Il était enfin arrivé. L’homme saisit le heurtoir et frappa à la porte massive entièrement sculptée. Le son sembla faire écho en lui. Il se sentit ébranlé. Elle l'avait prévenu. Cette sensation lui donnait une furieuse envie de se retourner et de partir pour ne plus jamais revenir. Pourtant, il resta là. Comme elle le lui avait enseigné, il laissa la vibration le traverser et résonner dans tout son être. L’effort pour ne pas fuir était épuisant. Enfin, l'écho se tu. La porte s'entrouvrit. Il lança la bille d'argent dans l'espace ainsi dégagé. Il perçut le son du roulement de l'autre côté de la porte, puis un cri léger. Enfin, le silence. Il s'évanouit.
Il se réveilla dans une chambre richement meublée. Des rideaux de velours lie-de-vin ornaient de hautes fenêtres qui laissaient entrer la lumière d'une journée radieuse. Le lit à baldaquin était tendu de soie cramoisie. Tous les meubles étaient faits de bois finement ciselé. À y regarder de près, les scènes représentées sur les différents meubles semblaient raconter une histoire. On y voyait un chevalier présenté dans différentes scènes. Représentée sur un meuble en face de lui, l'une d'elles attira particulièrement son attention. Le chevalier y combattait ce qui semblait être une énorme chauve-souris à tête de femme. Il vacilla légèrement lorsqu'il se leva pour examiner la scène sculptée sur la porte d’une armoire. Le monstre, était plus précisément une femme, dont les bras auraient été remplacés par des ailes très découpées, rappelant celles d'une chauve-souris. Elle avait des serres à la place des pieds et une énorme queue ressemblant à celle d'un dragon. Elle volait au-dessus du chevalier lourdement armé cherchant à l'atteindre de ses serres. Lui se défendait avec son bouclier, et son épée levée semblait suggérer qu'il tentait de rendre coup pour coup. La chimère semblait d'ailleurs blessée, à en juger par les différentes marques représentées sur son corps et aux gouttelettes de sang figurées, tombant sur le bouclier.
Alors qu'il observait la scène il lui sembla se souvenir que la chimère était ce qu'on appelait une Drakène, ou femme-dragon. Son nom était Ragna. Le chevalier se nommait Leif. Il était fort et courageux. L’homme se demanda si la bête était capable de cracher du feu. Il n'arrivait pas à se souvenir. Il lui semblait que non, mais il avait un doute. Le bas-relief n'était pas assez précis pour décrire l'expression des personnages, mais il savait que Ragna était furieuse et que le chevalier était épuisé. Il se sentit soudain très lourd, engourdi. Il se dirigea vers le lit pour s'étendre un peu le temps que cela passe. Il sombra alors dans un profond sommeil.
L’homme se réveilla en sursaut. Il était assis dans un très vieux fauteuil tapissé de velours face à une cheminée éteinte. La salle paraissait immense, les murs étaient de pierre froide. L’air était glacé et une odeur étrange planait dans l'air.
« Enfin vous revenez à vous, prononça une voix féminine dans son dos, je ne comprends pas, je vous ai trouvé évanoui sur le pas de ma porte. Comment vous sentez vous ?
Il essaya de se retourner afin de voir qui lui parlait mais il était toujours très engourdi.
- Ne vous dérangez pas, je ne suis pas présentable, dit la voix dans son dos.
- Je…, commença-t-il, pourquoi suis-je ici ? Où sommes-nous ? Quelle est cette pièce ? Qui êtes-vous ?
- Tant de questions, répondit-elle, mon nom change en fonction de qui m'invoque. Vous n'aurez qu'à m'appeler Vassilissa. Vous aurez les réponses à vos autres questions bien assez tôt. En attendant, prenez vos aises.
Le feu s’embrasa dans la cheminée.
- A propos, comment vous appelez-vous?
Il ne put répondre. Son propre prénom lui échappait. Vassilissa eu un petit rire cruel, puis elle reprit :
- Un repas est servi sur la table derrière vous. Je vais devoir vous abandonner mais nous nous recroiserons bientôt. Adieu »
Il essaya de bouger à nouveau et cette fois-ci, il put se lever. Il se retourna rapidement, mais la femme avait disparu. Son regard tomba sur la table, décorée de grands candélabres, sur laquelle reposait un repas somptueux. Mais il n'avait pas faim.
Tu poses vite une atmosphère intrigante où l'on se pose pas mal de questions ! Je suis curieuse d'en savoir plus sur cette Vassilissa. En tout cas, j'aime beaucoup le descriptif et les prénoms de tes personnages :)
J'ai aussi noté quelques répétitions, mais rien de bien grave !
Beaucoup de mystères émanent de ce début de nouvelle !
Tu nous fournis de nombreux détails ce qui n'est pas pour me déplaire, mais j'ai parfois trouvé que tes descriptions souffraient d'un manque de ponctuation. Quelques répétitions également, mais je te rassure, rien qui ne vienne gâcher le moment de lecture.
En tout cas, hâte de connaître la suite !
Dans l'attente de te lire,
Zevou
Ça donne envie de voire où l'histoire va se diriger, et la mention de la chimère, qui est finalement le seul élément clair de l'histoire, donne le fil rouge.
Petit conseil de mise en page au cas où : la mise en page "justifiée" avec tout le texte bien droit, est plus simple et confortable à lire :)
Merci pour ton commentaire :) J'adore les débuts où on comprend rien ^^ Je suis en train d'écrire la structure pour la suite pour que ça reste mystérieux tout en devenant de plus en plus compréhensible... La suite dans un petit moment :)
J'avoue être arrivé ici pour la chimère, qui m'intrigue, et dont j'ai hâte de découvrir les secrets.
L'écriture est riche, les descriptions permettent de se représenter les lieux. On se demande qui est ce personnage sans nom et les raisons qui le poussent à s'aventurer ici. Les premières lignes intriguent; qui est le "elle" mentionné par le narrateur ? Tant de questions que j'ai hâte de découvrir !
Quelques répétitions (sculpté, sembler...), mais rien qui gêne la lecture !
Merci beaucoup pour cette lecture ^^