je déterre les vers —
ils grouillent sous le papier.
Certains jours,
je les écrase sans le vouloir.
Clinique des mots malades :
je prends leur pouls à l'aube
leur injecte des rimes en intraveineuse.
Un vers moribond
peut ressusciter
par un simple retour à la ligne. Le soir, je les fais porter un manteau pour qu'ils ne meurent pas de froid.
Certains soirs
je relâche mes vers dans la nature
Ils partent en procession
dans les rues de la ville.
Un vers ça ne meurt pas
ça se décompose en lettres
qui germent
dans la bouche
du prochain poète