Un dimanche matin je t'ai trouvé dans la cuisine assise sur le plan de travail. Tu avais mis un peu de musique, du jazz très doux qui avait noyé la pièce dans la sérénité. Tu tenais ta tasse avec tes deux mains pour les réchauffer. Le soleil frappait le parquet et une partie du canapé. Je me suis approché de toi pour t'embrasser et te dire doucement: "Bien dormi, mon amour?". Tu as hoché la tête en me faisant un de tes radieux sourires. Je me suis tourné vers la machine à café puis ma mémoire me rappela quelque chose: "J'ai rêvé de toi cette nuit !" Tu t'es redressée et tu m'as demandé ce que tu faisais dans ce rêve.
Je t'ai alors raconté: "On était tous les deux assis dans l'herbe de la coline où on s'est dit "je t'aime" pour la première fois. On observait un magnifique coucher de soleil. Il était si beau qu'il semblait irréel: le soleil était énorme et la lumière était littéralement dorée." Je fis une pause pour remarquer que le soleil commençait à éclairer tes beaux cheveux bruns. "Et ensuite?" m'as-tu dit pour me ramener à mon rêve. "Ensuite tu m'as prit la main et tu m'as souri. J'ai senti mon coeur battre à toute allure et aussi quelque chose dans ta main, en fait c'était autour de ton doigt: notre alliance. Je la sentais chaude, presque brûlante. Et tu t'apprêtais à me dire quelque chose pile quand je me suis réveillé!" Tu as ri et ma frustration s'est envolée.
"C'est marrant que tu parles de cette coline. La dernière fois que je suis passée à côté j'ai vu qu'ils y ont planté un arbre." J'ai prit une gorgée de mon café et en rabaissant la tasse j'ai vu le soleil illuminer ton visage puis le reste de ton corps. Des larmes étincellantes coulaient le long de ta joue pour tomber sur ton ventre. Tes belles mains les essuyaient de ton pyjama puis tu me dit alors ces quelques mots qui ont fait apparaître les mêmes étincelles dans mes yeux: "Tu vas être papa, mon amour."