regarder le diable dans les yeux

 

Je suis rentré en classe de 4ème au mois de septembre. Je m’en souviens encore, c’était une journée calme, bercée par la déception de ne pas être dans la classe de mes amies d’enfance et le bonheur de revoir ce grand bâtiment scolaire qui m’avait tant manqué. Après avoir découvert ma classe j’ai réussi à m’intégrer à un groupe d’amies, Claudia une fille blonde à lunette, petite en taille, plutôt drôle mais pas très intelligente et Céline une fille aux cheveux roux bouclés et avec de petites lunettes rondes, très intelligente mais susceptible.

Nous formions un trio. Mais très vite j’ai remarqué que Claudia avait quelques problèmes avec des élèves de notre classe qui l’embêtaient régulièrement, trois garçons à l’allure inoffensif cependant ils aimaient s’en prendre aux autres et il fallait être suicidaire pour tenter de riposter, ils se nommaient Freezer, Rikar et Ray. Au bout de 3 mois je n’en pouvais déjà plus, ils n’arrêtaient pas de dire « Tu es trop aigrie  », « ta veste de sport est sponsorisée par une entreprise de chauffage, ça veux dire qu’il y a la clim dedans »et plein d’autres insultes qui nous visaient toutes les trois. Durant ces quelques mois où on ma traité de BDH, de conne, où on m'a dit que je ne réussirai rien dans ma vie et plein d'autres mots rabaissants qui avaient comme but d’impacter la confiance d’autrui pour agrandir leurs égos déjà surdimensionnés pour notre plus grand malheur.

Et puis un jour, nous étions en E.P.S en train de jouer au volley-ball, notre professeur nous avait demandé de nous mettre par groupe de trois sur un terrain. J’adore le volley-ball, j’en fais en compétition depuis toute petite et ça m’agaçait d’entendre les trois imbéciles se venter d’être les meilleurs mais je ne les ai pas contredit car je connaissais les risques de représailles, mais leurs provocations à notre égard ont continué, lors de l’échauffement nous étions en train de courir quand un pied s’est dressé sur notre chemin en but de nous faire tomber, fort-heureusement nous avons réussi à l’esquiver, et je n’était pas étonné de voir en relevant la tête qu’il appartenait à Freezer, quand nos regard se sont croisés je pouvais lire dans ses yeux la malveillance qu'il avait à notre égard ainsi qu’une certaine frustration de ne pas nous avoir fait trébucher si ses yeux avaient pu parler ils auraient dit oui, je l’ai fait volontairement et alors, qu’est-ce que tu vas faire ?! Mais là non plus je n’ai rien dit, par insouciance ou par peur je l’ignore. Alors avec Claudia et Céline nous avons choisis un terrain et nous avons commencé à nous faire des passes avec une balle.

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