Prologue

N’aie pas peur.

Je sais que tout est différent maintenant, et que tu n’as rien demandé de tout ça. Tu n’as pas voulu que ta vie t’échappe. Mais, il m’était impossible de fermer les yeux. De rester neutre. De voir ton peuple se faire décimer par les miens, pour une raison aussi futile et cruelle que la cupidité d’une civilisation qui n’a plus rien de civilisée. Une soif qui nous a poussés à commettre les pires atrocités au fil des siècles, des millénaires.

Vois-tu, mon peuple est un peuple pèlerin. Nous avons abandonné notre planète, des milliers d’années auparavant, parce que nous avions franchi la limite de ce qu’elle pouvait nous donner, sans que nous ne daignons le faire en retour. Comme vous, encore si jeunes et naïfs, nous n’avons pas voulu croire aux avertissements, aux signaux. Et lorsqu’il a été trop tard, les étoiles sont devenues notre salut. Mais, la stabilité de mon peuple ne tenait qu’à un fil, et plusieurs en ont profité. C’est sur le malheur d’autrui que nous sommes devenus plus forts, impitoyables, indignes. Nous avons possédé, envahi, dévoré, anéanti, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, pour ensuite recommencer ailleurs.

Maintenant, c’est ton peuple qui est en péril. 

Le chemin à emprunter ne sera pas facile. Je te demande une année de ta vie, pour m’aider à sauver ton monde. Une année où nous vivrons les pires épreuves, où nous irons au-delà de nos limites, de ce qui est acceptable. De ce qui est peut-être humain, même. Une année où tu deviendras plus fort. Et je te protégerai, quoi qu’il m’en coûte.

Je t’en conjure, souviens-toi, malgré le tumulte de nos vies, malgré ce que nous devons faire pour survivre. Oui, souviens-toi :

Je ne suis pas ton ennemi.