- Tu m’emmènes où, là ?
- C’est plus très loin, on est presque arrivées.
- Non mais sérieusement, on est où ? J’ai de l’eau plein les chaussures, mes chaussettes sont trempées et j’ai les pieds gelés, il y a plein de mouches, ça sent bizarre, et puis, la nuit commence à tomber…
- Chut ! On est tout proches. À partir de maintenant, plus un bruit, d’accord ? Viens, fais moi confiance.
Elle sourit, et me tendit la main. Je l’attrapai.
La vase avait l’air méchante, mais elle n’était pas profonde. À vrai dire, je m’étais habituée aux odeurs et aux textures du marais, ses flaques et ses roseaux, les poules d’eau qui roucoulaient et fuyaient à notre approche, les mousses spongieuses qui imitaient la terre ferme, et la terre ferme qui se terrait sous l’eau, depuis trois heures que nous crapahutions dedans. Mais à ce moment-là, avec l’obscurité traître qui nous enveloppait de plus en plus et la température qui chutait en conséquence, je me sentais beaucoup moins à l’aise. Mon acolyte, par contre, ne montrait aucun signe d’affaiblissement. Toujours aussi précise dans ses gestes, dans le choix de ses pas pour trouver le chemin le plus sûr, elle se montrait désormais encore plus confiante et déterminée. À mesure que la luminosité baissait, elle devenait toujours plus furtive dans le moindre de ses mouvements. J’en étais béate d’admiration. Comment pouvait-elle se mouvoir avec tant de grâce, elle qui collectionnait les entorses et les égratignures dans la cour de récréation ? Je la suivais parmi les rameaux de salicorne, plus sensible à la beauté du lieu que je ne l’avais été sans sa main serrée dans la mienne. Elle écartait les joncs pour nous laisser la place de nous glisser par dessous, et nous nous faufilions en silence entre tous ces drôles de végétaux qui prenaient des teintes violacées sous le faisceau de la lune. En levant les yeux, je m’aperçus alors que celle-ci était parfaitement ronde et irradiait une lumière bleutée si soutenue qu’elle me coupa le souffle. Je n’eus pas le temps de m’attarder sur ce phénomène singulier, ma compagne me tirait vers l’avant, toujours plus profondément dans les entrailles du marais.
Je me rendis compte que le parfait silence autour de nous n’en était plus un ; il n’y avait pas de vent cette nuit-là, et les mouches s’étaient tues depuis un moment, mais un certain chant flottait dans l’air, un son sourd et languissant généré par mille petites voix jointes à l’unisson. Étrange unisson, à vrai dire, je n’avais jamais entendu des grenouilles chanter ainsi. Leurs voix habituellement multiples et dissonantes n’en formaient qu’une, une voix sépulcrale sortie de mille corps rassemblés pour égrener une à une les notes d’un fredonnement mélancolique, les timbres flûtés se faisant plus graves qu’à l’ordinaire, comme mus par la solennité de l’instant. J’avais l’impression d’entrer dans une cathédrale à ciel ouvert, une secrète cathédrale amphibie où se récitaient les plus anciennes prières du monde, où se déroulaient les cérémonies les plus sauvagement gardées, et moi, humaine petite, ordinaire et si peu dégourdie, j’y avais miraculeusement accès. Je sentis une douce pression dans ma main gauche et vis ma compagne qui s’accroupissait derrière une jonchaie touffue. Je l’y rejoignis gauchement. Lorsque nous fûmes stablement installées, elle tendit l’index devant sa bouche en signe de discrétion et de l’autre main, écarta doucement les herbes qui nous barraient la vue.
Elles formaient un cercle vaste et imposant, les unes perchées sur une berge imbibée de limon, d’autres accroupies entre les populages, d’autres encore reposant au ras de l’eau, et certaines surplombant les autres depuis les hauteurs de quelques grosses pierres lissées par les crues et décrues successives des siècles passés. De toutes les nuances de vert et de brun, striées, tachetées, unies, de toutes les tailles, de toutes les formes même, elles appartenaient pourtant toutes sans aucun doute à la même famille, dont le nom est Ranidae. Les flots de lumière que déversait la lune nous permettaient d’appréhender la scène avec la même aisance que s’il y eut un soleil éclatant de midi, à la différence près que tout semblait nimbé d’un aura fantastique, depuis la surface immobile de l’eau d’où émanait une lueur fluorescente, jusqu’aux peaux luisantes des anoures parés de halos bleuâtres. La sensation générale était que nous avions pris une tangente vers un univers parallèle au nôtre, qui ressemblait fort au nôtre, mais où le surnaturel avait prise, et où nous étions des étrangères.
- Soeurs, frères, amis, voisins, lointains cousins et anciens vénérables, merci à vous d’être présents cette nuit. Il n’est pas si fréquent que l’appel soit lancé, certains parmi nous ne l’avaient encore jamais reçu de leur vivant, mais tous, vous l’avez reconnu, et vous êtes venus jusqu’ici.
Je n’en croyais pas mes oreilles. La petite rainette sur le rocher le plus haut avait parlé.
- Vous savez pourquoi il était si important que nous nous réunissions. Nous avons chanté. Désormais, nous pouvons écouter. Notre oracle a vu, et va nous partager ce que son don lui permet de connaître. Je laisse place à Celle-qui-voit.
La rainette se tut, et c’est alors que je distinguai derrière elle une grosse grenouille grise qui sortait de l’ombre et s’avançait lentement vers le bord de la pierre. Elle s’y arrêta. Aucun mouvement ne perturbait le tableau, aucun son ne fit même que frémir à travers l’atmosphère.
- Ces mots ne peuvent être prononcés que sous la lune bleue. Je les dirai, comme il se doit, et ensuite, après m’avoir écoutée, vous rentrerez chez vous, vous choierez vos jeunes et chérirez vos vieux. Comme il se doit.
Le soleil se lèvera pour la dernière fois dans trois de générations d’anoures. Le crocodile aux yeux jaunes sortira de son hibernation millénaire pour engloutir l’étoile à laquelle est arrimée notre Terre. Dans trois générations d’anoures, la Terre quittera son orbite et partira sans cap à travers l’univers. Sa surface gèlera et de toutes les espèces qui l’habitent, seuls les anoures résisteront au brutal arrachement, et survivront sous la glace. Dans trois générations, les anoures seront seuls, seuls et sans cap dans l’univers.
Mon estomac se retourna. J’étais tétanisée, je ne savais que penser, plus rien ne faisait sens. Je tentais de tourner la tête vers mon amie, de me raccrocher à elle pour conserver mon calme, mais mon cou me paraissait cloué en place, impossible de le bouger. Je ne sentais plus sa présence à mes côtés, je ne sentais plus sa main dans la mienne, et à ce moment-là, je doutais même de son existence, tant son souvenir se dissolvait dans ma mémoire. Je laissai mes yeux traîner vers la mare imperturbable qui nous séparait des grenouilles, je suivis la courbe de la berge, laissant mon regard vaquer loin de ces créatures dont le comportement et les paroles me perturbaient tant. Les idées valsaient follement dans mon esprit, je sentais que mon souffle était court, je me sentais faiblir. Mes yeux se promenèrent encore le long de l’eau, et se posèrent sur un large tronc à l’écorce grumeleuse qui dépassait de la surface. Le tronc ouvrit les yeux. Deux yeux jaunes aux pupilles verticales me fixèrent, deux yeux ronds immenses à l’iris flamboyant, attentifs, intelligents, sournois, patients. J’ouvris la bouche mais aucun son n’en sortit. Je tentais en vain de fermer les paupières, de m’échapper de cette vision funeste, mais je ne pouvais que me perdre dans ce jaune brûlant, corrosif, implacable, qui m’avait prise en otage. Ouvre les yeux. Ouvre les yeux. Pour de vrai, ouvre les yeux ! J’ouvre les yeux.
Le réveil indique 10h34. J’ai trop dormi. Mon matelas tangue, j’ai l’impression d’un effroyable roulis sous le sol de ma chambre. Je rejette la couverture loin de moi et je me lève, je me secoue un peu pour évacuer ce rêve terrible. Je titube vers le rideau de la fenêtre que je tire d’un coup sec, histoire de me laver l’oeil et la cervelle en regardant ce qui se passe dehors, peut-être respirer un peu. Il neige. Ce n’est pas normal, ça ; on est en juillet. Pourtant, une couche épaisse de poudreuse recouvre la cour de l’immeuble, et ça continue de tomber dru. Je pousse péniblement le battant de la vitre, une volée d’air glacial me coupe immédiatement la respiration. Je tousse, je halète, ma tension artérielle monte dans les tours, je mets toute ma force dans mes avant-bras pour refermer la fenêtre et je m’y adosse. Mais qu’est-ce qui se passe ? C’est n’importe quoi, ce n’est pas possible, je rêve ! Lentement, je me retourne, je surveille à nouveau d’un œil hagard le spectacle ahurissant qui s’offre à moi. C’est le dérèglement climatique, la couche d’ozone est cassée, y a plus de saisons, c’est normal, c’est tout. Dans mon inquiétude, je lève les yeux pour scruter le ciel, histoire de me rassurer. Ouf, le soleil est là, il irradie haut dans cet océan de blanc opaque, à travers une dense couche de nuages, c’est bon, c’est lui, le soleil est là, il n’y aura pas de fin du monde aujourd’hui, c’est peut-être pour bientôt avec ces conneries climatiques mais pas pour tout de suite. Je me laisse bercer par la quiétude du soleil retrouvé, je me détends un peu malgré ma tête qui continue de tourner, je me baigne dans la contemplation de l’astre précieux, je vois que la lune à côté ne s’est pas couchée. Non, ce n’est pas la lune ; elle brille aussi fort que l’autre, elle est tout pareil à vrai dire, on dirait un deuxième soleil. Les deux soleils se voilent un instant, simultanément, presque lentement, et l’obscurité tombe comme un couperet sur le monde. Le voile se relève, placidement, il n’en a rien à faire des inquiétudes qu’il me cause, des retournements d’estomac qu’il provoque. Les deux soleils me fixent à travers la neige qui continue de tomber, sournoisement. Je distingue comme une mèche noire au centre de chacun d’eux, et plus je les regarde, plus je les trouve vivants, animés d’un je-ne-sais-quoi d’orgueil, d’une fatuité qui me hérisse. Je me mets à trembler. Mon sang ne fait qu’un tour lorsque les orbes se rapprochent, leur jaune s’intensifie, la mèche noire se précise, et deux formidables naseaux apparaissent en dessous, ils soufflent de grands jets de brume glacée qui me pétrifient de terreur et de froid, un froid sans mesure et sans nom. La sensation de roulis revient à charge, je tombe à genoux sur la moquette qui ne me retient pas, qui tombe avec moi, je perds connaissance.
La Terre sort doucement de son orbite, plus rien ne l’y retient. Doucement, tout doucement, elle part à la dérive, petite bille gelée perdue dans une mer de vide infinie. Il ne reste rien de vivant sous la croute de glace qui la recouvre désormais. Rien ? Ah, quelques têtards en hibernation prouveront peut-être un jour le contraire...
La prophétie des grenouilles :OO à quand l'apocalypse de grenouille ? C'est fou que je sentais le stress du pauvre protagoniste mais impossible de prendre la situation au sérieux avec les grenouilles-porteuses-de-mauvaises-nouvelles XD
Je m'attendais à ce que la prophétie se réalise, mais pas que la scène précédente ait été un rêve :OO
"Le tronc ouvrit les yeux." => Aaaah non !! non ! ferme les yeux !
Merci pour cette lecture :D
Je met mon commentaire que maintenant alors que j'ai lu ta nouvelle depuis au moins 2 semaines. Je me suis promis de laisser un petit message à toutes les nouvelles qui m'avaient marqué, et on peu dire que la tienne est dans la tête de mon classement.
Je ne suis pas foncièrement fan des fins du monde, mais j'avoue que cette histoire de congrégation des grenouilles m'a beaucoup interpellé. J'aime beaucoup le côté décalé de la situation autour d'un sujet très concret et funeste. Tu arrives à transmettre avec ton récit une impression de surréalisme qui a très bien fonctionné avec moi.
A la prochaine :)
Je suis contente de te lire pour la première fois avec cette nouvelle ^^ Le moins qu’on puisse dire, c’est que tu maîtrises le format !
J’ai bien aimé voir les grenouilles se rassembler un soir de pleine lune. Avec tes descriptions, on avait l’impression d’y être !
(En plus, dans La Guerre des Clans aussi, tous les chats se rassemblent les soirs de pleine lune ! Sauf que c'est pas dans un marais, que leur lune n’est pas bleue et qu’il n’y a pas de fin du monde XD Oui, je sais, tout ça n’a pas trop de rapport avec ton texte, mais on a les références qu’on a XD)
En commençant ma lecture, je ne savais pas à quoi m’attendre, mais au final, j’ai trouvé ça très chouette, cette prophétie apocalyptique déclamée par Celle-qui-voit au milieu des marais ! Intéressant aussi que la narratrice se réveille, croit que c’était juste un cauchemar et que tout va bien, et en fait non XD Et les deux soleils qui sont en fait les yeux du crocodile, c’est excellent !
Bref, très bonne nouvelle, aussi absurde qu’angoissante. (En plus, on aime les grenouilles sur PA <3)
En tout cas, je constate que tu as un vocabulaire riche : il y a certains mots dont j’ai dû aller chercher la définition car je ne les connaissais pas XD
A bientôt !
J'ai beaucoup aimé tes deux histoires, tant l'ambiance change entre les deux.
La première est féérique et fantastique, avec un vrai registre du marais, des plantes, et des animaux. L'utilisation de noms scientifiques (en latin donc) indique que le protagoniste est sans doute un lettré, voir un étudiant en science; sinon ces termes sont les tiens, et cette histoire là n'a pas de place pour les pensées de son auteur.
L'ambiance de la cérémonie reprise du film est une vraie bouffée de nostalgie, j'ai vu ce film une fois il y a plus de 20 ans, je m'en souviens encore.
La deuxième partie est la concrétisation de la peur de la première, qui sont toutes les deux angoissantes; et cette réalisation de la fin du monde, avec le déni et l'incrédulité du personnage principal, sont véritablement terrifiants, et tout à la fois poétiques; avec ce crocodile qui dort parmi les astres. Ça me rappelle les clip vidéos faits par IA qui traînent sur Youtube. Ta version est bien plus intéressante, et angoissante. Et surtout élégante.
Merci à toi.
Une histoire qui m'a un peu perdue car je n'ai pas réussi à comprendre l'âge des protagonistes au début de l'histoire. Tu parles d'école, donc je suppose des enfants jeunes, mais tu parles également de compagne tout du long, ce qui n'est pas un terme utilisé par un enfant pour une camarade... et puis sa peur lorsqu'il entend la prophétie n'est pas une réaction enfantine non plus. Du coup, je ne sais pas quel âge ils sont au démarrage.
Par contre j'ai bien aimé le coup du "ce n'était qu'un rêve"... et puis non en fait !
Une belle fin ! (horrible hein ? mais belle ! je l'aime bien moi, cette histoire de crocodile !)
(et pas de soucis sur son âge final, puisque j'ai supposé 15-20 ans de plus, donc forcément adulte, quel que soit l'âge de départ, le temps de trois générations d'anoures ça doit faire ça à peu près ?)
Merci pour le partage ! :)
Je ne sais pas quel est le mot pour décrire cette nouvelle. J'hésite entre absurde et surprenante, ou aucun des deux. J'ai trouvé le début intriguant avec les dialogues, puis l'évolution dans les marécages/forêt. Et, les grenouilles se sont mises à parler, c'était très visuel, imagé, je les voyais se déplacer presque comme dans un dessin-animé. Je ne sais pas pourquoi cette phrase m'a fait une grande impression : "La rainette se tut, et c’est alors que je distinguai derrière elle une grosse grenouille grise qui sortait de l’ombre et s’avançait lentement vers le bord de la pierre."
Je m'attendais presque à ce que le personnage principal se transforme en grenouille. Mais non, c'est pire, je crois x) Les yeux des crocodiles, c'était parfait pour conclure, saisissant et visuel. L'âge de la narratrice ne m'a pas dérangée (vu que c'est une sorte de rêve) même si c'est vrai que cela peut interroger.
L’alternance entre le texte prophétique et les différentes narrations avec des tons différents ont créé un contraste qui provoque le rire, sans perdre pour autant son sérieux.
Merci pour cette lecture, j'ai passé un super moment ^^
Quelle belle découverte que ta nouvelle ! 😍
J'ai tout simplement été séduite par ton écriture que je trouve à la fois envoutante et fluide ! J'ai été charmée par la première partie aux allures de fable avec les grenouilles. 🍃
On passe du rêve au cauchemar et je trouve que tu exécutes parfaitement l'exercice de changement de style, en passant du passé simple au présent et en adoptant un ton et un vocabulaire presque à l'opposé du début. Je ne m'attendais d'ailleurs pas du tout à cette dernière partie, ni à ce que la prophétie se réalise si vite !
Bravo à toi et merci, j'ai passé un très bon moment !
Em 🌸
Déjà, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est vraiment surprenante ! On se laisse vraiment promener avec plaisir par ta plume, et j'ai vraiment été captivé par ton histoire.
On rentre directement dans l'action, et la description du marais, et de l'assemblée des grenouilles est vraiment très bien écrite, on y est vraiment. La prophétie de l'oracle des grenouilles (une grenoracle ?) est aussi très bien construite, on a une belle structure en 3 temps (avec les 3 générations, c'est si beau quand tout s'aligne bien).
En tous cas, merci beaucoup pour cet avertissement, e vais peut être me mettre à me méfier un peu plus des grenouilles à partir de maintenant...
Merci beaucoup pour la lecture et ton commentaire ! J'aime beaucoup le grenoracle aha ! Je suis très contente que ça t'ait plu.
Que de revirements ! Au début, je croyais que ton histoire serait une tranche de vie qui raconterait un moment volé d'été, puis les grenouilles se sont mises à parler ! J'étais aussi stupéfaite que ton héroïne, à les écouter prophétiser les malheurs à venir... Puis elle se réveille, et là BAM ! Message sur le réchauffement climatique ! Comme je les aime, ces avertissements littéraires <3 Tu deviens illico une de mes grenouilles à plumes préférées.
À bientôt :)
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire ! J'y ai pensé en lisant ton texte, tu as pris l'angle chaud, j'ai pris l'angle froid, mais le résultat final est le même pour nos personnages (en espérant que nous ne devenions pas nos personnages, mais pour ça il faudrait qu'on se bouge un peu les fesses)... En tout cas je suis bien contente que cette lecture t'ait plu !
À bientôt sur PA :)
J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à lire ta nouvelle. J'aime énormément ton style : tu parviens à utiliser plein de figures de style et un vocabulaire recherché tout en maintenant un style fluide et accessible. C'est vraiment un plaisir à lire et un challenge d'écriture que tu relèves avec brio! Tes descriptions notamment sont hyper réussies. On ressent presque physiquement cette scène où les grenouilles chantent tant tu arrives à nous immerger dedans. Je ne peux pas tout citer parce que sinon ce commentaire sera plus long que ta nouvelle, mais vraiment, hyper chouette. Et tu m'as bien eu avec ton double plot twist: "Ouf, c'est un rêve", "OH MERDE NON C'EST PAS UN RÊVE". Très très bien géré et toujours aussi onirique, la scène de ces deux yeux de crocodile géant dans le ciel est saisissante.
Je n'ai pas beaucoup de pistes d'amélioration à donner. La principale serait que j'ai trouvé le style un peu trop recherché pour un narrateur enfant. Par ex, bizarre qu'elle connaisse le terme "ranidae", ça m'a un peu sorti de ma lecture. Alors on comprend que c'est un rêve à la fin de la nouvelle mais je me pose encore la question après ma lecture : était-ce une adulte qui rêvait qu'elle était revenue en enfance ou une enfant qui rêvait? Ce flou pourrait se dissiper en décrivant la narratrice en une phrase, ou en disant quelque chose du genre "10h34, j'ai trop dormi. Je vais être en retard au travail. Je ne suis plus une enfant depuis bien longtemps". Ou tu pourrais aussi décrire rapidement la chambre: s'il y a des jouets un peu partout, on déduira que c'est toujours une enfant. S'il y a une penderie, un bureau et le/la partenaire de ta narratrice qui dort dans le lit à côté, le lecteur déduira facilement que c'est une adulte.
Pour le reste:
-"J’avais l’impression d’entrer dans une cathédrale à ciel ouvert, une secrète cathédrale amphibie" Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'une répétition involontaire du mot "cathédrale" ou d'une figure d'insistance. Personnellement, j'aurais tendance à remplacer l'un des deux par un synonyme ou une périphrase.
-"univers parallèle au nôtre, qui ressemblait fort au nôtre" = répétition de "au nôtre" je retirerais le premier, "univers parallèle" suffit.
-"je sentais que mon souffle était court, je me sentais faiblir": répétition de "sentais", "mon souffle était court" suffit
Voilà c'est à peu près tout et ça me permet aussi de mentionner l'absence totale de coquilles dans ce texte et ça, c'est à la fois rare et beau! Bref, excellent taf sur cette nouvelle, félicitations! :D
Merci beaucoup pour ton commentaire élogieux ! Vous me faites presque tous la même remarque à propos de l'âge des protagonistes, il y a anguille sous roche xD Je vais tenter de résoudre cette affaire après le concours. Il s'avère que la narratrice est bien adulte, et l'enfance qu'elle raconte est rétrospective/imaginée... C'est le prisme de l'âge adulte qui lui donne ce ton, mais si vous êtes tous dans le doute à ce sujet, c'est qu'il y a un souci quelque part. Concernant les répétitions, elles sont volontaires, je suis assez fan de l'épanorthose et j'ai tendance à en faire beaucoup du coup, trop sans doute, il faut que je me prenne en main !
En tout cas, ton commentaire me flatte et me fait très plaisir ! À bientôt sur PA BiBulk :)
Oooh, étonnant petit bijou que cette nouvelle ! Merci.
ça commence très drôle, avec cette histoire d'assemblée des grenouilles au clair de lune et ça finit en fin du monde.
Fantastique et apocalyptique. Tellement proche de nos peurs contemporaines que c'en est effrayant, mais tellement absurde que c'est drôle.
Je retiens la poésie des prophéties des grenouilles : "vous choierez vos jeunes et chérirez vos vieux. Comme il se doit."
J'aime beaucoup le début de l'histoire avec ta description du marais. Tout est concret et cela nous plonge bien dans cette atmosphère.
Encore merci.
Je te remercie pour ta lecture et ton commentaire ! Oui, les grenouilles ont un certain sens de la famille (au sens large), ou de la communauté, haha ! Ton message me fait très plaisir, et je suis bien contente que tu aies passé un bon moment en lisant cette nouvelle.
Ta description des marais m’a littéralement enchanté : on y sent flotter l’étrange, une atmosphère de secte batracienne convaincue d’être la seule à connaître la vérité sur l’apocalypse à venir. J’ai été happé par le ton poétique que tu déploies avec grâce, alors que la catastrophe se dessine, nous voilà bercés dans un rêve suspendu entre hallucination douce et contemplation inquiète. C’est une véritable symphonie visuelle et sonore que tu orchestres là.
Merci aussi pour la découverte du mot anoures, j’aime ressortir d’un texte avec une nouvelle lueur dans la tête
Je dois t’avouer que le "réveil" m’a d’abord laissé un peu décontenancé. J’ai eu ce petit pincement : "Oh non, pas ça ! Les grenouilles DOIVENT être vraies ! Pas le coup du mauvais rêve pour expliquer le texte ! Quelle déception serait-ce alors !" Peut-être voulais-tu provoquer cette frustration, ce flottement dans l’esprit du lecteur ? Car la suite renverse tout avec brio. La prophétie amphibienne reprend corps, se déploie, sublime. J’ai eu l’impression de voir surgir un dragon mythologique, né des astres, dont le souffle glacial vient clore le chapitre pathétique de l’humanité. Pauvres fous que nous sommes, balayés par ce chant cosmique de grenouilles vengeresses. Oui, je vois le dragon de la même famille, et donc complice des bactraciens qui domineront désormais le monde !
Et si ces petits têtards portaient en eux l’espoir d’un monde meilleur que celui que nous avons bâti ? C’est ainsi que j’ai lu et interprété ton texte.
Un grand bravo à toi.
Ps : petit détail topographie : tes tirets de dialogues ne sont pas les bons. — plutôt que -
Merci beaucoup pour ta lecture et ce gentil commentaire, ça me fait très très plaisir :) Je suis vraiment contente que tu aies aimé le texte, et tes mots me touchent beaucoup, j'en suis assez émue. Je vais aussi régler cette histoire de tirets, merci pour l'info :) (je ne sais pas encore comment, mais je vais bien trouver).
Vraiment, merci encore :)
Quelques remarques au fil de ma lecture :
« La vase avait l’air méchante, mais elle n’était pas profonde. » -> j’aime bien le « méchante », ça fait très enfantin ^^
« elle qui collectionnait les entorses et les égratignures dans la cour de récréation ? » -> okay, donc oui, ça corrobore ma première impression qu’il s’agit de deux enfants...
« rameaux de salicorne » -> c’est peut-être moi qui me trompe, mais j’aurais dit que la salicorne, c’était dans l’eau salée ?
« J’avais l’impression d’entrer dans une cathédrale à ciel ouvert, une secrète cathédrale amphibie où se récitaient les plus anciennes prières du monde » -> C’est beau !
« Les flots de lumière que déversait la lune nous permettaient d’appréhender la scène avec la même aisance que s’il y eut (avait eu) un soleil éclatant de midi, à la différence près que tout semblait nimbé d’un(e) aura fantastique » -> plus-que-parfait, pour la concordance des temps...
« anoures » -> je ne connaissais pas ce mot (j’ai dû demander à mon ami Wikipédia), mais c’est joli, j’aime beaucoup comment ça sonne !
« vous rentrerez chez vous, vous choierez vos jeunes et chérirez vos vieux. Comme il se doit. » -> Une belle philosophie de vie chez ces grenouilles, je vois :P
« Le soleil se lèvera pour la dernière fois dans trois de générations d’anoures. » -> Ah !
« Le tronc ouvrit les yeux. » -> Ah !! (gloups)
« Deux yeux jaunes aux pupilles verticales me fixèrent, deux yeux ronds immenses à l’iris flamboyant, attentifs, intelligents, sournois, patients. » -> Ça marche très très bien l’énumération des adjectifs ici, en plus normalement le rythme le plus naturel c’est le ternaire (trois mots), et du coup ça met vraiment en exergue le « patients » qui, juste après « sournois », est... bien sinistre comme il faut...
« Ouvre les yeux. Ouvre les yeux. Pour de vrai, ouvre les yeux ! J’ouvre les yeux. » -> La bascule entre l’impératif, de plus en plus affolé, et le retour au « je » et au présent... ça fonctionne très bien.
« il n’y aura pas de fin du monde aujourd’hui » -> lol
« Non, ce n’est pas la lune ; elle brille aussi fort que l’autre, elle est tout pareil à vrai dire, on dirait un deuxième soleil. » -> Oh. Oh non...
Wah, mais j’adore !
La description du marais est super belle, tout en poésie et en termes précis qui nous transportent vraiment dans ce monde de grenouilles et de plantes méconnues, presque fantasmagoriques dans les yeux de ces petites filles en exploration... Avec la lune bleue, et le chant aux notes religieuses des grenouilles, ça plante très bien le décor, je pouvais le visualiser comme dans un film ! Un film des studios Ghibli, précisément, avec une nature à la Princesse Mononoké si je devais en nommer un x)
J’aurais peut-être voulu une confirmation un peu plus claire que ce sont des enfants dans la première partie ? Ou tout début, pour tout dire, je pensais que c’était un date un peu douteux d’adolescents / jeunes adultes... C’était une autre ambiance ^^
Et de cette scène magique, impressionnante dans sa solennité mais qui n’évoque pour l’instant qu’un émerveillement timide, on en arrive... à encore une prophétie de grenouilles (:P) sauf que celle-ci est glaçante (sans mauvais jeu de mots... haha), surtout quand on n’est pas une grenouille qui, elle, a une petite chance de survie apparemment ? (quoique, j’suis pas sûr’e de vouloir dériver dans l’immensité du cosmos non plus...)
Puis on bascule au réveil, on se dit, comme ta narratrice, que ce n’est sûrement qu’un rêve. Et puis il y avait le temps, non ? Trois générations d’anoures... Okay, la neige, mais le soleil est toujours là, hein ?
Ah. Haha.
Je me suis soudain rappelé le moment où tu en parlais sur Discord, et autant j’avais déjà trouvé le visuel du « soleil double » très classe quand tu l’avais évoqué, autant ça rend ENCORE MIEUX dans le texte ! Même en sachant ce qui allait arriver, j’ai quand même la scène glaçante juste comme il faut.
J’aime aussi comment la forme s’adapte au fond : comme il y a de moins en moins de points, de plus en plus de virgules, avec la narratrice on s’essouffle, on perd pied, on cherche à aller plus loin pour se convaincre que ça va bien aller, que ce n’est pas... et plus les mots s’enchaînent, plus on comprend qu’il s’agit vraiment de la fin du monde, et qu’il n’y a pas d’échappatoire possible. Et que même les objets (la moquette), la Terre elle-même, sortent de leur orbite métaphorique et littérale...
Je ne sais pas si la fin est aussi percutante qu’elle pourrait être, on sent effectivement que tu as hésité sur le moment exact où arrêter le texte, mais... la note d’espoir n’est pas forcément malvenue non plus. Peut-être que les grenouilles survivront, et ça on aime <3
En tous cas, très beau texte, j’ai adoré !! Tes descriptions sont magnifiques, tu plantes super bien le décor et tu fais monter les émotions comme il faut.
Oh, mille mercis pour ce retour, tu ne peux pas savoir comme ça me touche ! Je ne te réponds pas dans le détail sur tout, juste que oui, la salicorne ça pousse bien dans les marais, j'en ai vu beaucoup en Camargue, et j'ai revérifié sur Wikipédia en écrivant l'histoire xD Sinon il faut que je résolve cette sombre affaire d'enfance (/j), c'est vrai que maintenant que tu le dis, je le vois bien, le date douteux dans les marais ! Vous êtes nombreux.ses à m'avoir fait la remarque sur l'âge des protagonistes, va falloir éclaircir ça après le concours.
Je suis vraiment trop contente que ça t'ait plu !
À très vite <3
Quelle fin ! Avec quel rythme tu nous y amènes ! J'ai adoré comme tu m'as "baladé" avec ce texte, l'histoire des grenouilles et son côté un peu enfantin et magique, puis le rêve que tu nous laisse transparaitre un peu en avance, pour que finalement tu nous emmènes dans ce cauchemar réel !
Je n'ai pas très bien compris ce qu'étaient les orbes jaunes à la mèche noire, avec les naseaux en dessous. Le système solaire est contrôlé par un chat qui joue aux billes ? C'est très mystérieux, et en même temps je ne suis pas certaine que ça ait besoin d'être expliqué.
Quelques suggestions, fruits de mon appréciation subjective et donc pas forcément à prendre en compte :
.« Toujours aussi précise [...] moindre de ses mouvements. » : selon moi, ces phrases peuvent gagner en efficacité : des gestes toujours précis, des pas qui trouvaient le chemin le plus sûr … chaque mouvement furtif … par exemple, sans trop réfléchir.
.« plus sensible à la beauté du lieu que je ne l’avais été sans sa main serrée dans la mienne. » cette phrase ne me semble pas très claire même si je crois en saisir l'idée
.« certain chant » avec le certain avant, j'ai l’impression qu’elle le connait déjà
. Dans le paragraphe où elle entend des grenouilles, au début j’ai cru qu’elle « devinait » qu’il s’agissait de grenouilles mais qu’elle ne les avait pas vu. Si leur timbre change – d’ailleurs, je n’aurai dit « fluté » que pour la grenouille qui fait une espèce de bip, sinon ça me semble plutôt croassant comme son, mais je ne suis pas spécialiste en grenouille – je ne comprends pas comment elle sait avec certitude qu’il s’agit de grenouille sans les voir.
. « d’autres accroupies entre les populages, d’autres encore reposant au ras de l’eau, et certaines surplombant les autres » : il y a beaucoup le mot "autre", à voir si c'est gênant ou non.
Des passages que j'ai adoré :
. "Comment pouvait-elle se mouvoir avec tant de grâce, elle qui collectionnait les entorses et les égratignures dans la cour de récréation ?" = j’aime beaucoup, c’est tendre et on comprend rapidement la relation de long terme entre les 2 perso
. « J’avais l’impression d’entrer dans une cathédrale à ciel ouvert, une secrète cathédrale amphibie … » J’aime beaucoup tout ce passage, très solennel
. Globalement la fin très rythmé qu'on lit sans se retourner.
Merci pour cette lecture pleine d'idées !
Hahaha, l'univers contrôlé par un chat qui joue aux billes, j'adore ! Je peux te l'emprunter pour ma prochaine histoire ? xD Ici, en l'occurence, on est sur un crocodile héliophage, et une fin du monde à la Ragnarök. Les mèches noires sont les pupilles verticales dans les yeux jaunes du croco géant...
En ce qui concerne les grenouilles, elles ont vraiment un chant caractéristique, quand je me balade la nuit je les entends parfois, même sans les voir, c'est magique ! Et je trouve que c'est un son un peu flûté, c'est personnel après, mais ça a beau être un croassement, c'est aussi assez mélodieux je trouve. Ah, ce que j'aime les grenouilles !
Merci beaucoup pour toutes tes remarques, elles me sont précieuses, je relirai le texte après le concours en les ayant en tête pour voir si j'entreprends une petite réécriture.
Merci encore d'être passée Seol, ça me fait très plaisir de te lire ici <3
Si c'est ce que tu entends quand tu te promènes entourée de grenouille c'est que c'est le bon mot alors ! En tout cas tu dessines une très belle ambiance.
Merci aussi pour ce texte !
Très belle fable enchanteresse avec la découverte du conclave secret des grenouilles ! Deux Alice en herbe qui découvre un monde aux merveilles prophétiques sous la malédiction d'une lune bleue ! J'ai beaucoup aimé leur immersion dans cette atmosphère envoûtante et mystique. Tu sollicites nos sens dans ce fameux marais avec de jolis accents mythologiques/païens.
Et... une deuxième partie brutale. Nouveau décor, nouvelle ambiance. Les deux soleils du crocodile cosmique ne sont pas là pour enfiler des perles d'espoir. La menace du froid cataclysmique est réelle. Là, tu m'as directement renvoyé à la mythologie nordique avec un faux air de Jörmungand et une fin du monde prophétique.
Oui, la fable enfantine devient une belle horreur glaçante. J'espère que les têtards ne feront pas leur apparition pour nous refaire vivre un cycle amphibien d'une telle envergure !
Côté suggestions, et il me semble l'avoir vu en commentaires, les fameux dialogues de nos deux "petites filles". Je m'attendais de leur part à un langage plus enfantin, moins mature et d'autant plus exagéré par les émotions partagées. De base, rien que faire une escapade nocturne est un périple en soi avec son lot de bravoure, de peur et d'innocence à foison. En lisant ton résumé, je m'attendais plus à ce qu'elles parlent et réagissent différemment.
En tout cas, je m'incline devant Celle-qui-voit et je jure bien sûr allégeance aux anoures.
Merci pour ce partage et la découverte de ta plume aussi glaçante que lyrique ;)
Merci, merci pour ce commentaire ! Tu as absolument raison, parce que oui, c'était bien le Jörmungand et le Ragnarök qui m'ont donné cette idée :)
Par contre, ah ces maudites petites filles ! C'est ce que je disais à Marie, pour moi, c'est le prisme de l'âge adulte qui donne le ton à cette partie de la nouvelle, je ne cherchais pas du tout à rendre une expérience réelle de l'enfance mais plutôt une expérience rétrospective, modifiée par un regard adulte (comme dans les roman rétrospectifs). En plus, je ne suis pas sûre moi-même de s'il s'agit d'un souvenir ou d'un rêve xD Mais dans un cas comme dans l'autre, c'est la psyché de la narratrice adulte dans la deuxième partie qui conditionne ce qui s'y passe. J'ai enlevé ce maudit résumé, je suis désolée qu'il t'ait donné des attentes que je n'ai pas su combler.
Je te remercie encore pour ce commentaire élogieux qui me ravit. À très bientôt sur PA !
Merci, merci pour ce commentaire ! Tu as absolument raison, parce que oui, c'était bien le Jörmungand et le Ragnarök qui m'ont donné cette idée :)
Par contre, ah ces maudites petites filles ! C'est ce que je disais à Marie, pour moi, c'est le prisme de l'âge adulte qui donne le ton à cette partie de la nouvelle, je ne cherchais pas du tout à rendre une expérience réelle de l'enfance mais plutôt une expérience rétrospective, modifiée par un regard adulte (comme dans les roman rétrospectifs). En plus, je ne suis pas sûre moi-même de s'il s'agit d'un souvenir ou d'un rêve xD Mais dans un cas comme dans l'autre, c'est la psyché de la narratrice adulte dans la deuxième partie qui conditionne ce qui s'y passe. J'ai enlevé ce maudit résumé, je suis désolée qu'il t'ait donné des attentes que je n'ai pas su combler.
Je te remercie encore pour ce commentaire élogieux qui me ravit. À très bientôt sur PA !
Bravo Charlotte pour ton style toujours intéressant ! :) (mon temps est dépassé, je dois filer...)
Merci pour ton commentaire ! Terrible et drôle, ça me plaît beaucoup, je suis ravie de cette appréciation de ta part. Par contre, zut zut zut pour cette histoire d'âge, je n'y avais pas du tout pensé. J'ai enlevé le résumé, déjà, pour pas qu'on pense tout de suite à des enfants. C'est vrai que dans ma tête c'en était, mais il y a un flou étrange, parce que j'imagine la narratrice de la fin comme étant adulte, et c'est comme toutes ces narrations rétrospectives qu'on lit, des histoires d'enfances racontées sous le prisme de l'âge adulte, ça fausse les sensations et le langage, il ne faut pas y chercher une "réalité" de l'expérience d'enfance, parce qu'elle est faussée par le biais de la mémoire et du temps passé (et aussi du rêve, en l'occurence). Je ne sais pas si c'est clair et/ou si c'est logique pour mon texte ? Je ne suis pas Sartre (haha), mais si tu vois sa façon de raconter son enfance dans Les Mots, il y a beaucoup de distance, de recul, et son narrateur rétrospectif est vraiment adulte, et bien j'envisage un peu cette distance-là ici (c'est le premier exemple qui m'est venu à l'esprit, il y en a beaucoup d'autres).
<3
Petit coucou de BLecteur. Je n’ai plus l’effet de surprise forcément, mais j’ai apprécié me replonger dans ce marais étrange. Les ajouts de-ci de-là sont judicieux et renforcent la tension.
Bravo pour cette nouvelle batraciennapocalyptique !
À bientôt sur PA.
Artichaut
Merci beaucoup beaucoup ! Grâce à ton aide, je la trouve mieux aussi, mon histoire ! Plus cohérente c'est sûr (tu as vu le petit bout que j'ai rajouté au milieu, pour son amie ?), et tant mieux si tu trouves que la tension est renforcée, ça c'est vraiment cool.
À bientôt Artichaut !
Quelle nouvelle... perturbante ! Un joli rêve calme et frais dans la nuit (j'ai beaucoup aimé l'ambiance) qui se transforme en un truc bien angoissant sur la fin du monde avec des batraciens sectaires qui parlent...
Tu as bien traduit les images métaphoriques de Celle-qui-sait avec les yeux du crocodile et de l'arbre en fin de rêve avec les deux soleils sur la fin, un petit écho fort sympathique !
Merci pour cette nouvelle et bravo !
— 🦉
Décidément, je ne pensais pas que vous trouveriez tous ça si perturbant, mon histoire ! Je me dis que c'est une bonne chose qu'elle ait généré d'aussi fortes sensations, ça doit vouloir dire que c'est réussi d'une certaine manière. Tu m'as fait rire avec tes batraciens sectaires, enfin les miens xD
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire, et ça me fait plaisir que tu me dises que tu aies aimé l'ambiance du rêve dans le marais, moi aussi j'aimais bien quand je l'ai visualisé !
À plus Midriass :)
Wow ! j’ai froid tout à coup ! *se lève pour vérifier que le soleil reste bien en place* Ce texte était vraiment spécial, mélange entre un cauchemar classique et un cauchemar éveillé. Les deux yeux jaunes sont très évocateurs.
Bravo pour cette participation au concours et merci pour cette lecture !
Merci beaucoup pour ton commentaire, je suis contente que ce texte t'ait fait impression ! Et très contente que tu aies aimé les yeux jaunes, que tu trouves que ça rend bien, ça me fait plaisir.
À très vite sur PA !
Attention, tu me fais rougir, faut pas parler comme ça aux gens... Réussir à te déranger et te terrifier en 2000 mots, je n'en demandais pas tant. Merci pour cet éloge, c'est gentil de ta part. Pour reprendre une expression à toi, je ne suis pas une grande faiseuse d'histoires, donc j'essaye de travailler le style (surprise), même si je retrouve encore et toujours, à chaque relecture, des clichés, des redites, du trop facile, du bof quoi. J'essaye de progresser (j'ai bien apprécié le petit coup de main que m'a donné Artichaut ici !). Je suis vraiment contente en tout cas que ce texte ait fait impression sur toi !
Merci beaucoup d'être passée, et merci pour ce beau compliment ! Immersion totale, objectif atteint (emoji muscle).
Très heureuse que cette nouvelle t'ait parlé :)
Je viens de voir ton propre texte passer, j'aime déjà beaucoup le titre et le thème, alors je te dis à très vite sur PA !
Je te remercie pour ton gentil message !
Au plaisir de te lire à mon tour :)
J'ai beaucoup aimé la promenade dans le marais, la découverte des grenouilles et de leur chant. Ce que j'ai préféré c'est le moment où le tronc ouvre ses yeux jaunes et le moment de panique totale du narrateur. Quel beau suspense ! On est déjà parti dans un monde parallèle. Le réveil est à l'avenant, dans un univers détraqué, terrifiant. En même temps que le narrateur qui sort de son orbite personnel, la terre s'en va ... Il paraît qu'elle s'éloigne sans cesse du soleil alors quand tu dis 'tout doucement', ce n'est pas que de la SF. Merci pour ce moment
Merci d'avoir lu et posté ce commentaire, ça me touche beaucoup. Comme je suis immergée dedans à l'écriture, je ne me rends pas bien compte de la qualité du suspense, ou de son efficacité, donc c'est vraiment chouette pour moi que tu me confirmes que ça fonctionne. Je suis ravie que tu aies aimé cette histoire !
J'aime beaucoup le mélange fantastique que tu as créé, cette assemblée de grenouille, ça me parle.
Merci et à bientôt !
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire, ça me fait très plaisir :) Et je suis bien contente que l'histoire te parle.
À très vite !
Je découvre avec cette nouvelle ton écriture et j'y ai pris un vrai plaisir !
Il y a deux mondes dans ton récit, deux atmosphères qui se répondent. D'abord la fable nocturne, cette traversée dans le marais, ce rassemblement fantastique de grenouilles gardiennes de secrets. Les descriptions y sont vivantes, la boue, la main de son amie, la lumière de la lune... Et puis, le réveil. Violent, cru, ces yeux jaunes de crocodiles... C'est vraiment glaçant. Un vertige de fin du monde très bien réussi!
Faites que ces têtards survivants portent en eux la mémoire. Que la vie, si elle revient un jour, ne répète pas les mêmes erreurs.
Merci pour ce voyage et ces frissons ! ✨
Merci beaucoup d'être passée et d'avoir commenté ! J'espère aussi que les têtards survivent, ils portent tout espoir de vie future avec eux !
Deux mondes, deux ambiances, je suis heureuse que tu trouves que ça fonctionne bien et que c'est cohérent. J'étais vraiment partie sur la fable, au départ, mais quand le présent et la fin du monde ont déboulé au premier plan, le ton a changé. J'ai mis beaucoup d'huile de coude dans cette deuxième partie !
Je suis très contente que ça t'ai plu :)
Wouaouh ! C'est très, très bien ! Vous avez une belle force d'évocation. Vos descriptions sont précises et puissantes. C'est intrigant et prenant. Si j'étais éditeur, je n'hésiterais pas...
Merci beaucoup pour votre commentaire, c'est très gentil et très flatteur !