Voilà que résonne le cri d’une mère qui va aimer :
Entends le cri de l’enfant qui naît !
La plus mince des tiges et le plus beau des verts,
Juste poussée.
La fleur éclot pour la première fois,
C’est difficile et ça fait mal,
Des pétales qui, un par un, se détachent.
C’est quitter la chaleur des pollens et s’ouvrir aux soleils brûlants,
S’éloigner les uns des autres alors qu'on a vécu ensemble,
Mais les pétales on les y a forcés.
Alors, difficilement, il faut s’ouvrir,
Accepter le soleil, laisser derrière la nuit.
J’ai froid, dit un pétale, j’ai froid sans vous.
Vous vous êtes éloignés,
Et désormais si je devais tomber vous n’y pourriez rien,
Seulement m’apporter un peu de votre sève,
Et alors, desséchés, tomber à votre tour.
Les autres à leur tour ont eu peur :
Et si l’on se refermait ? Rentrer, déséclore, déclore.
La fleur alors s’est refermée, les pétales se sont serrés,
Les uns contre les autres, plus aucun risque de tomber.
Mais le jour soudain dit : Si vous restez là, je vais vous tuer.
Alors, difficilement, il faut s’ouvrir,
Accepter le soleil, laisser derrière la nuit.
Je ne veux plus de ça, a dit un jour la tige.
Mes pétales meurent les uns après les autres,
Un jour je vais moi-même mourir,
Je le refuse.
Alors elle a tiré d’un terreau plus profond
Des engrais pétroliers,
Elle les aspire, elle les intègre, les envoie dans chacun de ses membres,
Et peu à peu, la fleur s’est solidifiée et elle s’est changée en plastique.
Ça ne meurt pas, le plastique.
Et voilà, maintenant, plus besoin de s’ouvrir,
Qu'il crève le soleil, on s’en fout de la nuit.
Et pour la fleur plus de douleur,
La mort n’existe plus, elle ne fanera pas,
Plus de chaleur et plus de froid,
Plus de soleil, plus rien.
Les pétales essaient de s’arracher mais ils n’y arrivent plus.
Ta poésie m’enchante toujours autant par sa plume fluide et ses thèmes magnifiques.
Dans celle-ci cependant, c'est la tristesse que je trouve. Plus que les malheurs d’une fleur, j'y vois ceux d’une famille qui n’arrive pas à régler ses problèmes, sa séparation, et se fane de faux-semblants et de non-dit. Mais peut-être que je sur-interprète et que ce n’est pas l’idée…
La suite m’appelle avec une pointe d’appréhension…
J'adore🥺
je me demandais bien où allait m'emmener ce début de texte. Et la fin tristee, sombre et critique me convient très bien :-)
A suivre.
Bruns
Assez peu calée en poésie, je me suis essayée à ton texte.
Je dois être franche, je ne pourrais t'apporter aucune remarque constructive sur la technique (dans le sens pour t'aider à l'améliorer, parce que ce n'est pas quelque chose que je maîtrise, loin s'en faut).
Cependant, ce que je peux dire, c'est le message est net et se comprend aisément ! Je vais donc aller voir la suite !