Olbion regarda derrière lui. Il revit les arbres immenses au bout desquels pendaient de longues branches. Il revit les maisons perchées dans les arbres, les belles couleurs de la forêt. Les feuilles vertes et, pour la dernière fois, il revit sa maison. Il allait la quitter pour toujours, quitter Shabila. Mais il ne serait pas seul.
Elina l’accompagnait. Il regarda la minuscule chose qui se tenait dans ses mains. Sa fille. Leur fille. Non, il n’était pas seul.
C’est avec cette pensée qu’il quitta Shabila pour toujours, loin de l’endroit paisible où il avait grandi, loin de ses parents, loin de ses amis. Loin de tout. Il partait vers l’inconnu, vers l’aventure… Mais aussi vers le danger. Il regarda sa femme et sa fille et il se jura de les protéger, quoi qu’il arrive. Leur cheval poussa un hennissement.
Olbion Ta’Ilon était chargé de rejoindre Shanima pour aider les soldats qui étaient sur place à combattre les Garocs et les Gogems. Le voyage durera au moins une bonne semaine. Ils devront passer entre les terres des Falines et des Lorniens en longeant le fleuve Lorjah jusqu’à Dracanord. Ils s’y arrêteront pour demander de l’aide aux Dracs. Puis ils établiront un camp dans la forêt de Shanima ou ils reverront leurs compagnons, eux aussi partis pour la guerre.
Elanne poussa un gémissement, sa mère lui murmura des paroles apaisantes qui la firent sourire. Bientôt, elle s’endormit. Elina se tourna vers Olbion, l’air contrarié, et elle lui confia ses craintes :
« J’ai peur qu’Elanne soit trop faible pour affronter les dangers de ce périple.
- Ne t’en fais pas, elle tiendra car c’est notre fille. »
Un garde du convoi sonna le départ et ils partirent. Le commandant de la caravane leur expliqua :
« Nous longerons les montagnes et nous prendrons la passerelle Praline.
- D’accord. »
La passerelle Praline était une passerelle qui reliait Shabilla au territoire des Falines.
La traversée s’avéra facile pour l’instant et, au bout d’une heure, ils aperçurent la passerelle Praline. Elanne ouvrit brusquement les yeux et regarda avec émerveillement le pont. Il était en bois de chêne et les Falines y avaient fixé quelques pépites d’or.
Ils la traversèrent sans difficulté et ils furent hébergés chez les Falines. La maison ou ils se trouvaient était magnifique : il y avait un énorme lustre d’où pendaient des lampes à huile de mineurs. Un homme les accueillit chaleureusement.
« Bienvenue, étrangers. Vous êtes tombés sur la bonne personne, je suis un mineur extrêmement riche et je me nomme Durlan.
- Enchanté de faire votre connaissance, je me nomme Olbion et voici ma femme Elina et ma fille Elanne. »
Olbion avait entendu parler des Falines. C'était un peuple robuste, habitué à la vie dans les mines. Plus un Faline était riche, plus il était respecté. C'est pour cela qu'ils aimaient creuser pour s'enrichir.
Pendant qu’il discutait avec Durlan, Elina et Elanne s’étaient mises à table. Elles étaient en train de déguster un gros poulet rôti et Elanne avait prononcé son premier mot : « Shabila ». Il s’installa lui aussi à table et mangea de bonnes cuisses de grenouilles.
Plus tard dans la soirée, Durlan l’invita à s’assoir dans un fauteuil et ils commencèrent à parler. Le Faline le questionna :
« Ou prévoyez-vous d’aller ?
- Nous comptons rejoindre Shanima, une autre forêt elfique car je dois partir combattre les Gogems et leurs terribles serviteurs, les Garocs. J’espère qu’Elanne se plaira là-bas. »
Il s’interrompit car Elina s’approchait d’eux, elle leur murmura :
« Ne faites pas trop de bruit, Elanne dort. »
Ils hochèrent tous les deux de la tête le plus silencieusement possible puis ils discutèrent encore un moment en chuchotant puis Olbion et Elina montèrent se coucher.
Olbion fut réveillé au beau milieu de la nuit par les pleurs d’Elanne.
« Qu’est-ce qu’il se passe Elanne ?
- Shabila, répondit-elle en éclatant en sanglot. »
Olbion comprit pourquoi elle était triste : Shabila, sa forêt natale, lui manquait. Il la prit dans ses bras et lui assura :
« Ne t’inquiète pas Elanne, soit forte, nous allons nous en sortir, aie confiance. »
Elanne sourit, elle était rassurée. Olbion allait repartir se coucher quand un bruit attira son attention. Il s’approcha et découvrit que c’était Elina. Elle lui demanda :
« Tu as réussis à calmer Elanne ?
-Oui, répondit-il.
-Pourquoi pleurait-elle ?
-Shabila lui manquait.
-Moi aussi, Shabila me manque, remarqua tristement Elina. »
Olbion la prit dans ses bras pour la calmer et ils retournèrent se coucher ensembles.
Le lendemain matin, Olbion expliqua à Durlan qu’Elina, Elanne et lui comptaient rester une semaine et qu’après ils partiraient. Durlan lui dit qu’il était d’accord et qu’il leur fournirait des provisions, des cottes de mailles et des armes.
Pendant le déjeuner, Olbion dessina des plans d’attaque contre les Garocs et les Gogems. Il constata que le point faible des Gogems était l’espèce de petite cible qui retenait leur armure. C’était normal car ces créatures étaient des monstres faits de terre, donc si leur armure venait à se détacher, ils s’effondreraient comme un vulgaire tas de poussière. Quant aux Garocs, ils n’étaient pas difficiles à battre car ils n’ont pas d’armure, mais leur point fort est qu’ils sont très nombreux.
Olbion et Elina s’entrainèrent ensemble au combat sous les yeux attentifs d’Elanne.
« Veux battre.
-Non ma chérie, tu es trop petite et seuls les hommes se battent, expliqua tendrement Elina, moi, je me bats pour survivre. »
Quand ils durent partir de la maison accueillante de Durlan, ils trouvèrent leurs deux chevaux chargés de provisions et deux épées accompagnées d’arcs, de flèches et de trois cottes de mailles (Durlan en avait fait adapter une à la taille d’Elanne). Ils partirent sur-le-champ après avoir fait leurs adieux.
Plus tard dans la matinée, ils firent une pause pour manger car Elanne était affamée. Olbion sortit de son sac deux pommes et du pain Faline qui avait la particularité de renforcer les capacités physiques (les Falines s’en servaient dans les mines, ils pouvaient y rester au moins une semaine avec leur pain pour seule nourriture. Olbion entendit un petit gémissement.
« Iberon ! »
Il se rendit alors compte qu’il avait oublié le biberon d’Elanne ! Il le sortit aussitôt de son sac et le lui donna.
Après une heure de repas, ils repartirent en route en longeant les monts Dorés, ils aperçurent l’immense pont des Deux, le mythique pont qui reliait les monts Dorés et les montagnes Brunes (délimitation du territoire Faline et du territoire Lornien. Car ce pont était entre deux contrées : la contrée Faline et celle Lornenne. Les habitants de ces peuples étaient des hommes. Les Falines aimaient creuser dans les mines pour trouver de l’or tandis que les Lorniens préféraient la nage et la pêche.
Ils avancèrent encore trois bonnes heures puis ils se reposèrent un peu car ils apercevaient le nuage de fumée de Dracanord. Le nuage se rapprocha d’eux et Olbion se souvint que les Dracs n’utilisaient pas de cheminées et il se rendit compte trop tard que ce qui fonçait sur eux étaient une meute de Garocs.
Comprenant la situation, Elina ouvrit brusquement une malle et mit Elanne dedans avec son biberon et des provisions et elle lui dit tristement
« Adieux Elanne, j’espère que tu seras bien accueillie à Shanima.
-Veux tu restes vec moi.
-Non Elanne, ma place n’est pas ici. Tu ne nous reverras plus, mais nous serons toujours dans ton cœur. Ne parle surtout pas pendant que tu es dans cette malle. Adieux, Elanne. »
Elina ferma la malle à double tours en éclatant en sanglot. Elle se dit que si les Dracs passaient par là, ils brûleraient la serrure et emmèneraient Elanne à Shanima puis elle partit rejoindre Olbion.
Quand elle arriva, les Garocs étaient tout proches et tout espoir était perdu, alors elle lui prit la main, ils se laissèrent tous deux submerger par la vague de terreur que semaient les Garocs et ils moururent ensemble, main dans la main.
Au matin suivant, le lieutenant des Dracs, Dracalane, et son fils Dracane, qui avait un an de plus qu’Elanne, était partit inspecter la zone sur l’ordre de Draco, le chef des Dracs du Nord. Ils trouvèrent les dépouilles d’Olbion et Elina au milieu de corps de Garocs.
« Quel désastre, constata Dracalane, ne regarde pas, Dracane. »
Puis ils entendirent une voix qui venait d’une malle.
« Veux maman papa. Veux Shanima ou Shabila. »
Ils allèrent voir de quoi il s’agissait. Dracalane souffla sur la serrure, un jet de flamme sortit de sa gorge et cela brûla la serrure. Ils virent alors une petite elfe dans la malle, qui n’était autre qu’Elanne, pleurant à chaudes larmes. Dracalane lui promit alors :
« Je vais t’emmener à Shanima, tu seras élevée par d’autres elfes au cœur tendre. Pendant que j’y vais, Dracane, vas faire ton rapport à Draco. »
Dracane hocha alors la tête et s’en fut en se dirigeant vers Dracanord. Pendant ce temps, Dracalane sortit délicatement Elanne de la malle puis il l’enroula dans un bout de tissu provenant du vêtement d’Elina. Il la prit ensuite dans ses bras et déplia ses ailes, il décolla ainsi avec Elanne, qui restait silencieuse.
Ils partaient pour Shanima.
Tu as un univers très riche et on s'en rend compte très vite, cependant les informations sont suffisamment diluées pour que la lecture reste agréable. Les trois personnages sont attachants et on s'intéresse à ce qu'il va leur arriver.
J'imagine donc que cette histoire racontera les aventures d'Elanne, j'ai hâte de voir ce que tu prépares.
Je me permets une petite suggestion sur la passage de la mort des parents. Peut-être adopter le point de vue de la petite qui ne voit donc pas ses parents mourir car elle est enfermée dans la malle.
Quelques remarques au fil de la lecture :
"qui se tenait dans ses mains." -> qu'il tenait
"Le voyage durera au moins" (et dans le reste du paragraphe), pour signifier le futur, je trouve plus approprié "durerait" vu qu'on est dans un récit (après peut-être que les deux se disent)
"je suis un mineur extrêmement riche" je trouve ça bizarre de dire je suis riche à l'oral à des étrangers ^^
"car ils n’ont pas d’armure," -> n'avaient
"mais leur point fort est qu’ils sont très" -> était étaient
"moi, je me bats pour survivre. » sa fille ne sera pas amenée à se battre pour survivre ? (je chipote XD)
"que ce qui fonçait sur eux étaient" -> était
"Adieux, Elanne. » -> adieu
Bien à toi !
Alors, c'est une lecture très soutenue et on ne peut pas lâcher l'histoire sans l'avoir finis.
Il y a beaucoup de choses qui se passe pour un prologue et du coup beaucoup de questions qui se posent.
Pourquoi ont il quitté Shabila ? Comment la petite va évoluer ? Etc...
Juste des petites choses à corriger à mon sens.
"Ils avancèrent encore trois bonnes heures puis ils se reposèrent un peu car ils apercevaient le nuage de fumée de Dracanord. Puis"
Remplacer un "puis" par "et" pour éviter les réponses.
"Ellana et qui pleurait" = Ellana pleurant à chaudes larmes, ou quelque chose comme ça.
Une dernière chose, il y a deux ou trois phrases quand les personnages parlent les guillemets ne sont pas refermés.
À la prochaine fois.