« Mes nuits blanches ne sont pas blanches, à peine claires
Semées d'étoiles
Petits trous dans la toile étanche
Tristes strass sur le voile » *
Les bottes lourdes de la jeune femme claquaient contre les tuiles grises des toits de la capitale tandis qu’elle suivait les paroles qui résonnaient dans ses écouteurs.
- « Et moi, envoutée de ténèbres. Je passe des heures infinies. À compter les moutons funèbres. Qui tapissent mes insomnies. »
« Ah minuit est là
Ah je ne dors pas »
Le chemin était presque une routine pour la brune : escalader un mur par ci, s’accrocher à une cheminé par-là, monter à cette échelle et bien évidemment éviter de se briser la nuque quelques centaines de mètres plus bas. Ce ne serait pas de chance pas vrai ?
Les bottes claquèrent à nouveau suivit du craquement d’une tuile ? Un pas trop à droite, un mouvement trop brusque et se serait la fin. Clara ne pouvait se lasser de la vue qu’offrait les toits de Paris. La musique se coupa. La batterie de son téléphone venait de lâcher. Qu’importe. Encore quelque pas, elle contourna une nouvelle cheminé, sauta sur un nouveau rebord et la voilà enfin sur son refuge. Un petit toit plat en tuiles grisâtres, celui-là surplombait quasiment tous les toits environnants. Son sac à dos tomba sur les tuiles dans un claquement brut, elle le suivit de peu son jean amortissant le choc dans un bruit aussi peu mélodieux. La nuit était déjà bien avancée et les étoiles brillaient haut dans le ciel concurrençant la lune qui se cachait timidement derrière les nuages.
Qu’est-ce que Paris pouvait être beau la nuit. Et qu’est-ce que la capitale pouvait être calme. Plus de bruit de moteur ni de klaxon. Plus de gens en retard hurlant à en perdre la voix. Juste le calme et la paix. Clara finit alors par se laisser tomber en arrière son dos touchant les tuiles glacées. Ainsi allongées sur le dos elle pouvait contempler les étoiles autant qu’elle le souhaitait.
- « Sous le ciel de Paris. Coule un fleuve joyeux. Hum hum » **
La jeune femme passait son temps à chanter. Souvent faux par ailleurs. Mais elle s’en moquait bien. Clara fredonnait ces quelques paroles la tête dans les étoiles. Si bien qu’elle n’entendit pas les bruits de pas qui s’étaient rapprochés d’elle.
- Il faut être un peu suicidaire pour se trouver sur les toits à cette heure de la nuit.
Toujours le même refrain et toujours la même voix amusées. La brune eut juste le temps de se relever en position assise qu’une ombre passa près d’elle. Un bruit de pas léger, une ombre, toujours la même phrase et la voici à nouveau seule. C’était toujours le même scénario depuis maintenant une semaine. Elle se trouvait toujours allongée à cet endroit précis, à cette heure précise, et cette ombre venait lui rendre visite toutes les nuits. Quelques fois passant en coup de vents, et d’autres fois restant discuter art et philosophie.
Mais une chose était certaine Clara finirait bien par trouver l’origine de cette mystérieuse ombre.
* : "Insomnie" de Pomme.
** : " Sous le ciel de Paris" de Edith Piaf
J'ai peu de remarques à faire sur le style, fluide et agréable à lire.
Juste quelques minuscules fautes d'inattention:
- "la vue qu'offrait les toits" : offraient (le sujet étant pluriel : les toits)
- "ainsi allongées" : allongée (il s'agit de Clara)
- "la même voix amusées" : amusée (il n'y a qu'une seule voix)
Donc hâte de voir la suite ... Amicalement !
Merci beaucoup pour ton commentaire !
Je vais corriger mes fautes de ce pas
Bonne journée !