjour et la cuisine.
Berlue ! Ce surnom, je l’ai inventé d’après les prénoms de mes parents, Bernadette et Lucien. Je suis la seule à l’employer… dans mon journal intime. Comment il peut le connaître ? On dirait qu’il lit dans ma tête. Évidemment, puisqu’il est sorti de mon imagination…
Comment ça se peut que je ne me réveille pas ? Tout a l’air si réel ! J’ai l’impression que je pourrais descendre à la cuisine et y trouver Sacha. Alors je vais essayer. En m’extrayant de mon lit, je me rends compte que je suis en pyjama, ce qui est plutôt bon signe, étant donné que je ne sais plus du tout comment la fête s’est terminée ni comment j’ai abouti dans mon lit.
Comme dans la réalité, je parviens à me déplacer. À la cuisine, il y a encore de quoi déjeuner* ; apparemment il a déjà mangé, lui. Donc il mange, manifestement. Ce n’est pas une simple projection de mon imagination. Il pose un verre devant moi :
— Bois un kéfir, petite sœur.
De mieux en mieux : mon personnage est mon grand frère !
Inutile de dire que je n’ai jamais eu de frère. Il est vrai que j’ai souvent souhaité en avoir. Dans mon enfance, j’imaginais qu’il pourrait me défendre quand je me faisais embêter par des camarades. Plus tard, je me représentais un confident, quelqu’un qui pourrait me conseiller du haut de ses deux ou trois ans de plus que moi. Pourquoi je voulais un frère plutôt qu’une sœur, d’ailleurs ? Sûrement parce qu’il m’aurait permis de trouver des réponses à l’énigme que représente la gent masculine à mes yeux.
De toute évidence, j’ai devant moi un vrai kéfir ; pas un de ces produits de supermarché qui ressemble à un yogourt nature ferme. Venant de mon personnage, ce n’est pas étonnant.
D’accord. Mais avec tout ça, l’univers arrivera peut-être à m’expliquer comment je peux avoir un frère russe ?...
C’est vraiment bizarre d’avoir en face de soi son personnage. Il m’observe ; ça, c’est… troublant. Et il me parle… et je ne me réveille toujours pas.
— Tu as de la peine à émerger, on dirait. J’espère que tu n’as pas mélangé alcool et médicaments.
— Non, je ne crois pas. En fait, mes souvenirs de la soirée sont nébuleux, mais je ne fais jamais ça.
Après un moment de silence, il reprend :
— Hier soir, tu m’as parlé d’un roman que tu avais décidé de terminer cette année. C’est celui où il y a un Sacha ?
— Quoi ?! Tu as lu mon roman ?
Je ne sais pas s’il faut m’indigner ou paniquer. Il se justifie :
— Tu as laissé traîner des feuilles… alors j’ai lu.
— Tu as du culot ! protesté-je.
En effet, je me rappelle avoir imprimé un extrait parce que ça me permet de voir des choses que je ne remarquerais pas sur écran.
— Ça m’a fait drôle. On dirait que tu as écrit sur moi. Ton Sacha, il réagit comme moi, il parle comme moi. Tu ne trouves pas bizarre de mettre une sorte de copie de ton frère dans ton roman ? À moins que tu ne t’en sois pas rendu compte… Un Sacha, en plus : tu ne t’es pas foulée pour lui trouver un prénom.
— Non, je… je n’ai pas fait exprès, fais-je décontenancée.
C’est embarrassant. Là, je me sens complètement idiote. J’ai l’air d’une gamine qui idolâtre son frère au point d’en faire un personnage de roman.
Alexandre. Maintenant une certitude s’impose à moi : il s’appelle Alexandre et personne n’emploie le diminutif Sacha dans cette dimension, si je peux dire. Cette nouvelle réalité s’ancre en moi peu à peu comme si c’était comme ça depuis toujours : j’ai un frère prénommé Alexandre qui est une réplique conforme du personnage principal de mon roman. Il a raison, il faut que j’en invente un autre.
Un téléphone sonne, manifestement pas le mien. Sauvée par le gong ! Il le ramasse sur le plan de travail et lance, en se dirigeant vers la porte :
— Je ne sais pas si tu as vu : Regina a essayé de te joindre.
— Regina… Faust ? hasardé-je.
En effet, il n’y a aucune Regina dans mon entourage, que ce soit parmi mes proches ou mes vagues connaissances.
— Tu en connais une autre ?
Au ton de sa voix, je comprends que je viens de poser une question idiote. Il quitte la pièce avant que je ne puisse répliquer quoi que ce soit. Encore un personnage ! Regina Faust sort aussi de mon roman. Qu’est-ce qui m’arrive ? Tous mes protagonistes se matérialisent et débarquent dans ma vie ou c’est moi qui suis entrée dans une réalité parallèle ?
Peut-être qu’après une bonne douche, les choses vont se clarifier ou devenir normales. Je monte à l’étage. En fin de compte, je ne sais pas ce que je préfère. Que tout redevienne normal dans mon existence sans frère ou que cette version de ma vie soit la vraie, avec ce frère qui vient de débarquer et qui semble absent de mon passé ? Je pourrais facilement m’y attacher… à moins que ce ne soit déjà fait.
En sortant de la salle de bains enroulée dans mon linge*, j’entends une voix qui me parvient du rez-de-chaussée :
— Catherine ? Je sors un moment. Le voisin a besoin d’un coup de main.
Obligée de constater qu’Alexandre est toujours là, je lui réponds :
— D’accord.
J’attends qu’il soit dehors pour aller explorer sa chambre, la chambre d’amis de mes souvenirs. Mais bien sûr, elle est différente, tant par le mobilier que par le décor. Elle colle tellement bien à mon personnage ! Il faut vraiment que j’arrête de le considérer comme mon invention. Alexandre n’est pas russe, mais à voir sa bibliothèque, il est clairement passionné par la Russie et L’URSS. Des cours de langue, des livres d’histoire russe, de la musique russe, de Rachmaninov à Vyssotski, des photos de ses voyages en Russie et, sur son bureau, je trouve même des notes manuscrites en caractères cyrilliques. En fouillant un peu, je découvre des documents qui me démontrent qu’il a fait des études en langue, littérature et civilisation russes, qu’il est l’assistant d’un prof d’uni* et qu’il a trois ans de plus que moi. Tandis que je remets ses affaires en place, j’entends la porte d’entrée : il revient. Je termine en vitesse puis je me glisse de sa chambre à la mienne. Et là, je vois des cartes postales affichées au-dessus de mon bureau. Je les retourne l’une après l’autre : elles sont d’Alexandre. Il me les a envoyées lors de ses voyages en Russie.
Puisque tout semble vrai, il faut que je rappelle Regina. Je la trouve sans peine dans le répertoire de mon téléphone. Elle était à ma fête de Nouvel An ; la déprime a succédé à l’euphorie de la soirée d’hier. Elle me raconte ses malheurs. Et tout ce qui lui est arrivé, tout ce qui la rend si malheureuse, c’est moi qui le lui ai infligé... dans mon roman. Pauvre Regina ! Je me sens horriblement coupable. Qu’est-ce que je peux faire pour elle, maintenant ? Si je dois aller à son secours dans la réalité avec mes simples capacités de femme ordinaire, je ne sais pas comment je vais y arriver.
Si seulement il suffisait que je change son histoire dans ma fiction pour que sa vie s’arrange ! Encore un personnage principal que je vais devoir modifier. Je vais lui donner un nouveau nom et une autre origine. Ça ne va pas m’aider à terminer mon roman cette année.
Dorénavant l’essentiel, ce sera de ne pas laisser Regina dans la panade. Je ferai tout ce que je pourrai pour elle, même si ça doit me coûter mon roman. Et si ça se trouve, Alexandre a une contribution à apporter dans cette entreprise. Après tout, un grand frère, c’est aussi fait pour aider, non ?
***
*Quelques helvétismes :
cheni : désordre, bazar
déjeuner : prendre le petit-déjeuner
linge : ici, il s'agit d'une serviette de bain
uni : université
C'est une chouette idée de faire intervenir ses propres personnages dans sa vie. Surtout qu'on est souvent bien cruels avec eux ^^
On aurait alors envie de modifier nos histoires pour les aider comme j'imagine que Catherine va le faire... Mais la chute de la nouvelle ouvre pas mal d'autres possibilités.
C'est quand que tu te (re)lances dans une plus grosse histoire ? Ca m'intéresserait bien (=
Au plaisir !
C’est vrai que l’idée de voir débarquer des personnages dans la réalité peut être intéressante. Là j’ai préféré les faire débarquer dans la vie d’un autre personnage fictif, parce que dans le monde de mes personnages, je n’existe pas. Et si j’y existais, a priori, ils n’auraient pas de raison de s’intéresser à moi. Tout ça pour dire que je ne m’imagine pas avoir des conversations avec eux.
Contrairement à certaines plumes, je ne maltraite pas particulièrement mes personnages : la vie leur impose des épreuves, mais il y a toujours un moment où leur situation s’améliore et je ne termine pas sur des drames ou des catastrophes.
C’est vrai que la chute permet d’imaginer différentes suites, mais je n’ai pas eu le temps de les exploiter.
L’histoire plus longue, j’y travaille, mais ça n’avance pas vraiment. Je prends des notes, mais pour le moment, je n’arrive pas à mettre en scène mes idées.
Merci pour ton passage et ton commentaire.
À bientôt.
De mon côté, certains ont le droit au bonheur mais c'est souvent chèrement payé. Et j'aime beaucoup les destins tragiques ^^
A très vite !
On attend le dénouement, tu nous fais trépigner de l'intérieur. A la fin, j'aurais bien vu qu'en fait, ce soit Catherine le personnage sorti d'un livre avec ses impressions alors qu'elle se réveille dans la réalité après s'être endormie dans la fiction...
Comme ce récit a été écrit pour un concours PAen, je n’ai pas prévu de suite. Avec ma muse récalcitrante, les idées m’arrivent toujours au dernier moment, si bien que je suis à la bourre quand j’arrive enfin à écrire et je n’ai pas le temps d’explorer les développements possibles de l’histoire.
Tous mes personnages presque ont une part de moi, parfois insufflée volontairement, parfois non. Mais, aucun d'entre eux ne seraient lié à moi part autre chose probablement que l'amitié lol.
Je suppose en revanche qu'il me détesterait pour ce qu'ils vivent, mais il n'y a rien que je puisse faire pour améliorer ça, ils sont les héros de leur propres vies ;).
Chouette récit en tout cas, merci pour la petite réflexion.
En réalité, je ne vois pas non plus comment mes personnages (du moins mes personnages principaux) pourraient avoir un lien avec moi s’ils se matérialisaient ; dans le meilleur des cas, une amitié serait possible, mais en général, je ne pense pas que je les intéresserais. Mais ça, c’est mon éternel manque d’estime de moi. :-) . Ils vivent dans notre monde, mais dans une autre dimension où je n’existe pas, où certaines personnes, voire certaines célébrités, sont remplacées par des personnages fictifs, où un établissement fictif peut occuper les locaux d’un établissement réel, etc. Ils peuvent également habiter dans un appartement ou une maison où j’ai vécu pour faciliter les descriptions.
Mais les personnages de mes nouvelles ont été créés pour l’occasion. Cependant, Liselotte et Ingo (de la nouvelle « Jaune de Naples ») sont destinés à réapparaître dans d’autres nouvelles et/ou appels à textes.
Comme j'ai de nombreuses pannes d'inspiration, mes projets principaux ne figurent pas encore sur PA.
Merci d’avoir passé par là et merci pour ton commentaire, qui me fait plaisir.
Bravo pour ce texte !
Merci pour ta lecture et tes compliments.
C'était vraiment une lecture agréable et originale. J'ai trouvé intéressant que Catherine soit confrontée aux misères qu'elle fait subir à ses personnages ! Je ne sais pas trop comment j'aurais réagi avec les miens lol ^^
J'ai beaucoup aimé la résolution finale de Catherine d'essayer d'arranger les choses pour Regina. Je trouve que ça ouvre sur une suite possible, qui serait toujours dans le thème ; une sorte de résolution dans la résolution.
Merci pour ce petit texte ❤
En effet, c’est amusant. Probablement que les gens qui écrivent pensent à ça un jour ou l’autre. Sur le forum, il y a un sujet, que je ne retrouve plus, où les plumes imaginent des lettres de réclamation écrites par certains de leurs personnages. Probablement que ça m’a sensibilisée à ce qu’on leur fait subir. :-)
C’est vrai que cette idée de départ ouvre une quantité de possibilités : une histoire plus longue ou même une série de nouvelles sur ce thème.
En tout cas merci pour ta lecture et pour ton commentaire.
Tu parviens très bien à nous faire percevoir le trouble de Catherine : dans une situation aussi abracadabrante, ses réactions sont réalistes et compréhensibles.
Bravo ! ;-)
Des personnages sympas qui deviendraient réels, ce serait merveilleux. Mais imagine si c’étaient les grands méchants qui débarquaient...
Si un de mes personnages préférés apparaissait dans mon entourage, je ne sais pas comment je réagirais. J’ai essayé de me mettre dans la peau de Catherine ; elle au moins, elle n’est pas obligée d’être convaincue, comme nous, que c’est impossible.
Merci d’avoir passé par ici et merci pour ton commentaire.
Reste que l'idée est vraiment bonne. Quel auteur n'a jamais rêvé de rencontrer ses personnages en vrai ? Les réactions de Catherine sonnent très justes. On y trouve aussi une progression intéressante : passant de spectateur qui cherche à comprendre ce qui se passe, à acteur en voulant résoudre les problèmes. Je suis un peu frustrée, j'aurais vraiment aimé en lire plus. Très joli texte, bravo :)
Maintenant que le concours est fini, je peux te l’avouer : j’ai oublié d’évoquer les résolutions de Nouvel An. Quand je m’en suis rendu compte, c’était trop tard car j’ai publié mon texte quelques minutes avant l’échéance.
C’est vrai que cette idée permettrait d’imaginer une histoire plus longue ; mais il y avait la contrainte du nombre de mots et, pour moi, celle du temps aussi, puisque j’ai eu cette idée le matin du 25. Je regrette d’avoir dû écrire cette nouvelle dans la hâte, mais je suis contente d’avoir participé au concours avec un récit qui fait quand même son petit effet. :-)
Merci pour ta lecture et tes compliments.
Autrement, j'ai trouvé les réactions de Catherine super intéressantes. C'était ni trop, ni pas assez. Simplement juste. Le tout était si facile à lire. Très honnêtement, je suis à deux doigts de te demander la suite de ces aventures… Parce que c'était tellement chouette ! :3
Merci d'avoir participé au concours !!
Si moi, qui ai si peu d’imagination d’habitude, je pouvais t’inspirer une histoire, j’en serais très fière.
Je m’estime très chanceuse d’avoir pu participer au concours avec une idée qui m’est venue le matin du 25 et d’avoir pu en faire quelque chose qui tient la route, mais je ne suis pas sûre que j’arriverais à écrire une suite qui ne soit pas banale.
En tout cas merci de m’avoir lue et merci pour ton commentaire enthousiaste.
C'est vrai qu'un auteur qui se retrouve à vivre avec ses personnages, c'est tellement banal… ;) Il ne faut pas se dévaloriser comme ça, voyons ! :D
Bonne année à toi aussi !
Merci
Cette idée était le cadeau de Noël de ma muse. D’ordinaire, elle est plutôt avare. :-)
C’est vrai qu’on pourrait écrire un récit beaucoup plus long à partir de cette idée ou, comme j’ai dit à Isapass, une histoire avec la même structure que sa nouvelle du concours, avec différents choix et dénouements.
Merci d’avoir passé par ici, et merci pour les compliments.
Moi aussi je suis tombée sous le charme de ta nouvelle. Le personnage qui devient si réel pour son auteur que son incarnation n'est plus qu'une petite étape... je pense que ça parle à nous tous/toutes ici !
J'aime aussi beaucoup la réaction de Catherine qui se demande si elle ne préfère pas ce présent à celui qui existait avant, et qui décide de tout faire pour aider son personnage.
Finalement, on ne sait plus très bien qui a traversé le miroir : Catherine ou ses personnages ?
Bravi, c'est une superbe idée et bien mise en scène !
Finalement, j’ai l’impression d’avoir eu un coup de chance : cette idée providentielle m’est venue alors qu’il ne me restait plus que quelques heures pour pondre une nouvelle, que j’ai publiée in extremis quelques minutes avant l’échéance.
C’est difficile de savoir comment on réagirait si des personnages de nos histoires apparaissaient dans la réalité. Mais l’avantage, avec eux, c’est qu’ils ne sont pas obligés d’être aussi convaincus que nous que c’est impossible. C’est peut-être plus facile de les imaginer apparaître quand ils vivent dans notre monde (ou une autre version presque identique de celui-ci). Si je découvrais un beau jour qu’un de mes personnages préférés faisait partie de mon entourage, je ne crois pas que je voudrais retourner à l’ancienne réalité, sauf si quelqu’un devait disparaître ou être malheureux en échange.
Merci pour ta lecture et tes compliments.
Il n'y a qu'une chose que je n'ai pas compris : pourquoi mettre des astérisques ? C'est super clair comme vocabulaire ;-)
Blague à part, je trouve l'idée excellente. Tu touches avant tout des gens qui écrivent, et je suis sûre qu'on est tous à se demander après la lecture de ta nouvelle comment est-ce que nos propres personnages réagiraient s'ils déboulaient tout à coup dans nos vies.
Bon, j'ai intérêt à être un peu plus gentille avec eux si je ne veux pas trop culpabiliser...
Très belle nouvelle !
Tu peux faire souffrir tes personnages à condition qu’ils ne sachent pas que ça vient de toi. S’ils apparaissent, il faut bien cacher tes histoires. Et n’invente pas trop de méchants. ;-)
Je dois avouer que j’ai toujours eu tendance à penser que je serais trop insignifiante pour que mes personnages s’intéressent à moi s’ils existaient (ce qui donne une idée de mon estime de moi). Je n’ai jamais imaginé qu’ils puissent faire partie de ma famille.
Mais comme je l’ai dit à Jupsy, il m’est arrivé de me demander ce qu’ils me conseilleraient dans une situation difficile (s’ils faisaient partie de mon entourage) ou comment ils y feraient face eux-mêmes et ça m'a aidée.
Merci de m’avoir lue et merci pour les compliments.
Je suis contente que mon récit t’ait plu. Dans les concours ou les appels à texte, j’ai toujours beaucoup de peine à trouver l’idée de départ. Une fois qu’elle est posée, chaque option en entraîne une autre et la personnalité des protagonistes me guide pour imaginer la suite de l’histoire.
Si mes personnage n’ont jamais fait d’apparition dans la réalité, ils m’ont quand même aidée parfois à surmonter des difficultés : je me demandais ce qu’ils feraient à ma place ou ce qu’ils me conseilleraient. (Non, non, je ne suis pas folle… du moins pas complètement. :-D)
Merci d’avoir passé par ici et merci pour les compliments.
Je trouve sympa que tu ne formules jamais la résolution ou le souhait : c'est inutile, on l'imagine à peu près. Et surtout, vu l'incrédulité de Catherine, ça laisse penser que son vœu n'est pas conscient.
Et j'aime aussi que tu laisses planer le doute : est-ce que ses personnages ont pris vie ou est-ce que c'est elle qui a plongé dans le roman ? Et dans le premier cas, est-ce qu'elle peut vraiment influer sur la vie des personnages devenus vrais ?
Bref, pleeeeiiin de pistes à explorer ! Et le tout dans ton style délicat et fluide.
Une belle réussite, comme d'habitude !
Maintenant que le concours est terminé, je peux t’avouer que si je n’ai pas formulé la résolution ou le souhait, c’est un oubli. Quand je m’en suis rendu compte, c’était trop tard : j’ai publié mon texte quelques minutes avant que le couperet tombe. Alors je suis très contente que ça donne un résultat sympa ; je me croyais un peu hors sujet.
Merci pour ta lecture et pour tes compliments.
C’était une bonne idée que de faire sortir un personnage de son roman ! J’avoue que j’oscillerais entre « WTF » et un état de pure exaltation ! Je me suis demandée comment tu allais sortir ton personnage de ce « cheni » :) Et en fait sa proposition est là plus pertinente : elle a toutes les clefs en main ! Et d’ailleurs, sa dernière décision n’est pas de remettre les choses dans l’ordre mais de venir en aide à son personnage. Belle réaction !
Merci pour ce moment. C’était joliment mené !
Cette idée m’est venue le 25 en fin de matinée, alors que je croyais ne pas arriver à participer faute d’inspiration, mais je ne sais plus comment. Un cadeau de Noël de ma muse, habituellement si avare, sans doute. :-D
Ensuite, une fois que l’idée de départ est là, il y a un enchaînement naturel, un peu comme si on tirait un bout de ruban qui dépasse d’une boîte et qu’il se révèle plus long que prévu. En effet, alors que Catherine avait toujours eu envie d'avoir un grand frère, comment aurait-elle pu souhaiter qu’il disparaisse ? Quant à Regina, du moment que c’était une amie, elle ne pouvait que vouloir l’aider.
Ce serait bien de voir débarquer des personnages dans la réalité...
tant que ce ne sont pas des méchants ! ;-)
Merci pour ta lecture et tes compliments.
Bravo en tout cas :)
Ça ne m’est encore jamais arrivé de mettre aussi clairement une part de moi-même dans un personnage, mais le désir d’avoir un grand frère et les raisons invoquées me correspondent dans la réalité. La différence, c’est que je ne suis pas enfant unique mais la dernière de trois filles.
Merci d’avoir passé par ici et inauguré cette liste de commentaires. :-)