~ Passages ~
Je passe, tu passes, on passe dans les passages, le long des étalages, des magasins, des restaurants, des rues.
Nous passons, vous passez, ils passent leur temps à manger, leur temps à regarder.
Je passe à côté de gens, nos chemins se croisent l’espace d’un instant. Je passe à côté de bribes de phrases qui atterrissent dans mes oreilles: “avez-vous commandé?” “c’est joli ça!” “Tu imagines si t’arrive à la retrouver…”. Je passe à côté d’animaux empaillés, de magasins vintages, de librairies anciennes, de galeries…
Tu passes le menu en revu: “Tu prends quoi, toi?”. Tu passes pour sortir prendre l’air: ‘C’est l’heure de ma pause”. Ou tu ne passes pas du tout, assis au fond du magasin à attendre les clients.
Elle passe son temps à prendre des photos: “J’vais grave la mettre sur insta!”. Elle passe à droite puis à gauche, coupant les files avec un jeu de pied affuté. Il passe ses mains sur son dos courbé, le poids des années se fait ressentir. Et il passe de mains-en-mains: “Ça vient du Népal?” “Oui, du XVIIIe siècle” “Je le prend”
“Nous passons, nous passons!” avec des boîtes en équilibre dans les mains. C’est la livraison de ce matin. Nous passons près des murs bronzés, cuivrés, en fer ou en acier. Nous passons… “par où maintenant?” “Bah je sais pas.”
“Vous passez par là, puis vous tournez à gauche”. Vous passez votre temps à arranger la vitrine: “Il faut trancher entre la gravure Népalaise et le fourreau incrusté de pierres précieuses”. C’est toujours mieux que dans les rayons. Vous passez chez le libraire, l'antiquaire, l’herboriste ou faire une manucure. Il suffit de tourner la poignée pour changer d’univers.
Ils sont passés, elles passent et elles passeront. Tous de passage dans les passages, c’est qu’il s’en passe des choses à Paris!
- Jade
J'ai aussi aimé le passage "Nous passons… “par où maintenant?” “Bah je sais pas.”" qui m'a fait rire, car je le trouvais surprenant dans le rythme, mais pas d'une mauvaise façon.