Misère ! Les revoilà ces touristes, ces curieux d'un jour.
Moi qui pensait me reposer et me dorer au soleil, aujourd'hui. Eh oui, c'est raté ! Me voilà encore contraint de me dissimuler et de faire semblant de dormir dans cet enclos, pour ne pas être sollicité par une cohorte de passants et repassants devant mes yeux de diable.
Maman ! Qu'ai-je fait pour mériter une telle torture ? Je devrai prendre mon courage à quatre pattes et écrire au patron de ce parc, lui qui a cru bon de m'enlever de mon habitat naturel pour me sauver d'un virus, d'après ce que j'ai pu comprendre ... Sauvé mais en cage ! Par la même occasion, faute de pouvoir rentrer à la maison, je lui demanderais également au minimum un jour de repos hebdromadaire. Cela me permettrait de respirer un peu.
Tiens, voilà une jolie petite personne qui s'arrête. Dans mon semi-sommeil, je crois entendre qu'elle s'appelle Camille. Ah, voici enfin quelqu'un qui est calme, qui ne m'agresse pas. Je sortirais bien de ma fausse torpeur pour lui faire un clin d'œil. Oh ! Quelle belle intention ! Elle est venue avec une fleur. Merci Camille.
Il est vrai qu'il nous est interdit de recevoir de la nourriture, excepté la ration du soigneur. Je me demande si le patron se contente aussi d'une si maigre assiette pour la journée ? Il me paraît si dodu.
Ah Camille ! Si tous les curieux pouvaient être aussi mignons, ma vie ici ne serait pas un enfer et je modifierais mon patronyme en "Prince de Tasmanie" ... Ah, ah, ah !