Qu'est-ce que réellement l'amour?

Par noor

4 ans.
Première fois exposée à un film de princesse Disney.
Cendrillon perd sa chaussure, vit une vie misérable, un homme sort de nulle part et la sauve.
Ils ont appelé ça l’amour.
J’ai regardé l’écran, obnubilée.
Je voulais ce qu’on appelait "amour".
Comme si c’était ancré dans mon esprit — un automatisme — j’ai commencé à chercher mon prince charmant partout où j’allais.
Après tout, on m’avait vendu ça comme la solution ultime à tous mes problèmes.

8 ans.
Première pensée suicidaire.
À travers mes larmes et les lames, je le cherchais.
Un baiser sauva Aurore des griffes d’un malheureux sortilège.
Alors, pour me sauver de ma propre destinée, j’ai appelé l’amour comme on crie à l’aide.
Mais où est-il ?
J’ai besoin qu’il me sauve avant qu’il ne soit trop tard.

16 ans.
Je force un peu le destin.
Il me dit qu’il s’intéresse à moi.
Je lui ouvre la porte de mon cœur — ou plutôt celle entre mes jambes.
Comme Raiponce, je le laisse s’aventurer dans ma chevelure, espérant qu’il y gagne mon amour.
On fait l’amour.
Ça y est, j’ai trouvé mon "happy ending".
J’ai enfin capturé ce qu’on appelle "amour", et je suis déterminée à ne pas le laisser partir.
Les jours passent,
Celui que je croyais élu de mon cœur s’évade, s’évapore.
Moi qui pensais avoir trouvé la clé de la joie entre les palpitations rythmées de mon cœur…
Me voilà qui tombe des nues.
Les pleurs se mêlent à la confusion de la jeunesse.
Et pour la première fois, je me demande : et si ?

18 ans.
La majorité.
Ma première fois en boîte de nuit… ou presque.
Les pinceaux ralentissent.
Le chemin vers son cœur s’entremêle, les gestes sont confus — comme un bug dans le système.
Pendant que mes amies se font chouchouter par leurs copains,
Je suis sur le banc de touche, à attendre que l’entraîneur m’appelle.
J’essaie de prendre les rênes, de le trouver moi-même,
Mais en vain.

20 ans.
Je fonde mon propre conte de fées.
Dans celui-ci, la passion d’être une femme dépasse celle d’être sa femme.
J’accomplis.
Je contrôle les pinceaux.
Dans ce conte-là, je n’attends plus : je cours vers ma liberté, vers ma joie.
Et pour la dernière fois, je ne me dis plus et si,
Mais plutôt : je suis.

L’amour me court après, mais je m’enfuis.
À force de courir après l’amour comme on m’a conditionnée à le faire dès l’enfance,
Je me suis perdue.
Je me suis adonnée à toutes sortes de situations,
Car la peur de ne pas être aimée dominait mon esprit.
J’ai souffert en silence, en trahissant ma joie,
Parce que l’amour m’avait promis une joie incontestée.
Mais quand l’amour fait plus de dégâts que de bien,
Ne devient-il pas légitime de se demander ce qu’est réellement l’amour ?
Se trouve-t-il vraiment entre les jambes du sexe opposé ?
Est-il, comme on nous l’a si bien vendu, le fruit de quelqu’un d’autre ?
Entre déceptions et réécriture de mon destin,
Je contemple l’amour et je me dis :
Peut-être que ce n’est pas un quoi, mais un qui.

22 ans.
Premier appartement.
Entre le silence d’un samedi soir et la paix de mon sofa,
Je respire enfin.
22 ans étouffée par la quête d’une idée.
Dans mon bain ou devant ma série préférée,
Je suis enfin comblée.
C’est là que la réalité me frappe :

L’amour, c’est moi.
L’amour, ce n’est pas un homme qui me dit qu’il m’aime comme dans un conte.
L’amour,
C’est ma paix intérieure.

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Anne Bénète
Posté le 15/08/2025
Bonjour, je me suis laissée porter. Je ne sais pas si c’était le but recherché mais j’ai souri. J’ai fait attention à l’orthographe mais rien n’a retenu mon attention.
Bonne continuation
noor
Posté le 16/08/2025
Bonjour,
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de lire et de partager votre ressenti.
Si vous avez souri, alors c’est déjà une belle victoire !
Bonne continuation à vous aussi !
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