Je claque la porte derrière moi. Des cris se font entendre de l’autre côté, mais je n’y prête pas attention. Je n’en peux plus. Je descends la volée d’escaliers bruyamment sans prendre la peine de me préoccuper des voisins. Je dois sortir. L’entrée que je viens de fermer s’ouvre et des pas pressés résonnent sur le bois du palier qui proteste d’un grincement. On m’appelle dans un cri, mais je l’ignore. Sans un regard, sans un mot, je quitte le lieu. La fraicheur de l’hiver me pique le bout du nez et je regrette immédiatement d’avoir pris une veste aussi légère. Et maintenant, qu’est-ce que je fais ? J’hésite un instant à rentrer, mais je revois son visage rouge de colère et me rétracte. Je grimace. J’ai beau le vouloir, je suis incapable d’y retourner pour l’instant. Ne désirant pas qu’il me rattrape, je m’élance dans la rue commerçante qui se trouve en bas de chez nous. Au fur et à mesure que je m’éloigne, mon pas ralentit et se fait plus lourd. Je finis par m’arrêter. J’ai trop froid. Je vais chercher un café où patienter, le temps que cela se calme. Je reprends ma marche. Le regard perdu, je contemple les vitrines colorées qui défilent devant moi. Tout en oubliant mon objectif premier, l’esprit englué dans mes problèmes qui ne cessent de me pourrir la vie, je me retrouve finalement à errer dans un parc. Je m’assois sur le premier banc que je trouve. Les mains dans les poches et le menton rentré, j’observe les passants. J’ai beau être entourée, je ne me suis jamais sentie aussi seule. Aujourd’hui, j’avais enfin pris mon courage à deux mains, mais comme toujours je me suis défilée. Une idée m’effleure ; et si je ne revenais pas ? Partir sans but est toujours mieux que d’affronter la réalité.
- Excusez-moi, me fait quelqu’un sur ma droite.
Je sors de ma torpeur et porte mon attention sur la personne qui m’a interpellée. Avec sa voix tonique, je m’attends à trouver une femme plutôt jeune. Il n’en est rien et je suis surprise de découvrir une dame d’un certain âge toute petite et frêle, mais ce qui me frappe c’est la vivacité de son regard. Elle me sourit et désigne de sa main ridée l’endroit où je suis.
- Puis-je m’asseoir ? me demande-t-elle.
Remarquant que je me suis étalée, je m’empresse de me redresser et de lui faire une place. Me remerciant, elle s’installe à mes côtés le tout avec une retenue presque cérémonielle. Mon regard survole les environs et je suis étonnée de constater que personne à part nous n’est assis sur les autres bancs. Ne souhaitant pas entamer la discussion, je m’apprête à me lever, mais ma voisine est plus rapide.
- C’est la première fois que je vous vois ici.
Ignorant si c’est une affirmation ou une demande, je me contente de répondre laconiquement :
- Cela fait longtemps que je ne m’étais pas promenée dans ce parc.
- Voyez-vous, jeune fille, me dit-elle. Cela fait près de soixante ans que je viens pratiquement tous les jours sur ce banc.
- Il doit représenter beaucoup pour vous, ne puis-je m’empêcher de relever.
Son regard se voile d’une pointe de tristesse.
- Vous n’en avez pas idée, déclare-t-elle dans un souffle.
Elle se tait avant de se tourner vers moi.
- J’attends quelqu’un pour tout vous avouer.
Elle ne rajoute rien et le silence s’installe entre nous avant que mon interlocutrice reprenne la parole.
- Et vous, qu’est-ce qui vous amène ?
Je m’apprête à sortir une banalité, mais j’ignore pourquoi je me retiens au dernier moment.
- Je me suis disputée avec quelqu’un et il fallait que je réfléchisse, dis-je.
- Si ce n’est pas indiscret, pourquoi ?
D’habitude, je ne supporte pas la curiosité des gens, toutefois je dois admettre que le fait qu’elle poursuive la discussion me soulage. Je me mords la lèvre inférieure avant de lui avouer :
- Je n’ai pas été honnête avec lui et j’ai fini par le blesser.
Bien qu’elle ne m’ait rien demandée, les mots sortent tout seuls.
- J’ai essayé de lui parler. J’ai vraiment essayé, mais je n’ai jamais pu.
Mes paumes s’appuient sur mon visage et ma voix se brise.
- J’ai préféré lui mentir plutôt que de lui dire la vérité. À la place, je faisais comme si tout allait bien. Il a fini par s’en rendre compte et ne l’a pas supporté.
Je sens une main se poser sur mon épaule.
- Relevez-vous, m’enjoint ma voisine.
Pour toute réponse, j’éclate en sanglots. Je n’en peux tout simplement plus. Les secondes s’écoulent, entrecoupées par des hoquets de ma part. La vieille dame ne dit rien, mais je peux ressentir son soutien. J’ignore combien de temps ça a duré avant que mes larmes finissent pas se tarir. À contrecœur, je me redresse. Mon interlocutrice n’a pas bougé.
- Vous vous sentez mieux ? s’enquiert-elle d’une voix calme.
Je hoche imperceptiblement la tête tout en frottant mes yeux qui ont dû rougir.
- Oui, merci, murmuré-je.
- Pourquoi une si grande tristesse ?
Mes prunelles se portent sur mes jambes croisées devant moi.
- J’ai appris que je serai incapable de donner la vie, lâché-je après une courte hésitation.
Je plaque ma main sur ma bouche pour étouffer un gémissement quant à cette confession. C’est la première fois que je parviens à mettre des mots dessus. Les doigts fripés et chauds de la dame se déposent délicatement sur les miens.
- Pénible sujet en effet, regrette-t-elle avant de poursuivre. Et si j’ai bien compris, vous pensez que votre partenaire ne va pas l’accepter ?
- Il a toujours souhaité fonder une famille, me contenté-je de lui répondre.
La pression sur ma main augmente légèrement. Je croise enfin son regard si profond.
- Je suis incapable de ressentir la douleur que vous endurez en ce moment, admet-elle. Mais je sais parfaitement ce que ça fait de craindre la réaction d’une personne qui compte tant pour nous.
Je lui suis infiniment reconnaissante d’agir de la sorte et de ne pas me sortir je ne sais quelle pitié que j’aurais détestée. Elle se tait avant de poursuivre :
- Je peux vous assurer que si vous avez confiance en lui et si c’est réciproque, il l’acceptera. Soyez sincère l’un pour l’autre.
Je me tends.
- Ce n’est pas aussi simple.
Elle me tapote le bras.
- Fiez-vous au jugement d’une donneuse de leçon comme moi. Et si j’en crois mon instinct, il ne devrait plus tarder.
Où veut-elle en venir ? Mon attention est soudainement attirée par la couleur rouge d’une veste si familière qui a passé la grille d’entrée du parc. Je me tends instantanément en le reconnaissant. Il m’aperçoit et se dirige à grandes enjambées vers moi. Les yeux de ma voisine se sont à leur tour portés sur la personne que je ne quitte pas du regard. Un fin sourire se dessine sur ses lèvres. Je me redresse vivement, mais au lieu de fuir comme je l’aurais fait habituellement, je m’élance à la rencontre de l’homme en face de moi. Par réflexe, je l’appelle.
- Félicien !
- Enfin, je te retrouve ! s’exclame-t-il, essoufflé.
Je m’arrête brusquement à un mètre de lui.
- Pourquoi es-tu là ? murmuré-je.
- Tu en as de ces questions. J’étais inquiet de ne pas te voir revenir, donc je suis parti à ta recherche.
Mon cœur manque un battement et la gêne me gagne.
- Comment as-tu deviné que je serai ici ?
Un coin de sa lèvre remonte vers le haut.
- Je te connais suffisamment pour savoir que c’est le genre d’endroit où tu vas quand quelque chose te tracasse et comme c’était le plus proche de chez nous, je n’ai pas hésité.
Il s’avance et attrape une de mes mains tremblotantes qui agrippent le tissu de ma veste.
- De plus, Tina, il fallait que je te fasse des excuses. Je n’avais pas à te parler de la sorte. Si j’avais fait plus attention, j’aurais vu que cela n’allait pas.
Je le fixe un instant sans rien dire, puis les paroles de la dame du banc me reviennent en mémoire. Soyez sincère l’un pour l’autre. C’est d’une voix vacillante que je lui réponds :
- Et moi, je te demande pardon pour t’avoir menti. J’aurais dû t’en parler.
Je constate dans son regard une note de douleur, mais aussi un certain soulagement. Sa main se cale dans mon dos et il se penche en avant.
- Rentrons pour en discuter et cette fois-ci je te promets de t’écouter.
Je relève le menton et le poids qui me compressait depuis si longtemps s’atténue quelque peu en entendant ses mots.
- Tu as raison.
Je remarque alors la vieille dame qui se rapproche de nous. Au lieu de m’adresser la parole, elle se tourne vers Félicien.
- C’est votre épouse ? lui demande-t-elle.
Je sens les doigts de mon compagnon se resserrer sur mon épaule.
- Depuis maintenant deux ans.
- Vous avez beaucoup de chance, lui dit-elle.
- Je sais et j’ai été un imbécile de l’avoir oublié.
Une bourrasque louvoie entre nous. Un frisson me parcourt. Félicien, le remarquant, retire son écharpe et entoure mon cou avec. Notre interlocutrice contemple, elle, le ciel d’un regard perdu. Elle reporte son attention sur nous.
- Il commence à se faire tard, je vais vous laisser. Surtout, prenez soin de vous.
- Merci pour tout, dis-je.
Après un hochement de tête, elle s’éloigne. C’est à cet instant que je me rappelle la raison de sa présence dans cet endroit.
- Madame ! m’exclamé-je, avant qu’elle ne soit hors d’atteinte.
Elle se retourne vers moi quelque peu surprise et attend la suite.
- Quelqu’un ne devait pas vous rejoindre ?
Un sourire se dessine sur ses lèvres.
- Si, mon mari, mais il ne viendra pas.
- Pourquoi ? m’étonné-je par ses propos.
- C’est sur ce banc que nous nous sommes rencontrés, me dit-elle en ignorant ma question. Et depuis nous avions pris l’habitude de nous retrouver ici dès que l’horloge sonnait seize heures.
À cet instant, les cloches de l’église située un peu plus loin tintent.
- Malheureusement, m’avoue-t-elle. Il nous a quittés la semaine dernière.
Elle ne me laisse pas rajouter quoi que ce soit.
- Tina c’est ça ? me demande-t-elle. Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Je vous remercie d’avoir accepté de passer du temps avec moi et d’avoir eu le courage de m’avoir parlée. J’espère que nous aurions encore la chance de nous revoir. Bonne journée à vous.
Sur ce, elle tourne les talons et disparait dans les allées du parc.
Je ne la revis jamais. Toutefois, je lui serai éternellement reconnaissante de m’avoir écoutée quand j’en ai eu le plus besoin. Par ses silences et ses paroles, elle a su me redonner le courage qui n’avait cessé de me fuir et pour ça je n’aurais qu’un mot, merci.
Après avoir vu ta demande sur le forum, je me contente de déposer un commentaire ici, parce que je suis une piètre BL.
C’est compréhensible que la narratrice ait envie de s’enfuir plutôt que d’avouer la vérité à son compagnon ; mais j’ai été surprise par son analyse lucide de son propre comportement : « Partir sans but est toujours mieux que d’affronter la réalité ».
Je dois avouer que je ne ressens pas vraiment d’attachement envers elle, même si je souhaite que sa vie s’arrange. Cependant, je ne sais pas si c’est dû à ton écriture, à mon propre fonctionnement (chez moi, en général, la narratrice « tient la caméra » et observe les protagonistes) ou à son caractère. Quant à son compagnon, je n’en sais pas assez sur lui. En revanche, j’aime beaucoup la femme rencontrée dans le parc. Il y a parfois des gens qu’on connaît à peine, voire pas du tout, qui sont amenés à jouer un rôle important dans un moment difficile de notre vie. Je trouve que cet heureux hasard est bien rendu.
On peut comprendre que la protagoniste ait des comportements contradictoires parce qu’elle n’arrive pas à faire face à ce qui lui arrive, mais elle dit à l’inconnue qu’elle a vraiment essayé de parler à son compagnon alors qu’elle avoue à celui-ci qu’elle lui a menti. Ça ne me semble pas très cohérent. Donc j’ai un peu de peine à imaginer ce qui a précédé sa fuite et je ne comprends pas de quoi il s’excuse. Peut-être que tu pourrais ajouter quelques précisions en introspection… à moins que je sois la seule à ressentir ce manque.
Finalement, cette nouvelle parle autant de la relation de couple en général (la communication, la franchise et la confiance) que de la stérilité.
Si la narratrice n’a jamais revu cette dame, c’est peut-être parce que cette rencontre l’a aidée elle aussi à accepter sa situation et à passer à autre chose. En tout cas, j’aime à l’imaginer.
Coquilles et remarques :
Les dialogues devraient être introduits par des tirets cadratins ou demi-cadratins. Les traits d’union ne sont pas adéquats.
— Des cris se font entendre de l’autre côté / On m’appelle dans un cri [Dommage d’employer deux fois le même mot ; « Des protestations », « Des éclats de voix », « Des vociférations », peut-être ?]
— Sans un regard, sans un mot, je quitte le lieu. [On dit plutôt « quitter les lieux ».]
— mais je revois son visage rouge de colère et me rétracte. [Se rétracter, c’est revenir sur ses paroles ; je propose « et me ravise » ou « et (je) renonce ».]
— Avec sa voix tonique, je m’attends à trouver une femme plutôt jeune. Il n’en est rien et je suis surprise de découvrir une dame d’un certain âge toute petite et frêle [« je m’attends à trouver une femme plutôt jeune, mais il n’en est rien. Je suis surprise » permettrait d’enlever un « et » ; cette coordination me semble également plus logique.]
— elle s’installe à mes côtés le tout avec une retenue presque cérémonielle [Je mettrais une virgule avant « le tout » / « le tout » ne me paraît pas clair parce que la réaction de la protagoniste interrompt le fil de l’action ; ce serait bien de préciser si l’inconnue a cette attitude depuis qu’elle est apparue / Je suis surprise de l’emploi de l’adjectif « cérémoniel » (« Au fig. Qui est de caractère artificiel et apprêté » selon le dictionnaire du CNRTL, le seul qui mentionne un emploi figuré) plutôt que « cérémonial » (aussi mentionné dans le dictionnaire du CNRTL) ou son synonyme « cérémonieux ».]
— Mon regard survole les environs et je suis étonnée de constater que personne à part nous n’est assis sur les autres bancs [C’est une redondance qui confine au contresens : « nous » sommes assises sur un banc, pas sur les autres ; il faudrait donc dire « personne à part nous n’est assis sur les bancs » ou « personne n’est assis sur les autres bancs ».]
— Ignorant si c’est une affirmation ou une demande, je me contente de répondre laconiquement [une question ou une interrogation ; ce n’est en aucun cas une demande / cette phrase n’est pas vraiment laconique]
— J’attends quelqu’un pour tout vous avouer. [Virgule avant « pour » ; autrement, ça veut dire qu’elle attend que quelqu’un arrive avant de tout lui avouer.]
— Elle ne rajoute rien et le silence s’installe entre nous [Elle n’ajoute rien ; il faut d’abord ajouter avant de rajouter.]
— Bien qu’elle ne m’ait rien demandée, les mots sortent tout seuls [demandé ; le COD est « rien » (« m’ » est le COI)]
— Les secondes s’écoulent, entrecoupées par des hoquets de ma part [« par mes hoquets » peut-être ?]
— J’ignore combien de temps ça a duré avant que mes larmes finissent pas se tarir [par se tarir]
— Mes prunelles se portent sur mes jambes croisées devant moi. / Les yeux de ma voisine se sont à leur tour portés sur la personne que je ne quitte pas du regard. / Elle reporte son attention sur nous. [Les regards et l’attention se portent et se reportent ; il faudrait varier. Par exemple « mes prunelles se posent », « Les yeux de ma voisine se sont tournés vers »...]
— Pénible sujet en effet, regrette-t-elle avant de poursuivre. [« Regretter » n’est pas un verbe de parole ; je propose « déplore-t-elle » ou « renchérit-elle ».]
— et de ne pas me sortir je ne sais quelle pitié que j’aurais détestée [la pitié, c’est un sentiment, pas des paroles ; donc il faudrait dire quelque chose comme « de ne pas me témoigner de pitié, ce que j’aurais détesté » ou « de ne pas me sortir je ne sais quelles paroles de pitié que j’aurais détestées »]
— Elle se tait avant de poursuivre [C’est étrange ; « Elle marque un temps/un silence/une pause avant de poursuivre », peut-être ?]
— Je me tends / Je me tends instantanément en le reconnaissant. [Outre la répétition, normalement, on ne dit pas qu’une personne se tend quand elle se crispe, quand elle est ou se sent tendue ; « je me crispe », « je me raidis », « mes muscles se tendent », peut-être ?]
— Un fin sourire se dessine sur ses lèvres. / Un sourire se dessine sur ses lèvres. [Dommage d’employer deux fois la même expression.]
— Tu en as de ces questions. J’étais inquiet [Je mettrais un point d’exclamation après « questions », même s’il n’élève pas la voix.]
— Si j’avais fait plus attention, j’aurais vu que cela n’allait pas. [Dans un dialogue, je verrais plutôt « ça » que « cela ».]
— Je relève le menton et le poids qui me compressait depuis si longtemps [qui m’oppressait]
— Pourquoi ? m’étonné-je par ses propos. [Cette incise ne fonctionne pas. On dit « je suis étonnée par ses propos » ou « je m’étonne de ses propos » ; mais en incise, je propose « dis-je/fais-je, étonnée par ses propos » ou « m’étonné-je » sans complément.]
— Elle ne me laisse pas rajouter quoi que ce soit [ajouter]
— et d’avoir eu le courage de m’avoir parlée [« d’avoir eu le courage de me parler » ou simplement « et de m’avoir parlé » ; il n’y a pas de COD, donc pas d’accord (« m’ » est COI)]
— J’espère que nous aurions encore la chance de nous revoir [que nous aurons]
— Je ne la revis jamais. [Le récit est au présent, donc le passé simple ne convient pas ; je propose « je ne l’ai jamais revue ».]
— et pour ça je n’aurais qu’un mot, merci [je n’aurai ; futur simple]
Une nouvelle toute simple, néanmoins sincère et émouvante ! Comme le chantait si bien Sévérine jadis : on a tous un banc, un arbre ou une rue où l'on a bercé nos rêves !
J'ai vraiment apprécié !
Bien à toi !
Quelques petites suggestions : "j'hesite a revenir.... mais je me retracte". Il me semble que "se retracter" s'emploie plutot pour les paroles, pas pour les actions ?
"J'attrape mon visage" : ca me parait curieux parce que "attraper" evoque plutot quelque qu'on capture a la lancee- en tout cas c'est l'impression que ca me fait.
A toi de voir! A bientot.
J'ai découvert ta nouvelle ce matin, je ne savais pas que tu participais à des ateliers d'écriture. J'aime beaucoup les histoires sur les rencontres et celle racontée ici est particulièrement marquante. C'est un sujet très triste, mais j'ai apprécié le fait que Tina parvienne à formuler ce qui la pèse depuis longtemps.
"Je claque la porte derrière moi." Encore! C'est récurrent chez toi! ^^
Plus sérieusement, j'ai été happée par l'action dès le début de l'histoire, j'imaginais très bien la scène, même sans comprendre pourquoi Tina était dans cet état.
"Et maintenant, qu’est-ce que je fais ? pensé-je. " -> Le "pensé-je" n'est pas forcément nécessaire à mon avis.
"Je vais chercher un café où patienter, le temps que cela se calme. Je reprends ma marche." Je ne suis pas sûre si Tina s'est effectivement arrêtée dans un café ou si elle a juste beaucoup ralentit, le temps de regarder autour d'elle.
"l’esprit englué dans mes problèmes qui ne cessent de me pourrir la vie," -> Comme je me reconnais dans cette phrase XD
"Une idée m’effleure et si je ne revenais pas." -> Je couperai les deux phrases par un " ;" ou un " ... " Je pense qu'un point d'interrogation à la fin marquerai plus la question.
"Je sors de ma torpeur" Encore "torpeur" ^^ C'est un tic de langage que j'ai remarqué dans tes récits à la première personne.
qui m’a interpellé -> interpelléE
"je suis surprise de découvrir, une dame d’un certain âge toute petite et frêle" Je me demande si la virgule après "découvrir" est pertinente.
Il y a deux "à mes côtés" à quelques phrases d'intervalle.
"le tout avec une retenue presque cérémonielle." J'ai bien aimé ce détail, je l'apprécie d'autant plus que je connais la fin de la nouvelle. :)
"Cela fait longtemps que je ne m’étais pas promenéE dans ce parc."
"J’attends quelqu’un [,] pour tout vous avouer."
La suite du dialogue est très agréable à lire. Je l'ai lu plusieurs fois et à chaque nouvelle lecture il me fait sourire :)
Je n'ai pas bien compris ce que Tina voulait dire par "Si tu es fautif, je le suis tout autant."
- C’est votre femme [?], lui demande-t-elle.
"Félicien, le remarquant, retire son écharpe et entoure mon cou avec. " -> Tellement attentionné comme geste <3
J'ai beaucoup aimé la révélation de la vieille dame sur le décès de son mari. Le détail du clocher qui sonne au loin complète très bien la magie du moment. La fin est très poétique, je me demande si la vieille dame n'a pas fini de rejoindre son mari finalement. En tout cas je comprends très bien ce que ressens Tina, ce genre de rencontre à un moment décisif dans une vie ne s'oublie pas.
Merci pour cette histoire :)
Pour répondre à tes questions, Tina ne s'est pas arrêtée dans un café. C'est une pensée qu'elle a eu, mais qu'elle n'a pas réalisé. Pour la ligne de dialogue "Si tu es fautif, je le suis tout autant." C'est un moyen pour Tina de lui dire qu'elle a sa part de responsabilité dans les tensions qu'ils y avaient entre eux.
Je suis contente que ce texte t'ai plu et que la fin fonctionne bien. J'ai préféré faire une fin ouverte. Encore merci pour ton passage ! :-)