Prologue

« A-t-on besoin de la perfection quand notre cœur bat la chamade, à la moindre des paroles de celui qu’on aime ? Au moindre de ses rires ? À la caresse de sa propre main sur sa peau nue ? J’en ai toujours douté. Les yeux peuvent parler s’ils le désirent, mais mieux vaut qu’ils aient de quoi argumenter quand l’âme semble avoir trouvé sa seconde moitié. Je m’en suis toujours convaincu : beau ou laid, homme ou femme, riche ou pauvre, si le cœur est touché plus rien n’a d’importance.

En vrai, je ne saurais pas décrire l’amour. Je l’imagine dans un souffle court et dans une pellicule de sueur, dans un regard désorienté, dans une simple phrase, une peau à peine effleurée, un cœur qui palpite jusqu’à la déraison.

J’aimerais y goûter, saisir tout son arôme, lécher sa saveur à en perdre la tête, savoir ce que cela fait de déborder d’une passion scandaleuse, sensuelle, tentatrice, chaleureuse…

Je pourrais remplir cette feuille d’adjectifs et de vibrations qui accompagneraient mon envie d’en connaître plus sur le sujet.

Je ne crois pas qu’il y ait une vérité, une réponse plus légitime qu’une autre lorsqu’on dit : « je t’aime » avec le cœur, plus qu’avec n’importe quel organe. »

Finalement, je suis incapable de répondre à cette fichue question. Pas sûr que la prof de littérature appréciera mon travail sur le sujet… Pourquoi l’amour ? N’y a-t-il pas mille autres sentiments ? Pourquoi toujours s’attarder sur celui qui m’inspire le moins ?