Endazur marchait vers la mer et la mort.
Le jeune homme avait délaissé ses vêtements sur les rochers de la grève et le vent enveloppait sa peau nue de douces caresses. Son cœur battait plus vite à chaque fois que son pied se posait sur un nouveau galet. La pierre était froide, le soleil brûlant. Des mouettes le survolaient en riant comme pour se moquer de l’absurdité de la scène. Endazur avançait toujours, trop fasciné par l’eau pour y prêter attention. Son regard ne pouvait englober l’ensemble de l’immense étendue bleue brillante. Elle l’avait toujours tellement fasciné. La mer.
Les galets se divisèrent en cailloux, puis en grains de sable tandis qu’il se trempait les chevilles, à la hauteur des marques laissées par les fers. Quelques pas encore, et les vagues frappaient le bas de ses jambes. Une mousse écumeuse se répandait sur son ventre et son torse, entre ses cicatrices. Le sol doux et humide, le sel qui chatouillait ses narines, le rugissement de la marée montante lui rappelaient son enfance à Isandur. Sa mère l’avait emmené sur la plage le matin de sa mort. Dans le sifflement du vent, il se prenait à imaginer sa voix lui murmurer son amour. La vie qu’elle lui avait offerte, il la rendait à la mer. Il ferma les yeux pour retenir ses larmes. Encore.
Quand il les ouvrit, l’eau lui arrivait au bassin. Il écarta les mains pour accueillir les vagues sur son torse. Derniers instants de douceur de cette vie-là. Son regard se porta vers l’horizon lointain. S’il pouvait traverser les eaux, il continuerait des jours, jusqu’à sa terre. Il en avait tant rêvé, parfois. Désormais, les vagues éclaboussaient son menton rasé à blanc. Ses longues tresses noires trempées restaient plaquées à son dos. Un courant d’air froid le fit frissonner alors qu’il inspirait une dernière fois avant de plonger. Il se boucha les narines, ferma les yeux et les lèvres tandis que son corps s’enfonçait vers les profondeurs du large. Le nageur glissa sur le fond du sable tel une anguille avant de se laisser couler.
Endazur se noya.
En sortant de l’eau, elle fut aussi éblouie qu’une sirène qui verrait pour la première fois le soleil. La jeune femme prit de grandes inspirations et toussa en clignant des yeux. Elle se fit la remarque que le ciel était magnifique cet après-midi-là, avec une poignée de nuages pour seule nuance de l’azur éclatant. Elle aurait pu rester immergée au milieu des vagues rafraîchissantes, ou aller somnoler sur la plage. La fille de l’océan ne l’envisagea même pas. Elle fendit les eaux d’un pas déterminé, traversa la grève les poings serrés. Il était temps de faire ce qu’elle avait toujours craint, d’aller défendre ce qu’elle avait toujours vu bafoué.
Sa vengeance avait trop attendu. Elle devait prendre les armes.
La transition entre la noyade et cette renaissance crée un bon suspense. Les indices sur le passé douloureux d'Endazur (cicatrices, fers) donnent envie d'en savoir plus.
Un prologue efficace qui pose les bonnes questions. Je vais lire la suite pour comprendre cette histoire de vengeance !
J'espère que la suite te plaira, j'attendrai ton retour ! Merci :)
Merci de ce retour encourageant (=
A bientôt alors !
Les deux dernières phrases sont particulièrement intrigante. On comprend que l’histoire tournera sûrement sur cette ”vengeance ” .
Merci de ta lecture et bienvenue sur cette histoire !!
Bien sûr, cette vengeance n'est pas évoquée pour rien, je te laisse voir si ton hypothèse est juste^^
Me voici (enfin) pour découvrir cette nouvelle histoire et j'aime déjà beaucoup ce prologue. Il y a une vraie dimension poétique dans la manière dont Endazur raconte son rapport à la mer. Cette renaissance m'intrigue, je me demande ce qu'elle cache et quels seront les enjeux de sa vengeance. En tout cas, ça donne envie de lire la suite !
Au plaisir,
Ori
Trop content de te voir lire cette histoire, un projet qui nous tient à cœur. Top si tu as apprécié ce prologue, j'espère que la suite te plaira tout autant (=
A bientôt !
Merci pour ta venue sur cette histoire, j'espère qu'elle te plaira !
Content de lire ce retour, hâte de voir ce que tu penseras de la suite !
Ça raconte quelque chose qui ressemble à une renaissance au travers de l'océan comme un point commun, c'est un vrai mystère.
Je vais lire la suite !
Content que tu aies apprécié l'ambiance du chapitre, c'est vrai que c'est pas forcément évident de comprendre ce qu'il s'y passe pour l'instant (même si ça va prendre sens). Le plus important était de montrer cette ambiance océanique, et de dessiner déjà des thèmes importants du récit.
Merci beaucoup de ton retour !!
En effet, c'est un prologue assez flou et mystérieux, qui peut sembler déroutant, mais contente qu'il t'intrigue !
à très vite !
Ce texte m’a profondément touché. Il dégage une intensité à la fois douce et brutale, comme la mer elle-même. Le passage d’Endazur vers la mort, ou plutôt vers une transformation, est empreint de beauté et de douleur contenue. J’ai trouvé la symbolique très forte : chaque élément naturel semble participer à son renoncement, puis à sa renaissance. L’écriture est fluide, presque hypnotique, et rend très bien l’impression de bascule entre deux mondes. La dernière partie, avec l’apparition de la femme, est puissante dans sa simplicité : elle respire la détermination et le renouveau. Ce changement de perspective donne une profondeur nouvelle à la scène. Tu parviens à mêler délicatesse, douleur et force avec beaucoup d’élégance. Hâte de lire la suite !
Content que tu aies apprécié ce prologue et sa symbolique. J'espère que la suite te plaira tout autant (=
A bientôt !!
Un beau début qu'on sent riche d'indices pour l'histoire à venir. Un peu rapide à mon goût (mais tu connais ma passion pour les descriptions qui s'étirent à l'infini), d'autant plus que le ton passe rapidement entre les deux parties du texte. Développer un peu le cadre visuel autour des deux personnages permettrait peut-être de mieux faire la distinction entre les deux scènes et planter le décor ? Juste une idée. Hâte de voir en quoi consiste la vengeance de la fille de l'océan, même si vu les thèmes annoncés j'ai ma petite idée...
À bientôt :)
Riche d'indices, c'est le moins qu'on puisse dire (=
Je comprends, mais l'idée c'était d'avoir un prologue très bref, nous proposerons des descriptions plus fournies par la suite ! Tu trouves qu'on ne visualise pas assez la plage ? Qu'est-ce qu'il faudrait développer selon toi pour que ce soit plus ancré ?
Oui, c'est sûr que l'annonce des thèmes donne aussi pas mal d'indices.
Merci de ton commentaire !!
j'aime beaucoup ce prologue à la construction archi-soignée,
tout d'abord l'entrée progressive en accord avec la géologie, les sensations et les bribes de souvenirs, puis le second mouvement, délibérément inverse (H/F, le renoncement /l'acceptation, la lenteur/ l'élan décidé...), les petites phrases sentences de début et de fin, et bien sûr tout le mystère qui se dégage d'une telle apparition (et disparition).
Je suis contente d'arriver au début de l'aventure, je vais ainsi pouvoir suivre les chapitres au fur et à mesure :)
J'émettrais une petite réserve, mais c'est très personnel, sur l'emploi du verbe craindre dans la phrase "il était temps de faire ce qu'elle avait toujours craint" : on craint une menace, quelque chose qui vient plus ou moins de l'extérieur ou qu'on ne contrôle pas, or une action, si on en craint les conséquences, on refuse de la faire (ce qui donnerait "de faire ce qu'elle avait toujours craint de faire"... bof), on la refuse, on s'en empêche, on la rejette....
(Bref, beaucoup d'explications pour pas grand choseˆˆ Je pose juste ça là.)
Belle continuation, je lirai la suite avec intérêt !
Ca fait plaisir de lire ça ! Je suis content que tu aies apprécié le mouvement miroir des deux personnages ainsi que l'environnement.
Oui, pour le coup tu arrives vraiment au début, on commence tout juste l'écriture^^
Hmmm oui, peut-être que redouté est plus adapté, je vais y réfléchir.
J'aime bien aussi cette expression^^
Merci de ton retour !!
A bientôt (=
Merci pour ton avis sur ce prologue ! J'espère que le premier chapitre te plaira !
- Elle l’avait toujours tellement fasciné => fascinée (COD la mer)
- La vie qu’elle lui avait offert => offerte (COD la vie)
- Son regard porta vers l’horizon lointain. => se porta
Un prologue d'abandon et de renaissance qui amorce l'affaire d'une vengeance. C'est visuel, le contexte mystérieux. Comme mon commentaire... j'attendrais le chapitre 1 pour me prononcer :-)
Alors ton commentaire m'a mis le doute de fou, j'ai été vérifier. A priori c'est bien "fasciné" parce que le COD est "l'", qui désigne Endazur (masculin), la mer est le sujet.
Tu as raison pour les deux autres, merci beaucoup des corrections ! Je vais modifier ça de ce pas (=
En effet, le mystère est l'objectif pour l'instant. Top si l'ensemble est visuel. Merci beaucoup de ton retour, hâte de voir ce que tu penseras du chapitre 1 !
A bientôt (=
Petite erreur de ma part ><
Merci de ton retour ! Effectivement, ce prologue est plus fourni qu'il n'y paraît, hâte de voir ce que tu penseras des prochains chapitres (=
A bientôt !
J'espère que la suite te plaira !