Je vois mes mains
Je vois le temps et la sécheresse
Je vois les rides, les creux et les sillons
Qui étalent leurs vies,
Qui dit tout de la peine et de l'ouvrage.
Une cartographie d'un ciel sans nuage.
Les coupures et cicatrices ont façonnés leurs corps,
Burinés ces paysages de vallons et de plaines,
Où courent sans cesse, mille petites choses
Invisibles.
Les doigts tordus et sculptés par l'art,
Des heures durant ont dû supporter
L'impatience, l'allégresse et la déception.
Ils ne savent pas encore faire il faut
Apprendre,
La patience, la précision, le geste sûr.
Et puis s'user, se lisser et polir,
Des heures durant glisser sur le papier,
Pour un mot, des phrases et l'histoire
Enfin,
Paufinée par les mains à la pulpe de velours.