Le sable encore glacé par la nuit du désert s’écoulait lentement le long du corps d’Acalyxtra. Chacun de ses pas provoquait des secousses accélérant le processus. Elle porta son regard sur l’étendue infinie et vide. Tout au bout de ce que ses yeux pouvaient voir, un point brillant répandait une lumière froide en arc de cercle sur la ligne d’horizon. Pas un souffle de vent ne perturbait le silence des dunes.
Acalyxtra fut prise d’une envie de manger. Elle n’avait pas vraiment faim ; en fait elle ne connaissait plus la faim depuis une époque lointaine de festins et d’insouciance. L’évocation de ce passé ramena dans sa mémoire l’image de son compagnon et de leur vie commune lorsque tout était léger et doux. Pendant un bref instant elle fut submergée de douleur, une souffrance si intense qu’elle aurait voulu l’infliger au reste du monde, que tous puissent enfin comprendre ce qu’elle avait enduré. Ceux qui aujourd’hui vivaient heureux ne connaissaient pas l’horreur de voir leur bonheur déchiré par les griffes du Créateur. Elle sentait une masse écrasante de chagrin l’étouffer. Inspirant profondément elle repoussa les ténèbres. Elle déploya ses grandes ailes, dévoilant son flanc droit au soleil. Tout près de l’endroit où battait son cœur, une ligne noire déchirait ses écailles d’or. Une blessure infligée par un adversaire si terrible que la cicatrice ne pourrait jamais disparaître. Tout cela était fini depuis un temps si grand qu’il n’y avait plus personne à part elle pour s’en souvenir et même cette mémoire perdait en précision.
Ses quatre puissantes pattes martelèrent le sol pour la pousser vers les étoiles. Elle s’éleva dans le ciel au moment où le soleil inondait le désert de ses rayons brûlants. Au sol les nuages de sable soulevés par son envol retombaient en tourbillonnant. Prenant de la vitesse, elle bifurqua vers le nord. En atteignant une hauteur suffisante elle se stabilisa, laissant l’air glisser sur ses écailles et observant le paysage qui défilait sous ses yeux. À force d’avancer, elle vit le désert céder la place aux montagnes, puis quelques instants plus tard à des plaines parsemées de touffes d’herbe jaune et de buissons bas.
Elle repéra des chèvres qui arrachaient leur nourriture aux rochers. Acalyxtra fondit sur elles. Elle referma ses mâchoires sur la moins rapide du groupe. La bête cessa de vivre sur le champ. Acalyxtra sentit le sang couler sur son long cou. Le goût de la chair envahit tout son être, puis se dissipa une fois qu’elle eut avalé son repas. Elle reprit son vol et continua vers le nord.
La mer prit la place de la plaine, ses vagues régulières berçant le monde. Elle se rapprocha de la surface et laissa ses griffes effleurer l’eau salée. Les sillons s’effacèrent dès qu’elle reprit de l’altitude. En quelques battements d’ailes, elle rejoignit la côte. Son odorat fut alors titillé par une odeur qu’elle n’avait pas sentie depuis longtemps : du feu.
Souvent ses enfants se lançaient dans des célébrations auxquelles elle avait perdu goût. Lors de ces occasions ils dansaient dans le ciel, pour se séduire ou se provoquer. Ceux qui étaient seuls venaient trouver un compagnon ou une compagne, ceux qui étaient ensemble annonçaient une séparation ou l’arrivée d’un œuf. Avant de se disperser, ils s’assemblaient pour cracher un puissant torrent de flammes. Un feu sans odeur, très différent de ce qu’elle sentait à présent. Une forêt était en train de brûler. Cela ne s’était pas produit depuis des milliers de cycles.
Acalyxtra plongea vers la source de l’odeur, mais à sa grande surprise elle ne trouva pas la forêt en feu. Une maigre fumée s’élevait au-dessus des branchages. Pendant qu’elle volait silencieusement au-dessus des arbres, cherchant le meilleur moyen de couper la route de l’incendie afin d’éviter qu’il se répande, elle entendit des bruits étranges. Il s’agissait d’animaux qu’elle n’avait jamais vus avant. Ses yeux perçants de prédateur suprême traversèrent la couche de feuillage pour se poser sur ces mystérieuses créatures. Elles étaient réunies en une meute d’une dizaine d’individus rassemblés autour de branches embrasées. Leurs corps étaient couverts de manière disparate de fourrures variées, mais leurs pattes antérieures et leurs visages exposaient au soleil une peau fragile. L’un avait un pelage d’hiver, l’autre un pelage d’été, un troisième avait un mélange des deux. Quand elle s’interposa entre eux et le soleil, son ombre les effraya. Ils poussèrent des cris perçants avant de s’enfuir en se tenant uniquement sur leurs pattes postérieures. Agacée, Acalyxtra reprit de l’altitude. Sa curiosité était piquée au vif. Elle avait arpenté ce monde d’un bout à l’autre des milliers de fois et c’était la première fois qu’elle voyait une chose pareille. Une autre espèce que la sienne produisait du feu.
Tandis qu’elle cherchait un autre groupe à observer, elle sentit une présence se rapprocher. Des écailles de bronze étincelèrent sous le soleil couchant. Elle reconnut immédiatement l’un de ses sept premiers enfants. Les seuls à avoir cette couleur sur leurs écailles et les seuls à avoir existé en même temps que feu son compagnon, même s’ils n’étaient que des œufs à ce moment-là.
- Mère, vous êtes réveillée ! s’exclama Vaxyrra.
La joie qui débordait de sa fille contamina brièvement Acalyxtra. Elle posa son front contre celui de Vaxyrra, les pointes de leurs ailes s’effleuraient à chaque battement. Pendant un instant leurs émotions furent parfaitement synchronisées, mais comme toujours Vaxyrra recula, étouffée par la douleur de sa mère.
- Ai-je dormi longtemps ? s’enquit Acalyxtra.
- J’ai arrêté de compter après mille cycles. Qu’est-ce qui vous a tirée de votre sommeil ?
- Le souvenir de ma faim, répondit Acalyxtra. As-tu remarqué ces créatures faiseuses de feu ?
- Oui, il y a longtemps qu’elles sont là, mais elles ne sont pas des faiseuses de feu comme nous. Tout ce qu’elles peuvent faire c’est prendre le feu de la pierre et le transmettre au bois.
La nuit avait recouvert la forêt. De petits points lumineux, autant de foyers allumés, brillaient un peu partout à l’abri des arbres. À l’odeur du bois s’ajouta l’odeur de la chair en train de brûler. «Ils doivent avoir recours au feu pour s’affronter, leurs griffes ne sont pas acérées pour le combat», déduisit Acalyxtra.
- Vaxyrra, je vais rester par ici pour observer ces nouvelles créatures. Je viendrai te voir sur ton île avant de retourner au sommeil.
Vaxyrra acquiesça en silence et reprit son vol. Contrarier les lubies de sa mère n’était jamais une bonne idée.
Acalyxtra continua son observation méticuleuse. Ces créatures produisaient en permanence des bruits, se déplaçaient parfois en groupe et parfois seules. Cependant, comme elle ne parvenait que difficilement à les différencier les unes des autres, elle n’aurait su dire si certaines étaient parfaitement sociables alors que les autres étaient solitaires ou bien si un même individu pouvait être sociable pour un temps puis solitaire ensuite. Acalyxtra, qui ne prenait plus de réel plaisir à la présence des siens, décida de marquer un individu solitaire et de le suivre exclusivement pendant un cycle pour voir s’il se mélangerait à un groupe.
La créature avait un comportement étonnant. Une fois la nuit venue, elle se mettait à bruire, comme une sorte de cigale préférant la lune au soleil. Une fois la lune haute, elle dormait et au soleil levant elle recommençait à se déplacer sans but apparent. Lorsqu’elle trouvait sur son chemin un arbre mort elle passait des heures à arracher des esquilles sur le tronc avant de se diriger vers un autre endroit.
Alors qu’Acalyxtra concluait que ces créatures ne faisaient finalement qu’errer sans but, elle fut surprise de voir sa créature faire preuve d’une certaine ingéniosité. Lors d’un jour pluvieux elle utilisa des lianes et des branches tombées au sol pour se faire un abri contre la pluie. C’est en voyant la vitesse à laquelle elle réussit ce tour de force qu’elle comprit l’usage de ces pattes aux griffes si fragiles. Ces membres inoffensifs permettaient aux créatures de modifier leur environnement d’une manière jamais observée auparavant. Sa curiosité échauffée par cette observation, elle nomma la créature Trois-pattes, car elle gardait toujours une de ses pattes antérieures contre elle, comme si elle était blessée ou affaiblie.
Après cela Trois-pattes croisa la route d’un groupe de congénères et se mit à cheminer avec eux.
Le groupe imposa sa coutume à Trois-pattes. Ils bruissaient le jour et devenaient silencieux la nuit. Ils se déplaçaient jusqu’à trouver un endroit propice à les nourrir puis ils fabriquaient un abri à l’aide de leurs petites pattes agiles. Acalyxtra fut fascinée de remarquer que le groupe agissait de concert, en parfaite harmonie, pourtant elle ne percevait aucune pensée échangée entre les différents membres. «Peut-être que leurs pensées sont trop faibles pour que je les perçoive à cette distance». Cependant elle n’osait pas trop s’approcher de peur de les faire fuir.
Les membres du groupe se nourrissaient principalement de fruits et de racines, mais un jour ils encerclèrent à grand-peine un cerf et le tuèrent. Ils firent du feu avec de la pierre comme l’avait dit Vaxyrra et après avoir ajouté du bois sur la flamme ils y jetèrent la chair du cerf. Après tant d’efforts pour tuer la bête voilà qu’ils jetaient la viande ! À la surprise d’Acalyxtra ils sortirent la viande avant que le feu ne l’ait entièrement consumée. Tous se mirent à bruire, puis ils mangèrent la viande passée au feu.
«Ainsi ils n’usent pas du feu pour se combattre mais pour altérer encore leur environnement», pensa l’observatrice.
Elle continua à surveiller son groupe. Plus elle passait de temps à les observer et plus elle voyait les différences entre eux. Elle remarqua que leur fourrure n’était pas naturelle. Ces créatures prenaient la fourrure de leurs proies. Seule la pilosité de leur tête semblait leur appartenir en propre.
Un jour, alors qu’ils s’étaient aventurés dans les montagnes et avaient mis à mort un chamois pour se nourrir de sa chair, un lion de montagne fut attiré par l’odeur du sang. Surpris dans leur camp, ils abandonnèrent leur proie et s’enfuirent en désordre, mais Trois-pattes fut blessée par le fauve et séparée du groupe. Plus intéressé par la proie vivante que par le cadavre, le lion se lança à sa poursuite. Acalyxtra se demanda si elle devait intervenir ; elle pourrait sans doute trouver un autre sujet à observer… La seule idée du temps perdu à chercher une autre créature la convainquit. Elle piqua vers le sol. Le puma venait d’acculer Trois-pattes contre une paroi. Les immenses mâchoires d’Acalyxtra se refermèrent sur lui avant qu’il ne réalise que la roue avait tournée. En un battement de cœur, le plaisir du sang traversa Acalyxtra et disparut. Elle déplaça précautionneusement sa tête pour voir sa protégée sans l’écraser d’un mouvement trop brusque. Trois-pattes était figée contre la paroi, espérant sans doute qu’elle serait oubliée si elle restait immobile. Pour la première fois Acalyxtra perçut une pensée venant d’elle. Il ne s’agissait évidemment pas d’une pensée rationnelle, mais il ne s’agissait pas non plus d’une simple peur. Il y avait dans cette pensée l’envie de revoir un être aimé, la peur de souffrir, l’espoir de survivre. La curiosité d’Acalyxtra était si grande qu’elle ne put résister. Elle projeta une pensée rassurante vers sa créature.
- Je ne te mangerai pas.
À cet instant Trois-pattes s’effondra comme terrassée par un coup invisible, elle porta sa patte antérieure valide à sa tête et émit des bruits perçants. Acalyxtra relança quelques pensées, attendant une réponse, mais Trois-pattes se contenta de serrer sa tête avec sa patte. Acalyxtra hésita ; depuis la guerre elle n’avait plus eu recours à la magie, cependant cette conversation larvée la frustrait. Elle inspira profondément, laissant la puissance envahir tout son corps. Elle ramena lentement sa longue queue devant elle, puis en approcha la pointe acérée du corps chancelant de Trois-pattes qui se relevait péniblement. Lorsque l’extrême bout osseux effleura la peau du visage de sa protégée, Acalyxtra sentit son sort agir. Son corps se contracta et rétrécit jusqu’à avoir la même taille que celui de Trois-pattes. Cette dernière la fixait, médusée, incapable de détourner le regard ou de s’enfuir. Le nouveau corps d’Acalyxtra était une copie conforme du sien, cependant les peaux prises sur les autres animaux étaient remplacées par de petites écailles d’or imitant la forme des fourrures. Au côté droit cependant, les écailles restaient barrées d’une ligne noire.
Acalyxtra s’habitua à ce corps fragile, l’expérience était déplaisante, mais elle parvenait maintenant à produire des bruits similaires à ceux des créatures. Elle reproduisit donc ces bruits en s’approchant de Trois-pattes. Sa protégée n’était plus tout à fait immobile, maintenant elle tremblait des pieds à la tête, vraisemblablement terrifiée à la vue du reflet de sa personne. Acalyxtra s’approcha jusqu’à pouvoir coller son front contre celui de Trois-pattes. Elle fouilla dans ce nouveau corps pour trouver le bon moyen de calmer la créature affolée. Elle posa sa patte antérieure sur la blessure de Trois-pattes et, aspirant encore une fois la magie, elle referma la plaie qu’avaient laissée les griffes du puma. Trois-pattes, sidérée de voir la plaie se refermer et la douleur quitter son corps fixa ses yeux dans ceux d’Acalyxtra. Elle se mit à bruire.
À présent équipée des mêmes organes sensoriels que sa protégée Acalyxtra commença à percevoir quelquechose. Ces bruits que beaucoup d’autres animaux utilisaient de manière simpliste étaient poussés par ces créatures à un tel niveau de nuance et de complexité qu’ils servaient en fait de vecteur à leurs pensées.
Consciente de ce nouveau paramètre, elle écouta avec attention les bruits qu’il convenait de qualifier de paroles. Alors que Trois-pattes continuait de poser des questions, Acalyxtra déchiffrait son langage. En gardant une patte sur le front de sa protégée, elle parvenait à percevoir ses pensées ténues et à les mettre en correspondance avec des sons.
Trois-pattes essaya de partir, mais Acalyxtra n’avait pas terminé, elle parla donc en produisant des sons :
- Reste ! Parle !
À nouveau Trois-pattes se figea et la terreur pollua ses pensées, mais quelques instants plus tard elle parlait de plus belle. Finalement, Acalyxtra déclara :
- Je suis Acalyxtra, as-tu un nom ?
Trois-pattes, qui allait de surprise en surprise, eut besoin de temps pour s’habituer à voir ce double d’elle-même parler avec sa voix. Elle leva lentement une patte tremblante et approcha le bout de sa griffe des écailles d’or pour les effleurer. Acalyxtra n’aimait guère qu’on l’approche, mais elle retint un grognement pour ne pas replonger sa protégée dans la terreur.
- Je suis Jal, répondit Trois-pattes, fascinée par les reflets du soleil sur les écailles d’or.
Acalyxtra sentait maintenant que la peur se dissipait. Un torrent de curiosité cascadait vers la bouche de sa protégée et s’engorgeait de manière qu’aucune question ne parvint à sortir.
- Pourquoi m’avez-vous aidée ? demanda finalement Jal.
- Je t’observe depuis de nombreux cycles. Qui t’a créée ?
Jal pencha la tête de côté avant de répondre.
- Mes parents. Ils se nommaient Kayla et Aldwin.
Acalyxtra perçut dans les pensées de sa protégée qu’elle n’aurait pas la réponse qu’elle cherchait. Elle avait entrevu les parents de Jal au moment de sa réponse, et la génération précédente aussi. Tous avaient été aussi petits et insignifiants que Jal elle-même. Il n’y avait pas dans cette lignée d’ancêtre suprême comme Acalyxtra l’était pour son propre peuple. «Des poussières poussées par les vents», rumina-t-elle. Acalyxtra observa les pattes de Jal et demanda :
- Que sais-tu faire avec ces mains au bout de tes pattes ?
Jal hésita en regardant ses mains, puis elle s’éloigna et amassa le nécessaire pour créer un petit abri, des branches sèches, des pierres et des fougères. Acalyxtra observa et tenta d’imiter, mais sa force titanesque même dans ce corps affaibli, transformait les pierres en sable au moindre faux mouvement. Rapidement elle s’impatienta. Jal sentit l’humeur de sa jumelle changer et supposa que sa construction n’était pas assez satisfaisante pour sa sauveuse. Elle laissa donc tomber ses cailloux et attrapa un objet pointu accroché à ses fourrures ainsi qu’une grande écorce plate. Elle s’activa avec ardeur sur l’écorce et alors que le soleil commençait à tomber sur l’horizon elle la tourna vers Acalyxtra. Cette dernière, restée parfaitement immobile pendant l’exercice, eut besoin d’un certain temps pour comprendre ce qu’elle avait sous les yeux. Les lignes gravées dans le bois étaient intriquées de la plus étrange des manières. À y regarder de près, elles formaient une représentation de la scène qui s’était déroulée plus tôt à cet endroit même. Il y avait Jal recroquevillée dans un angle de la représentation. À l’autre bord il y avait le lion de montagne, une patte levée, menaçant. Au centre il y avait Acalyxtra plongeant vers le prédateur. Pour la première fois depuis longtemps, Acalyxtra était émerveillée. Elle revit son compagnon voler avec elle sous les étoiles, donnant des noms fantaisistes aux plus belles d’entre elles.
Acalyxtra saisit l’écorce avec précaution pour ne pas l’endommager. En cet instant elle ressentit le potentiel infini de cette créature fascinante. Capable de graver un récit qui pourrait raconter son histoire bien après que sa mémoire l'aurait effacée ou que sa vie aurait pris fin.
Sans le secours d’une force immense ni l’aide de sens aigus, ces créatures pouvaient emprisonner une émotion dans la matière. Sans possibilité d’échanger leurs pensées directement, elles parvenaient à communiquer. Sans griffes à leurs pattes, elles altéraient le monde. Sans feu dans leur bouche, elles l’arrachaient à la pierre.
Acalyxtra ouvrit la bouche et souffla un nuage doré sur l’écorce. Le bois touché par le souffle se changea en or, laissant seulement la marque des mains d’Acalyxtra, puis elle rendit l’objet à Jal.
- Merci Jal, je m’en retourne à mon ermitage. Prends grand soin de toi et des tiens.
Sur ces mots, elle s’élança vers une falaise et se propulsa dans le vide d’un bond. Ses ailes se déployèrent à nouveau. Elle reprit sa forme véritable en un éclair avant de s’envoler.
Bonjour !
J'ai découvert ce texte en naviguant sur PA. J'adore ton texte riche en émotions et vocabulaire ^^ C'est très intéressant de découvrir l'histoire de la dragonne au fur et à mesure.
La dragonne qui découvre les humains m'a fait penser à la saga Les Royaumes de Feu, je ne sais pas si tu connais.
Bonne journée !
Albane
Bonne continuation.
Nouvelle très bien écrite. J'ai énormément aimé cette façon de voir les êtres humains, depuis une créature majestueuse et belle, à la fois simple et divine. C'est beau, tout simplement, très poétique. Merci pour ce beau moment.
J'ai beaucoup aimé le personnage de la dragonne qui plane au-dessus du monde et voit vivre et mourir des générations d'humains. Elle traverse les âges, c'est fascinant. Son amour pour ses enfants, sa curiosité naïve, sa cicatrice, tout ça la rend attachante.
Le récit est simple et sans fioritures, très bien mené jusqu'au bout. Il y aurait des choses à faire dans cet univers qui paraît vaste et complexe bien que les hommes paraissent plutôt primitifs.
Le style est super agréable, les descriptions et dialogues sont bien dosés, félicitations !
Quelques remarques :
"Inspirant profondément elle repoussa" virgule après profondément
"Après cela Trois-pattes" virgule après cela
Un plaisir,
A bientôt !
Et bonne année !!
J'ai bien aimé le retournement de situation où la créature fantastique est en fait l'humain. On ressent bien la curiosité qu'à ta dragonne. D'ailleurs, c'est un personnage attachant. Rien que le fait qu'elle est une cicatrice, ça ajoute un plus touchant.
Tout au long du texte, je me suis demandée si oserait ou non s'approcher. Je suis contente qu'elle l'ai fait et plus encore que cela lui est apporté quelque chose.
J'ai vraiment beaucoup aimé.
Bien à vous,
Eldir
J'ai beaucoup apprécié cette histoire, principalement pour la belle part donnée aux émotions et à la curiosité, tout cela sans jugement et avec beaucoup d'empathie et de tendresse. Le dialogue, notamment, m'a fait penser au Petit Prince... Et puis l'angle proposé, en nous emmenant dans la peau d'un dragon qui découvre l'Humanité, m'a transportée.
De plus, au début de l'histoire, la rencontre entre la mère dragon et un de ses enfants est très touchante et laisse imaginer un monde vaste qui attise ma curiosité.
J'ai aussi vraiment aimé la valeur que donne ton histoire au fait d'écrire, cette spécificité qui appartient à l'Homme et qui nous passionnent tous, petites plumes que nous sommes...
Merci pour ce bon moment!
Pour ce qui est de donner de la valeur à l'écriture ça n'est pas du tout ce que j'avais en tête, mais maintenant que vous le dites ça m'a forcer à y penser. Je crois que ce qui me tiens à cœur c'est la préservation de la culture à travers l'histoire, ici à travers l'art immortalisé dans l'or. Mais l'écriture aussi est un bon moyen et j'aurais aimé avoir la clairvoyance de faire cette réflexion méta.
J'ai des fantasmes de capsule temporelle qui contiendrait toute notre culture (nos meilleur livre, meilleur film et série, meilleure peinture etc...) pour s'assurer qu'elle restent pour toujours dans le patrimoine de l'humanité. Bon après juste le temps de définir "meilleur" dans le contexte et la civilisation se sera déjà effondrée :,-(
Bref, merci à vous et à bientôt
Une nouvelle fort déstabilisante que voilà ! L'histoire n'est jamais allée dans le sens auquel je m'attendais.J'ai vraiment crains tout du long que les choses dégénèrent, que les humains prennent en chasse les dragons et que ça vire chocolat pour Acalyxtra. Merci de m'avoir surprise tout du long !
Plein de bisous !
PS: nul n'est de taille à prendre en chasse les dragons, ce sont les dragons qui te prennent en chasse !
Ta plume est agréable et le point de vue du dragon sur les hommes est original. Et assez apaisant grâce à sa bienveillance.
Merci pour ce joli moment de lecture.
C’est un beau récit qui raconte la rencontre d’une dragonne avec une humaine. Au début, la première ressent une tristesse et une colère telles qu’elle aurait envie de les infliger à tous les vivants, puis en observant cette fragile créature, elle s’adoucit jusqu’à essayer de la comprendre et communiquer avec elle. J’aime bien que l’histoire soit présentée du point de vue de la dragonne, ce qui donne aux humains un statut de créatures étranges. Et pour ne rien gâcher, c’est joliment écrit.
Coquilles et remarques :
— Dans les dialogues, il faut employer des tirets cadratins ou demi-cadratins. Les tirets automatiques, qui sont des sortes de puces, sont à bannir. Outre l’effet fort déplaisant qu’ils ont sur FPA, ils indisposent souvent les maisons d’édition.
— Elle n’avait pas vraiment faim, en fait elle ne connaissait plus la faim [Il faudrait un point-virgule ou un point à la place de la virgule.]
— et de leur vie commune lorsque que tout était léger et doux [lorsque ; il y a un « que » en trop.]
— Tout près de l’endroit où battait son cœur une ligne noire déchirait ses écailles d’or. [J’ajouterais une virgule après « cœur ».]
— À force d’avancer, le désert céda la place aux montagnes [Comme ce n’est pas le désert qui avance, la construction est un peu bancale ; « elle vit le désert céder », peut-être ?]
— En quelques battements d’ailes elle rejoignit la côte. [J’ajouterais une virgule après « d’ailes ».]
— Avant de se disperser ils s’assemblaient pour cracher un puissant torrent de flammes. [J’ajouterais une virgule après « se disperser ».]
— Il s’agissait d’animaux qu’elle n’avait jamais vu avant [jamais vus]
— Qu’est-ce qui vous a tiré de votre sommeil ? [tirée]
— elle n’aurait sut dire si certaines étaient parfaitement sociables [elle n’aurait su]
— Alors qu’Acalyxtra concluait que ces créatures ne faisaient au final qu’errer sans but, elle fut surprise de voir sa créature faire preuve d’une certaine ingéniosité [« au final » est une locution grammaticalement fautive ; je propose « finalement », « en somme », « somme toute ». Voir ici : http://www.academie-francaise.fr/au-final / pour éviter de répéter « créature(s) » : « la sienne », peut-être ?]
— Ils se déplaçaient jusqu’à trouver un endroit propice à les nourrir puis ils fabriquaient [J’ajouterais une virgule avant « puis ».]
— puis ils fabriquaient à l’aide de leurs petites pattes agiles un abri. [Placer un complément aussi long entre le verbe et le COD ne me semble pas judicieux. Je propose : « puis ils fabriquaient un abri à l’aide de leurs petites pattes agiles » ou « puis, à l’aide de leurs petites pattes agiles, ils fabriquaient un abri ».]
— «Ainsi ils n’usent pas le feu pour se combattre mais pour altérer encore leur environnement », pensa l’observatrice [ils n’usent pas du feu ; user de quelque chose, s’en servir]
— Elle continua à surveiller son groupe pendant quelques temps. Plus elle passait de temps à les observer [quelque temps ; ici, « quelque » veut dire un certain, pas plusieurs / répétition de « temps »]
— Un jour alors qu’ils s’étaient aventurés dans les montagnes [Virgule après « un jour ».]
— Surpris dans leur camp ils abandonnèrent leur proie [J’ajouterais une virgule après « leur camp ».]
— Acalyxtra se demanda si elle devait intervenir, elle pourrait sans doute trouver un autre sujet à observer… [Il faudrait un point-virgule ou un point après « intervenir ».]
— Les immenses mâchoires d’Acalyxtra se refermèrent sur lui avant qu’il ne réalise que la roue avait tournée [avant qu’il ne s’aperçoive (pour éviter l’anglicisme « réaliser que ») / avait tourné]
— En un battement de cœur le plaisir du sang traversa Acalyxtra et disparut. [J’ajouterais une virgule après « de cœur ».]
— Acalyxtra hésita, depuis la guerre elle n’avait plus eu recours à la magie, cependant cette conversation larvée la frustrait. [Il faudrait un point-virgule après « hésita ».]
— Cette dernière la fixait médusée, incapable de détourner le regard ou de s’enfuir. [Virgule après « fixait ».]
— Au côté droit cependant les écailles restaient barrées d’une ligne noire. [J’ajouterais une virgule après « cependant ».]
— Elle posa sa patte antérieure sur la blessure de Trois-pattes et aspirant encore une fois la magie elle referma la plaie [Il faudrait placer « aspirant encore une fois la magie » entre deux virgules.]
— Acalyxtra commença à percevoir quelque-chose [quelque chose ; sans trait d’union]
— À nouveau Trois-pattes se figea et la terreur pollua ses pensées [Virgule après « À nouveau ».]
— «Des poussières poussées par les vents» rumina-t-elle. [Virgule avant « rumina-t-elle ».]
— eut besoin d’un temps pour comprendre ce qu’elle avait sous les yeux [« de temps » ou « d’un certain temps »]
— bien après que sa mémoire ne l’efface ou que sa vie ne prenne fin [« bien après que sa mémoire l’aurait effacée ou que sa vie aurait pris fin » ; « après que » doit être suivi de l’indicatif ou, dans le cas présent, du conditionnel passé qui remplace le futur antérieur / d’autre part, le « ne » explétif n’est pas correct avec « après que »]
— Prend grand soin de toi et des tiens. [Prends]
— Sur ces mots elle s’élança vers une falaise [Virgule après « Sur ces mots ».]
J'ai fait bon usage de vos remarques, mais pour certaines j'en suis resté à ce que j'avais décidé :
- Pour les tirets des dialogues, je sais on m'a déjà fait la remarque, mais c'est un goût personnel. J'aime que les dialogue se démarquent du reste du texte, du coup je me tiens à cette manière, je préfère mes tirets sur word qui donnent cet effet, mais je nais pas trouver de manière de faire mieux ici... dommage.
- Je ne savais pas que "réaliser que" était un anglicisme, comme ça ne me choque je l'ai conservé tel quel.
- Les conjugaisons non plus je suis pas fortiche du coup je ne suis pas sur d'avoir bien saisi l'avant avant dernière remarque. J'ai fait la correction suivante : "Capable de graver un récit qui pourrait raconter son histoire bien après que sa mémoire l'aurait effacée ou que sa vie ne prenne fin." Si vous aviez l’amabilité de me dire si c'est une forme correcte ?
Merci beaucoup pour votre aide et pour vos remarques encourageante.
Ici, deux règles se confondent :
1) Après que doit être suivi de l’indicatif.
2) Pour marquer un fait futur dans un récit au passé, on emploie le conditionnel présent (le conditionnel passé pour marquer l’antériorité).
Quand elle aura oublié tout cela et même quand elle sera morte depuis longtemps, cette gravure continuera de raconter son histoire.
Si l’histoire était rédigée au présent, ça donnerait :
« En cet instant elle ressent le potentiel infini de cette créature fascinante. Capable de graver un récit qui pourra raconter son histoire bien après que sa mémoire l'aura effacée ou que sa vie aura pris fin. »
Comme elle est écrite au passé, ça donne :
« En cet instant elle ressentit le potentiel infini de cette créature fascinante. Capable de graver un récit qui pourrait raconter son histoire bien après que sa mémoire l'aurait effacée ou que sa vie aurait pris fin. »
J'espère que je suis claire, cette fois. :-)
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Merci et à bientôt.
J'ai vu dans votre bio que aviez fait de l'auto-édition... puis-je vous demander comment ça se passe ? Comment avez-vous fait ça ? Est-ce que vous en vivez ?
Pardon, ça fait beaucoup de question, mais en ce moment mon travail me pèse un peu et l'idée d'une auteure "accessible" comme vous me fait un peu rêver. C'est pour ça que j'aimerais en savoir plus.
Bien à vous,
Eldir
Comme VavaOmete, j'ai vraiment adoré la manière dont tu as abordé le sujet, et décalant le point de vue. Dans les concours de Nouvelle, c'est souvent ce qui est recherché, et tu l'as fait avec beaucoup d'intelligence.
Le texte est complet, bien écrit, et au niveau de ma bibliothèque mentale, il m'a presque fait penser à la rencontre entre Micromégas et les humains, dans le conte de Voltaire.
C'était une lecture vraiment enrichissante. Merci !
Bien à vous,
Eldir
Comme dit dans mon mail d'acceptation, ce que j'ai le plus aimé dans cette nouvelle c'est la façon très adroite que tu as eu de "retourner" la thématique, en faisant des humains les créatures fantastiques/étranges à observer et des dragons les êtres vivants normaux de l'univers dans lequel ta nouvelle se situe.
Comme dit par d'autres Plumes, je serai curieuse de voir plus d'histoires dans cet univers !
Merci pour cette découverte !
Bien à vous,
Eldir
J'ai beaucoup aimé ce récit et la fin très poétique.
Ayant lu le commentaire précédent, je précise que j'ai compris tout de suite qui étaient les créatures (peut-être à cause de la série des royaumes de feu que j'adore), ce qui ne change rien au fait que ce soit très sympa et très agréable à lire :)
Je te la conseille si tu aimes les dragons :)