On est si bien

– Tu ne le sais peut-être pas, mais si le soleil mourait maintenant, nous ne le saurions que dans huit minutes et quelques secondes. 

– Ah bon ? 

 

Julie et Emeline étaient étendues sur deux transats sur la plage. À côté d’elles, sur une petite table, se trouvaient deux verres de cocktails sans alcool remplis de glaçons. Tout autour, des transats identiques et les mêmes petites tables attendaient les touristes dans ce lieu paradisiaque. Il était tôt dans la saison, aussi l’endroit était encore peu fréquenté. Mais avec l’augmentation vertigineuse de la température, quelques clients privilégiés étaient déjà venus en bord de mer pour chercher un peu de fraîcheur.

 

– Rassure-toi, reprit Julie, cela n’arrivera que dans des millions d’années ! Nous ne craignons rien dans l’immédiat.

– Comment sais-tu tout ça ? s’écria Emeline.

– Je viens de le lire dans mon magazine, répondit Julie en déposant le luxueux journal à l’épais papier glacé sur le sable chaud.

– Je me disais aussi, comment peux-tu être aussi savante ? reprit Emeline avec un petit rire entendu. 

 

Julie saisit son verre et sirota un peu de sa boisson parfumée au romarin et au citron.

 

– Le cocktail est déjà chaud ! s’exclama-t-elle d’un air dégoûté. Et je préférerais la menthe au romarin pour l’aromatiser. 

 

Elle fit aussitôt un signe au barista pour qu’il vienne changer son verre. 

 

– Dire qu’on se plaignait autrefois de manquer de soleil ! Aujourd’hui, c’est tout le contraire, dit Emeline pour animer la conversation.

– Bah ! répliqua Julie. Que ferions-nous s’il n’y avait pas de soleil ? Peux-tu imaginer des vacances sans soleil ?

– Nous pourrions aller dans le grand nord. Ce doit être très beau, les glaces, la banquise, l’océan à perte de vue.

– Quelle horreur, il ferait bien trop froid ! risposta Julie. Tu as de drôles d’idées.

 

À cet instant précis, un nuage cotonneux s’étira dans le ciel au-dessus de leurs têtes. Julie cligna des yeux derrière ses lunettes aux verres fumés. Attrapant son flacon d’huile solaire, elle se badigeonna les bras et les jambes pour bronzer davantage. 

 

– Le soleil se cache, murmura-t-elle. Quel ennui !

 

À peine eut-elle prononcé ces mots qu’un second nuage apparut dans le ciel. D’abord petit, il se mit à grossir assez rapidement. Il fut bientôt suivi d’autres nuées grisâtres qui roulaient les unes derrière les autres. Au bout d’un quart d’heure, le ciel auparavant si bleu devint sombre. Il se couvrait d’énormes masses menaçantes qui progressaient vers l’île à grande vitesse. Le vent avait forci. La mer, calme jusque-là, s’agita à son tour. De l’écume apparut en haut des vagues qui se creusaient de plus en plus. 

 

– L’orage arrive, dit Emeline. Il va falloir rentrer à l’hôtel. 

– Restons encore un peu, ajouta Julie en s’étirant paresseusement. On est si bien.

 

Des éclairs jaillirent et le tonnerre gronda. Des gouttes d’eau chaude commencèrent à s’écraser sur le sable et sur l’eau. D’abord sporadiques, elles ne tardèrent pas à se densifier. Elles grossissaient et éclataient sur la peau de Julie et d’Emeline. Elles ramassèrent leurs affaires et coururent vers l’hôtel pour s’abriter. Le barista avait rangé les tables et replié les parasols avant de déserter la plage à son tour. Elles arrivèrent trempées dans le hall de l’hôtel. Leurs vêtements et leurs cheveux dégoulinaient sur le carrelage. 

 

Elles se changèrent dans leur chambre et vinrent s’asseoir dans le salon. Les autres clients de l’hôtel s’y trouvaient déjà. Elles commandèrent une tasse de thé. La journée se passa, morose, entre les quatre murs de l’établissement. Et pourtant, tout le luxe était mis à leur disposition. Elles eurent rapidement parcouru les différentes piles de magazines destinées à la clientèle. Elles n’aimaient pas lire de vrais livres. Et après avoir bu dix tasses de thé et autant de cocktails, elles n’avaient plus soif. Il pleuvait toujours. Elles n’avaient plus rien à faire ni aucune idée de distraction en tête. La soirée fut sinistre. 

 

Le climat ne s'améliora pas les jours suivants. 

 

– Nous ne pouvons pas rester, dit Julie le troisième jour. Je deviens neurasthénique.

 

Elles commencèrent à explorer sur internet les lieux de vacances et la météorologie pour partir ailleurs. Mais à leur grande surprise, les conditions climatiques se dégradaient absolument partout. Depuis quelques jours, la Terre s’était couverte d’une épaisse couche de nuages qui bloquait les rayons chauds du soleil. Il n’y avait nulle part où aller. La situation empirait même. Des trombes d’eau s'abattaient un peu partout dans le monde, provoquant crues des fleuves, coulées de boue dévastatrices, affaissements de terrains, vagues déferlantes qui soulevaient les hauts fonds. Des ouragans se formaient dans les eaux chaudes des océans et tournaient en grossissant démesurément. Il faisait tellement mauvais que la plupart des aéroports étaient fermés. Les risques étaient trop grands pour voler dans un ciel chaotique. Les bateaux ne quittaient plus les ports. Les mers étaient si déchaînées qu’il aurait été fou de se lancer sur les flots.   

 

Dans les médias, les savants essayaient en vain d’analyser le phénomène, mais nul ne pouvait l’expliquer. Certains l’attribuaient à une colère divine, d’autres à une punition bien méritée de l’humanité. Tous y voyaient la fin du monde.

 

Julie et Emeline restaient coincées dans leur hôtel. Elles fulminaient. Elles avaient cependant beaucoup de chance, car elles avaient pu être relogées dans une annexe construite sur les hauteurs, au pied du volcan qui dominait l’île. Depuis la fenêtre de leur modeste refuge, elles pouvaient contempler le déchaînement des éléments. 

 

Il était inutile de tenter de sortir sous un parapluie. La tempête faisait rage du matin au soir. Il n’y avait aucun espoir d’accalmie, ni que le moindre petit rayon de soleil traverse la couche nuageuse. Quand elles avaient le courage de regarder la plage, entourée quelques jours auparavant d’une forêt de palmiers et d’arbres touffus, elles ne voyaient plus rien. Tout avait été emporté par la mer. Des troncs brisés gisaient couchés sur le sable quand les vagues se retiraient. La mer charriait en permanence des débris de bateaux naufragés, d’animaux et de flore marins, et même des corps. Tout le matériel de plage, transats, parasols et paillote du barista avait été balayé par le ressac. L'hôtel, construit au niveau de la mer, était totalement submergé. Certaines parties s’étaient effondrées. Ce qui restait du mobilier ballottait au milieu des ruines, au gré des caprices des flots. C’était la désolation. 

 

Il était trop dangereux de s’approcher du bord de l’eau pour secourir les noyés. L’horreur s’ajoutait à la tristesse des jours. 

 

Puis les communications avec le monde extérieur cessèrent brusquement. Plus aucune information ne s'échangea avec l'île. Les réseaux étaient inopérants. Les moyens de transmission avaient probablement été endommagés. Il était impossible de le savoir. La population qui avait survécu à la catastrophe dut vaincre ses appréhensions. il fallait sortir des abris. Les provisions de l’hôtel avaient disparu. Les réserves d'eau douce, rationnée au démarrage, avaient été intégralement vidées. Les clients et le personnel de l'hôtel avaient fini par déserter. Chacun n’avait pensé qu’à sauver sa peau. Comment faire pour se nourrir et boire dans ce chaos indescriptible ? Julie et Emeline se sentaient abandonnées. Sans eau courante, elles se douchaient sous la pluie sur le balcon. 

 

Après quelques jours enfermées dans leur abri, elles estimèrent avoir suffisamment attendu. Aucun secours ne leur viendrait en aide avant peut-être des mois. Elles devaient maintenant bouger, se prendre en main pour survivre. Sinon elles mourraient de faim et de soif. Elles quittèrent l’annexe.

 

– C’est l'apocalypse ! s’écria Julie en sortant sur la falaise. 

 

Elle leva les yeux vers la montagne qui surplombait l’île. 

 

– Il ne manquerait plus que le volcan se réveille ! ajouta-t-elle d’un ton amer. 

 

Elles furent instantanément trempées par la pluie. Le vent qui soufflait de la mer entortillait leurs vêtements et leurs cheveux. Il n’y avait plus personne autour d’elles. Tous les habitants avaient tenté de fuir. Le chemin était glissant et elles avançaient avec peine. Elles n’avaient aux pieds que des sandales dont les fines semelles patinaient sur le sol. Autour d’elles, tout était en ruine. Plus de routes ni de véhicules, plus d’habitations ni de commerces. L’annexe de l’hôtel semblait être la dernière construction à avoir résisté au cataclysme.

 

– Sont-ils tous morts ? murmura Julie avec effroi en contemplant le vide autour d’elle. Sommes-nous seules comme Robinson ?

 

Un grondement sourd les alerta soudain. Elles tournèrent la tête.

 

– Il était temps de partir, s’écria Emeline.

 

Elles aperçurent leur frêle refuge encore debout emporté par l’effondrement de la falaise. La destruction de leur abri ne les toucha pas. Elles étaient passées à autre chose. Au contraire, elles se sentaient plus fortes pour avancer. Elles progressèrent pendant des jours et des jours dans la tourmente, firent le tour de l’île en contournant le volcan. Leurs sandales avaient rendu l’âme, elles marchaient pieds nus. Elles franchissaient des cols et descendaient dans des vallées ravagées par la pluie. Les villes et villages étaient dévastés. La nature s’était puissamment exprimée. 

 

Elles se nourrissaient d’écorces et d’herbes, et buvaient l’eau qui coulait des feuilles des arbres tombés. La rage qu’elles avaient en elles les faisait continuer leur périple inutile. C’était comme si elles avaient besoin d’expier. Elles ne pouvaient pas s’expliquer pourquoi elles poursuivaient leur marche. Elles agissaient comme des automates. Chaque pas représentait un combat contre l’adversité. Les bêtes sauvages qui jadis pullulaient dans les bois couraient désormais au milieu des herbes hautes couchées. Quand le danger était trop grand, elles grimpaient sur un rocher ou sur un tronc encore debout. Leur bronzage avait disparu. Leurs vêtements étaient déchirés et les plantes de leurs pieds entaillées et dures comme de la corne. Leurs cheveux, plus jamais coiffés, s’emmêlaient en boules informes. 

 

Elles découvrirent enfin une grotte en altitude, où elles s’installèrent. Depuis le seuil, elles dominaient les contours de l’île et avaient la vue sur l’océan. Le ciel était toujours bas et le soleil semblait avoir disparu pour toujours. L’humidité suintait. À l’intérieur, le sable était doux et elles pouvaient s’allonger pour dormir au sec. Elles devaient partager les lieux avec quelques bêtes sauvages, des petits mammifères qui venaient parfois les flairer la nuit pendant leur sommeil. Les aigles et les vautours avaient survécu au désastre et planaient sans cesse au-dessus de leurs têtes. Devenues presque sauvages, elles ne craignaient plus leurs menaces. 

 

Elles demeurèrent là pendant une durée qui parut infinie. Elles avaient cessé de compter les jours. Toujours sous la pluie violente et dans la grisaille, elles vivaient au rythme des jours et des nuits en totale liberté. Le temps s’écoulait lentement.

 

Soudain, alors que rien ne le laissait prévoir, une subtile évolution se produisit. Les déluges torrentiels se calmèrent. Ils se transformèrent en une fine pluie persistante qui dura pendant des semaines. Petit à petit, l’intensité des averses diminua et, un beau matin, l’ondée cessa. Abasourdies, Julie et Emeline observaient l’horizon depuis leur perchoir. Les nuages épais commençaient à s’estomper. La mer se calmait. Il fallut encore attendre quelques jours pour qu’un faible rayon de soleil perce les nuées. Il brilla quelques instants et disparut. Puis il revint, à la faveur d’une trouée dans le brouillard qui enveloppait l’île. Le vent qui soufflait de l’océan chassait maintenant les nuages. Le ciel demeurait gris, mais une promesse de changement flottait dans l’air. L’humidité ambiante s’allégeait.

   

Elles se remirent à compter les jours. Le temps restait incertain. Un rayonnement pâle émergeait de temps à autre. Elles attendirent. Une semaine plus tard, elles entendirent tourner les pales d’un hélicoptère au-dessus du volcan. Elles se regardèrent. Elles éprouvèrent une joie mitigée à l’idée de retourner à la civilisation.

 

– C’est fini, dit Emeline. J’ai longtemps cru que le soleil n’apparaîtrait plus. La nature s’est fait entendre. Elle s’est mise en colère et a détruit une grande partie des choses. Mais dès qu'elle cesse de se rebeller, l’homme s’impose à nouveau. 

– Allons-y, répondit Julie avec une pointe de tristesse. Quel dommage, on était si bien ici. 

 

Elles se mirent en route, dévalant les pentes sur des chemins dont le sol avait déjà séché. Leurs pieds avaient perdu leur agilité. Elles ne couraient pas aussi vite qu’elles le voulaient pour rejoindre leur monde où le soleil promettait de revenir.

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Carolyn
Posté le 29/07/2025
Salut Belisade !

La couverture m'a attirée ici ; je la trouve vraiment très jolie, avec l'effet pastel et le "si" en italique, elle a beaucoup de charme.

Au début j'ai été un peu embêtée par le "vide" des dialogues, mais en fait j'ai l'impression qu'on est sur des personnalités avec qui ça colle (un magazine "luxueux", l'huile solaire pour bronzer, râler parce qu'on a pas la bonne herbe dans son cocktail, ne pas aimer lire de vrais livres…) Un peu stéréotypé mais pour un récit court ça fonctionne très bien !

Je voulais juste noter, j'espère que c'est ok, que "quatre" est invariable ! Ce sera donc "entre quatre murs".
Deux paragraphes plus loin, il faudrait une majuscule à Terre, car on parle de la planète.
Quand tu parles de trombes d'eau qui "tombent", je pense que ça pourrait bénéficier d'un verbe plus fort. Elles peuvent s'abattre, par exemple.

J'étais un peu confuse quand on a parlé de séisme, je n'avais pas saisi qu'il s'agissait de ça et pas d'une tempête… Ou alors les deux en parallèle ? C'est aussi pour ça que je pensais que le volcan allait vraiment causer des soucis par la suite.

Quelle horreur de voir les corps et de ne pas pouvoir porter secours… Le passage de description des conséquences de la montée des eaux est saisissant. Par chance, Julie et Emeline n'ont pas l'air plus phasées que ça. Après tout, leurs vacances sont fichues, c'est tout de même un plus gros problème !

Voir ces deux personnages si superficiels devoir se débrouiller, c'est très intéressant. C'est toujours des gens pleins de ressource qui se trouvent dans ces situations. Là, ce sont deux jeunes femmes qui se plaignent du romarin dans leur cocktail et qui sont tout à coup pieds nus à flanc de volcan. C'est génial !

Un autre instant rabat-joie ; elles buvaient l'eau qui coulait, au singulier.

Bon sang, elles partaient de si loin, c'est magnifique qu'elles aient survécu !
J'avoue avoir eu très peur du volcan… Elles ont eu chaud.

Le fait que ce ne soit qu'une parenthèse est très intéressant.
Je pensais qu'elles allaient rester "à l'état sauvage", ou au contraire revenir instantanément à leur personnalité du début de l'histoire.

Au moins, elles auront pu échapper à l'ennui !
Belisade
Posté le 29/07/2025
Bonjour Carolyn,
Merci beaucoup pour ce long commentaire.
Désolée d'avoir mis un s à quatre, je ne l'ai pas vu et pourtant je me suis relue de nombreuses fois.
Maintenant que le concours est terminé je vais corriger les points que tu as soulignés. Je mettrai aussi un T à la Terre.
Concernant le séisme, j'ai déjà eu la remarque dans l'un des commentaires. Oui c'est une erreur, je n'aurais pas
dû employer ce terme car je n'avais pas l'intention de faire exploser le volcan. Si la limité du nombre de mots avait été supérieure, j'aurais peut-être pu développer cette idée. Je vais aussi corriger l'eau qui coulait, encore une coquille que je n'ai pas vue. Merci pour ces remarques.
Les deux vacancières étaient effectivement superficielles, trop gâtées. Et comme tu le dis, ce sont ces personnes qui s'en sortent dans une situation désespérée, du moins dans ce type de fiction. C'est très injuste.
Je suis d'accord avec toi sur le fait que voir des corps sans leur porter secours est inimaginable si on a un peu d'humanité. Je me suis demandée comment on réagit dans une telle situation, quand on ne peut plus sauver les gens ? Est-ce que chacun ne songe qu'à sauver sa propre vie ?
Carolyn
Posté le 31/07/2025
Oh, ne t'excuse pas !
Il y a toujours des coquilles qui échappent aux relectures. En crochet, on pense que s'il n'y a pas d'erreur dans un ouvrage, son âme peut rester coincée dedans. Peut-être qu'il en va de même pour les œuvres écrites !
Je ne sais pas si je dirais que c'est injuste. Il n'y a pas vraiment de justice face à une catastrophe. D'autant que nos amies n'ont ni tué, ni volé pour survivre. Elles ont juste eu… De la chance. Et c'est un aspect qu'on voit trop peu dans ces histoires ; le talent, la force, les méninges, oui. Pas la chance. C'est ce qui rend ton récit unique pour moi.
Dans ce genre de situations, j'imagine qu'on pense souvent à sa propre survie. Ce doit être dur à encaisser psychologiquement, mais là, je tendrais à dire que les filles n'avaient pas le choix. Même des secouristes aguerris n'auraient rien pu faire. Peut-être saura-t-on dans quelques années quel impact cet évènement aura eu sur nos deux héroïnes !
Belisade
Posté le 31/07/2025
Meri beaucoup Carolyn !
Syanelys
Posté le 25/07/2025
Coucou Belisade !

Je me suis retrouvé naufragé sur cette plage avec les deux copines qui semblaient s'ennuyer comme leurs glaçons qui ont fini par quitter leurs cocktails. Un beau tableau vivant avec des vacancières qui râlent, qui veulent l'herbe plus verte chez les autres touristes et qui... déplorent le déluge... apocalyptique.

Le vrai déluge venait surtout d'elle : le monde s'écroule mais leur égocentrisme persiste contre vents et marées. Il leur faut survivre sans se poser de questions. C'est la fin du ciel ensoleillé ? On s'abrite. C'est la fin du monde ? Leur survie ne fait que commencer. Oh un volcan qui menace de se réveiller ? Leur rêve d'aventures ne prendra pas fin pour autant !

Un total décalage plaisant à lire, peu crédible en situation réelle, mais qui colle tellement bien à l'esprit de ta nouvelle.

Finalement, très ressourçantes ces vacances, non ? :p

Merci pour le partage de ta plume !
Belisade
Posté le 25/07/2025
Bonjour Syanelys
Merci beaucoup pour ton commentaire.
J'aime beaucoup ton interprétation, c'est exactement ce que je voulais dire. !!
Bleiz
Posté le 21/07/2025
Salut Bélisade,

Ouah, le choc entre ce début paradisiaque, pleines vacances, puis la pluie qui s'abat (quoi de plus normal qu'un peu d'eau en vacances) et qui se transforme en tempête apocalyptique ! Je n'avais pas vu venir ce plot twist. J'ai été un peu étonnée par la rapidité des choses, et le fait qu'elles soient seules dans leur annexe sans que personne les préviennent, mais bon c'est la fin du monde, on va non plus s'attarder sur les touristes x) Et puis quand elles ont parlé du volcan, j'étais SÛRE qu'il allait se réveiller, faut pas tenter le diable comme ça !
Les dialogues sont un peu trop écrits à mon goût, dans le sens où vu que c'est la période moderne, j'aurais plutôt vu une formulation plus "détendue".
Pour ce qui est de la fin, j'en aime bien l'idée -le retour des hommes sur la nature à peine la catastrophe passée- mais je les trouve un peu détachées de ce qui se passe, sans trop de sentiments. C'est un peu dommage, vu qu'elles ont failli y passer à plusieurs reprises x) Et en parlant de catastrophe etc., j'ai beaucoup aimé tes descriptions de la nature enragée ! J'avais l'impression de voir tout ça (depuis le confort de mon canapé et au sec).

Merci pour ton texte, à bientôt !
Belisade
Posté le 21/07/2025
Bonjour Bleiz,
Merci beaucoup pour ton commentaire.
J'ai senti la pointe d'ironie dans la première partie.
Concernant les dialogues, je ne suis pas une adepte d'écrire comme on parle, même si c'est la période moderne. Je trouve que trop de dialogues dans les textes ressemblent à ce qu'on entend tous les jours partout, et je n'accroche pas en les lisant. Alors évidemment, j'essaie de faire autrement.
La limite du nombre de mots nécessitait des choix, à mon sens, et c'est la description de la nature en colère qui m'a davantage intéressée.
Merci encore.
Rimeko
Posté le 19/07/2025
Hello Belisade !
Quelques remarques au fil de ma lecture :
« – Restons encore un peu, ajouta Julie en s’étirant paresseusement. On est si bien. » -> haha, je reconnais le titre de la nouvelle... et du coup, je me dis que ça va déraper cette affaire :P
« Elles n’aimaient pas lire de vrais livres. Et après avoir bu dix tasses de thé et autant de cocktails, elles n’avaient plus soif. » -> magnifiquement têtes à claques, ces deux ados pourries-gâtées :P (ou jeunes femmes ? elles ont plutôt l’air d’ados dans ma tête, notamment avec la mention du « sans alcool »...)
« Tous y voyaient la fin du monde. // Julie et Emeline restaient coincées dans leur hôtel. Elles fulminaient. » -> qu’est-ce la fin du monde par rapport à un séjour à l’hôtel frustrant après tout ? :P
« Il était trop dangereux de s’approcher du bord de l’eau pour secourir les noyés. » -> j o i e
« La population qui avait survécu au séisme » -> quel séisme ?
« Julie et Emeline se sentaient abandonnées. Sans eau courante, elles se douchaient sous la pluie sur le balcon. » -> leur sens des priorités me flingue x)
« – Il ne manquerait plus que le volcan se réveille ! ajouta-t-elle d’un ton amer. » -> houla, mademoiselle, ‘faut pas tenter le destin comme ça...
« La rage qu’elles avaient en elles les faisait continuer leur périple inutile » -> je n’avais pas particulièrement l’impression que la « rage » était le sentiment qui les caractérisait le plus...

Un petit « ouch » pour le texte entièrement en gras, visuellement parlant, d’ailleurs :/
J’ai un drôle de ressenti maintenant que j’ai fini ton texte : d’un côté, j’étais très fan du détachement de tes protagonistes au tout début, elles étaient très drôles dans leurs préoccupations hyper futiles, mais de l’autre côté... eh bien, comme l’ont dit d’autres plumes (j’ai zyeuté les commentaires), ce même détachement rend l’immersion plus difficile en seconde partie du texte.
Tu décris toutes les choses qui sont détruites, mais je trouve que ça manque d’ « accroche » pour qu’en tant que lecteur, on se préoccupe vraiment de cette destruction. Je dirais qu’il aurait peut-être fallu, soit que les deux filles en aient quelque chose à faire (là, elles ne paraissent qu’à peine s’inquiéter de leur survie ?), soit qu’il y a des détails plus prenants, au lieu de descriptions un peu vagues d’arbres arrachés et de routes perdues sous l’eau et la végétation. Peut-être en invoquant plus de sens que seulement la vue, aussi... ? Toutes les scènes de destruction ont un arrière-goût surréel, en fait, donc on a du mal à ne pas en être juste des spectateurs un peu amusés, un peu curieux de voir où tu nous emmènes.
Tu as une belle plume en tous cas, joliment fluide, et les dialogues au début sonnaient très juste dans leur douce ironie ^^ Merci du partage !
Belisade
Posté le 19/07/2025
Bonjour Rimeko,
Merci beaucoup pour ce long commentaire.
Désolée pour le fait que la police soit en gras, ce n'est pas fait exprès, mais je pense que tous mes textes sont ainsi.
Effectivement, comme toi, pratiquement tous les retours font une différence entre les 2 parties du texte, avant et après ... je n'ose pas dire le séisme :). Il est vrai qu'il ne s'agissait pas d'un tremblement de terre et que j'aurais dû employer un autre mot. Désolée et merci pour avoir noté cette erreur.
Dans ta suggestion pour une meilleure 'accroche', je retiens que les descriptions sont seulement visuelles et mériteraient l'intégration d'un autre sens, odorat ou ouïe. Mais le fait que tu dises que 'les scènes de destruction ont un arrière-goût surréel' rejoint une remarque précédente qui parlait de décalage. Et finalement, devant toutes les catastrophes dont nous entendons parler tous les jours et dont nous voyons les terribles conséquences, ne sommes-nous pas des spectateurs non pas amusés mais impuissants ? Je vois là aussi un décalage. Pour moi, c'était le rythme qui m'avait intéressée, entre la première partie lente et paresseuse, et la seconde où il fallait bouger et courir pour survivre. Avant de retomber dans la mollesse de l'attente puis une petite accélération à la fin au moment de la délivrance. C'était effectivement visuel dans ma tête. Merci encore d'avoir pris le temps !
Rimeko
Posté le 19/07/2025
Hmm, pour moi il y a deux aspects du coup, dans ce que tu veut transmettre avec ce texte, et qui semblent à mon humble avis incompatibles :
- le détachement qu'on a face à des scènes catastrophiques, quand on est de simples spectateurs -- et c'est ainsi que se comportent tes personnages pendant la majeure partie du texte -- ça peut être un angle très intéressant si c'est délibéré !

- MAIS tu dis : "Pour moi, c'était le rythme qui m'avait intéressée, entre la première partie lente et paresseuse, et la seconde où il fallait bouger et courir pour survivre" -> or, je n'ai pas perçu, à ma lecture, ce changement de rythme.
Pour moi, on reste spectateur tout du long, jamais on n'a cette attache aux personnages, ce moment d'empathie où on ressent l'urgence à laquelle ils font face...
Belisade
Posté le 20/07/2025
À mon sens l'un n'empêche pas l'autre, et bien sûr les 2 aspects m'intéressent tout autant. Le premier est le fond qui bien humblement se veut écologique, et le second la manière de raconter l'histoire. Mais peut-être me suis trompée sur le couplage des deux.
RoseDL
Posté le 14/07/2025
Je ne sais pas si c'était le but, mais j'ai trouvé cette nouvelle rigolote. Les filles complètement désabusées à la plage, qui ensuite ne pensent qu'à changer de lieu de vacances, qui finissent dans une annexe de l'hôtel tranquillou à s'ennuyer pendant que c'est l'apocalypse dehors. C'est très absurde et décalé. La progression sur l'île est bien absurde aussi, elles marchent tellement longtemps qu'on dirait que cette île est gigantesque ! On ne sait même pas comment elles font pour survivre. Ok elles mangent de l'écorce, mais on dirait que ça fait des mois ! Logiquement elles devraient être blessées, dénutries et avec une brochite. C'est pas crédible du tout et pour autant ça colle très bien avec l'absurde de la situation, le détachement total des filles par rapport à leur environnement. Bref, j'ai bien aimé, merci pour le partage !
Belisade
Posté le 14/07/2025
Bonjour RoseDL,
Merci beaucoup pour ton commentaire. Le fait que tu trouves l'histoire décalée me plait bien, parce que finalement c'est peut-être ça que je voulais montrer sans que ce soit le but. Je trouve qu'il en va souvent ainsi des nouvelles. J'aime beaucoup ton analyse. Merci !
Chris Falcoz
Posté le 13/07/2025
Bonjour,
J'ai bien aimé le début et les deux protagonistes désabusées. Mais ensuite, je suis restée spectatrice des évènements. C'est comme si tout ce qu'il se passait ne touchait pas les deux femmes, qu'elles ne ressentaient pas d'émotions, et donc, moi non plus.
A part ça, belle idée ce texte !
Merci pour le partage ! :)
Belisade
Posté le 14/07/2025
Bonjour Chris Falcoz,
Merci pour ce commentaire. En effet, les deux femmes ne ressentent pas d'émotions à partir du moment où elles comprennent qu'elles doivent fuir pour leur survie. Je suis désolée que tu n'aies rien ressenti, pour moi l'émotion venait du gâchis de la destruction engendrée par la colère de la nature plutôt que par le ressenti des deux protagonistes.
Chablaj
Posté le 12/07/2025
Hello Belisade !

J'ai trouvé ton texte intéressant, j'aime beaucoup le titre qui revient comme un leitmotiv décliné au fil de l'histoire, c'est très bien joué ! Le début est drôle, elles sont insupportables ces deux filles xD J'aime beaucoup le "pour animer la conversation", c'est très juste, ça nous plonge tout à fait dans leur état d'esprit fade et inconséquent. Tu arrives super bien à donner un parler artificiel à tes deux héroïnes, ça sonne faux juste comme il faut, ça me fait penser à l'élocution des personnages de Rohmer (je sais qu'il y a des gens qui aiment, moi ça m'énerve, mais là c'est un compliment parce que c'est très bien fait par toi !).

Ensuite ce brutal changement d'ambiance, ce déluge apocalyptique, on est passé de Rohmer à un film-catastrophe, j'ai trouvé la suite agréable à lire mais l'ensemble un peu décousu, parce que je n'ai pas bien saisi la continuité ou la progression, l'articulation entre ces deux parties. Le côté satire sociale disparaît complètement au profit d'une narration très fluide et dans laquelle je me suis bien projetée, mais qui n'a rien à voir. Il y a bien la phrase "Leur bronzage avait disparu" qui m'a fait rire, parce que dans ce contexte, on s'en fiche un peu du bronzage, non ? Et je les vois bien, les deux filles, se soucier de ça alors que leur survie est en jeu. Et en même temps, comme dit Gnucki, elles ont semblé tirer une force nouvelle de ces circonstances, force qu'elles perdent dès le retour du soleil (très bonne chute).

La couverture est par ailleurs très jolie ! Merci Belisade pour cette nouvelle :)
Belisade
Posté le 12/07/2025
Bonjour Chablaj,
Merci beaucoup pour ce commentaire.
L'effet de changement total était voulu, car toute la vie bascule d'un coup quand il arrive un pareil séisme. Les deux filles superficielles passent de vacances cool à l'obligation de survivre dans un environnement hostile. Et, au début, elles ne réalisent même pas l'étendue de la catastrophe. Le fait que le bronzage ait disparu était pour souligner que tout ce qui s'était passé avant était révolu, en réalité elles ne s'en soucient pas. Pour ta dernière remarque, c'est exactement ce que j'ai voulu exprimer. Merci pour ton retour sur la couverture.
Raza
Posté le 09/07/2025
Hello!
Idée intéressante, avec ce début somme toute assez décalé (pour la 1ère ligne, je dirai que avec ce concours maintenant tout PA sait que c'est 8min et qurlques secondes XD).
Je rejoins Gnucki, sur le fait que j'aurais aimé "vivre" un peu plus les événements, mais cela n'engage que moi !.
À bientôt :)
Belisade
Posté le 10/07/2025
Merci beaucoup pour ton commentaire Raza. Cette histoire de 8 mn t quelques secondes, c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit quand j'ai lu le thème. C'est une chose que mon père m'a apprise. Je n'ai pas très bien compris ce que tu veux dire quand tu dis que tu n'a pas vécu suffisamment les événements. Désolée.
Raza
Posté le 10/07/2025
Oh je veux dire que on a des passages ou tu racontes ce qui se passe, mais on ne vit pas les événements à travers les personnages, voilà tout. Mais c'est un ressentibpersonnel, d'autres pourront ne pas être d'accord avec moi !
Belisade
Posté le 11/07/2025
Merci Raza d'avoir apporté cet éclairage. Je crois que c'est ce que je voulais montrer en fait. Les personnages sont moins importants dans l'histoire que le déluge. Je voyais plus quelque chose de visuel qu'une introspection.
Gnucki
Posté le 09/07/2025
Salut Belisade !

Une nouvelle qui prend le sujet à contre-pied. On conçoit généralement l'absence de soleil comme une chose plutôt négative. Cependant, nos héroïnes fragiles et blasées en tire une nouvelle force... qu'elles perdent aussitôt le Soleil revenu. Snif.
J'aime particulièrement bien le début où tu places les personnages et fait rentrer le sujet par une scène de mise en action.
Ensuite, tu fais le choix de passer en mode "racontage". L'histoire est intéressante et bien décrite, mais on s'éloigne des personnages et de ce qui leur arrive.
Je pense que ton récit aurait certainement déployé plus de force et d'intensité en intégrant des morceaux de vie bien choisis qui montre ce qui arrive en direct à tes protagonistes et comment elles le vivent (avec des ellipses entre chaque).
N'hésite pas à me dire si je ne suis pas clair !

En tout cas, ça reste un chouette texte. Merci pour la lecture !
Belisade
Posté le 09/07/2025
Merci Gnucki pour ton commentaire.
Tu as raison, on s'éloigne des personnages quand le déluge prend le dessus. Mon propos n'était pas de focaliser sur les deux protagonistes mais sur le séisme et sur la destruction qu'il engendre, suite à l'absence de soleil. La limite du nombre de mots imposait des choix ...
Gnucki
Posté le 09/07/2025
Présenter un thème ou un événement par le vecteur des personnages est souvent très efficace quand on raconte une histoire.
Après, si tu l'as fait en toute conscience, ma remarque n'était pas utile :)
Belisade
Posté le 09/07/2025
NP :) merci d'avoir pris le temps de me répondre !
RedFuryFox
Posté le 07/07/2025
Hello Belisade,

J’ai bien aimé ton idée de départ : ces deux touristes un peu clichés au bord de la plage (clichées sans jugement, j’adore la plage aussi 😋), puis l’arrivée du mauvais temps, et l’abysse de leurs tristes occupations (elles loupent tellement de bons moments en se privant de vrais livres !). Et enfin… le déluge.
Quelques notes:
- Que se passe-t-il dans la tête des personnages ? Le monde s'écroule mais elles restent bizarrement stoïques. Que ressentent-elles ? Pourquoi ni pleurs, ni tristesse, ni deuil ?
- Pour la fin, je comprends le retour à la nature et au lent, le bruit de l'hélicoptère qui montre la présence de l'homme et avec ça, une forme d'appréhension... Mais peut-être que cela serait plus fort avec plus d'immersion dans leurs pensées ou avec un dialogue autour de cette peur ?
Merci à toi pour cette histoire apocalyptique et climatique !
Belisade
Posté le 07/07/2025
Merci RedFuryFox pour ton commentaire.

Entièrement d'accord avec toi : ces deux touristes qui ne lisent pas se privent de beaucoup de choses, et elles se seraient moins ennuyées ! À ce stade de l'histoire, elles sont n'ont pas beaucoup de maturité et ne s'intéressent qu'au superficiel.

Au moment du déluge, elles n'éprouvent rien parce qu'elles ne se préoccupent que d'elles-mêmes et de leur survie. Elles sont dans l'action. Dans ces situations, je ne sais pas si on a beaucoup le temps de penser ou de s'apitoyer.

À la fin, elles se sont endurcies à l'épreuve des difficultés, mais elles n'ont pas peur.

La limitation du nombre de mots imposait de ne pas ajouter de dialogues. Mais tu as raison, à ce stade de l'histoire, elles auraient pu échanger davantage.
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