Le pied de Basile se déroba sous lui et il s’effondra de tout son poids. Le vent continuait de lui envoyer en pleine face un mélange de sable et de pluie. Son échine se courba et il inclina la tête vers celle de l’enfant. Le petit demeurait amorphe dans ses bras. Faites qu’il ne meure pas. Basile se releva péniblement, aboyant un cri de hargne et d’espoir. Un hululement plaintif lui fit écho quelque part sur la plage déchaînée. Au milieu du tourbillon terne qui semblait vouloir l’avaler, la forme blanche et noire de Persil réapparut. La rafale suivante fit battre en retraite le regard de Basile. Le gémissement se rapprocha, puis son flanc nerveux vint lui frôler la jambe. Bon chien. Entre deux clignements de paupières, Basile le vit s’éloigner à nouveau, appelant encore et encore son maître dans la tempête. Agrippé à son fardeau comme à une bouée, il se laissa guider aveuglément par Persil.
La colline se montra à peine moins violente que le bord de mer. Toute la forêt voltigeait dans le ciel, feuilles, terre, branches, fouettant et griffant sans ménagement cet homme encore planté dans le sol. Tandis que Basile affrontait le vent et la pente, son chien galopait ventre à terre d’un bout à l’autre du chemin, torturé entre le désir de fuir et celui de rester. Enfin le battement furieux des volets résonna sous le ciel d’orage. Le gravier crissa sous la foulée vive du chien, puis celle, syncopée, de Basile. Le chien s’engouffra par la porte grande ouverte et disparut dans la maison. Basile tituba sur le seuil et laissa son épaule s’écraser sur le mur. Oscillant vers l’arrière, il s’affaissa contre le battant qui se referma dans un claquement sec. Les rugissements de la nature cédèrent brutalement la place aux grincements de la bâtisse. A l’étage, un objet chuta sur le plancher.
Dos contre le bois, les jambes flageolantes, Basile se laissa un instant hypnotiser par les battements affolés de son cœur et le souffle haletant de sa propre respiration. Il reprit soudain conscience de l’immobilité du corps enveloppé dans ses bras. Une vague d’effroi le propulsa en avant. Il trébucha jusqu’à la cuisine, y scruta nerveusement les ténèbres. Sur la table encombrée, une casserole se mit à danser. Dégage, toi, ce n’est pas le moment. Basile fit demi-tour, courut vers le salon, se cogna le pied, puis la hanche, atterrit à genoux sur le tapis, déposa l’enfant sur le sofa et pour la deuxième fois, leva une main tremblante pour chercher son pouls. Faites qu’il vive, faites qu’il vive, faites qu’il… Oui ? Est-ce que… Mais oui. Il vit. Il vit ! Les épaules de Basile s’avachirent, ses jambes faiblirent et il bascula assis sur le tapis. La silhouette de Persil rampa de derrière un fauteuil pour venir laper sa joue à petits coups de langue rassurés. Basile étreignit son chien. Sa fourrure détrempée lui rappela qu’ils étaient tous imbibés d’eau jusqu’aux os. L’enfant sauvé allait finir par mourir de froid.
L’homme prit le temps de respirer profondément avant de se hisser à nouveau sur ses pieds. Le tapis remua énergiquement sous ses semelles, faisant aussitôt bondir et geindre Persil. Basile les ignora tous les deux et s’occupa de retirer son chandail dégoulinant sur le chemin de la cuisine. Il jeta le vêtement dans l’évier et se mit en quête, à tâtons, de la boîte d’allume-feu. Sur la table, la casserole se remit à frétiller dans un tintement cuivré. Elle passa vite le relais à la carafe, qui chavira gentiment sur le côté et se mit à rouler d’avant en arrière. Basile repéra enfin la boîte près du four, il allait s’en emparer quand elle se mit à sautiller hors-de-sa-portée.
− Ah non, ça suffit !
La boîte revint docilement à sa place. Basile l’empoigna sans ménagement et repartit à grands pas vers le salon. L’esprit le suivit sans aucune discrétion. Tour à tour, les objets s’animaient dans son sillage et quand Basile eut allumé le feu dans la cheminée, tout le mobilier du salon avait eu droit à son petit pas de danse.
− Du calme…
Il rajouta une volée de bois puis retourna auprès de son rescapé qui, lui, n’avait pas bougé. Même à la lueur des flammes, le visage de l’enfant semblait plus pâle que jamais. Basile posa une main contre sa joue, la trouva atrocement froide et se résolut à retirer au petit ses habits trempés. L’enfant était en réalité une petite fille. Elle ne devait pas avoir plus de cinq ans. Basile n’eut aucun mal à l’envelopper entièrement dans le plaid rouge. Il l’allongea de nouveau sur le sofa, puis rapprocha un peu ce dernier de la cheminée. Le visage rond de la petite restait inerte, ses lèvres bleues laissant passer un souffle à peine perceptible. Ses cheveux mouillés, d’un noir d’encre, dégageaient encore une puissante odeur iodée. Quelle quantité d’eau de mer avait-elle bien pu avaler avant de s’échouer sur la plage ? Qu’était-il censé faire pour l’aider à se remettre ?
Persil se faufila sous le sofa et vint poser sa tête humide et boueuse sur le genou de son maître. Basile enfouit sa main tremblante dans son poil et le caressa avec lenteur pour les apaiser tous les deux.
− C’est dans ces moments-là que j’aimerais bien ne pas habiter seul avec toi, tu vois.
Persil leva de grands yeux vers lui et sa queue balaya mollement le tapis.
− Enfin, sans oublier l’autre…
Basile survola le salon du regard, cherchant un indice de sa présence. Pas le moindre mouvement. Soit l’esprit se tenait sage, soit il était parti à l’étage. Basile ne pouvait jamais vraiment savoir. Il ramena son attention sur l’enfant. Elle ne montrait toujours aucun signe d’éveil.
− Qu’est-ce que je dois faire, Persil ?
Persil poussa un profond soupir. La commode dégaina ses tiroirs avant de les refermer dans un fracas de bibelots.
− Allons bon, te revoilà, toi.
L’esprit quitta la commode et s’installa bruyamment à l’intérieur du piano. D’habitude, Basile intervenait, mais en l’occurrence, il se prit à espérer que ce vacarme arrive à sortir la petite rescapée de son coma. Cela ne sembla pas réjouir Persil, qui glapit de protestation. Quand le piano redevint silencieux, l’enfant n’avait toujours pas frémi.
− Ce n’est pas grave, soupira Basile à l’adresse de l’esprit. Tu as fait de ton mieux.
A peine avait-il prononcé le dernier mot qu’un bruit de chute retentit, puis un second, semblable au premier. Puis un autre. Et encore un. Basile reconnut enfin le son des livres qui s’écrasent au sol. Il se leva pour mettre un terme à ce vandalisme, mais le rythme accéléra brusquement et avant qu’il ait pu faire deux pas, tous les ouvrages de la bibliothèque dégringolèrent en cascade sur le plancher. Basile laissa échapper un cri de stupeur. Il n’eut cependant pas le loisir de contempler l’ampleur du désastre : au-dessus de la cheminée, le grand miroir se craquela tout à coup dans un crissement atroce. Basile eut un mouvement de recul et put éviter juste à temps les décorations posées sur le manteau qui volèrent s’éclater une par une sur le mur opposé. L’une d’elle percuta son épaule, mais Basile réagit à peine. Aussi turbulent fût-il, l’esprit ne s’était jamais adonné à une telle destruction. Après trente ans de cohabitation, pourquoi deviens-tu violent maintenant ?
Persil détala quand l’un des fauteuils devint fou, ruant et cabrant comme une bête sauvage. Les flammes de la cheminée donnaient à la scène une lueur sinistre et grandiose à la fois. Désespéré, Basile balbutia une réprimande qui fut aussitôt engloutie par le tapage de l’horloge. Quand la vitre explosa, il courut rejoindre Persil dans un recoin de la pièce et se recroquevilla en serrant le chien dans ses bras. L’esprit avait perdu la raison. Il retournait leur propre maison contre eux. Et au milieu du carnage, l’enfant restait obstinément prostrée. Si elle n’avait pas encore cessé de respirer, cela ne saurait tarder. C’est un cauchemar. Il se pinça le bras, les joues, se griffa la peau, mais en vain. Puis subitement, plus rien ne bougea dans la pièce.
Basile resta tétanisé dans son coin. Assis entre ses jambes, Persil gémissait sourdement. Dehors, la pluie continuait de tomber à verses. Basile tendit le cou pour guetter anxieusement la présence de l’esprit. Le salon n’était plus qu’un champ de ruines, mais au moins meubles et débris restaient tous sagement immobiles. C’est alors que la chose la plus inattendue survint : la petite silhouette enveloppée dans la couverture poussa un éternuement. Ne voyant toujours aucun signe de l’esprit, Basile se précipita vers le sofa dans un crissement de bouts de verre. L’enfant se redressait déjà maladroitement. Parvenu à son niveau, il l’aida gentiment à s’asseoir contre le dossier. Dans leurs mouvements, le plaid glissa sur les épaules de la petite et Basile se figea.
Les cheveux noirs et lisses de la fillette avaient radicalement changé. De sa tête baissée tombait désormais un amas désordonné de boucles vertes. Hébété, Basile s’accroupit en face de l’enfant et l’appela doucement. La petite releva mollement la tête, ses yeux encore mi-clos. Son visage était resté le même, rond et pâle, quoiqu’un peu plus coloré qu’avant au niveau des joues.
− Hé, ça va mieux, on dirait, souffla Basile.
L’enfant esquissa un sourire qui lui creusa une fossette adorable. Puis avec lenteur, ses paupières s’ouvrirent entièrement. Basile blêmit en découvrant les yeux qui le fixaient. Seul l’iris doré chatoyait dans un puits de noirceur qui semblait aspirer toute lumière.
− J’ai réussi ! lui chuchota l’esprit, le visage rieur.
Son petit corps se lova dans la couverture, frémissant d’excitation, et laissa échapper un éclat de rire enfantin.
Il porte bien son nom, ce chapitre ! :D C'était hyper prenant ! Ce personnage d'esprit, surtout, qui nous devient tout de suite très sympathique rien qu'en faisant claquer des tiroirs ^^
Et la fin nous laisse vraiment entre deux sentiments, on est à la fois très content pour l'esprit et tellement triste pour la petite fille... Au moins ça ne laisse pas indifférent, bien joué ! ;)
Oh wow merci pour ce commentaire ! L'aspect prenant et la sympathie mitigée, c'est tout ce que je voulais faire passer comme atmosphère dans ce texte alors je suis ravi !
Super que la lecture t'ait plu, et merci d'avoir pris le temps de m'écrire ton retour ^-^
Je me permets juste quelques petites remarques : peut-on dire qu'un regard bat en retraite ? Est-ce l'expression la plus appropriée ?
J'aurais dit :"quand Basile alluma le feu dans la cheminée" ou bien "après que Basile eût allumé le feu dans la cheminée". N'y a-t-il pas ici un problème de concordance des temps ?
une "volée" de bois, j'aurais dit une brassée de bois.
J'aurais mis un E majuscule à Esprit pour mieux annoncer qu'il s'agit d'un être animé, d'une sorte de fantôme.
"les décorations qui volèrent s'éclater" : qui vinrent s'éclater ou qui simplement s'éclatèrent.
Tomber à verse (sans s) et enfin j'aurais supprimé "Dans les mouvements" (inutile à mon sens).
Bonne continuation !
Trop chouette que l'histoire t'ait plu !
"opiniâtre et désireux de s'incarner" haha, je vois que tu as très bien cerné le personnage de l'Esprit! Tu as aussi un très bon pressentiment sur le remède à la solitude par la suite ;)
Concernant tes remarques :
- ah c'est vrai que le regard qui bat en retraite était une formulation un peu audacieuse, je n'étais pas certain.e que ça fonctionne donc je comprends tout à fait que ça puisse sembler étranger à la lecture ^^"
- "quand il alluma le feu" ne fonctionne pas car il manque l'antériorité de l'action, et justement (pour ta deuxième proposition) quand la principale est postérieure à la subordonnée, on conjugue la subordonnée à l'indicatif (donc sans l'accent circonflexe ici), et on peut aussi bien utiliser "quand, après que, lorsque, dès que, etc..." :)
- Ah oui tout à fait, j'aurais dû écrire "une brassée de bois" ! Je me suis fait avoir par l'expression "volée de bois vert" qui n'a pas du tout le bon sens haha
- Je note aussi la majuscule, j'y avais pensé et choisis de ne pas la mettre, mais apprès réflexion je pense qu'elle serait opportune :)
Tes autres suggestions me semblent également très pertinentes !
Un grand merci pour ta lecture, ton commentaire qui me va droit au coeur et tes remarques bien utiles ! A une prochaine fois peut-être :)
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C’est un conte poétique et élégamment écrit ; de jolies phrases dansent encore devant mes yeux.
Le début qui décrit la tempête puis le sauvetage est prenant et rondement bien mené. L’esprit me plaît beaucoup, à la fois inquiétant et sympathique ; c’est un curieux mélange, très bien maîtrisé.
J’aime les contes intemporels et je vois bien une série avec l’Esprit comme fil conducteur.
Oooh mais que de belles choses, merci pour ce retour, ça me touche beaucoup que ce texte t'ait autant plu !
Ah mais c'est trop cool cette idée de textes en série avec l'esprit en fil conducteur ! Pour l'instant j'ai d'autres projets pour ces personnages, mais je garde le concept dans un coin de ma tête ;)
Super texte. Il y a quelque chose de très organique qui fait que l'on ressent très facilement les choses à la lecture, le froid, l'humidité... J'ai beaucoup apprécié l'idée en elle-même qui se conclut monstrueusement bien :).
Merci pour ce chouette moment de lecture !
A bientôt ;).
Merci ton commentaire me fait très plaisir ! C'est trop cool que tu aie apprécié l'ambiance, et puis aussi l'idée haha ^^
A une prochaine fois !
J'ai beaucoup aimé ce texte !
J'ai adoré l'ambiance, j'ai beaucoup aimé la mise en scène progressive de l'esprit, au début on pourrait croire à des descriptions un peu particulières mais non, il y a bien "quelque chose" qui fait bouger les objets de la maison : D
J'ai aussi adoré le caractère ambigüe de l'esprit qui semble inoffensif voir sympathique tant qu'il est empêché par son état mais qui prend une toute autre dimension maintenant qu'il est réincarné... brrrr, je ne suis pas sûre que cette prise de corps soit une bonne nouvelle, c'est un peu glaçant o_O
En tout cas tout à très bien fonctionné pour moi, merci pour ce très beau texte ! ♥
Oooh merci! ça me fait très plaisir !
Ah ha, je savais pas trop comment introduire l'esprit au début mais du coup j'ai fini par un peu m'amuser avec les formulations et c'était chouette ^^
Aah, j'adore que la fin te provoque ce genre de sensations huhu
Merci d'avoir pris le temps de commenter <3
Il y a toujours des petits enfants, dans tes histoires, non ? C'est intéressant, pourtant ce ne sont pas des personnages faciles à traiter !
Bravo pour cette nouvelle et merci pour ce moment de lecture !
C'est vrai qu'au début l'esprit est mystérieux mais pas bien intimidant haha, parce sa présence est familière à Basile et qu'il est apparemment inoffensif, et la possession de la fin remet justement un peu ça en question (mais peut-être qu'il est quand même gentil, qui sait ?) Donc tu avais tout bien compris il me semble ^^
Aah, oui j'aime bien les personnages d'enfants haha, il y en a pas mal autour de moi donc ça me vient assez naturellement et je trouve ça intéressant à traiter malgré les difficultés ;)
Merci beaucoup pour ton retour !!
J'ai bien aimé les personnages. En particulier, celui de l'esprit. Par contre, est-ce que l'esprit de l'enfant a été chassé ? Où alors, elle est décédée et c'est l'esprit qui a pris le contrôle ?
Du coup, je me demande qui est cette enfant et quel est son histoire. J'aurais voulu en savoir plus. Bon après avec la limite de caractère, c'était difficile.
Ah je suis ravi que les personnages t'ait plu, et en particulier celui de l'esprit haha, d'autant que c'était pas forcément évident vu qu'on le voit le moins (sans mauvais jeu de mots x)
En fait tes deux hypothèses sont vraies : l'enfant était au seuil de la mort donc assez faible pour que l'esprit le chasse (ce qui l'acheve donc) et prenne la place dans son corps. Je comprends que ce soit pas possible à déduire avec précision vu que le texte reste volontairement mystérieux sur ce qu'il se passe réellement.
Ah oui, la limite de caractère ne laisse pas trop de place à la backstory des personnages haha, et justement j'ai le projet de raconter toute cette histoire dans un format plus long un jour ;)
Merci pour le com !
C'est un joli conte. La première scène, le sauvetage, est très réaliste, on a l'impression de sentir le vent nous pousser dans le dos. J'ai bien aimé la forêt qui voltige dans le ciel et l'esprit qui habite la maison comme une personne supplémentaire.
Ensuite, tout s'emballe et le personnage principal perd pied. Comme il a introduit un être étranger dans la maison, l'esprit réagit à sa manière qui déstabilise la maison et son contenu. L'équilibre qui semblait si bien établi vole en éclat. On comprend à la fin pourquoi.
C'est plein de douceur et de poésie.
Très joli.
Oooh merci beaucoup pour ce commentaire, ça me fait trop plaisir, c'est génial que tu aies pu percevoir tout ça !
Je suis très heureux que ça t'ait plu (moi aussi j'ai un petit faible pour la forêt qui voltige dans le ciel haha ^^), encore merci :)
Eh bien, quelle belle nouvelle ! Ça se lit à toute vitesse haha on est complètement plongé dans l'atmosphère, je dois dire que c'est très prenant ! Puis, j'en découvre un peu plus sur les personnages de ton insta comme ça haha donc c'est pas pour me déplaire. Nan, franchement, j'ai été happée par le récit, merci beaucoup pour ce très beau moment de lecture !
Merci merci, ton com me fait trop plaisir \o/
J'avais justement envie de faire un texte immersif et qui en dit pas mal sur les personnages grâce à l'ambiance, sans avoir à tout formuler de façon trop explicite ^^
Vraiment trop cool que ça t'ait plu !!
Chouette nouvelle ! J'ai bien aimé
Un petit truc m'a chiffonné, c'est les phrases pensées par Basile (faites qu'il ne meure pas), j'aurais plutôt vu ce genre de phrase en italique pour marquer la pensée, mais c'est un détail.
L'ambiance est forte dans cette nouvelle, on la vit très bien.
A+
Figure toi que je me suis pas mal questionné sur ces phrases pensées par Basile, mais finalement j'ai trouvé que le fait qu'elles soient conjuguées au présent (alors que le reste du texte est au passé) suffisait à les distinguer de la narration externe, et du coup l'italique aurait fait un peu redondant, voire cassant le flux du texte. Après je comprends que ce soit pas forcément le choix le plus habituel haha et que ce soit donc un peu perturbant à la lecture ^^"
Un grand merci pour ton commentaire, je suis très content que ça t'ait plu !
La seule chose qui m'a dérangée, c'est la description des yeux de l'esprit à la fin, laissant penser à un esprit maléfique alors que rien ne le suggérait avant (même les cheveux verts bouclés suggère plutôt un esprit de la nature).
Ceci dit, ce n'est peut-être pas plus mal, la surprise étant d'autant plus grande, et la fin beaucoup plus glaçante de ce fait.
Aaah, et bien ça me ravit parce que j'ai dans l'idée peut-être un jour d'en faire quelque chose de plus conséquent, de type roman ou bien projet illustré, donc si l'histoire et les personnages t'ont plu, c'est un bon début ^^
Hum, je n'avais pas fait le lien entre ses cheveux et un esprit de nature (qui serait pour toi une entité plus bienveillante, si je comprends bien), mais c'est chouette que ça évoque quelque chose de ce genre là ! Quant aux yeux plutôt maléfique et le contraste avec ce qu'on connait de l'esprit, j'avoue que ça me plaît bien aussi ^^ J'avais envie de jouer un peu avec le côté ambigu de cet esprit mystérieux, donc apparemment ça a bien fonctionné, héhé..
Merci d'avoir lu et surtout pris le temps de commenter !
C'est trop chouette que tu aie pu avoir cette expérience de lecture, et ça me fait d'autant plus plaisir que l'ambiance était un peu le point fort sur lequel j'ai voulu me concentrer pour cette nouvelle ^^
J'ai déjà lu des passages de cet essai de Gracq, mais je t'avoue que je ne sais plus de quoi les premières pages retournent, j'irais rejeter un coup d'oeil quand l'occasion se présentera ;)
Drôle d'univers, j'aime beaucoup cette cohabitation entre l'humain et l'esprit. Ça m'aurait donné envie de voir un peu plus de leur vie quotidienne avant cet événement ! La fin est perturbante : l'esprit a-t-il tué la fillette pour en prendre possession ? C'est cool, cette incarnation, malgré tout ; là encore, ça donne envie de voir où ça pourrait aller, qu'est-ce que l'esprit va avoir à dire, qu'est-ce qu'il va vouloir faire...
Le début de la nouvelle m'a égarée. C'est intéressant de recomposer le récit à partir de la suite (vêtements mouillés > Basile a sauté à l'eau pour récupérer l'enfant ?) mais à mes yeux ça laisse planer certaines questions un peu trop longtemps (et certaines ne sont pas résolues : par exemple, d'où sortait l'enfant à la base ? Un naufrage ?). J'ai trouvé que les images que tu installes dès le début (du mouvement, la tempête, cet homme qui marche contre le vent...) n'auraient pas souffert d'être légèrement clarifiées.
Une petite coquille : "Faites qu’il ne meurt pas" > meure (subjonctif)
Merci pour ce texte, l'ambiance a quelque chose de très absorbant !
Ah oui, c'était dur de trouver un équilibre entre les explications et le mystère, j'ai peut-être laissé un peu trop d'éléments importants dans l'ombre ^^"
En réalité, l'esprit a pris possession du corps juste avant qu'elle ne meure, comme s'il prenait le relais (même si du coup, il a quand même dû la chasser, d'où un espèce de combat un peu violent juste avant)
Je comprends que le début puisse avoir besoin d'amélioration ^^" J'ai un peu expérimenté en privilègiant des images plutôt que du récit mais si la clarté en souffre, c'est que j'ai pas trop géré et qu'il faut mieux équilibrer ^^"
Un de mes objectifs principaux, c'était d'instaurer une ambiance dans laquelle se laisser emporter, donc sur ce point ça me fait plaisir que ça ait fonctionné pour toi !
Un grand merci pour ton commentaire super constructif <3
(Et merci pour la coquille, c'est corrigé ;)