J’effleure les parois ternies par le temps
Et divague entre des âges perdus.
Des siècles où régnaient les rois
Et je vois,
Sur ce Léman biscornu,
Se confondre les barques de pillards exubérants.
Sur les traces de Byron
Et sur celles de nombreux rois,
J’erre et chantonne
Des récits d’autrefois.
Des histoires ancrées entre ces murs
Faits de pierres et de bois,
Qui racontent des chevaliers en armure
Et des prisonniers narquois.
Et doucement, ils me murmurent
Des champs de bataille,
Me susurrent
Des brigands en cavale.
Et je ne cesse d’admirer
Entre cette architecture décousue,
Se jouer
Ces spectres d’un temps révolu.
Ces princesses danser
Aux sons des flûtes
De troubadours ensoleillés,
Comme une douce interlude.
Ces princes s’affronter
Dans des joutes incongrues
Brutales et endiablées
Pour conquérir la belle élue.
Et je marche et contemple
Cette excentrique château
Qui regorge d’abondantes
Légendes de cachot.
Des contes perdus,
Qui à jamais dans l’eau
Du Léman se sont répandus.
Alors si vous partez à l’aventure
Sur les terres de Chillon,
Entendez ce que vous disent les murs
De son donjon.
Car ils pourraient bien vous conter
Le temps des rois
Et de leur vie mouvementée,
Comme ils l’ont fait pour moi.