À l'aube du jour, tu te tiens sur cette branche,
Emmitouflé dans ton enveloppe blanche.
Vient un rayon de soleil traverser ton cocon,
Silhouette délicate révèle un papillon
Dans quelques heures, sûrement, tu déploieras tes ailes,
Le vent emportera ton petit corps tout frêle,
Et moi, je te suivrai des yeux, j'aurai un grand sourire
Je serai même heureuse de t'avoir vu grandir.
Mon petit espoir volatile
Aux antennes si fragiles
Ta poudre viendra voler comme la poussière,
Tes battements donneront rythme à la lumière,
Et sur les fleurs aux parfums les plus sucrés,
Tu viendras te poser, et finement travailler
Puis tu poursuivras ton chemin
Vers bien d'autres écrins.
C'est ainsi que je regarde ta chrysalide, avec la plus patiente des attentes.
Je veux te voir sortir sur la rosée, tes motifs colorés que la douceur enfante,
Ta finesse déployée et ta légèreté portée par l'air. Je veux m'émerveiller, t'entendre quitter la terre. C'est alors que tu auras acquis la maturité de poursuivre ton chemin, sans moi. J'aurai pu t'accompagner avec au moins un peu d'émoi.
Viendra le jour où tu t'éteindras, et, crois-moi même là je ne t'oublierai pas. Tu resteras dans mes souvenirs, petit papillon, confident de mes regards. Chaque été, je reviendrai là où j'ai vu pour la toute première fois ta chrysalide. Là où sont nées les plus belles émotions. Tu es devenu papillon.
Fy