Ô Prométhée !
Chaque fois
Que le vautour
Te dévore le foie
Hurle ta peine
Et crache ta rage !
Titan
Châtié et traité
Tel un Homme
— Te voilà réifié.
Tu ne méritais pas
Ce châtiment funeste
— dont pourtant
Tu t'extirperas.
De même qu'il
Ne mérite le feu
Ne mérite les dieux
dont il tentera
En vain
De se détacher,
L'Homme ne mérite
Pas Prométhée.
Tout ce qu'il veut
C'est retourner à la glaise
Mordre la poussière
— Comme si jamais
Il n'avait été.
Non, pas de rancune
Prométhée.
Les femmes et les hommes
Feront grand usage
De leurs limites
De leur imperfectibilité.
L'art les fera vivre
Et lorsqu'ils
Rechercheront un sens
Ils ne trouveront
Que le Chaos.
Ô Prométhée !
Chaque fois
Que le vautour
Te dévore le foie
Hurle ta peine
Et crache ta rage !
Et j'aime la tension chez Prométhée entre le don / sacrifice et tout de même l'orgueil. Ici aussi, sa colère. Et du tragique, du désespoir : que font-ils de ce feu qui me vaut tant de tourments ~
Merci pour cette belle lecture