Prologue ; Joshy

Par Anna

Joshy était heureux. Il courrait après des objets colorés qui rebondissaient et couinaient. Il sentait son pouls s’accélérer quand il sautait pour attraper sa cible au vol. Il sentait la tension de ses muscles quand il repartait, bondissant entre les talus comme un lièvre. Il adorait quand, exténué, il se couchait près de Cassandre et qu’elle lui caressait entre les oreilles. Il profitait alors de la brise fraiche bien qu’artificielle de la serre qui lui servait de terrain de jeu. Il haletait, étendu sur la pelouse hors-sol et sous les arbres en pot, profitant des rayons du soleil meurtrier bien en sécurité sous un dôme de verre.

Joshy suivait Cassandre partout, comme une ombre. Il sentait que cela l’agaçait parfois, mais savait aussi qu’elle avait besoin de lui. Il se souvenait, des odeurs de peur qui entouraient Cassandre quand il l’avait rencontré. Il se souvenait aussi qu’elle avait du mal à marcher et était souvent triste. Il n’oublierait jamais le jour où il l’avait vu sortir du docteur, enfin guérie.

Il avait eu peur ce jour-là. Peur que comme elle n’avait plus de besoin de lui pour marcher, elle l’abandonne. Mais au contraire, Cassandre avait été encore plus gentille avec lui depuis.

Ils vivaient seuls dans une maison de verre et de métal. Joshy aurait aimé avoir plus de compagnie, mais Cassandre passait toujours beaucoup de temps avec lui, alors ce n’était pas grave. Il était heureux.

Ses 20 années vie avaient été pleines d’amour. Et il se sentait encore jeune et fringuant.

Mais un jour, il commença à fatiguer, brutalement. Il sentait une douleur constante et grandissante dans son museau. Il lui arrivait de saigner, ou de perdre sa respiration. Cassandre paniquait. Elle l’emmena voir un docteur, puis lui donna des médicaments, beaucoup de médicaments amers. Ils lui coupaient l’appétit. Et n’apaisaient qu’à moitié la douleur.

Il l’avait exprimé à Cassandre. « Mal encore. » « Mal truffe. » Et Cassandre l’avait emmené à d’autres docteurs, qui avaient donné d’autres médicaments amers.

Peu à peu, Joshy perdait le goût de vivre. Il ne courrait plus dans la serre, ne suivait plus Cassandre, ne dévorait plus ses plats faits maison. Il ne rêvait même plus, car ses médicaments l’étourdissaient pour l’endormir. Et il respirait mal.

Finalement, Cassandre perdit patience. Elle se mit en colère contre les docteurs, hurla qu’il devait y avoir une solution. Qu’il y avait un remède au cancer.

 Mais non. Pas pour les animaux, d’après les docteurs.  

Alors Cassandre était restée muette. Elle et Joshy étaient rentrés à la maison. Elle avait pleuré en serrant Joshy très fort dans ses bras. Même sonné par ses médicaments, il avait compris.

« Joshy comprend. Douleur pas partir. Joshy rester mal mais avec Cassandre. »

Elle avait fait ‘non’ de la tête.

Le lendemain, après une nuit blanche, elle s’était levée sans rien dire. Elle avait pris Joshy en voiture, et ils étaient partis loin, très loin. Et même avec la truffe gênée, Joshy sentait l’air changer, se remplir de senteurs nouvelles et lointaines.  Des couleurs défilaient devant ses yeux, derrière la vitre. Des arbres, en grand nombre, un ciel plus clair, et des bruits ! Des mouvements dans les branches.

Cassandre l’avait emmené loin, dans la vraie nature. Quand ils sortirent de la voiture, Joshy oublia presque la douleur tant ses sens étaient émoustillés. Il avait trotté partout, reniflant tant bien que mal tout ce qui était à portée de patte. Il avait creusé, pisté des mulots, sauté dans des monticules de feuille, vu un oiseau, des nuages …

Alors que le soleil se couchait, Joshy s’était étendu. La douleur prenait de dessus.

« Médicament maintenant ? » Avait-il demandé à Cassandre, toujours aussi silencieuse.

Elle avait dit ‘oui’. Mais Joshy sentait que c’était faux. Elle avait sorti un nouveau médicament. Une piqure. Quand le liquide fut injecté, Joshy senti ses membres s’engourdir d’avantage. Cassandre le pris dans ses bras, le berçant comme quand il était petit. La douleur s’estompa enfin.

Tout devint trouble.

« Merci. »

 

Joshy mourut à 22 ans, encore jeune pour un chien génétiquement modifié. Il fut incinéré et ses cendres furent rependues dans cette forêt de montagne, loin des villes.

Les collègues de Cassandre lui adressèrent des condoléances sincères. Tous savait combien Joshy, originellement chien d’aveugle, était important pour Cassandre, car il était sa seule famille.

Ils n’avaient en réalité pas idée de l’attachement de Cassandre pour son chien. Ni de ce qu’elle était prête à faire pour le ramener.

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sarah love
Posté le 22/06/2016
Hello Anna,
je fais un autre commentaire pour ne pas te parler de ton histoire. Désolé... mais comme je ne suis pas sur le forum, je suis obligé.
J'aimerais te remercier d'être dans tes auteurs favoris ( si j'ai bien vu et que je n'ai pas imaginé, bien sur.). J'aimerais te remercier et te dire
Pourquoi moi?
Je ne suis pas une auteur talentieuse!!! Cristal serait plus a sa place.
Merci, en espérant que je n'ai pas rêvé... 
Anna
Posté le 22/06/2016
Tu devrais vraiment t'inscrire sur le forum ;) on ne va pas te manger, je t'assure. Et puis cela te donnera plus de visibilité, les gens auront plus envie de te lire et de t'aider à t'améliorer. Mais c'est ton choix u_u
Je t'ai bien mis dans mes auteurs favoris pour pouvoir te suivre. Je t'ai dis que je regarderais la suite de tes écrits et que je ferais des commentaires plus constructifs : j'ai donc besoin de t'avoir en favoris pour que je sache vite et facilement quand tu publie quelque chose.
Et puis ça te fait un favoris, c'est toujours agréable :) Bien sûr Cristal est plus "talentueuse" ... mh, je ne dirais pas ça. Elle a beaucoup travaillé pour en arrivé à être édité en livre, aussi je doute le talent soit la clef de son succès ... après tout, on a tous commencé bas avant de s'améliorer, non ?
Oh, j'en profite pour répondre à ton commentaire sur mon récit : il n'est pas parfait, loin de là, mais je suis contente si il te plait ! Je me suis laissé aller à mes émotions pour l'écrire, sans vraiment réfléchir.
C'est un prologue, donc il explique le résumé, dans lequel on apprend que le chien de l'héroine meurt. Je pensais que c'était intérressant de faire aimer ce chien pour rendre sa mort plus tragique (et puis ça m'est venu comme ça). Donc c'est vraiment un prémice, un "avant" l'histoire. La suite (si je l'écris) devrait se concentrer sur Cassandre et ses choix aux conséquences désastreuses ...
 
Bref, merci de m'avoir lu ! Tu sais, après mes vilains commentaires, je pensais que tu m'en voudrais. Mais tu dois être vraiment ouverte et sympatique puisque tu viens quand même me lire ! J'en suis vraiment ravie :)
sarah love
Posté le 22/06/2016
Ton histoire est bien. La relation entre le le chien et sa maitresse est mignonne, adorable, parfaite... Ton idée est bien et sourtout réaliste. Toute l'histoire à un sens .
La seule chose qui ne colle pas à mon avis avec ton histoire, c'est le résumé. Je ne vois pas le rapport entre les deux apart le prénom de l'héroïne et la mort du chien.
Voila. A part ce détail, tout va bien. 
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