Les trajets à l’école d’Alexandre et Charlie devinrent doucement des habitudes. Il y eut, surtout au début, des matins difficile où les parents devaient se fâcher pour qu’il accepte de sortir du lit. Mais, après quelques semaines, force était de constater que le petit garçon s’était habitué à son rythme scolaire. Il aimait regarder la montagne, sur le chemin de l’école, sous la lumière du jour. Alors qu’il regardait ailleurs, il faisait confiance à son pama, dont il tenait la main très fort, pour le guider sans se tromper. Charlie trouvait toujours une histoire à raconter pour meubler le trajet. S’il n’en avait pas, ils révisaient les cours de la veille. Les additions, les lettres… Alexandre aimait lui en parler. Il avait l’impression de se rapprocher de plus en plus de ce que maîtrisait son pama et la sensation que ça lui procurait était très agréable.
Mais une fois à l’école, une fois qu’il avait passé le portail, il se sentait triste. Même s’il avait pu arranger le coup avec les autres enfants, il n’avait pas réussi à se faire d’ami. Parfois, il arrivait à passer du temps avec Béatrice, mais durant les récréation, elle jouait avec ses copines, et Alexandre n’osait donc pas la rejoindre. Les autres enfants, il ne savait pas quoi en penser. Il leur paraissait tous intimidant, depuis le moment où il avait du les confronter au tableau. Et puis, aucun d’entre eux ne faisaient l’effort de le rejoindre. Alors, il restait seul. Parfois, il ne descendait même pas courir avec les autres : il préférait rester à l’intérieur, à travailler ou à rester loin des autres. La maîtresse s’en inquiétait, mais après des discussions avec lui qui lui semblait très longue, elle le laissa agir comme il l’entendait. Après tout, il n’était pas maltraité, insulté ou même moqué : les autres enfants étaient juste très indifférents à Alexandre. Il ne paraissait ni vraiment drôle, ni vraiment gentil. Il avait de bons cotés, mais il était aussi perçu comme bizarre. Alors, naturellement, les enfants restaient entre eux, entre camarades connus et appréciés. Et Alexandre, quand il en parlait à ses parents, n’avait pas vraiment l’air de se plaindre de la situation. Il n’arrivait pas vraiment à l’exprimer, mais il se sentait surtout perdu face aux autres. Il n’arrivait pas à les comprendre. Il avait parfois même presque peur d’eux. Mais pourtant, quand il était seul, il ne se sentait pas plus heureux pour autant. Alors… Il ne comprenait pas. Il n’arrivait pas à mettre des mots sur ces sensations étranges et nouvelles pour lui, même avec l’aide de ses deux bavards de parents.
Un jour qui commençait pourtant comme n’importe quel autre, la maîtresse annonça au milieu de la matinée :
« Les enfants, levez-vous, on va aller dans la grande salle de l’école !
– Pourquoi faire, maîtresse ?
– Il y a un musicien qui va venir faire quelque chose avec vous, annonça la maîtresse avec un grand sourire. Mais je vais le laisser se présenter lui-même ! »
Intrigués, les enfants se levèrent tous en se posant des questions sur ce qui se passait. La maîtresse intima le silence et ils partirent tous en ronde descendre dans la grande salle de l’école. S'ils connaissaient son existence, ils n’y étaient encore jamais allé.
La salle était grande, ronde et vide, et un homme faisait face à des gradins vides. Alex, au premier rang, fut immédiatement happé par le style de l’homme inconnu : Il était assis sur une chaise et fixait l’entrée où se trouvait les enfants avec de grands yeux verts. Il avait des lunettes rectangulaires sur les yeux et surtout, tenait dans ses bras une très belle guitare au bois clair. Face à lui, se trouvait quelques feuilles et des sortes de pédales et autre instruments électroniques dont Alexandre n’avait aucune idée de leur utilité.
Il fit un geste à la maîtresse, qui murmura des indications pour que les élèves rentrent dans le calme. Au moment où Alex fit un pas, l’homme échappa un son des cordes de sa guitare. Il fut tellement surpris qu’il manqua de s’arrêter, n’osant plus bouger. Mais l’homme lui sourit et il avança alors pour s’installer, comme tous les autres, dans les gradins. Néanmoins, il fit en sorte de s’installer le plus proche possible de la grosse guitare. L’homme continuait à jouer des sons lents, très doux et mélodique : il s’était installé dans la grande salle vide, une ambiance aux vagues lentes et tranquille, comme si une mer calme s’était invitée dans l’école. Après un moment d’écoute religieuse, l’homme, en continuant de jouer, commença a parler.
« Bonjour, les enfants. Je m’appelle Bastien. Désormais, les mardi à cette heure-là, nous allons nous retrouver tous ensemble pour faire de la musique. Est-ce qu’il y en a, parmi vous, qui jouent, où dont les parents jouent de la musique ? »
Il y eut très vite un brouhaha, mais la maîtresse se montra très claire : les élèves devaient se comporter avec Bastien comme en classe. Alors, la petite Béatrice leva la main, toute fière :
« Moi, mon papa, il travaille au conservatoire !
– Oh, vraiment ? Et qu’est-ce qu’il y fait ?
– Du hautbois ! Affirma Béatrice.
– Du hautbois, répéta Bastien en égrainant un accord sur sa guitare. Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce qu’est un hautbois ? »
Voyant qu’aucun autre volontaire à part Béatrice pouvait lui répondre, il la laissa expliquer :
« C’est un instrument tout en bois dans lequel on souffle et ça vibre !
– Exact, rajouta Bastien. On souffle dans ce qu’on appelle une anche. J’en ai justement une, vous vous la passez pour que chacun puisse voir à quoi ça ressemble, en attendant, on continue ? Quelqu’un d’autre a une expérience avec la musique ?
– Moi, s’écria un garçon qui avait quand même attendu qu’on lui donne la parole. Mon grand frère, il joue de la guitare, comme toi !
– Et moi, ma maman, elle a un accordéon dans sa chambre ! »
Bastien avait l’air d’écouter chacun des enfants, mais il semblait également un peu perdu parmi toutes les histoires de chacun. Alex, de son coté, gambergeait. Il avait envie que Bastien le remarque, mais il ne savait pas comment. Il avait peur de reparler de la musique après ce qui avait pu se passer la dernière fois qu’il avait dansé devant quelqu’un, mais il avait tant aimé la musique à la guitare qu’il voulait absolument exister aux yeux de cet homme. Intérieurement, silencieusement, alors que chacun racontait son histoire, il explosait, tant est si bien que c’est sans lever la main qu’il s’écria :
« Et bien moi, mon pama, il fait de la flûte et il chante ! »
Il vit sa maîtresse lui faire des yeux noirs, mais il avait réussi à capter ceux de Bastien, alors il était content. Jusqu’à ce qu’un enfant laissa entendre :
« Arrête avec ton pama, tout le monde sait qu’il n’existe pas !
– C’est vous qui allez arrêter avec Alexandre ! Répondit aussitôt la petite Béatrice. Toi, ta grand-mère, tu l’appelles Mamimouche, et personne ne te dit qu’elle n’existe pas !
– Les enfants, vous vous calmez immédiatement ! »
Choquée par le comportement de ses élèves, elle s’excusa auprès de Bastien, qui lui répondit simplement avec un sourire un peu tendu. Il fixait Alexandre avec un drôle d’air, si bien qu’il eut presque regretté d’avoir tant voulu attirer son attention. Mais ce regard, cette fois-ci, ne reflétait pas de l’incompréhension, comme il en avait pu en voir dans les yeux de sa maîtresse lors de sa présentation. Ses yeux verts brillaient avec une émotion qu’il n’arrivait pas à déchiffrer. Il s’adressa directement à lui :
« Comment tu t’appelles ?
– Alexandre, répondit-il d’une voix un peu timide.
– Et toi, comment tu t’appelles ? »
Il avait posé la question en la chantant. Il tapait doucement sa guitare pour induire une rythmique, et après plusieurs prénoms, il se mettait à chanter un refrain. A force de le chanter et de le faire revenir, les enfants, absorbés par sa voix juste et douce, le suivirent dans le chant.
La première rencontre entre la classe de CP et Bastien se fit donc plutôt bien. A la fin, l’homme remarqua que le petit garçon qui avait crié traînait des pieds en le fixant dans les yeux. Il avait ressenti chez lui quelque chose de particulier et avait pu constater, déjà en une seule et unique séance, qu’il n’avait pas le même niveau de chant que les autres. Il y avait quelque chose , une attitude particulière, qui le marquait sans qu’il arrive précisément à définir quoi.
« Je suis désolée, Bastien, ils ne sont pas comme ça, d’habitude, s’excusa la maîtresse.
– Ce n’est rien ! C’est aussi moi qui doit m’améliorer. Avec les enfants, je débute encore ! Avoua-t-il avec un peu de gêne.
– Le petit Alexandre… Ce n’est pas un enfant facile, je préfère te prévenir.
– Vraiment ? Il m’a semblé pourtant vraiment très intéressé. C’était quoi, le problème avec ‘’pama’’ ? Il appelle comme ça l’un de ses parents, c’est bien ça ?
– Oui, sa mère, soupira la maîtresse. Enfin, sa mère… C’est assez compliqué. Elle, ou il, je ne sais plus, se genre manière assez, exotique, disons. Je me perds un peu là dedans !
– D’accord, mais je pense comprendre, répondit Bastien avec un petit sourire. Et ça se passe mal avec les autres élèves ?
– Mal, c’est un grand mot, mais, je n’ai pas bien géré cet aspect dans ma classe. J’ai essayé de rectifier le tir, mais je pense que certains d’entre eux sentent que j’ai du mal… Quand ils ne doivent pas être aiguillé par leurs propres parents ! Celui d’Alexandre s’appelle Charlie. Elle fait un peu parler d’elle, car elle est devenue présidente de l’association des parents d’élève par un tour de force que tout le monde n’a manifestement pas bien compris.
– Que d’histoires, dans une école, donc ! Répondit Bastien, amusé. »
Il continua de discuter avec la maîtresse pour préparer les prochaines séances de musique et il fini par partir. Il continua son travail dans une autre école, avec d’autres classes, consciencieusement, oubliant presque ce qu’il s’était passé dans la matinée. Puis, à la fin de l’après-midi, il rangea sa guitare dans sa voiture, l’attachant à l’arrière comme si elle était un enfant et s’en alla en sifflotant. Ce n’est qu’en rentrant chez lui qu’il comprit ce qu’il l’avait tant marqué dans cette classe particulière.
« Aïden ! Ta journée s’est bien passée ?
– On va m’envoyer plus loin dans la région demain pour prendre des photos, sinon tout va bien. Et toi ? »
Cela faisait pourtant des années qu’ils vivaient ensemble. Pourtant, ce soir là, quand il capta le bleu de ses yeux, Bastien eut un moment de gel. Incapable de parler, il resta comme un idiot à rembobiner sa journée dans sa tête, pour se rappeler un sentiment qu’il était en train d’oublier. Aïden, circonspect, commença à bouger sa main devant ses yeux comme pour vérifier qu’il était encore vivant.
« Bastien ? Qu’est-ce qui se passe ?
– Ouah, fini-t-il par répondre en s’affalant dans le canapé. Je viens de comprendre ce qui me tracassait.
– Ah oui ? Et c’était quoi ?
– J’ai croisé un enfant de CP qui était exactement comme toi. »
Après un moment de silence où Bastien profitait de son soulagement, Aïden fini par répondre :
« J’arrive pas à déterminer si je dois me sentir vexé ou pas, en fait. »
Dès la seconde séance avec la classe, Bastien l’avait pensée d’une manière à capter les yeux du petit garçon qui l’avait marqué. Il avait appris grâce à sa maîtresse que ses parents, non content d’être des musiciens, étaient irlandais et des musiciens spécialisés dans la musique traditionnelle. Il arriva alors à l’école avec un instrument percussif et proposa un exercice de mise en mouvement en fonction de ce qu’il jouait. L’exercice ne manqua pas son but : dès qu’il fit tourner un de ses rythmes, l’enfant se mit à sauter sur place :
« Je reconnais, ça !
– Alexandre ! S’écria la maîtresse. On a dit : des mouvements en silence. »
Mais Bastien affichait un grand sourire. Il avait atteint son but.
« Oh, il est vraiment si incroyable que ça, alors, ce monsieur Bastien ? Demanda Charlie.
– Je suis sûr qu’il joue mieux que toi de la percussion ! S’écria Alexandre, surexcité.
– Ohoh, vraiment ? Il va falloir que je le défie en duel, alors… »
Pour toute réponse, Alexandre sautilla sur place, faisant cogner ses talons comme pouvait le faire son père en danse. Le matin commençait a faiblir au fur et à mesure que l’automne s’enfonçait dans le temps, mais les montagnes désormais oranges continuaient de resplendir sous les éclats du soleil. Alexandre, euphorique, trottinait presque pour aller à l’école en les regardant. Après plusieurs mardi consécutif, Charlie devait se rendre à l’évidence qu’il se passait véritablement quelque chose de particulier dans ces ateliers de musique. Les autres jours, Alexandre pouvait avoir du mal à se lever et être vraiment bougon. Ce n’était jamais le cas le mardi. Et tous les matins, alors qu’il marchait en tenant la main de son pama, il parlait des ateliers et de la musique avec impatience. Charlie ne pouvait que s’en réjouir : lui qui avait toujours eu une passion dévorante pour la musique, l’idée de pouvoir partager ça avec son fils, de façon de plus en plus forte, lui faisait extrêmement plaisir.
« Et ça ne te dirait pas, toi, de jouer d’un instrument de musique ? Demanda Charlie.
– Je peux ?
– Peut-être pas maintenant, mais tu pourrais.
– Je ne sais pas… Qu’est-ce que je pourrais faire ! S’écria l’enfant, perdu.
– Mais tu as toute la liberté que tu souhaites dans ce choix, mon grand. Allez, poussa Charlie en voyant le portail de l’école. A ce soir !
– A plus tard, pama ! »
A chaque jour musical, Alexandre se révélait un peu plus. La première fois, il proposa des pas différents des autres, plus technique, plus sensible. Quelques séances à peine plus tard, il aida Bastien a transmettre un chant irlandais, qu’il avait choisi en espérant l’éveiller encore un peu plus. Le résultat fut au-delà de ses espérances. Les enfants admiratifs du talent d’Alexandre furent plus amicaux avec lui. Et lui, qui arrivait enfin à partager quelque chose avec ses camarades, se retrouvait plus apaisé, plus épanoui. Au plus grand bonheur de Béatrice, il osait a nouveau danser, et sous le regard bienveillant de Bastien, plus personne n’osait se moquer. A la fin de l’année, tout le monde du réaliser les facilités musicales qu’avait Alexandre. C’était loin d’être les seules ; curieux, réactif, il était très rapidement devenu le meilleur élève de la classe, notamment dans la lecture où il passait le plus de temps de travail. Charlie était venu à la réunion parent-professeur avec beaucoup d’appréhension, mais il ne s’était pas attendu à ce que la maîtresse lui dise :
« Honnêtement, vu son niveau, il pourrait déjà passer en CE1. Il sait déjà lire et même s’il écrit encore lentement, il est bien meilleur que les autres de sa classe. J’aimerais savoir de ce que vous pensez de le faire passer chez les plus grands dès Janvier ?
– C’est vraiment incroyable, déclara Charlie, mais je préfère refuser.
– Vraiment ? Pourquoi ?
– Alexandre fait déjà partie des plus petits de sa classe. Même s’il a des facilités, s’il passe en CE1, il va se retrouver vraiment petit et désavantagé par rapport aux autres. Je préfère qu’il prenne son temps. Il n’a qu’à se perfectionner dans l’écriture, puisque vous en parlez !
– Vous êtes sûre ? Vous ne voulez pas un temps de réflexion avec son père ?
– Non, je suis certain qu’il sera du même avis que moi. Mais je suis ravi d’apprendre qu’il est un aussi bon élément !
– Mais il risque de s’ennuyer, dans son niveau actuel.
– Loin de moi l’idée de remettre en cause votre travail que j’admire : mais simplement, peut-être par ignorance, vous me direz, je pense qu’il est sans doute possible de trouver un moyen pour qu’il reste intéressé à vos cours ?
– Je ne peux pas faire constamment du cas par cas, vous vous en doutez bien.
– Bien sûr, et je ne vais pas vous le demander ! Mais, il n’y aurait pas moyen de trouver un compromis ? Je suis persuadé que nous pouvons trouver une solution.
– Nous pouvons y réfléchir, en effet. Mais ça va prendre du temps. Et s’il continue d’être au-dessus des autres élèves de sa classe, il va vraiment falloir penser à le changer de classe.
– Oui, bien évidemment, mais que si on doit arriver à cette éventualité plus tard, la différence d’age sera moins difficile à affronter que maintenant.
– Bon… Très bien. On reste comme ça, alors. Je n’ai pas grand-chose de plus à dire… Ah, si, Bastien m’a assuré qu’il était un danseur exceptionnel.
– Un danseur ? Vraiment ?
– Oui… Ce n’est pas vraiment quelque chose que je peux vraiment évaluer moi-même, mais il m’a assuré qu’il est très impressionnant.
– Bon… Merci beaucoup, madame, déclara Charlie en se levant.
– Merci à vous, mad… euh…
– Ne vous prenez pas la tête, répondit l’intéressé en souriant. Moi, c’est Charlie. »
Il rentra chez lui, pour une fois, seul. Les réunion parent-professeur avait lieu bien après la fin de l’école, et il avait donc déjà fait le trajet avec Alexandre une première fois.
« Je suis rentré !
– Ah Charlie ! Tout s’est bien passé ? »
William s’approcha de lui alors qu’elle rangeait son manteau. Il lui sourit :
« A merveille. Alex est là ?
– Non, il joue dans sa chambre. J’ai préparé à manger !
– Parfait. Tu es parfait, sergent Will !
– Sir, yes, Sir ! »
Charlie laissa échapper un rire. Il s’assit à la table à manger, profitant de n’avoir rien à faire.
« Alors, qu’est-ce qu’elle a dit ?
– Qu’il est trop fort, notre champion. Elle m’a demandé si je voulais qu’il aille directement en CE1 après les vacances.
– A ce point ? Qu’est-ce que tu as répondu ?
– Que je préférai qu’il prenne son temps. Suivre les autres enfants de son âge. Ça a déjà été assez compliqué pour lui de s’intégrer…
– Oui, bien sûr. »
William plaça les couverts, alors que Charlie profitait d’être rentré pour se détendre, les pieds sous la table.
« Quel incroyable coïncidence, déclara William avec amusement, même notre fils fait dans l’extravagance !
– Arrête, je te jure que j’y suis pour rien.
– Ah, moi je pense que si, au contraire, répondit William en s’approchant du visage de son compagnon. Je pense que l’extravagance est inscrite en pur dans ton patrimoine génétique.
– Si seulement c’était si simple… »
Pour tout réponse, il l’embrassa.
« Je t’aime, Charlie, ajouta-t-il en s’éloignant. Toi et ton extravagance.
– Je t’aime, toi et ton sarcasme, répondit l’intéressé, amusée. »
Elle parti appeler Alexandre pour manger. Une fois à table, ils discutèrent calmement de ce qu’avait dit la maîtresse. En voyant le soulagement de son fils quand il lui apprit qu’il resterait dans sa classe et qu’il n’y aurait rien de nouveau avant un petit moment, elle sut qu’elle avait fait le bon choix.
« Mais dis-moi, Alex…
– Quoi ?
– Tu as réfléchi, à cette histoire d’instrument ?
– Oui ! Et j’ai pas trouvé ! S’exclama le garçon avec désespoir.
– Et bien, j’ai réalisé que je ne te l’avais pas proposé, mais… Tu n’aurais pas envie de prendre des cours de danse ?
– Avec papa ? S’exclama Alexandre, ravi.
– Et bien oui, on pourrait, assura William. Mais c’est soit la danse, soit la musique. Il faut que tu choisisse.
– Je ne peux pas faire les deux ?
– Pour l’instant, non.
– Alors je veux danser, assura Alexandre, d’une voix pourtant assez faible.
– Tu es sûr ? Demanda Charlie. Tu peux encore y réfléchir…
– Je veux danser, répéta simplement le garçon.
– Bon, on peut au moins fixer quelques cours pour essayer. L’avantage, avec moi, remarqua William, c’est que ce ne sera pas trop difficile à organiser. »
« Ah, tu prends des cours de danse ? C’est chouette ! »
Alexandre, qui n’avait jamais aimé les récréations, profitait que la séance de Bastien donnait directement sur la pause de midi pour prendre le temps de lui parler. L’homme rangeait ses affaires, mais il essayait quand même d’apporter de l’attention au petit garçon qui semblait lui vouer une affection sans borne.
« Et alors ? Tu aimes bien ?
– C’est bizarre, parce que c’est papa qui me donne des cours, répondit Alex d’une voix enjouée. Mais c’est trop bien ! Et on ne fait pas que de la danse qui tape !
– Oh ? Qu’est-ce que tu vois, alors ?
– On voit aussi des danses de bal ! Il les appelle comme ça. C’est toujours de la musique traditionnelle, mais on ne fait plus de bruit avec les pieds !
– Je vois, je vois.
– Et toi Bastien, tu sais danser ? »
Alors qu’il rangeait sa guitare dans sa housse, il s’arrêta pour regarder l’enfant. Il lui parlait avec un sourire grand jusqu’au oreilles et semblait sautiller sur place à chaque phrase qu’il disait. Il n’avait plus grand-chose à voir avec l’enfant qui avait crié durant sa séance.
« Moi, je danse comme un pied, avoua Bastien avec un sourire.
– C’est vrai ?!
– Eh oui, on ne peut pas être bon partout.
– Bah moi, mon papa, il chante et il danse bien !
– Oui, mais moi, je joue de la guitare, du piano et de la percussion ! Il fait tout ça aussi, ton papa ?
– Non…
– Ne fais pas cette tête là, répondit Bastien en riant, je te taquine. Tu ne devrais pas rejoindre tes camarades ?
– Mais Bastien !
– Quoi ?
– Tu vas rester à l’école quand même ?
– Aussi longtemps que je le pourrais ! Bonne journée, Alexandre ! »
Il le regarda s’en aller en courant, et alors qu’il posa sa guitare sur son dos, il murmura pour lui-même en souriant :
« Je maintiens, ce sont les mêmes. »
« Il avait parfois même presque peur d’eux. » : un peu trop d’adverbes de suite dans cette phrase
« tant est si bien que c’est sans lever la main » : tant ET si bien
« Intérieurement, silencieusement, alors que chacun racontait son histoire, il explosait, tant est si bien que c’est sans lever la main qu’il s’écria » : beaucoup de virgules ici
« Elle, ou il, je ne sais plus, se genre manière assez, exotique » : se genre de manière
« Ce n’est qu’en rentrant chez lui qu’il comprit ce qu’il l’avait tant marqué » : ce qui l’avait
« La première fois, il proposa des pas différents des autres, plus technique, plus sensible » : plus techniques, plus sensibles
« il aida Bastien a transmettre un chant irlandais » : à transmettre
« il pourrait DEJA passer en CE1. Il sait DEJA lire » : attention aux répétions
« la différence d’age sera moins difficile à affronter que maintenant. » : d’âge
« Les réunion parent-professeur avait lieu » : les réunions parent-professeur avaient lieu
Mais qu’est-ce que je suis fière d’Alex ! on dirait que je suis une maman fière de son fils là x) et contente aussi qu’il ait rencontré Bastien, parce que j’avais l’impression que chaque matin Alexandre était jeté dans une arène
J'aime bien Bastien, ce nouveau personnage ne peut qu'apporter du bon dans cette histoire.
Wow et on en parle du comportement de la maîtresse ? Je suis choquée… enfin y a des passages qui m’ont choquée. Le pire, c’est qu’il y a des profs comme ça dans la vraie vie malheureusement, voire PIRE
Je suis trop fan du couple Charlie-William, je fonds littéralement, ce couple est trop mignon et je veux le protéger à tout prix !
Bref sinon le temps est passé très vite dans ce chapitre. La lecture est toujours fluide et légère et je sais que je me répète mais voilà : j’ai adoré. Je passe toujours de bons moments quand je te lis !
Ah et je comprends pas le titre du chapitre : c’est quoi son lien avec le chapitre lui-même ? Cela peut porter à confusion...
A bientôt !
J'ai choisi ce nom de chapitre parce que l'apparition de Bastien et la première fois où le point de vue peut sortir de Charlie / William / Alexandre pour le suivre lui, donc pour moi c'est pas anodin x') D'autant plus que "Monsieur Bastien", c'est comme ça qu'appelle Bastien Charlie et Alexandre, c'est en même temps un peu formel et une appellation affectueuse de la part d'Alexandre, donc pour moi ça collait bien ^^ Après pour trouver des noms de chapitre je suis toujours en panique parce que sur mon document word j'avais rien découpé à la base x)
Merci beaucoup, ça me fait toujours autant plaisir de lire tes commentaires <3