Ode aux vers

Par Kafka

je déterre les vers —  
ils grouillent sous le papier.
Certains jours,  
je les écrase sans le vouloir.

Clinique des mots malades :  
je prends leur pouls à l'aube  
leur injecte des rimes en intraveineuse.

Un vers moribond  
peut ressusciter  
par un simple retour à la ligne. Le soir, je les fais porter un manteau pour qu'ils ne meurent pas de froid.

Certains soirs  
je relâche mes vers dans la nature  
Ils partent en procession  
dans les rues de la ville.

Un vers ça ne meurt pas  
ça se décompose en lettres  
qui germent  
dans la bouche  
du prochain poète

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