R-A-P.

RUN. Tous les jours la même course. Le même épisode. La même boucle. Incessante. Inévitable. Tu cours, tu regardes devant toi. Tu as peur que le temps te rattrape, ou de rattraper le temps et de ne plus savoir quoi en faire. Tu ne sais même pas ce qu’est le temps. Tu ne t’es jamais posé la question. La seule chose que tu sais, c’est que tu en as besoin. Mais tu ne sais pas quoi en faire. Tu cherches constamment quoi en faire. (Mal ?)heureusement, le chemin t’est montré. C’est simple, efficace. Suivre les flèches. Sans se retourner. Le chemin est certes sinueux, mais le suivre est assez simple. Ne pas détourner le regard, ne pas risquer de dévier. A côté, c’est le chaos. Les plantes s’enchevêtrent, les arbres s’imposent, les animaux se traquent. Aucun chemin n’est tracé. Si quelqu’un devait s’y aventurer, il devrait se tracer son propre chemin. A ses risques et périls.

ARRÊT. Sur image. Prends le temps de t’arrêter. De contempler. Ce qui t’entoure, ce qui t’habite. Laisse les questionnements défiler, prendre leur place. Ecoute celles qui te font vibrer. Celles qui agitent ton Toi(t). Celles qui éveillent ton tourbillon de folie. Et ne les laissent pas s’échapper. Au risque de t’endormir. Pour le reste de ta vie.

PAUSE. Tu traverses les rues de ta ville avant de rejoindre ton bureau. Tu marches quelques minutes, et tu observes les gens.  Tu croises un vieil homme, aux yeux de marbre et à la barbe hirsute. Assis au coin de ta rue, il te sourit, tu lui souris en retour, sans un mot. Il ne te demande rien. Tu lui donnes quelques centimes. Il te remercie d’un léger hochement de tête, sans cesser de te sourire. L’intensité de ses yeux te fascine, tu te demandes ce qu’est sa vie.  Tu poursuis ta route…