Seconde voix

“Tu es celui qui dirige ta vie”, bah oui il le savait déjà ça, mais lorsqu’il se prononça ces mots en hésitant devant son armoire il eut l’impression de se réveiller d’un rêve. Comme si toutes ces années - quelles années exactement ? - il ne voyait pas les choses comme elles étaient réellement, enfin du moins cette chose-là - la vie ?

Il attrapa rapidement son manteau noir et quitta son appartement puis prit le temps de se remettre à penser : “Si je suis là dans ce métro c’est parce que j’ai eu une raison de me déplacer, c’est moi qui ai choisi d’aller travailler - Nombreux sont les leviers qui placent les individus dans des sociétés - aussi variées peuvent-elles être - et les poussent à rentrer dans des normes de fonctionnement ; et donc de réaliser divers déplacement quotidien. Enfin bref, sans remonter tous les fils de causalités et de corrélation, l’idée est de retenir cela : “Tu es conditionnable et fortement conditionné”, sans revenir non plus sur les idées du déterminisme qu’il ne maîtrise pas très bien d’ailleurs.”

Sa réflexion fut interrompue par une discussion voisine sur la soirée de la veille et de ses conséquences : le mari avait croisé l’amante et la femme à la même soirée ! Une histoire aussi banale que palpitante qui lui fit presque rater son arrêt de métro. Il sortit précipitamment en évitant minutieusement chaque passant - quel drôle de mariage pensa-t-il - après tout ce sont leurs choix de vie à tous, s’ils ne voulaient pas se retrouver dans de telles situations ils n’avaient qu’à faire des choix différents ! - Quelle idée creuse -

En arrivant devant l’immeuble de son bureau il hésita : “je n’ai pas envie d’y aller” - je ne vais tout de même pas devoir te rappeler les raisons de notre venue ?

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