Révélation

Je suis un homme perdu, un homme détruit, un homme mauvais. Je rêve qu’un rayon de soleil illumine mon obscurité, juste une fois, juste un jour connaître un moment de repos. 

J’insulte les gardiens, je me bat dans la cour de promenade. Je passe beaucoup de temps au mitard. L’exiguïté de cette endroit me contient, les murs m’enlaçassent presque et cela diminue un peu mon anxiété. Comme ces expériences de paquetage en psychiatrie. 

Psychiatrie que j’ai côtoyé de nombreuses fois rapport à ma dépendance aux drogues. Toutes les drogues, tous ce qui me passait entre les mains. Mais je n’ai jamais eu envie d’arrêter, pourquoi arrêter? Pour faire quoi? Me réinsérer? Avoir une vie normale? Impossible!

Je suis un enfant de l’assistance publique, retiré à mes parents à l’âge de 3 ans pour mauvais traitements. Trop vieux pour être adopté et déjà bien amoché. Je ne compte plus les familles d’accueil, les foyers de l’enfance, les viols, les tabassages en règle par les plus grand…

Et à 18 ans au revoir l’assistance publique et bonjour la rue! Je n’ai jamais essayé de m’en sortir comme ils disent… Le seul travail que j’ai occupé est celui de dealer. Non pour devenir riche, juste un petit dealer de merde qui veux de quoi payer ses doses. Cette carrière ridicule m’a valu de réguliers séjours en prison, ou en psychiatrie selon le bon vouloir des juges. 

Cette fois, ce fut la prison. Deux mois à en chier sans drogues. 

Allongé sur mon matelas dégeu, au mitard encore une fois, j’essaye de me réfugier dans l’un des seul souvenir heureux qu’il me reste. Valérie ma mère nourricière quand j’avais sept ou huit ans. Elle était calme, aimante, chaleureuse. Elle avait pris le temps de m’apprivoiser, m’avait laissé le temps d’apprendre la douceur. Elle me préparait mon goûter après l’école, m’aidait à faire mes devoirs, me bordait le soir et me donnait un baiser sur le front. Le dimanche nous allions à la messe et nous nous asseyions humblement au fond de l’église. Il y avait toujours ce même clochard derrière nous, Valérie lui donnait la pièce mais il la remettait systématiquement à la quête. La messe était l’heure la plus longue de ma semaine, je ne comprenais pas un traitre mot de ce que monsieur le curé racontait. Mais après nous allions chercher des pâtisseries et rentrions à la maison pour un bon repas. Quelle époque formidable! 

Valérie et moi étions fusionnels, je l’appelais maman. 

Mais l’assistance publique décida que nous étions trop proches, quel bande de sadiques! 

Le jour où cette conne d’assistante sociale vint me chercher maman pleurait et moi je m’étais caché sous l’armoire. L’odieuse femme a dû me tirer par les pieds, j’étais déchaîné! Salope! Salope! Salope! 

Retour au foyer, l’horreur, la solitude, la tristesse indicible. 

Des larmes coulent sur mon visage et je lèche leurs goût salé. Pleurer me calme un peu. Je suis adossé au mur et je chiale comme un gosse. 

Doucement une image se dessine sur la porte grise et son magnifique visage apparaît! Sa bonté m’envahit! Je tombe à genou et me reviens en mémoire ce psaume de David:

L’Eternel est mon berger: je ne manquerai de rien.

Il me fait prendre du repos dans des pâturages bien verts,

il me dirige près d’une eau paisible.

Il me redonne des forces,

il me conduit dans les sentiers de la justice

à cause de son nom.

Même quand je marche dans la sombre vallée de la mort,

je ne redoute aucun mal car tu es avec moi.

Ta conduite et ton appui: voilà ce qui me réconforte.

Tu dresses une table devant moi,

en face de mes adversaires;

tu verses de l’huile sur ma tête

et tu fais déborder ma coupe.

Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront

tous les jours de ma vie

et je reviendrai dans la maison de l’Eternel

jusqu’à la fin de mes jours.

Moi, l’être immonde je suis inondé de sa lumière, de son Amour infini. Moi la loque humaine, le déchet je me sens grand comme la terre. Je n’ai plus mal. Subitement j’aime tous mes frères et sœurs. Les bons comme les bourreaux.

Mon calvaire est fini, tous ce qui m’est arrivé prend enfin un sens : je suis né pour le servir dans la piété en aidant mes frères et sœur dans le besoin.

 

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AlaindeVirton
Posté le 06/07/2024
Bon, c'est pas mal, une révélation qui prend la forme d'une apparition. Le rythme soutenu est haletant, on dirait une espèce d'écriture automatique, comme si les mots venaient tout seuls et qu'ils étaient couchés irrépressiblement sur le clavier. Mais malheureusement le trop grand nombre de coquilles est assez rebutant.
EBeckouel
Posté le 30/03/2023
Bonjour, bon rythme, mais j'avoue ne pas comprendre, à ce stade, comment un enfant qui est allé à l'église jeune, peut tout à coup avoir la révélation après des difficultés qu'on devine à cause de son activité dans la drogue. ça va peut-être trop vite?
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