Nouvel an

Tu la vois cette bûche ?

 

Ok.

 

Ignore la.

 

T’as pris de bonnes résolutions, je te rappelle. Pis tu te souviens du foie gras que tu t’es enfilé à Noël ? Ouais, bah imagine un peu la gueule du tien après ça.

 

— Mais alors ma petite Grace ! Je ne t’ai même pas fait la bise quand ça a sonné de partout… Oups, pardon ma chérie, laisse moi essuyer cette goutte de champagne.

 

Je me mords la langue. Non, tu vois ça, Tata, c’est pas une goutte de champagne, c’est un torrent. Ma robe est fichue. Super, j’avais prévu de la ramener à la boutique. L’étiquette me gratte les bourrelets depuis tout à l’heure, mais c’est pas grave. Allez, souris, elle va te chier une pendule sinon.

 

— Voiiiilà ma madeleine, HIPS, oh la la si ton oncle me voyait dans cet état ! Alors, ça donne quoi tes études ? Toujours à étudier tes macaques japonais ?

 

Bonnes résolutions, rappelle toi. Ne mords personne, respire. Réponds poliment.

 

— Je n’étudies pas que les macaques japonais, Tata. Je fais de l’éthologie animale. Le mois prochain, je partirai loin étudier les dauphins.

 

— HAHAHAHAHA.

 

Ah mais oui. Le voilà. C’était trop calme sans le beauf.

 

— Les dauphins ? Mais c’est légal de laisser une baleine étudier les dauphins ?

 

Serre ta coupe. Au mieux tu la casses, au pire, tu lui exploses sur son crâne chauve. Et souris, bordel, souris !

 

— Je te souhaite une belle année à toi aussi mon cher Octave. Figure toi que j’ai appris récemment qu’il y avait un lien très intéressant entre la pilosité crânienne et l’activité sexuelle. Et si j’en crois ce que je vois, je déduis que tu as encore quelques efforts à fournir pour que ta copine, qui est en train de draguer le cousin Thomas depuis tout à l’heure, soit émoustillée par tes capacités érotiques.

 

Allez hop, on se casse. Pas le temps d’écouter les réflexions faussement choquées de la cavalerie.

 

Tiens, et si on allait voir ce qui se passe du côté de la bibliothèque ? Papy avait l’habitude d’y cacher quelques cigares sous le siège du fauteuil en cuir. Oh et puis cette coupe, j’en veux plus. J’en fais quoi ? Allez, tiens petit cactus, cadeau.

 

 

— Pardon… Excusez moi, j’aimerais passer…

 

Allons donc. Ils sont sourds ? Je mets les formes pourtant ! Je toussote discrètement, je tapote l’épaule du type (puis d’abord, c’est qui celui-là ?). Oh puis merde !

 

— HEY ! Doucement Grace, t’es pas une brindille je te rappelle !

 

Ah si ça y est, je le remets. Le cousin chelou qui vient de je ne sais quelle bourgade Suisse. Plein aux as, con comme ses pieds. Je rentre le ventre pour finir de passer entre lui et sa chère colombe, leur décochant mon plus beau sourire Colgate.

 

— Désolée, je t’ai fait signe mais tu ne m’as pas entendu !

 

C’est quoi ce regard ? Et puis la paille, elle me veut quoi ?

 

— Excuse nous. Dis moi Grace, c’est vrai que tu avais essayé un régime l’année dernière ? Une amie de Pamela (et le v’là qu’il me montre sa blonde) en a testé un qui a fonctionné. Bon, elle a juste fini au bistouri pour le décorum, mais elle était super contente, n’est-ce pas chérie ?

 

Et elle acquiesce de toute sa tête osseuse. Je dois dire quoi là ? Sois sympa, il pense qu’il te rend service en te donnant l’info du siècle.

 

— Euh, oui j’en avais essayé un. Mais pas probant, comme tu peux le constater.

 

Silence gênant. Ils se regardent et moi, comme d’habitude, je suis de trop. Je me dandine, triturée à l’idée de remonter mon collant qui tombe et de garder une base de civilisation. L’allumette me regarde, et se sent obligée de me donner des conseils.

 

— Tu sais, il y a de très bon résultats avec la chirurgie. Tu devrais peut-être y songer.

 

— Et pourquoi ? Mes 154 kg me vont comme un gant. Tu ne trouves pas ?

 

J’en ai marre. Clairement. Qu’est-ce que je fais encore là ? D’ailleurs, je me barre.

 

Enfin la bibliothèque. Personne. Ouf ! Je referme doucement la porte (pas besoin de rameuter tout le patelin). Les sièges en cuir sont là, comme dans mon souvenir. Le billard aussi. Qui ça intéresse ? Je fouille sous l’assise, mais ne trouve rien. Mon collant me gêne, et je me rappelle que je peux enfin le remonter.

 

— Ce que tu cherches a déjà été consommé.

 

Hein ? Qui me parle ? Je me retourne vers la grande fenêtre. Un vieil homme me regarde, appuyé contre un mur. Il fume un cigare (mon cigare !), et m’observe nonchalamment derrière des lunettes aux verres épais.

 

— Vous êtes qui ?

 

— Moi ? Celui qui a trouvé ta planque, visiblement.

 

Non mais, il sort d’où ce pécore ? Vu sa dégaine, il est surement pas du côté bourgeois de la famille. Mais je ne l’avais jamais vu auparavant. Il tire sur son cigare.

 

— Alors, dis moi gamine… A ce qui parait, t’as des plans pour la nouvelle année ?

 

— Des plans ?

 

— Oui. Des voeux. Des bonnes résolutions. Tu vois de quoi je parle ?

 

Commence à me pomper l’air, le vieux. Je ne sais même pas s’il compte parmi mes ancêtres, et il veut que je lui cause de mes ambitions ?

 

— Pourquoi je devrais en parler avec vous ? On ne se connait pas que je sache ?

 

Et le voilà qui se marre comme un phoque asphyxié.

 

— La question n’est pas de savoir si je te connais où non, mais si toi, tu te connais assez. Es-tu assez motivée pour être bien dans ta peau ? Ou plutôt devrais-je dire… Pour oublier ta famille ?

 

Mais qu’est-ce qu’il chante le Père Fouettard ? Je veux perdre du poids, oui, mais en quoi ça concerne ma famille ?

 

— Je ne vois pas le rapport. Mon corps m’appartient.

 

Pourquoi je me justifie, sérieusement ? Il s’approche de moi.

 

— Il semblerait, Grace, que tu n’aies pas vraiment compris ce que tu veux être.

 

Je le fixe avec des yeux ronds. Puis d’un seul coup, ça remonte. Au diable les bonnes résolutions, je reprendrai demain après une bonne nuit de sommeil. Et un bon coup de gueule.

 

— Bon, ça commence à me pomper l’air ! Pourquoi tout le monde pense savoir mieux que moi ce que je dois faire ? Mes études, mon physique, et puis quoi encore ?!

 

Je me mets à hurler dans la bibliothèque paisible. Je suis sure qu’on m’entend à l’autre bout de la baraque.

 

— Oui je veux maigrir, ressembler à autre chose qu’à un panda boulimique ! Oui je veux être maigre, filiforme, anorexique même ! Je veux que les gens me regardent, et me disent que je suis belle, que je leur plais, et pas seulement que je suis gentille ! Je veux qu’on m’admire, qu’on me soutienne ! J’veux être une bombe, bordel !

 

Je m’arrête. Je suis toute rouge, essoufflée comme un boeuf qui a tiré sa charrette sur des milliers de kilomètres. Le vieillard sourit, crache un rond de fumée et me regarde avec un air de conspirateur.

 

— Nous y voilà. Si c’est bien ce que tu souhaites, nous allons nous amuser tous les deux.

 

Il va écraser le cigare sur un livre ouvert sur la table. Je suis trop choquée pour agir. Le vieux se tourne vers moi et enfonce ses mains dans sa redingote cramoisie et rapiécée, tout droit sortie du XIXème siècle.

 

— Le problème n’est pas là où tu le crois, gamine. Il y a du poids en toi, mais ce n’est pas celui qui te gâche la vie. Mais tu as raison, Grace.

 

Il se penche vers moi, un sourire malicieux sur ses lèvres brunies.

 

— Mets le feu. Brûle tout ce qui est mauvais. Explose, Grace, explose !

 

Je recule, effrayée. Il est complètement taré ce gars en fait. Il faudrait peut-être que j’appelle quelqu’un ? Je bute contre la grande bibliothèque, et remarque trop tard le buste de mon arrière grand-père me tomber dessus.

 

Le choc est rude.

 

 

Misère. J’ai mal au crâne. J’ai dû me casser le cerveau, c’est pas possible. J’essaie de me redresser, je me sens toute légère. Je dois être au paradis. J’entends de loin une espèce de Tic-Tic-Tic régulier.

J’ouvre enfin les yeux. Je suis toujours dans la bibliothèque, mais le papy n’y est plus. Je me frotte la tête, et ma robe glisse sur mes épaules. Qu’est-ce qui se passe ? J’oublie la nausée, je me redresse illico. Ma robe me tombe aux chevilles.

 

— C’est quoi ce délire ?

 

Je suis choquée. Mon gras a disparu ! Vite, un miroir. Je fonce vers la vitrine contenant les trésors de la famille. Mon reflet me renvoie l’image d’une femme incroyablement belle, svelte et fine. Ses cheveux bruns tombent en élégantes ondulations sur ses épaules. Et le plus dément dans tout ça, c’est que cette nana, c’est moi.

Mais il y a autre chose. Le plus fou, finalement, c’est peut-être ce compte à rebours qui luit doucement entre mes deux seins. Je baisse le regard vers mon soutien gorge, et je lis à l’envers « 12:35 ». Le 35 devient, 34, puis 33, puis 32. Les Tic-Tic-Tic s’écoulent en même temps que ces chiffres sur mon sein gauche.

 

— Mon Dieu.

 

Je crois que j’ai une bombe entre mes nibards. Soudain, j’entends la porte s’ouvrir, et me cache vainement en croisant mes jambes et mes bras sur mon nouveau corps. C’est Coton-Tige, la copine de mon cousin Suisse. Impossible de me rappeler de son nom. Elle me regarde, les yeux ronds comme des soucoupes. Un silence s’installe, puis je m’agace.

 

— Rentre, reste pas comme ça ! Ferme la porte derrière toi !

 

Elle s’exécute, et s’avance vers moi. Elle regarde le buste en argile en miette au pied de la bibliothèque, ma robe à côté, moi en sous-vêtements trop larges. Visiblement, elle non plus ne pige rien. Mais il est hors de question de lui montrer les chiffres qui s’amenuisent petit à petit sur mon thorax.

 

— Grace, tu as … Tu as maigri.

 

Alors ça, si je m’y attendais. On enfonce les portes ouvertes on dirait.

 

— Oui. Un ver solitaire. Ultra fulgurant. Mais c’est bon, je l’ai retiré.

 

Elle me regarde encore avec des yeux ronds. Je crois qu’elle panique. Elle recule discrètement.

 

— Je vais chercher tes parents. Bouge pas. J’arrive.

 

Je lui crie de rester, mais rien à faire. Elle part comme une furie, et je l’entends qui hurle dans les escaliers.

 

— « GRACE A MAIGRI, VITE, AU SECOURS, GRACE A MAIGRI !!! »

 

Au secours, carrément ? J’en profite pour courir récupérer ma robe, et l’enfile rapidement. J’attrape la cordelette qui retenait le rideau, et me l’attache autour de la taille pour serrer le tissu contre ma nouvelle silhouette. J’entends déjà le troupeau se mouvoir dans les escaliers. La lueur des chiffres qui s’écoulent en moi ne se voit plus. Mais j’entends toujours ce petit Tic-Tic-Tic qui ne présage rien de bon. J’y jette un coup d’oeil rapide, et voit qu’il ne reste que 8 minutes et 14 secondes. Je déglutis.

 

Les cousins, tantes, parents, tous entrent dans la bibliothèque. Ils débordent dans le cadre de la porte, et s’entassent à plusieurs mètres de moi. Tous me dévisagent et causent, l’air mauvais.

 

— En fait, ça ne lui va pas tant que ça la taille 36…

 

— J’étais pareil quand j’étais jeune… mais moins fade au niveau du visage.

 

Ah, ça y est. Je comprends ce que voulait dire le vieux. Je croise les bras et m’installe sur le fauteuil en cuir.

 

— Tu nous expliques Grace ?

 

—Bien sur. J’ai maigris, comme vous pouvez le voir. J’ai pris de bonnes résolutions, et ça a marché ! Mais le meilleur, ce sera dans … (je jette un coup d’oeil entre mes deux seins) un peu moins de 5 minutes. Pour que ça se concrétise, il va me falloir perdre le vrai poids. Celui qui pèse lourd sur la Balance.

 

Les Tic-Tic-Tic semblent s’emballer. Je les entends qui s’énervent, se rapprochent, menaçants. Je les regarde, le sourire au lèvre. Je suis peut-être un peu trop confiante.

 

Je frissonne. Ma poitrine chauffe. Mes parents foncent vers moi, me hurlant des horreurs.

 

Et ça y est.

 

J’explose.

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Elodie
Posté le 07/01/2020
J'aime bien l'idée d'utiliser la bombe au premier degré et les dialogues intérieurs de l'héroïne sont superbes!! J'aime moins les dialogues entre Grace et sa famille que je trouve un peu grossiers...
Une petite remarque: "savoir si je te connais où non" - ou
C'était une lecture fort plaisante, merci!
Lucchiola
Posté le 06/02/2020
Bonjour ! Merci d'avoir lu et d'avoir commenté :) Je me suis vraiment amusée à écrire ce texte, il était assez exutoire pour le coup. Les dialogues grossiers ont hélas leur place dans l'histoire (tout est dans le mot "grossier" d'ailleurs), je suis désolée et je comprends que cela t'ait rebuté !

A bientôt !
Captain
Posté le 31/12/2019
Bravo !
Beau bouquet final !

À un moment, j'ai cru que Grace allait voyager dans le temps, lorsque les standards de beauté n'avaient rien à voir avec les dictats totalitaires d'aujourd'hui.

Et, j'adorerais avoir sa répartie en soirée, comme par exemple à l'oncle chauve.

Alors, je le dis bien fort : Grace, c'est moi ! (enfin, à l'intérieur)

Merci pour ce moment de saine révolte, me voilà motivé, ce soir, ça va chier !!!
:-D
Lucchiola
Posté le 06/02/2020
Hello ! J'ai une tannée de retard, j'en suis profondément navrée !! Merci d'avoir lu et commenté !!
Je suis ravie que tu te retrouves en Grâce, je pense qu'elle recoupe pas mal de nos impressions et de nos sentiments intimes, sans filtres !

J'espère que tu n'as pas fait trop de misère au nouvel an haha !

A bientot !
Captain
Posté le 06/02/2020
:-)
Pas de péremption entre nous !
tiyphe
Posté le 31/12/2019
Devenir une bombe ! C'est du génie !
C'est tellement une belle critique de la société actuelle ! Peu importe comment on est, on est jamais assez bien pour les autres et c'est terrible. Elle encaissé sacrément bien les remarques et explose au bon moment ! Super !
Bonnes fêtes ;)
Lucchiola
Posté le 06/02/2020
Merci beaucoup Tiyphe ! Je suis désolée d'avoir pris un pâquet de temps à répondre.

J'espère que tu vas bien, et te revoir bientôt !
Fannie
Posté le 31/12/2019
Il y a beaucoup de méchanceté gratuite envers cette pauvre Grace, et on dirait que quoi qu’elle fasse, quelle que soit son apparence, son entourage trouvera toujours à redire. Mais j’imagine qu’à la longue, même les personnes bien intentionnées, qui voudraient aider en donnant des conseils, deviennent énervantes.
J’ai connu une femme en surpoids qui n’avait pas été stigmatisée par sa famille et qui n’était pas complexée. Elle parlait assez librement de la problématique liée au surpoids et avait la force de l’assumer.
J’aime bien ce monsieur bizarre qui lui fait comprendre que le souci n’est pas où elle le croit. Je ne comprends pas bien l’apparition du compteur : c’est le détail qui m’a fait penser qu’elle explosait pour de bon. Je préfère que ce soit une métaphore, et j’espère qu’elle se sentira libérée après.
Coquilles et remarques :
On dirait que tu n'aimes pas beaucoup des traits d'union... ;-)
— Ignore la [Ignore-la]
— laisse moi essuyer cette goutte [laisse-moi]
— oh la la si ton oncle me voyait [oh là là ; suivi d’une virgule]
— Bonnes résolutions, rappelle toi [rappelle-toi]
— Je n’étudies pas que les macaques [Je n’étudie]
— Au mieux tu la casses, au pire, tu lui exploses sur son crâne chauve [tu la lui]
— une belle année à toi aussi mon cher Octave. Figure toi que j’ai appris [virgule après « aussi » / Figure-toi]
— Pardon… Excusez moi [Excusez-moi]
— Ah si ça y est, je le remets [virgule après « Ah si »]
— je ne sais quelle bourgade Suisse [suisse ; c’est un adjectif]
— Désolée, je t’ai fait signe mais tu ne m’as pas entendu [entendue]
— Excuse nous. Dis moi Grace [Excuse-nous / Dis-moi / virgule avant « Grace »]
— il y a de très bon résultats [bons]
— Mes 154 kg me vont [kilos]
— Alors, dis moi gamine… A ce qui paraît [pas de virgule après « Alors », mais une avant « gamine » / À ce qu’il paraît*]
— Oui. Des voeux [vœux]
— On ne se connait pas que je sache [virgule après « pas »]
— essoufflée comme un boeuf [bœuf]
— Il est complètement taré ce gars en fait [virgule avant « en fait »]
— et remarque trop tard le buste de mon arrière grand-père me tomber dessus. [arrière-grand-père / qui me tombe dessus]
— Je baisse le regard vers mon soutien gorge [soutien-gorge]
— la copine de mon cousin Suisse [suisse ; c’est un adjectif]
— Impossible de me rappeler de son nom [« de me rappeler son nom » ou « de me souvenir de son nom »]
— le buste en argile en miette [en miettes]
— J’y jette un coup d’oeil rapide, et voit [d’œil / et vois]
— Tu nous expliques Grace ? [virgule avant « Grace »]
— Bien sur. J’ai maigris [Bien sûr. J’ai maigri]
— je jette un coup d’oeil [d’œil]
— un peu moins de 5 minutes [cinq ; en toutes lettres]
— Celui qui pèse lourd sur la Balance [balance]
— Je les regarde, le sourire au lèvre [aux lèvres]
*Tu as écrit « surement, connait, sure », mais « paraît ». Tu peux choisir d’appliquer les rectifications orthographiques de 1990 et de ne pas mettre d’accent circonflexe dans ces mots, ou garder la graphie classique (sûrement, connaît, sûre, paraît), mais il faut faire la même chose partout.
Lucchiola
Posté le 06/02/2020
Bonjour Fannie ! Je suis désolée de ne pas avoir répondu avant, j'ai eu un sacré paquet de choses à gérer depuis le nouvel an...

Merci beaucoup d'avoir commenté et d'avoir relevé mes erreurs. J'essaierai de prendre le temps d'expliquer précisément tous les détails que j'ai mis dans mon texte, car tous ont leur part de symbolique (le fameux compte à rebours sur le coeur, les prénoms, le comportement "gros"ssier, le vieux monsieur à lunette épaisse...). Tout était réfléchi et prévu pour l'histoire.

En effet, la stigmatisation des personnes obèses ou en surpoids n'est pas neuve, tout comme celles des personnes trop maigres. Raison pour laquelle c'est la fameuse jeune femme anorexique qui découvre Grâce.

Merci d'avoir pris du temps pour cette nouvelle !
Verdelaine
Posté le 29/12/2019
Que le ton est dur. Je dois admettre que j'ai été franchement mal à l'aise par les commentaires reçus par Grace (et dans l'autre sens aussi), pas facile facile. Après cela veut aussi dire que tu as réussi ton effet. J'ai aimé que la résolution aille plus loin que la simple perte de poids et un peu déçue aussi de ne pas voir l'explosion à la fin. Bravo :)
Lucchiola
Posté le 06/02/2020
Merci beaucoup Verdelaine, je suis désolée d'avoir pris autant de temps avant de pouvoir répondre.

En effet, ce n'est pas mon habitude d'écrire sur ce ton là, mais il le fallait pour entrer dans la tête de Grâce et de cette personnification.

J'espère que tu as pris plaisir malgré tout ! A bientôt !
ChachaLaBaveuse
Posté le 29/12/2019
J'ai beaucoup aimé ton histoire parce que deux fantasmes sont réalisés : devenir une bombe et se débarrasser des malotrus qui pourrissent la vie de leurs proches. Et cette explosion métaphorique était parfaite, je voyais presque une bulle de bd avec des bombes et des points d'exclamation autour d'une bordée d'injures.
Merci pour ce bon moment
Lucchiola
Posté le 06/02/2020
Merci Chacha, ça me touche ! Je suis désolée d'avoir pris autant de temps avant de répondre.

J'ai pris plaisir à écrire cette nouvelle, ce côté exutoire est très satisfaisant je t'avoue !

A bientôt !
Liné
Posté le 28/12/2019
Décidément, j'aime beaucoup tes nouvelles ! Autant pour leur style que leur construction.

Vues les consignes du concours, on s'attend à ce que son souhait se transpose littéralement dans la réalité. Mais on suit sa dégringolade avec beaucoup de délice ! Et le personnage du "diable" ou du "génie" est très bien rendu, angoissant et intriguant à la fois.

Bravo !
Lucchiola
Posté le 06/02/2020
Hey bah, merci Liné ! Ca me touche beaucoup ! Excuse moi de ne répondre que maintenant, j'ai e quelques petites misères.

Merci pour tes remarques, je les enregistre comme de chouettes encouragements :)

A bientôt !
Gabhany
Posté le 26/12/2019
Alors là j'ai adoré suivre le cheminement du personnage de Grace et le renversement de situation à la fin ! Ce n'est pas si courant de lire une héroïne qui s'empare de la situation pour la retourner contre les autres, contre ceux qui lui imposent le poids de leur bêtise. Très intelligent et très bien écrit, bravo !
Lucchiola
Posté le 26/12/2019
Hey, merci Gab' d'être passée par ici ! Et pour tes compliments qui me font rougir :D

J'espère que pour Grace, l'année 2020 sera la suite de cette soirée épique !
Alabama Rose
Posté le 26/12/2019
La beauté et la vivacité d'esprit de Grace sont prisonniers de la lourdeur de la bêtise humaine ! Comme cette famille est vilaine et comme j'aurais aimé lire l'explosion de Grace ( que je prends vraiment comme une explosion verbale qui remettrait les pendules à l'heure).

J'ai beaucoup aimé.
Lucchiola
Posté le 26/12/2019
Il y a de cela en effet !

L'explosion de Grace serait géniale à transcrire, mais je voulais surtout montrer son cheminement, l'éclosion de la douleur, la lumière faite sur le chemin semé d'embuches !

Je m'amuserai peut-être à écrire la suite après le concours ! Merci d'être passé par là :D
Eresia
Posté le 26/12/2019
Ouh, j'aime beaucoup ! J'avoue qu'au départ je grinçais des dents à chaque remarque - que ce soit les siennes ou celles des autres - puis au fil du récit, la compréhension s'installe et je ne peux qu'applaudir des deux mains tous ces traits de génies que sont tes jeux de mots ! Vraiment, bravo, cette nouvelle est superbe et bien pensée !
Lucchiola
Posté le 26/12/2019
Merci beaucoup ! Tu aurais du me voir en train d'écrire, je riais et en même temps, mes poils s'hérissaient à l'idée d'entendre des mots pareils à mon encontre !

Merci encore pour ces compliments, je suis toute gênée haha !
peneplop
Posté le 26/12/2019
Ah, c’était excellent ! La chute est vraiment bien trouvée : c’est vrai, ça, qu’est qui pèse le plus ? La masse graisseuse ou les commentaires affligeants de certains proches ? J’avoue que moi aussi parfois je me sens lourde de l’intérieur ! Joli style, c’était vraiment drôle et agréable à lire !
Bravo !
Lucchiola
Posté le 26/12/2019
Merci Peneplop !! Je suis super contente que ça t’aie plu ! Comme tu le dis, tout est une question de point de vue ... ou de balance !
Yvaine
Posté le 26/12/2019
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle ! Finalement, ça n'est pas tant le poids de Grace son problème, mais sa relation avec sa famille. Cette fin est très surprenante, on se demande si c'est littéral (à mon avis, non) ou psychologique, et c'est très intéressant ! Merci pour cet agréable moment de lecture c:
Lucchiola
Posté le 26/12/2019
Merci de l’avoir laissé un petit commentaire ! :D le poids est en effet la conséquence d’un trop long passé à subir des horreurs. Ils sont vraiment lourds ces gens, dans tous les sens du terme !
Jupsy
Posté le 26/12/2019
J'ai beaucoup aimé le ton pris par l'héroïne durant toute l'histoire. N'empêche qu'est-ce que les gens sont agaçants avec elle. Leur grossophobie... Sans commentaire. Le pire, mais sans surprise, c'est qu'ils trouvent à redire alors qu'elle vient de perdre du poids. N'empêche ils pourraient s'inquiéter du fait qu'elle ait fondu d'un coup parce que ce n'est pas normal... Mais non, ça sort qu'un 36 ça lui va pas tant que ça... Et que son visage est fade... Super. Merci ! (et merci de me rappeler pourquoi je ne fête plus le 31 en famille :P)

Du coup quand il est question d'explosion, je me surprends à l'imaginer en train de hurler, voire même de causer un véritable massacre car finalement, y en a quand même qui le méritent bien.

Au final, c'était une nouvelle vraiment sympa à suivre avec une héroïne qui détonne et qui m'a beaucoup plu ! :)
Lucchiola
Posté le 26/12/2019
Merci beaucoup Jupsy !

C’est exactement ça, mais comme tu l’as lu aussi, Grâce le leur rend bien par moment. Et l’extrême de la copine anorexique est aussi important, il a son poids sur la balance ;) la manière dont les deux communiquent est aussi une clé dans l’histoire.

Encore merci d’avoir commenté ! Je te souhaite de parvenir à exploser aussi bien qu’elle !
Isapass
Posté le 26/12/2019
Oh plein de belles trouvailles dans ton texte ! Déjà le prénom ô combien difficile à porter, les répliques lourdingues de la famille (la palme au cousin chauve), le parallèle entre le poids et le poids, l'explosion et l'explosion... ;)
Le truc du compte à rebours est bien trouvé aussi.
Bon, j'aurais bien aimé assister à l'explosion, que j'imagine énorme avec la voix amplifiée et tout (comme les beuglantes dans HP), mais Grace s'est offert l'équivalent de 10 ans de thérapie grâce à ce drôle de monsieur !
Bien sympa à lire !
Lucchiola
Posté le 26/12/2019
Oh merci Isapass ! Je pensais avoir répondu tantôt mais j’ai du me mélanger les pinceaux !

L’explosion est ultra tentante à écrire, alors pourquoi pas reprendre tout le projet après le concours ? Je voulais avant tout ici faire éclore le cheminement de la libération de Grâce, qui était déjà bien sensible et presque mûre !

Je suis très contente que le texte t’aie plu !
Renarde
Posté le 25/12/2019
Coucou Lucchiola,

J'aime beaucoup ce petit doute à la fin... Elle explose métaphoriquement ou le cousin y passe ?

Ce serait dommage de mourir juste avant de comprendre ce qu'il faut réellement larguer comme poids ;-)

Très sympa comme lecture dans tous les cas !
Lucchiola
Posté le 25/12/2019
Merci Renarde !

J'aime bien l'idée de laisser planer le doute, mais il va falloir que je vous réponde j'imagine... :D

Elle explose métaphoriquement. Sinon, à quoi bon ce corps de bombasse si elle ne peut pas en profiter ensuite ? ;)
Renarde
Posté le 25/12/2019
Ah, ça finit bien ! Alors bonne année 2020 Grace, tu l'as bien mérité !
Lucchiola
Posté le 25/12/2019
haha je transmettrai les voeux ! Merci Renarde !
Rimeko
Posté le 25/12/2019
Coucou Lucchiola !

Quelques coquillettes (j'ai pas l’œil de lynx de Fannie, mais j'essaie :P) :
"J’ai du (dû) me casser le cerveau, c’est pas possible."
"Tu as maigris (maigri)"
"Un verre (ver) solitaire."
"J’ai maigris (maigris)"

Wow, mais elle envoie ton histoire ! J'adore la façon dont c'est écrit, ça se lit super bien on a vraiment l'impression d'être dans la tête d'une vraie personne, et puis c'est drôle et percutant à la fois, non, vraiment, j'adore !
Et puis, brr, cette famille... Le pire c'est que c'est douloureusement réaliste, qu'il y en a plein, des "proches" comme ça, prêt à tout critiquer, à commencer par le poids... Tout à fait d'accord avec cette pauvre Grace, vraiment le seul truc qu'on a envie de faire dans ces cas-là c'est d' "exploser" tout le monde ! Joli jeu sur le double sens de ce verbe, d'ailleurs, entre le sens littéral et le figuré...
Super participation en tous cas ;)
Lucchiola
Posté le 25/12/2019
Merci Rimeko !! Je vais me corriger de suite, j'étais tellement dans le rush que je n'ai pas fait de relecture concise !

Merci beaucoup pour tes encouragements, ça me motive énormément.

La pauvre Grace était déjà mal partie avec ce prénom qui lui colle littéralement à la peau, et que dans tous les cas, elle reste le vilain petit canard..

Encore merci ! Je m'en vais lire cette nuit les autres participations !
Dédé
Posté le 25/12/2019
Avec la bombe, l'explosion, je ne suis pas sûr d'avoir compris à quel point c'était réel ou métaphorique. Ce qui me perturbe énormément car… JE VEUX SAVOIR !

J'ai beaucoup apprécié le côté "compte à rebours" qui était inattendu dans ce contexte-là. A la lecture, j'ai senti que j'accélérais le rythme. C'était juste génial comme sensation. Merci pour ça !

J'attends donc de voir si le flou de la fin est voulu/assumé, si c'est moi qui ai mal compris. Bref, j'attends ta réponse avec impatience.

Merci d'avoir participé ! :)
Lucchiola
Posté le 25/12/2019
Haha tu m'as bien fait rire mon cher Dédé !

Alors pour te dire, elle explose métaphoriquement mais je t'avoue que j'ai longuement hésité. D'où le flottement à la fin : elle le fait ou elle le fait pas ?!

Au moins, sa conscience sera plus légère !

Merci beaucoup pour ton commentaire, ça m'a mis en joie !
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