La salle d'audience était comble. Elle résonnait de centaines de voix impatientes d’assister à l’« affaire du siècle », celle qui faisait déjà les gros titres de toutes les feuilles de chou. Un procès comme celui-là, on n’en voyait pas tous les jours. De quoi attirer les hordes de vautours qui se délectaient du malheur des autres, trop contents d’être les témoins de la déchéance d’un homme bien meilleur qu’eux. Tout ici sonnait faux à l’exception de leur curiosité perverse. La scène qui se préparait devant nous n’était qu’un simulacre de justice, une lapidation médiatique visant à détruire la réputation d’un accusé condamné d’avance. Cela n’aurait pas dû me surprendre. Il y avait toujours foule pour les exécutions publiques.
Qu’Umbrae les emporte !
Je n’avais pas l’intention de les laisser profiter du spectacle.
Je me frayai difficilement un passage dans les gradins en écrasant quelques orteils. Nombre de dignitaires avaient fait le déplacement, engoncés dans leurs costumes-cravate sur mesure. Ils se saluaient et se congratulaient, fiers de porter un coup fatal à ce qu’ils considéraient comme une secte occulte et dangereuse plombant les finances de leur précieux gouvernement. Quelle bande d’imbéciles. S’ils savaient de quoi Black les protégeait depuis des siècles, ils feraient la queue en rang d’oignon pour lui adresser des courbettes.
Mon regard se porta vers l’estrade où siégerait bientôt la cour. On avait désigné Juríen Toledo pour planter le dernier clou dans notre cercueil. Un juge espagnol réputé impitoyable qui détestait les chasseurs et les orimages. Je me réjouissais de découvrir le visage de celui qui avait envoyé tant de nos pairs derrière les barreaux. Une fois libérée de mon serment, je me ferais un plaisir de lui rectifier le portrait à coups de pistelo. Quitte à délaisser cette enveloppe charnelle, autant emporter l’un de nos ennemis dans la tombe. Ça me permettrait de me défouler un peu avant d’attaquer ma prochaine mission.
« Mesdames, messieurs et incarnats, silence dans la salle ! »
Un nabot s’avança jusqu’à l’estrade et grimpa sur un escabeau pour qu’on le voit derrière son lutrin. Sans doute le tisseur de mémoire chargé d’encrer la séance dans les archives. Il avait une voix nasillarde insupportable, le crâne chauve et le front plat, un faciès de rat doté d’un long nez en pointe sur lequel il triturait nerveusement une paire de binocles montées à l’envers. Je m’insurgeais en silence contre l’absence de Cho-Jen qui suivait d’ordinaire chacune de nos affaires. Bien qu’elle ne fût pas une ardente partisane de notre cause, la tisseuse coréenne avait le mérite d’être objective dans ses témoignages. Hélas, je devinais avec amertume que Face-de-rat ne laisserait pas une image très glorieuse de notre chef pour la postérité. S’il n’y avait pas eu cet horrible juge, il aurait fait un bon candidat pour payer l’obole de ma réincarnation.
« C’est bon, Morrigane ? Tu es à l’intérieur ?
- Oui. Laisse-moi deux minutes pour trouver une place. »
Je bousculai sans gêne un grand brun accompagné de sa femme pour enjamber une rangée de sièges. Il fallait que j’atteigne l’étage supérieur pour bénéficier du meilleur angle de tir. Vue la sécurité déployée par les hautes sphères pour ce procès, je n’aurais droit qu’à une tentative. Pas question de rater ma cible.
« Arrête de t’inquiéter, Morry. Ça fait sept vies qu’on bosse ensemble et je ne t’ai jamais vue manquer un ombral. Tu vas l’avoir, cet enfoiré.
- Je persiste à dire que ton plan est sacrément tordu. Ils ont posté des garde-rêve à toutes les issues. Je fais quoi s’ils ont engagé un dévoreur ?
- Tu évites de le laisser boulotter ton essence au p’tit dej.
- Très drôle. Si je deviens un vestige à cause de toi, Vesper, je te hanterai pendant un millier d’incarnations.
- Relax, Morrigane. Ça va bien se passer. Fais-moi confiance. »
J’éteignis mon transmetteur pour ne pas être encrée par le tisseur de mémoire. Dès l’instant où il commencerait à archiver le procès, plus aucun signal ne pourrait venir des Outre-Mondes sans attirer son attention. Une fois de plus, je me retrouvais à prendre tous les risques pendant que Vesper se la coulait douce dans l’Onirium. Saleté de Rêveur à la con ! Ce tribunal était mieux protégé que les joyaux de la couronne d’Angleterre. J’allais devoir rivaliser d’ingéniosité pour m’échapper de ce traquenard sans son aide.
Je finis par trouver une place assise au dernier rang, occupée par une gamine d’une dizaine d’années sans parent à l’horizon. La môme ne mit pas longtemps à déguerpir quand elle sentit mon essence la traverser et je pus m’installer confortablement. De là, j’avais une vue imprenable sur la salle circulaire et l’ensemble de ses occupants. Il était temps : une poignée de secondes plus tard, les battants de la grande porte s’ouvrirent et une cohorte pénitentiaire apparut, encadrant un homme d’une cinquantaine d’années à la silhouette massive et au regard sinistre. Je souris intérieurement en le reconnaissant. Black avait une sale mine, mais je le soupçonnais d’avoir laissé pousser cette barbe rêche et choisi ses plus vieux vêtements par provocation. Il portait une combinaison de chasse délavée et un grand manteau de cuir, des gants noirs rapiécés et son éternelle boucle d’oreille en laiton. Évidemment, son fidèle chapeau bush restait vissé sur le haut de son crâne et je ne donnais pas cher du type qui avait essayé de le lui retirer à son arrivée en prison. Ou de lui faire enfiler un uniforme de rétention spirituelle. Pour pallier le manque de ce dernier, les garde-rêve avaient entravé ses poignets de lourdes chaînes et fixé autour de son cou un dispositif de désincarnation. Comme si un gadget technologique avait le pouvoir d’empêcher Adonis Black de libérer son essence. S’il acceptait de comparaître à ce simulacre de procès, ce n’était sûrement pas sous la contrainte.
« Mesdames et messieurs, la cour ! » proclama le tisseur du haut de son estrade.
On entendit une sonnette et les magistrats parurent. À leur tête se trouvait un grand bonhomme au visage blafard dont l’allure élancée m’évoquait vaguement celle d’un croque-mort. Je ne sais pas pourquoi, je m’étais toujours imaginée Juríen Toledo avec davantage de charisme. Il ne ressemblait pas du tout au juge impitoyable et inflexible qui faisait trembler les orimages d’Outre-Monde. Avec son compère Face-de-rat, ils auraient très bien pu bosser comme vendeurs dans un supermarché ou devenir courtiers en assurances. Mais si l’enveloppe physique du procureur espagnol n’était pas à la hauteur de mes attentes, son essence spirituelle était en revanche écrasante. À tel point qu’il brouillait complètement ma perception onirique des autres individus dans la salle. Bon courage pour identifier l’ombral et le neutraliser en étant aveugle.
« Ça alors, Morrigane Red est venue assister à la déchéance de son patron. Je ne m’attendais pas à te voir ici, ma belle. Si les garde-rêve te trouvent, tu iras l’accompagner en prison.
- Salut, Cho-Jen. Pas trop frustrée d’avoir été renvoyée de ton perchoir ? »
Je posai un regard discret sur la trentenaire qui me faisait signe trois rangées plus bas. J’étais surprise de la découvrir au milieu du public : d’ordinaire, seul le tisseur en charge du procès était autorisé à pénétrer dans l’auditorium. La présence de Cho-Jen risquait de perturber l’encrage mémoriel.
« J’ai exercé mon droit de retrait sur cette affaire, m’informa-t-elle par la pensée. Je ne voulais pas être celle qui prononcerait la condamnation d’Adonis Black. J’aurais trop peur qu’il me retrouve lors de sa prochaine incarnation.
- Sage décision. »
Je détournai mon attention de Cho-Jen et mon regard croisa celui du prévenu. Adonis fronça les sourcils d’un air de reproche que je connaissais bien. Son essence changea subtilement de couleur et prit une apparence menaçante. Il m’avait interdit d’assister à la séance. Pour bien lui faire comprendre ce que je pensais de ses avertissements, je croisai les jambes avec nonchalance et lui adressai un geste grossier sans équivoque.
« Charmant. Si Vesper a élaboré un plan stupide pour libérer votre patron, je te conseille de renoncer sur-le-champ. Ce serait folie dans cette souricière.
- Ta sollicitude me touche, Cho-Jen, mais je ne suis pas venue pour une tentative d’évasion. Black est un grand garçon, il peut se débrouiller tout seul.
- Donc tu chasses un ombral dans le tribunal ? Intéressant. »
Je me mordis la lèvre, maudissant la tisseuse et sa perspicacité. Elle me connaissait trop bien, elle savait comment m’arracher des informations. Notre passé commun ne justifiait pas que je relâche ma vigilance à son égard.
« Je ne vais pas te trahir, si c’est ce que tu crains.
- Toi, non. Mais les serviteurs de l’ombral pourraient lire dans tes mémoires.
- Tu es toujours si méfiante, Morrigane. Tu devrais apprendre à baisser tes barrières en présence de tes amis. Sinon, tu finiras seule pour les cent prochaines incarnations.
- J’ai vu trop de mes pairs devenir des vestiges pour avoir fait confiance à la mauvaise personne.
- Et moi trop de chasseurs rejoindre Umbrae parce qu’ils n’avaient plus d’ancrage dans la réalité. Je ne suis pas ton ennemie, Morry. Si tu refuses de l’entendre, je peux le tisser de force dans ton esprit.
- Altère mon essence et je t’explose la cervelle, Cho-Jen. »
Elle émit ce petit rire qui m’agaçait profondément chez elle. Ce simple écho provoqua un déferlement de souvenirs de nos vies précédentes. Cho-Jen qui sortait de notre salle de bains, sa peau encore humide éclairée par le soleil. Cho-Jen qui lisait un livre, attablée à la terrasse d’un café parisien. Cho-Jen qui me souriait, vêtue d’un superbe hanbok azuréen à Séoul pour le nouvel an. Cho-Jen qui m’embrassait devant les portes de la Cité Interdite.
« Arrête de tisser ma mémoire, tu vas nous faire repérer par un garde-rêve. »
Je me fustigeai intérieurement et la chassai de mon esprit. L’attirance que j’éprouvais pour cette incarnat risquait de compromettre ma mission. Je devais à tout prix éliminer l’ombral avant la fin de la séance. La moitié du gouvernement britannique était réuni entre ces murs, sans compter les délégations des autres pays européens. J’aperçus même au premier rang la vice-présidente du Sénat américain. Si le vestige dévorait assez d’essence pour ouvrir une faille d’Umbrae dans cette salle, ce serait l’attentat le plus meurtrier de mes trois dernières incarnations. De quoi plonger dans un chaos politique la majeure partie du monde occidental.
« Accusé, veuillez décliner je vous prie vos nom, prénoms et profession.
- Adonis Philius Lucidera Black. Je suis un chasseur de vestiges. »
Il y eut un frisson dans l’assistance. La voix de Black, grave et claire, n’avait pas tremblé. Pour un incarnat, offrir son nom complet revenait à abandonner son libre arbitre. La personne dépositaire de ce savoir pouvait l’utiliser pour encrer un contrat mandesprit et lui imposer ses volontés jusqu’à sa prochaine réincarnation. C’était l’un des nombreux prix à payer pour notre longévité.
« La parole est à Juríen Toledo, juge assermenté de la Haute-Cour des Incarnats, procureur de la République d’Espagne.
- Je vous remercie, monsieur le tisseur. Voici un bref exposé des faits pour lesquels cette cour entendra l’accusé aujourd’hui. Adonis Black, dans la nuit du 7 au 8 octobre dernier, plusieurs témoins vous ont vu ouvrir le feu sur un groupe de touristes anglais qui visitaient les catacombes de Paris avec leur guide, alors qu’aucun vestige ne se cachait parmi eux. À cause de ce tir, un enfant de six ans a été tué et son père est actuellement entre la vie et la mort. Avez-vous quelque-chose à dire pour votre défense ?
- Non, Votre Honneur.
- Dans ce cas, veuillez nous relater en détail ce qui s’est passé ce soir-là. Monsieur le tisseur, vous pouvez commencer l’encrage mémoriel. »
J’inspirai profondément et masquai mon essence comme Adonis me l’avait appris. À partir de maintenant, le moindre faux-pas signalerait ma présence à Face-de-Rat et à tous les garde-rêve. D’une main nerveuse, je cherchai la crosse de mon pistelo mais mes doigts ne rencontrèrent que le vide à ma ceinture. Pour franchir les contrôles de sécurité à l’entrée du tribunal, j’avais dû le laisser dans l’Onirium aux mains de Vesper White. Dès que j’aurais identifié l’ombral, Vesper plongerait dans le Rêve pour me l’apporter et je disposerais d’une fraction de seconde pour faire mouche. Si je ratais mon tir, nous serions tous morts. Depuis les gradins inférieurs, Cho-Jen m’adressa un sourire d’encouragement et je sentis mon cœur battre dans ma poitrine. Était-ce dû à l’excitation de la chasse ou au regard de la tisseuse ? Peu m’importait.
La partie pouvait commencer.
Et j'ai lu.
Et j'ai bien aimé.
Je comprends pas encore tout le délire, mais c'est pas brumeux, c'est intrigant. Ça donne envie d'en savoir plus sur ces incarnats, ces chasseurs, sur l'Onirium et tout le reste !
C'est un super début, qui laisse entrevoir un monde très cool. Moi, en tout cas, je suis séduite par l'ambiance pistolero et cette histoire de chasseur ! À tel point que je veux bien te pardonner de t'éparpiller. 😁
J'espère que t'arrivera à mener à bien ce projet !
Ahahah, tu peux me stalker autant que tu veux, tant que ça reste sur PA ça ne me dérange pas :p
Content que ce début d'histoire te plaise, même si le genre est assez différent de ce que j'ai l'habitude d'écrire. Il y a en effet pas mal d'éléments qui restent obscurs au début, mais comme d'habitude j'apporterai au fur et à mesure les explications nécessaires. Pour l'instant, il suffit de se laisser porter par l'histoire ;)
L'ambiance était une chose que je ne voulais pas rater dans ce premier chapitre, c'est essentiel puisque le récit va alterner entre huis clos dans le tribunal et fragments de souvenirs dans le monde et l'Onirium.
Et oui, je sais que je me disperse entre mes différents récits, mais que veux-tu j'ai toujours été comme ça ! J'écris au fil de mon imagination, j'ai besoin d'alterner sans cesse pour continuer ma création, si je me bloque sur un récit... et bah je bloque tout court, en fait.
Les chroniques d'Irotia sont une réécriture, le Sildaros aussi, et le premier jet de Jaken est pour ainsi dire terminé de mon côté. J'avais donc besoin de nouveauté, d'inventer un nouveau monde, un nouvel univers pour maintenir ma motivation à avancer sur les trois autres.
On verra ce que ça donnera ! ;)
A bientôt,
Ori'
En voilà une trame qui promet! Ça annonce clairement une histoire trépidante grattée de plume de maître!
Voilà mes retours sur ce premier chapitre.
Ce que j'ai aimé :
- L'entrée en scène des personnages. On se lance dans la découverte des facettes de chacun, petit bout par bout et on commence à glaner du détail par ci par là pour cerner les personnalités. J'aime la façon que tu as de laisser au lecteur la possibilité d'imaginer l'essence des personnages en le guidant au fil des chapitres.
- Le cadre. On a quelques touches pour nous indiquer que l'histoire se place dans un monde semblable au nôtre, tout en étant entremêlé avec un fort aspect fantastique. Ça annonce de belles futures scènes et surtout la porte ouverte à pas mal de possibilité niveau scénario et imagination 🙂
Ce que j'aime moins :
- Pour moi, il y a beaucoup (trop) de concepts qui sont introduits d'un coup et qui restent très obscurs. On s'y perd un peu même si je sais bien qu'on découvrira tout ça tout au long du récit. Mais ça fait un peu bcp pour un chapitre.
- Visiblement on est sur un gros procès. Du lourd, du très lourd. Or le personnage principal s'infiltre sans aucun problème. Même si je sais qu'on aura probablement la réponse plus tard, où est la sécurité?
Hâte d'en savoir plus sur ce nouveau monde 🙂
A moi la suite des aventures de Jaken & co 🙈
Ca fait plaisir de te voir ici, même si Camille t'a pris de vitesse pour le premier commentaire :p
C'est cool que l'entrée en scène des persos soit réussie, pour moi c'était LE truc à ne pas rater dans ce premier chapitre, je me suis bien creusé la cervelle sur la façon dont je voulais les amener avec le point de vue de Morry.
Concernant l'essence même si j'apporterai bien sûr quelques explications, je n'ai pas l'intention de la décrire précisément pour laisser au lecteur la possibilité de se l'imaginer comme il le souhaite.
Le cadre est effectivement notre monde mais dans lequel j'intègre une (grosse) touche de fantastique. C'est la première fois aussi que je m'essaie à mêler la fantasy au monde réel, sur une suggestion de CamillOu qui me fait souvent remarquer qu'elle aime ce que j'écris mais qu'elle préfère quand la fantasy se rapproche de la réalité. On verra comment ce mariage se porte au fil des chapitres ^^
Merci également de ton honnêteté sur les points négatifs. La multiplicité des concepts c'était un pari risqué que j'ai choisi de faire pour immerger directement le lecteur dans mon univers et apporter progressivement les explications ensuite. Je verrai en fonction des autres commentaires, si une majorité trouve qu'il y a trop de nouveautés d'un coup, j'allégerai peut-être les références à l'Onirium pour recentrer mon propos sur l'essentiel :)
La sécurité est présente, mais comme tu le dis un (gros) éclaircissement viendra à ce sujet plus tard ;)
Encore un grand merci d'avoir pris le temps de créer un compte et à tout bientôt sur mes autres histoires !
PS : si tu veux découvrir d'autres auteurs ici, je peux te conseiller quelques lectures qui devraient te plaire ;)
Super, une nouveauté ! Quelle qualité dans le vocabulaire, ça me plaît beaucoup !
J'aime aussi l'idée que le héros soit une femme ! Plein de questionnements par rapport à ces fameuses incarnations ! :)
Adonis me paraît être un personnage intéressant ! Et j'aime ce côté mélange des genres !
J'attends la suite !
A la prochaine ! ;)
Merci de ton retour, ça me fait plaisir ! Je suis content que mon style te plaise toujours autant. Et oui, la narratrice est une femme, j'avais envie de changer un peu de point de vue pour ne pas refaire un récit trop similaire à celui de Jaken.
À bientôt pour la suite !
Ori'
Mais je n'en dirai pas plus pour le moment, je ne veux pas dévoiler la suite du scénario :p