[OBSOLETE] Chapitre 7 - Notes cuivrées

Par Daichi
Notes de l’auteur : Un chapitre court pour une fois ! Il est l'un des rares que j'ai pas trop modifié à la réécriture. Car suffisant je trouve.

Devant l’immense centre de recherche des quartiers moyens, Suzanne et Neila paraissaient toute petites. L’une plus que l’autre, Suzanne n’affichant pas une grande taille uniquement par son tour de poitrine.

« Voilà ! Bon, tu y entres vite-fait puis on retourne au labo, je t’ai dit que je voulais encore te garder sous observation, au cas-où. Tu es sûre que tu veux te séparer de ce cube ? Tu as bataillé pour l’obtenir, et de toute façon ils ne risquent pas de… Tu m’écoutes ? »

Neila était tournée littéralement dans l’autre direction, devant l’immense gouffre de vie qui lui faisait face. Un océan de véhicule, de piétons, de machines et de lumière se mélangeait devant-elle. Le tout d’une clarté que sa loupe lui offrait. Elle voyait même un train quitter un bâtiment, avant de monter lui-même dans un ascenseur, aussi gros qu’un building. Cette ville n’en finissait pas, autant en circonférence qu’en hauteur… Le tout noyé dans une brume interminable, qui masquait l’horizon de métal infini. Une brume nimbée de lumière, qui cachait les plus grands mystères du monde.

« Neila ! »

La jeune femme se tourna, avant d’être de nouveau happée par autre chose : un enfant jouait avec des rollers, propulsés par vapeur, et semblait faire la course avec un petit chien mécanique télécommandé par un autre enfant. Sous le rire gai de ces enfants, Neila fut prise d’une soudaine envie de venir les rejoindre, abandonnant tous ses soucis.

« Allô ici la Terre ! Neilaaaaa !

— Ah ! Oui, oui, je suis là, désolée ! dit Neila en se précipitant vers Suzanne, penaude mais souriante.

— Bon, enfin… Je disais : tu es sûre de vouloir t’en séparer ?

— Oui, affirma la jeune femme sans hésitation. Ce cube m’a pris mon œil, je compte bien ne pas lui faire l’honneur de servir à autre chose qu’à remplir mon portefeuille. Surtout qu’il ne m’a même pas été utile pour venir jusqu’ici, ç’a juste été une galère sans nom. 

— Si tu le dis… Mais bon, comme je le disais, ils ne… Ah, attend ! »

L’énorme appareil que portait Suzanne à sa ceinture se mit à vibrer dans tous les sens, agitant de petites clochettes. Elle le décrocha et appuya sur le gros bouton dessus, avant de porter l’engin à son oreille et à sa bouche.

« Allô ? Ah, Doc ! T’es rentré ? Oui, je suis avec elle… Non, pourquoi ?… Ah, mince, oui ! Euh, bon, j’arrive. »

Elle raccrocha l’engin au gros bloc à sa ceinture et se tourna vers une Neila qui la regardait telle une extra-terrestre. Pourquoi se mettait-elle à parler ainsi toute seule, devant tout le monde, un engin de métal collé au visage ?!

« Désolée, reprit Suzanne, je vais devoir rentrer… L’doc a besoin de moi ! Je devrais pas en avoir pour longtemps, sinon je t’envoie Noah. Attends ici une fois que tu auras fini. A toute ! »

Sans attendre la moindre réponse – ou la moindre question – elle s’envola avec une spectaculaire enjambée, esquivant tous les passants et monocyclistes sur sa route. Une sacrée course, pour quelqu’un qui était paralysé quelques années auparavant.

Ignorant le flot de questions qui assaillait son esprit, Neila reporta son regard en direction du colossal bâtiment qui lui faisait face. Elle n’aurait su dire si l’intégralité des tuyaux et engrenages qui décoraient sa structure servaient réellement à quelque-chose ou ne faisaient office que de pompeuse décoration. Les bâtiments d’Everlaw étaient tous étrangement affublés, mais tout semblait toujours logique : un tuyau amenait de la vapeur, une sortie de vapeur libérait de la pression, un engrenage actionnait un appareil, et une horloge indiquait tout simplement l’heure. Ici cependant, rien ne semblait avoir de sens. Peut-être les ingénieurs affichaient-ils fièrement leur volonté de travailler sur toutes les technologies possibles et imaginables ?

Après avoir gravi les interminables escaliers qui menaient à la porte, elle franchit le seuil de ce qui aurait clairement pu s’apparenter à une banque de métal. Partout s’afféraient robots et ingénieurs, leurs monocles sous l’arcade, stylo en main et montre à gousset dans l’autre. Comme si leur avenir dépendait de la seconde qui suivait la moindre de leur action, aucun ne quittait des yeux la première horloge qui leur passait sous le nez – certains avançant le nez levé, en direction des immenses aiguilles qui décoraient le plafond.

Manquant de tomber – et de faire tomber à plusieurs reprises plusieurs ingénieurs, Neila s’approcha de ce qu’elle devinait être un comptoir. Ici, un petit homme, d’environ un mètre moins dix, scrutant derrière son énorme monocle un entonnoir inversé. Qui ne fonctionnait pas comme il le souhaitait : la babiole finit alors d’un jet de la main dans un immense tas de déchets derrière lui, perpétuellement vidé par les androïdes à pelles. Il reporta son attention vers un autre gadget, plus ridicule encore, trifouillant sa moustache blanche avec ses gros doigts.

« Excusez-moi ? » demanda la petite voix de Neila, étouffée par le bruit incessant de l’endroit. Les sons du métal cogné, de la vapeur qui sifflait ou des engrenages qui tournaient n’eurent aucun mal à la rendre plus petite qu’elle ne l’était déjà. « Dites, excusez-moi… »

Même résultat.

« Excusez-moi !! hurla la jeune femme, en tapotant avec frénésie une petite clochette, ce qui fit tomber de ses deux tabourets le petit homme. Oh… Pardonnez-moi… »

L’individu revint sur son perchoir, remettant son monocle en place et adressant à l’inconnue un regard signifiant qu’elle le dérangeait. Neila ne perdit alors pas un instant et sorti de sa petite sacoche son cube de serrain.

« Je viens vous confier ceci, afin de savoir combien je-

— A QUI JE M’ADRESSE ? hurla le petit homme moustachu, ce qui fit reculer Neila de plusieurs mètres.

— Monsieur Cardwell, intervint un voisin, vous avez oublié votre…

— COMMENT ?!

— VOTRE SONOTONE !

— DE QUOI ?!

— VOTRE… » l’homme ne finit pas sa phrase et enfonça derechef un étrange appareil dans l’oreille du petit monsieur, qui le bidouilla quelques instants avant de grimacer lorsque ses tympans firent la rencontre du vacarme ambiant.

« Oui, c’est mieux, marmonna le fameux Cardwell. Eh bien, chère demoiselle, parlez donc !

— Euh… Je viens pour savoir concernant ce cube…

— Ma question vaut toujours, à qui m’adresse-je ?

— Neila Tryre, de Little Coin, soupira celle-ci. Je voudrais savoir combien je pourrais obtenir avec ce…

— Très bien, je vous mets sur liste d’attente, parla frénétiquement le petit homme en tapant sur une machine à écrire. Je vous donne rendez-vous dans six mois et quatre jours. Merci de votre visite. »

Il reporta son attention sur la toupie à vapeur qui lui faisait face, et semblait lui ravir la rétine. Alors que, face à lui, Neila devint interdite. Elle tapota de nouveau sur la clochette, amenant le bureaucrate à lever deux yeux ennuyés vers elle.

« Il n’y a aucun moyen de vous vendre mon cube ? insista-t-elle.

— Vendre ? Vous pensez que nous sommes de simple marchants ma chère ?

— Euh, de toute évidence non, mais je viens vous confier un artefact pour vos recherches, moyennant finances…

— Moyennant finances ! Voyez-vous ça ! » s’esclaffa l’homme en descendant de son siège d’équilibriste et faisant à toute vitesse le tour du bureau, afin de la rejoindre et attraper dans ses petites mains dodues l’objet en question. Sous le regard interloqué de Neila, l’homme observait dans les moindres détails l’objet, faisant tourner avec précisions les engrenages pourtant inamovibles du petit cube. Neila se couvrit alors les yeux, tandis qu’une agréable lumière bleue sortait de l’engin.

« Une lanterne, dit simplement le chercheur. Vous me dérangez pour une lanterne ! Et vierge de surcroit. Sordide. Revenez dans six mois et quatre jours. »

Il lui lança nonchalamment l’objet au visage et revint s’asseoir à sa place à toute vitesse, alors que Neila remettait sa lunette en place après le contact inattendu de sa joue avec la relique.

« Cette lanterne m’a crevé un œil ! s’emporta Neila. Elle fait bien plus que…

— Oui, oui, s’impatienta le petit homme, et votre vue change constamment, vous allez me dire ? C’est ça quand on trifouille des artefacts serrains sans expérience aucune ! Maintenant, du balais, j’ai du travail. A moins que vous ne souhaitiez que je décale votre rendez-vous. »

C’en était trop. Neila rangea avec rage le cube désormais éteint dans sa sacoche et sorti précipitamment de la grande salle, bousculant un robot au passage, ce qui provoqua un jeu de dominos fabuleux. Postée sur les marches devant le bâtiment, les coudes sur les genoux, elle regardait les enfants jouer avec une grimace d’agacement. Même ce doux paysage n’arrivait pas à la calmer. Tout ça pour rien ! Manquerai plus que ma nouvelle vie commence par un petit boulot pour trouver à manger…

Son ventre, par ailleurs, commençait à gargouiller. Elle avait certes bu deux litres d’eau à son réveil, mais ne s’était pas encore rempli l’estomac depuis qu’elle s’était évanouie. Elle sorti de sa sacoche les quelques billets que Suzanne lui avait offerts, afin de tenir en attendant de pouvoir vendre sa relique. Après tout, elle-même semblait s’attendre à ce résultat.

Enfreignant l’ordre de Suzanne, elle quitta la place devant le centre de recherche, et visita les alentours. Les brumes lumineuses qui caressaient les hautes parois des niveaux supérieurs, les petits oiseaux de métal qui transperçaient ces nuages colorés, les quelques masses de fumées noires qui sortaient des immenses cheminées visibles à l’horizon, le spectacle aérien des quartiers moyens agissaient comme un baume au cœur pour cette jeune fille isolée. Si rien ne se passait comme elle le souhaitait, elle ne regrettait pas son voyage. Le moindre paysage valait toute une vie de labeur pour être admiré, même les pires d’entre eux. Elle inspira un grand coup, amenant dans ses narines la douce odeur du pain et des pâtisseries. Ses lèvres salivaient à l’envie d’y goûter, de sentir la douce pâte sucrée caresser sa langue. Cherchant la source de cette senteur, elle touchait du bout des doigts les parois de cuivre des bâtiments qui entouraient la rue. Parfois chauds, souvent froids, tout un spectacle de chaleur lui parcourait la main. Quand, alors qu’à sa vue la petite boulangerie lui apparut, elle se délecta de la musique qui dominait l’endroit.

Elle guida son regard jusqu’à la source de cette mélodie. Non loin de l’échoppe, sur une petite estrade près du précipice des niveaux inférieurs, se trouvait un étrange instrument, accompagné de sa musicienne. La silhouette, enrobée des nuages illuminés du vide qui lui tournait le dos, tenait dans ses petits bras un énorme saxophone. Ou, du moins, ce qui s’apparentait à cet instrument. Coiffant le tube du haut se trouvait l’ouverture d’un gramophone, d’où venait la délicate mélodie qui en sortait. Le tube principal, accompagné de nombreux autres tubes d’où s’échappaient de fins jets de vapeur, était décoré d’uniquement trois petites touches, sur lesquels appuyaient les petits doigts de l’artiste. Tout en bas, deux autres sorties, donnant les basses et le rythme de la musique. La deuxième main de la jeune femme tirait sur un piston, droit et fin, changeant alors les sonorités de l’engin. Enfin, près de son visage, se trouvait une entrée d’air, que de délicates lèvres caressaient alors qu’un souffle perpétuel entrait dans l’instrument.

Dansant sur un délicat jeu de jambe, la musicienne jouait la douce mélodie, pourtant non dénuée de rythme. De ses trois doigts, elle changeait la sonorité de son jeu : tantôt un curieux son de piano à vent, tantôt celui d’un violon de cuivre, quand enfin sortait celui d’une flute traversière. De cet impossible mélange naissait la musique qui faisant danser une petite foule de gens heureux. Sans se demander comment une jeune femme si fluette parvenait à tenir sans mal un si grand instrument, femmes, hommes et enfants dansaient et jouaient au rythme de la mélodie. L’artiste mélangeait ses trois sonorités, avec grâce et talent, dans ce qui semblait être une improvisation totale. Suivant le rythme de sa propre mélopée, elle jouait de son outil, les yeux fermés, dans une transe sophistiquée. Le public dansait à pas doux et délicats, dégustant de petites pâtisseries et flirtant, pour les plus jeunes.

Ce qui semblait être une grande poupée, au visage de porcelaine et aux longs cheveux caramel, achevait alors sa composition, dans un dernier soupir musical. Le petit public applaudit timidement, retournant rapidement à ses occupations, pendant que la musicienne récoltait le fruit de ses efforts dans un petit chapeau posé à terre : deux petites pièces de cuivre. Elle rangea son butin dans sa robe de servante, décorée de dentelle et de froufrous, aux touches chocolat à certains endroits, puis posa ses deux yeux mauves sur ceux verrons d’une spectatrice subjuguée. Fermant à nouveau ses yeux délicats, elle reparti d’une nouvelle mélodie, cette fois-ci plus mélancolique.

Neila resta ainsi, non capable d’estimer combien de temps elle fut absorbée par la sérénade de l’inconnue. De ce curieux instrument sortait les sons d’une intense nostalgie. De la peur de la solitude, de l’angoisse d’être abandonnée, du souvenir d’un proche disparu. Sur la joue gauche de Neila lui quitta une larme, alors que la cinquième composition s’achevait, la laissant seule en tant que public. Essuyant furtivement sa joue, elle regarda les quelques billets qui se perdaient dans sa poche.

A quelques billets près… Je lui dois bien ça.

Elle déposa alors dans le petit chapeau melon un billet, trônant seul sous le regard en amande de la musicienne. Neila osa un sourire, avant d’écouter son estomac et de marcher en direction de la petite pâtisserie.

A la vue du prix de ces dernières, la jeune femme regretta soudain son geste altruiste, regardant ce qu’il lui restait de sous. Une petite douceur contre la moitié de son argent de poche lui fit réfléchir à combien l’attente d’un véritable repas chez le Doc Emil serait douloureuse. S’ils daignent m’en offrir un.

« Deux éclairs à la crème s’il vous plaît, dit une voix timide près de Neila.

— Ça marche » répondit le pâtissier en offrant à la cliente les deux douceurs, une des deux tendues à l’adresse de Neila. Face à un délicat sourire et deux yeux mauves chaleureux, la voyageuse ne sut refuser.

« Merci, tenta timidement Neila en tenant la grosse pâtisserie entre ses doigts. Mais, pourquoi…

— C’est ton argent, après tout, dit la douce voix. Je ne l’ai pas réclamé. »

Plutôt que d’être offusquée de la remarque, Neila retint de chaudes larmes d’émotion, serrant la précieuse offrande contre sa poitrine.

« Ah ! paniqua un peu la musicienne. Non, ne pleures pas, je plaisante…

— Tu avais tellement l’air d’avoir besoin d’argent, renifla Neila, ça me fait mal que tu m’offres ça…

— Oh, ricana l’inconnue. Je ne suis pas tant dans le besoin que ça. Je joue principalement pour passer le temps. Et si je peux ramasser quelques pièces je ne suis pas contre, mais c’est la première fois qu’on m’offre un billet. Je préfère te le rendre avec un petit cadeau.

— Merci, répondit une Neila plus que touchée par l’attention, tandis qu’elles s’éloignaient de l’échoppe.

— Tes yeux semblaient supplier la Terre entière, minauda l’autre. Je ne pouvais pas te laisser comme ça. »

Neila rougit de honte alors que le doux rire de la musicienne éclairait son visage, dont les lèvres engloutirent la moitié de la pâtisserie. Elle l’imita, avant de fondre sur place, les larmes revenant tremper son regard satisfait.

« Pas mal hein ? dit la musicienne.

— C’est trooop boooonnnn » fondait Neila en dévorant l’éclair à la crème. Sa compagne finit également le sien sans attendre, observant les yeux blessés de celle dont l’estomac se calmait. Restant ainsi pensive à l’observer, elle plia son instrument et l’attacha sur son dos.

« Je m’appelle Lyza, dit-elle à son encontre. Enchantée ! »

——

Le véhicule dans lequel montaient les deux jeunes femmes semblait plus tenir d’un restaurant que d’un moyen de transport. Pour autant, il allait de gare en gare, ramassant alors une tripotée de clients affamés, ceux ayant fini descendant sans attendre et libérant la place. Lyza emmena Neila jusqu’à un coin du comptoir ovale, sur deux chaises hautes, et inséra deux tickets dans une petite machine.

« C’est une sorte de café ? demanda Neila qui regardait le petit robot partir après avoir avalé les deux tickets.

— En quelques sortes, sourit Lyza. Plutôt un restaurant rapide. On s’assoit, on mange, on descend. Pratique lorsqu’on n’a pas beaucoup de temps et qu’on a du trajet à faire. Ce qui est mon cas. Tu te rends où toi ?

— Moi, je… »

Elle n’eut le temps de répondre : le grand véhicule se mit à démarrer à toute allure, sur les rails aériens de la ville. Manquant de tomber de son siège, elle fixa avec ses deux yeux ouverts le paysage défiler derrière eux. Ce qui était le plus impressionnant, sans compter l’immensité visible de la ville ou les grands nuages de vapeur que le restaurant traversait, c’était de savoir qu’à trois mètres d’elle se trouvait un précipice sans vitre. Rien ne pourrait rattraper sa chute, en cas de glissade. Ce qui rendait l’expérience d’autant plus enivrante.

« L’adrénaline, ça donne faim, ricana Lyza. C’est pour ça qu’Arnaud arrive à tenir ce restaurant : n’importe qui dévorerait la moitié de la carte avant d’arriver à destination.

— C’est… (Elle marqua une pause, le temps de retrouver son souffle.) C’est incroyable…

— Tu vas où du coup ? »

Neila observait la carte des menus, alors que Lyza commandait auprès d’un robot à deux paires de bras. L’intégralité du contenu lui était étranger, mais un plat attira son attention plus que les autres.

« En théorie, je devais rester près du centre de recherche. Mais si c’est rapide de voyager avec ça, je ne devrais pas avoir trop de mal à revenir.

— Si tu le dis. N’hésite pas à prendre ce que tu veux, c’est moi qui régale. Une petite pâtisserie, ce n’est pas vraiment suffisant. Surtout que tu m’as l’air fauchée. »

Le visage de porcelaine de Lyza, ainsi que son sourire fin et discret contrastaient avec son ton espiègle et son approche franche et directe. Au-delà d’être perturbant, Neila trouvait l’ensemble plutôt adorable.

« C’est vrai que j’ai pas grand-chose, ricana Neila. Merci encore !

— Ce n’est rien je t’ai dit, soupira Lyza en lui intimant de se redresser. Tu m’as écoutée jusqu’au bout, je te dois bien ça.

— Tu jouais super bien, ça m’a transportée… Je n’ai jamais aimé la musique, j’en suis la première étonnée. Tous ces gens qui sont partis, ça me fout en rogne !

— C’est ça, être artiste de rue. Beaucoup ne nous écoutent que le temps d’une chanson, et retournent à leurs occupations. Le temps est la denrée la plus chère, ici. Heureusement, ça n’est pas mon activité principale. »

Le cuistot à quatre bras déposa devant les deux clientes leurs assiettes respectives, et reparti aussi vite qu’il était venu, cuisinant sous les yeux de tous les autres clients affamés. Un florilège d’odeurs emplissait la grande table, vite chassées par les courants d’air qui entraient par les ouvertures. Lyza ne porta pas un seul regard à son assiette : ses yeux restaient braqués en direction du fameux cuisinier de métal.

« Pauvre Arnaud. Il n’en a plus pour très longtemps. »

Neila, n’ayant le temps de saliver devant son étrange sandwich rond, afficha un air surpris à son encontre.

« Il est sinistré depuis quelques mois maintenant. Il s’est très vite habitué à ses nouveaux membres, mais il n’est pas loin de craquer.

— Comment ça ? »

Lyza soupira, jouant avec une des feuilles de salade qui décorait la forêt présente dans son assiette. Elle posa sa joue immaculée sur son poing, plongeant un regard vide sur le bois ciré du comptoir. Sur celui-ci se posa un petit hibou de métal, ses grands yeux ouverts en direction de la musicienne. Elle tendit son doigt, et il s’y posa, sans attendre. Neila regardait avec grand intérêt le petit robot, qui sautillait sur place sans émettre le moindre son. Ses grands yeux s’ouvraient et se fermaient comme des focales d’appareil photo. Lyza ne les lâchait pas du regard, expliquant enfin :

« Un cuisinier qui ne peut pas goûter ses propres plat tomberait dans la folie, tu ne crois pas ? Ce qui le maintenait en vie, malgré sa vie acharnée, c’était cet endroit. Son chez-lui. Son bébé. Sentir le vent remuer ses cheveux alors qu’il cuisinait, les odeurs caresser ses narines, ses papilles juger ses propres créations. Il parlait et rigolait avec les clients, leur serrait la main, buvait parfois avec certains d’entre eux. Aujourd’hui, il a placé toutes ses économies dans ce corps, le sauvant de son cancer. Il peut cuisiner… Mais n’a aucun moyen de parler, de toucher, de sentir ou de goûter. Il agit comme un… »

Elle se stoppa un instant, plaçant une de ses longues mèches de cheveux derrière son oreille. La petite machine ailée parcourait le visage des deux filles de ses globes jaunes.

« Comme un robot, devina Neila.

— Il économise afin de s’acheter une voix, mais il met un pied supplémentaire dans la tombe avec ça. Il le sait, mais l’accepte. Le dernier hommage que je pouvais faire, à cet homme résigné au bonheur de ses clients, c’était bien de venir ici tous les jours en rentrant chez moi. Et y amener une amie. C’est la première fois d’ailleurs que je mange avec quelqu’un.

— C’est pas vrai ?! s’exclama Neila, brisant le solennel qui commençait à s’imposer. Une fille aussi douée et belle que toi ?

— Je prends le compliment, ricana Lyza en soufflant sur l’oiseau, qui s’envola jusqu’au comptoir. Mais je suis surtout frigide…

— Que ça soit garçons ou filles, tout le monde devrait te sauter dessus ! Surtout en t’entendant jouer de ton… De ton, euh… » Le regard de Neila se porta sur l’étrange instrument replié dans le dos de la musicienne, caché par ses longs cheveux châtains. « Ça a un nom ?

— Un saxograme. C’est rare que quelqu’un arrive à en jouer.

— J’ai du mal à savoir comment ça fonctionne… Mais si tu arrives à y jouer, c’est que t’es forcément une fille incroyable. Que personne ne t’écoute, c’est…

— Injuste ?

— Voilà ! » Neila croisa les bras, claquant sa langue de frustration. Lyza rigola franchement, demandant au cher Arnaud deux verres d’un liquide brun et à l’odeur de plante. « Je pourrais payer tout ce que j’ai rien que pour t’écouter jouer.

— Tout ce que tu as ? minauda Lyza, plaçant devant Neila son petit verre. Tu n’as pas l’air d’avoir grand-chose.

— C’est pas faux… Ah, si ! »

Elle sorti de sa sacoche le cube de serrain, attirant à la fois les yeux d’amande de la musicienne et ceux parfaitement rond du volatile.

« Tu ne saurais pas où on peut vendre un truc pareil ? hasarda Neila.

— Si, mais c’est assez loin d’ici, près de chez moi. Un endroit plutôt malfamé, où rodent souvent des robots policiers. Si tu retournes au centre, tu ne trouveras pas grand-monde pour te l’acheter.

— Aaaah, râla Neila en cognant son front contre le comptoir. Rien à faire, alors.

— Tu peux venir avec moi. Je réside dans un hôtel, je peux t’avancer la chambre.

— Non, non ! refusa catégoriquement Neila. Tu as payé suffisamment de choses pour moi !

— Mange ton plat déjà, sinon je l’aurais payé pour rien. »

Neila porta son attention sur son assiette, où reposait le sandwich encore brulant. Il s’agissait d’une tranche ronde de pain mou, surmontée de feuilles de salade, de tomates, d’un steak et de fromage. Le tout coiffé d’une nouvelle tranche de pain, décorée de graines. A la vue de cet énorme masse de gras encore frétillante dans son assiette, Neila se surprit à gargouiller. Affamée, elle chercha des couverts pour entamer son festin.

« Tout se mange à la main ici, sourit Lyza en lui présentant ses doigts couverts de sauce. Ce n’est pas un restaurant prestigieux. »

Prenant son courage à deux mains, Neila attrapa le sandwich et y planta ses crocs, laissant une bonne partie du contenu dans l’assiette lors de sa tentative. Malgré cet échec cuisant, l’unique œil de la fille à lunette brilla de mille feux, ses papilles enjouées des saveurs qui se déversaient dans sa bouche.

« C’est si gras ! s’exclama-t-elle, savourant plusieurs bouchées à la suite.

— Tu as l’air d’apprécier.

— Tu m’étonnes ! Il n’y a rien de si gras dans l’Aurora. » Elle vint lécher ses doigts, ayant intégralement englouti son affaire, le ventre repus. Elle espionna du coin de l’œil le plat de légume de Lyza. « Ça m’a l’air moins savoureux.

— C’est trop gras, je fais attention à ma ligne. »

Neila caressa son ventre, l’imaginant soudain prendre plusieurs kilos d’un coup.

« Même si j’avoue ne pas être férue de légumes » continua la musicienne.

Les deux filles échangèrent un rire sincère, et prirent chacun leur verre une fois l’assiette de Lyza vidée. Neila plongea son nez dans le petit contenant, grimaçant sous l’odeur médicamenteuse qui s’en dégageait.

« Tu n’as pas l’habitude de boire ? demanda Lyza.

— Si, mais ça m’a l’air bizarre ça…

— Cul-sec ? » sourit sa partenaire, un air de défi traversant son visage aux formes parfaites. Neila ne résista pas à la tentation et avala son verre d’un seul coup, après avoir l’avoir levé en l’air. La quinte de toux qui l’assailli finit de briser l’expression sérieuse de Lyza, qui exprimait cette fois-ci un véritable rire. Pour ce spectacle rayonnant, Neila ne regrettait pas d’avoir perdu toute sensation dans sa gorge. La musicienne, quant à elle, mis du temps à avaler son verre, sous les moqueries de l’aventurière. Non satisfaite de ce round, elles commandèrent un deuxième verre, très vite suivi d’un troisième.

« J’adorerais avoir un talent comme l’tient, se confia Neila, l’ivresse la gagnant peu à peu. T’écris des morceaux, aussi ?

— Non, avoua Lyza en tendant lui tendant un nouveau shot. Je n’aime pas codifier la musique. À dire vrai… J’aime improviser. Me laisser emporter par mes inspirations, par les mélodies que je crée. J’aimes me dire que je suis l’instrument de ma musique. Je danse aussi, parfois, en me laissant guider, malgré mes jambes très faibles. En cours, je suis obligée d’écrire des partitions, et… Je dois avouer les trouver plutôt médiocre.

— En cours ? T’es élève, un truc du genre ?

— J’étudie au conservatoire impérial. Ce n’est pas vraiment l’endroit le plus chaleureux du monde, mais j’admets y trouver certaines compositions… Intéressantes.

— Ç’doit être chouette » marmonna Neila en avalant le verre qu’elle avait en main, regardant le petit hibou s’envoler hors du restaurant. A cet instant, elle rêvait de pouvoir se balader aussi librement que lui. Découvrir un monde sans frontières, sans limites. Pour oublier ses rêves, la jeune femme reprit une gorgée, d’une longue série de verres que Lyza lui avait préparée. Celle-ci fit descendre Neila au terminus, la traînant sur ses épaules. Bien que courageuse, la jeune fille à lunettes supportait moins l’alcool. Elle voyait les marches d’un escalier tordu sous ses pieds, menant à une porte en mirage. Dans le hall de ce qu’elle reconnaissait d’un hôtel, où tout le monde était en double, Lyza l’assit sur un canapé et la laissa seul quelques instants. Quelques instants où la lunette de Neila glissa, lui permettant d’admirer l’océan de couleurs abstraites qui s’offrait à sa vue.

Jusqu’à ce que le contact glacé et humide contre sa joue la ramène plus ou moins à la réalité. Près d’elle, elle devinait la silhouette élégante de Lyza, qui tenait quelque-chose de très froid dans la main.

« Tiens, bois. Ça va te faire du bien.

— C’quoi ? tenta d’articuler Neila, cherchant sa lunette à tâtons.

— Un jus de fruit. Sans alcool, promis. Bois tout lentement, ça va t’aider à récupérer. »

S’installant à ses côtés, elle guettait ses mains tenter d’ouvrir avec difficulté la canette. Une première pour Neila, qui n’avait connu jusqu’ici que de simples verres. Lyza lui ouvrit, par pitié, et lui montra comment boire.

« Je ne m’attendais pas à tenir mieux l’alcool que toi, avoua Lyza.

— J’tiens très bien f’gure toi…

— Mais oui, mais oui. Il ne faudra pas tarder à aller dormir.

— J’pas fatiguée… »

La tête de Neila se posa sur l’épaule de son amie, une fois le sommeil gagné. Elle l’observa quelques instants, avant de lever sa lunette avec délicatesse. Sur sa paupière droite se trouvait de petites marques, comme si la peau avait fondu. Le reste de son visage était intact, simplement couverts d’imperfections naturelles.

Un visage enviable, soupira Lyza.

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Cléooo
Posté le 22/04/2024
Hello Daichi !
Ah oui, beaucoup plus court, celui-ci !

Un bon chapitre, marqué par l'arrivée de Lyza. Personnage mystérieux, même si tu donnes beaucoup d'indices à son sujet pour le coup, mais qui interroge dans sa grande sympathie envers Neila pour ma part. Je me demande pourquoi elle tenait à ce point à la ramener à l'hôtel !

Je me pose une question sur la ville d'Everlaw. Sur son fonctionnement, qui m'est venu au moment où Neila inspire l'odeur du pain et des pâtisseries. Il y a automatiquement des métiers qui demandent moins de compétences (en tout cas pas celles d'un ingénieur) dans la ville. Est-ce que ces métiers moins intellectuels sont tous laissés aux robots ? Est-ce que ce sont des gens qui font ces métiers ? Faut-il si tel est le cas, qu'ils sont humains, être originaire de Everlaw à la base pour y accéder ? Parce qu'avec le système de sélection, je doute qu'un étranger puisse embarquer parce qu'il rêve d'ouvrir sa pâtisserie là-bas.

J'ai bien aimé la présentation du fast-food, et la description du hamburger. Ceci dit, petite remarque : tu n'as pas utilisé le mot "hamburger" pour le décrire, et je comprends, parce que ça n'est pas ancré dans ton monde. Seulement, "sandwich", c'est à peu près la même chose. C'est aussi un nom sorti de notre monde à nous (le comte de Sandwich si je me souviens bien).
Aussi, sur le passage du fast-food : vu le nombre de verres que les filles tombent, j'ai l'impression que le voyage est plus long que ce que ça laissait entendre au début.


Mes retours plus au détail, sur le fond :

"L’une plus que l’autre, Suzanne n’affichant pas une grande taille uniquement par son tour de poitrine." -> curieux, ça ne m'avait pas marqué lors de sa description lors des chapitres précédents

"Pourquoi se mettait-elle à parler ainsi toute seule, devant tout le monde, un engin de métal collé au visage ?!" -> elle n'a jamais vu de téléphone, ou n'a jamais vu ce type de téléphone ? Comment étaient-ils tenus au courant des choses, quand elle était à l'orphelinat ? Uniquement par courrier ? (je me rappelle que tu as dit que dans ton monde tout le monde ne savait pas forcément lire/écrire, donc ça m'interpelle un peu).

"Les bâtiments d’Everlaw étaient tous étrangement affublés, mais tout semblait toujours logique : un tuyau amenait de la vapeur, une sortie de vapeur libérait de la pression, un engrenage actionnait un appareil, et une horloge indiquait tout simplement l’heure. Ici cependant, rien ne semblait avoir de sens." -> mais elle n'est pas à Everlaw, ici ? Précise peut-être que tu parles du quartier, ce n'est pas clair dans ta description.

"« Une lanterne, dit simplement le chercheur. Vous me dérangez pour une lanterne ! Et vierge de surcroit. Sordide. Revenez dans six mois et quatre jours. »" -> le "sordide" m'échappe.

"Ce qui semblait être une grande poupée, au visage de porcelaine et aux longs cheveux caramel" -> hum hum

"Ça marche » répondit le pâtissier en offrant à la cliente les deux douceurs, une des deux tendues à l’adresse de Neila." -> le pâtissier anticipe la volonté de la musicienne d'en offrir une à Neila ?

— C’est ton argent, après tout, dit la douce voix. Je ne l’ai pas réclamé. » -> le chapeau melon était là pour la déco alors ? Peut-être qu'une nuance sur le fait que c'était une somme "trop" importante serait mieux placée ici.

"elle fixa avec ses deux yeux ouverts le paysage défiler derrière eux" -> mais elle a qu'un oeil qui fonctionne ! ^^

"attirant à la fois les yeux d’amande de la musicienne et ceux parfaitement rond du volatile." -> Suis-je la seule à me sentir épiée ?


La forme :

"Le tout d’une clarté que sa loupe lui offrait." -> j'ai l'impression qu'il manque qqch à cette phrase, non ?

"faire tomber à plusieurs reprises plusieurs ingénieurs" -> plusieurs

"d’environ un mètre moins dix" -> je suis partagée : est-ce une façon de compter dans ton univers, ou une coquille ?

Le paragraphe qui commence a "Dansant sur un délicat jeu de jambe", je le trouve un peu redondant. À partir de "l'artiste mélangeait ses trois sonorités" tu répètes plus ou moins la même chose.

"en direction de la petite pâtisserie.
A la vue du prix de ces dernières" -> tu reprends les pâtisseries, mais le mot "pâtisserie" se réfère à la boutique dans la phrase précédente.

"Mais je suis surtout frigide…" -> frigide a une connotation assez sexuelle, même si ce n'est pas le sens premier du mot. En tout cas de nos jours il est davantage utilisé par rapport à sa connotation sexuelle, du coup, n'est-ce pas étrange de dire ça après avoir indiqué qu'elle voulait emmener une amie ici ?

"après avoir l’avoir levé en l’air." -> outre le fait qu'il y a un peu trop de mots ici, je ne suis pas sûre que ce soit nécessaire de préciser, on se doute qu'elle ne fait pas un cul sec en laissant le verre à même la table. À moins que tu ne voulais dire qu'elle fait genre de trinquer ?

"Je danse aussi, parfois, en me laissant guider, malgré mes jambes très faibles." -> je ne suis pas sûre de l'intérêt dans la conversation, de parler de ses jambes très faibles. Ça me donne l'impression d'une information forcée, que tu donnes au lecteur plus qu'à Neila. Et puis ça retombe à plat, donc l'infos est jetée sans rebond.

"Bien que courageuse, la jeune fille à lunettes supportait moins l’alcool." -> moins que quoi ? Que Lyza ? Quel est le rapport avec son courage ?

"Dans le hall de ce qu’elle reconnaissait d’un hôtel" -> de ce qu'elle devinait être un hôtel ? (parce que je ne suis pas certaine qu'elle ait beaucoup vécu à l'hôtel)

Voilà pour ce chapitre !
A bientôt pour la suite :)
Daichi
Posté le 22/04/2024
Coucou !

Merci pour ce superbe retour comme d'habitude !



"Il y a automatiquement des métiers qui demandent moins de compétences (en tout cas pas celles d'un ingénieur) dans la ville. [je cite pas tout] Parce qu'avec le système de sélection, je doute qu'un étranger puisse embarquer parce qu'il rêve d'ouvrir sa pâtisserie là-bas."
-> Alors je ne préciserais pas tout ça, car c'est assez annexe je pense. Mais, des robots ne pourront jamais, selon moi, remplacer toute une ville - voire uniquement les métiers purement manuels. Parce que l'humanité se reproduit forcément, et que la surpopulation "oisive" ça ne donnerait rien de bon. Vu l'organisation très mécanique de Swaren (& cie évidemment), il ne laisserait pas une ville dans les mains de simples machines, laissant une montagnes de gens qui ne sauraient pas quoi foutre de leur vie. A la limite, des sinistrés, et encore que, vu ce qu'on vient d'apprendre sur Arnaud, rien n'est moins sûr ! Et un robot normal est aussi susceptible de vriller. Si personne n'est là pour les contrôler, ça sert pas à grand-chose.
Sans parler du coût de fabrication des robots pour au final ne pas faire travailler les gens, bon... C'est pas trop l'ambiance ici.
Par contre dans les quartiers nobles évidemment peu de gens travaillent.

La surpopulation est déjà un assez gros problème pour qu'on empêche les gens de se tuer au travail en plus de ça :) Ça, ça sera expliqué de manière très implicite. Je ne souhaite pas étendre mon livre sur des explications au final trop compliquées pour rien, je préfère laisser le lecteur imaginer.


"Ceci dit, petite remarque : tu n'as pas utilisé le mot "hamburger" pour le décrire, et je comprends, parce que ça n'est pas ancré dans ton monde. "
-> Juste parce qu'on est du point de vue de Neila ! Elle connaît les sandwichs, mais pas les burgers :P (et aussi parce que ça me faisait rire de décrire un tel plat des yeux d'une personne qui ne connait pas un truc que, nous, on connaît parfaitement).

"Aussi, sur le passage du fast-food : vu le nombre de verres que les filles tombent, j'ai l'impression que le voyage est plus long que ce que ça laissait entendre au début. "
-> C'est le but.

"curieux, ça ne m'avait pas marqué lors de sa description lors des chapitres précédents"
-> Oups, reliquat des précédents chapitres... Je préfère laisser les gens s'imaginer ce genre de choses inutiles (à la base c'était pour la vanne xD).

" elle n'a jamais vu de téléphone, ou n'a jamais vu ce type de téléphone ? Comment étaient-ils tenus au courant des choses, quand elle était à l'orphelinat ? Uniquement par courrier ? "
-> Par télégramme ! Je le préciserais p'tet dans le premier chapitre (and one more thing to add...).
+ le détail de l'écriture ça concerne surtout les habitants d'Everlaw. Victor sait écrire, alors qu'il vient de l'extérieur (mais il écrit très mal du coup).

"Précise peut-être que tu parles du quartier, ce n'est pas clair dans ta description."
-> Plutôt du bâtiment que du quartier. Je préciserais !

"le "sordide" m'échappe."
-> Sordide de se présenter et de déranger un ingénieur pour un truc si bateau.

"le pâtissier anticipe la volonté de la musicienne d'en offrir une à Neila ?"
-> J'ai du mal avec cette phrase oui. Tant pis, je la changerais : le pâtissier tend les pâtisserie à Lyza, qui en tend une à Neila.

"le chapeau melon était là pour la déco alors ? Peut-être qu'une nuance sur le fait que c'était une somme "trop" importante serait mieux placée ici."
-> Oui le chapeau est pas là pour amasser beaucoup d'argent xD Elle le dit, elle ne vit pas de ça. Elle est si surprise d'avoir autant d'argent qu'elle préfère les dépenser direct en pâtisserie (elle aussi en profite après tout), et de parler avec Neila - "pourquoi donc ?", EH BAH OH TU VERRAS NOM DE NOM (pardon j'ai oublié mes médicament).

"mais elle a qu'un œil qui fonctionne ! ^^"
-> .......... oups. Je change :')

"Suis-je la seule à me sentir épiée ?"
-> Très content que ça donne cet effet !

"je suis partagée : est-ce une façon de compter dans ton univers, ou une coquille ?"
-> Juste un effet de style, car j'ai trouvé ça drôle. Je laisse xD

"Le paragraphe qui commence a "Dansant sur un délicat jeu de jambe", je le trouve un peu redondant. À partir de "l'artiste mélangeait ses trois sonorités" tu répètes plus ou moins la même chose."
Oh ? Je m'en étais pas rendu compte. Je verrais pour arranger ça !!

"frigide a une connotation assez sexuelle, même si ce n'est pas le sens premier du mot."
Ah mince je me suis contenté de la définition littéraire, mais dans un dialogue ça passe pas trop du coup. Merci de m'avoir prévenu ! xD

"outre le fait qu'il y a un peu trop de mots ici, je ne suis pas sûre que ce soit nécessaire de préciser, on se doute qu'elle ne fait pas un cul sec en laissant le verre à même la table. À moins que tu ne voulais dire qu'elle fait genre de trinquer ?"
-> Oui elle "trinque" en gros. Je devrais dire "le lève au-dessus de sa tête", ça éviterait le pléonasme en plus.

" je ne suis pas sûre de l'intérêt dans la conversation, de parler de ses jambes très faibles. Ça me donne l'impression d'une information forcée, que tu donnes au lecteur plus qu'à Neila. Et puis ça retombe à plat, donc l'infos est jetée sans rebond."
-> Rappel qu'elle dansait de manière élégante, avec un énorme instrument, et en impro. C'est lié à ça, l'info. Elle se laisse tellement guider par la musique que ses jambes, faibles, peuvent supporter sa danse sans mal.

"moins que quoi ? Que Lyza ? Quel est le rapport avec son courage ?"
-> Plutôt "téméraire" que "courageuse", je dirais. Genre, elle est si téméraire qu'elle avale tous ses verres sans sourciller, alors qu'elle tient pas du tout l'alcool par rapport à Lyza x)

"de ce qu'elle devinait être un hôtel ?"
-> Oui merci !

Voilà voilà ! Un énorme retour de retour pour ma part, fiou xD
Cléooo
Posté le 22/04/2024
Pour la partie "qui travaille" c'était plus une curiosité de ma part qu'un reproche à ton histoire ! C'est annexe en effet, mais je ne sais pas pourquoi, ça m'a traversé l'esprit. Je trouve que c'est du détail qui marque pour le coup (j'hésite moi-même à approfondir un chouilla plus le sujet dans mon histoire, il faut juste que je situe quel moment s'y prête).

"le voyage est plus long que ce que ça laissait entendre au début. "
-> C'est le but." -> le but ? C'est censé laisser entendre qu'elles sont allées plus loin que prévu ? (désolée, ça me perd un peu).

Pour le détail de l'écriture, oui, pour le coup, appuie plus dessus. Pour le moment c'est plus par les réponses que tu m'as apporté que par le texte en lui-même que j'ai intégré ça. Pourtant, même si ça peut paraître être un détail, c'est méga important en vrai. La lecture / l'écriture, c'est quand même assez partie intégrante de tout monde.

" "pourquoi donc ?", EH BAH OH TU VERRAS NOM DE NOM " hum hum j'aime bien t'embêter je crois.

Bonne soirée !
Daichi
Posté le 22/04/2024
Tkt pas, je réponds à tout, que ça soit de simples curiosités ou des critiques, comme ça on échange de tout ! :D

-> J'te laisse juste sur : "quel intérêt de faire boire une parfaite inconnue ?" :) Rien de plus (héhé).

"Pourtant, même si ça peut paraître être un détail, c'est méga important en vrai. La lecture / l'écriture, c'est quand même assez partie intégrante de tout monde."
-> Tu as raison ! Je le préciserais assez tôt je pense. Quand Victor lit les lettres notamment ! C'est super important comme détail !

"hum hum j'aime bien t'embêter je crois."
-> Attention, j'arrive dans quelques jours pour te rendre la pareille >:( (ps : j'ai une montagne de travail à rendre donc je lirais pas avant un moment !)

Bonne soirée à toi aussi !
Cléooo
Posté le 22/04/2024
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