Que vieillesse ne se fasse !
Nuit, vieillesse du jour
Éteint de sa sombre noirceur
Les derniers éclats d'une journée
Dans l'hibiscus-fleur de l'âge.
Inévitablement, à cet instant impassible
Devoir s'en aller pour de bon.
Nul besoin d'emporter avec soi
Ce qui reste de notre soi d'ici-bas.
Mes lueurs du matin
Tendres de ses rosées délicates
Couvraient d'étoiles brillantes
Toutes ces vertes feuilles que j'effleurais.
Mon rayonnement, le midi
Réchauffait le cœur des fleurs
Heureuses de diffuser ainsi
Leur doux parfum de vie.
Que nuit ne se fasse,
Que nuit ne se fasse,
Que nuit ne se fasse...
Car il m'est donné de savoir qu'à son arrivée,
Je ne vous reverrai plus.
M'en allant à tout jamais pour cet ailleurs,
Inconnu des hommes et des fleurs.
Refermant mes yeux
Sur vingt-et-une années à la vue
De choses viles, de choses nobles.
Je m'éloigne en hurlant à cette nuit
"Que vieillesse ne se fasse!" .
Pihéli.