Noctambule

Dans les lumières de mes nuits blanches, je tapote et je clique sans but. Comme tous les noctambules, je déambule. Je glisse sur la toile.

À cette heure, il n’y a plus de douleur ni de cris, mais le silence me déchire les tympans. Je me sens sourd et lourd, comme si le sommeil s’appuyait de tout son poids sur moi. Pourtant, une étrange résistance m’empêche de lui céder. Certes, ma nuit est blanche, mais elle est loin d’être immaculée. Des taches rougeâtres et verdâtres viennent la parsemer, ma vision se trouble par instants, traversée d’un sentiment, d’une émotion… Mais quelle est cette distorsion ?

Les toiles filent et me hantent. Sous mes yeux, les mots se mêlent à la pelle, ils s’enchevêtrent, se nouent. Ils forment des vagues, un mouvement infini de flots où les choses apparaissent furtivement avant d’être englouties. Peut-être devrais-je plonger et m’y noyer. Après tout, quoi de plus beau que de se noyer dans les mots ?

Alors je plonge. Mon corps flotte, et pourtant, je ne peux pas bouger. J’ai le souffle coupé. Les mots m’auraient-ils fait rendre mon dernier soupir ? Rien ne se manifeste. Je suis toujours là. Je sens mes doigts, mes bras…

Mais soudain, une étrange sensation me submerge : je tombe !

D’un geste vif, je me rattrape… mais…

Je dormais.

Bon, ok. Je vais me coucher

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