Noirs délires

Comme une épine. Une épine dans le cœur. Tes mots m’ont laissée sans voix. Ils m’ont volé les miens. Intrusion.

Et pour moi, dire ne veut plus rien dire.

 

J’ai comme une épine, une épine plantée dans l’âme. Comment fait-on pour survivre ? Comment vit-on lorsque dire ne veut plus rien dire ?

 

Tes lèvres sont allées trop vite pour moi. Tes mots s’égrènent, un à un dans mon esprit estropié. Encore, encore. Tu es allé trop vite, je n’ai pas tout saisi au vol. Je t’en prie, rattrape tes mots pour moi. Je les ai perdus dans le noir de mes délires.

 

Et ces phrases me narguent. Elles m’observent dans mon errance.

Je ne savais pas que des mots si faibles pouvaient faire au cœur autant de mal. Autant de peine. Comme une épine, une épine plantée dans l’âme.

 

Visage serein. Ton visage était serein. Pourquoi ne l’aurait-il pas été ? Ce que tu m’as dit n’avait rien de spécial.

Mais l’esprit n’a pas de raison ; il ne vit que de démesure et d’excès.

Et nos blessures les plus profondes naissent souvent des paroles les plus banales. Les plus habituelles. Tes mots étaient bien normaux. Bien simples, c’est vrai.

 

Mais toujours l’épine pousse, pousse.

 

Une seule solution.

 

La laisser mourir d’elle-même.

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