Pensées cimetière

Par Louré

Nous aurons cette nuit des pensées cimetière,
Jusqu’au matin gorgés de ressentiments.

Car l’amour blafard sous les lampadaires,
Crèvera nos vies de ses jeux idiots.

***

 

Elle rêvait de clore sans bleus
Lui du sahara.

Entre eux ne subsistait plus la moindre humidité.
Juste un peu de violence.

***

 

Le ridicule ne tue pas,
Il sent la chasse.

Et moi, comme un con,
Je reste là.

***

 

Cadavre.
L’idée obsède les vivants qui s'abîment le corps en espérant lui échapper.

***

 

Il y a tant et tant de gens qui pensent,
que leur nombre me fait peur. 

 

***

 

Sa cigarette est consumée.
C'était la dernière chose qui lui restait à faire.

Une fois le papier blanc parti en fumée.
Il brûle son filtre jusqu'à l'orange.

***

 

La seringue crève la veine gonflée de désespoir.
Le sang fuite sa source dans une fugue matricide.
Prostré dans un cylindre, il attend, se débat, s’asphyxie.

Dans moins d’une heure,
que restera-t-il du sang fané d’un homme malade ?

***

 

Terribles rouages,
Implacable mécanique.
Il emporte avec lui abris-bus et piétons,
dans une fugue à tombeau ouvert.

***

 

La terre imbibée de sang s'est infiltrée au plus profond de l'histoire.
Il faudra plusieurs générations pour retrouver le vent sous la colère.

***

 

Qu’une fois par an il relève la tête eut été une trop grande souffrance.
Il ponctuait donc chaque année d’un désespoir chronique.

***

 

Il se mit une balle dans chaque tête.
L’idée est étrange, 
Mais à ce moment-là il eut l’impression qu’ils étaient plusieurs à perdre la vie.

***


Malgré son bras en écharpe,
Le salaud s’en prend aux chevaux de bois avec son cutter
et les repeint de toutes les couleurs de la chaire.

 

***

 

La place est vacante,
L’esprit impuissant.
Mon corps solitaire entreprend un voyage sans retour.

***

 

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