Il fait nuit. Il fait froid. Cela fait dix minutes que je marche dans la nuit seule, sans croiser personne. J’ai peur. Être seule me fait peur.
Je prends mes écouteurs et allume mon MP3. La musique à fond rend le village encore endormi dans le noir moins effrayant.
Une musique tonique, rassurante, m’enveloppe tout entière. Je me remets à marcher, au rythme de la musique, sous le regard des maisons aux volets fermés. Les feux tricolores s’allument et s’éteignent sur mon passage. Comme pour me saluer.
Je n’ai plus peur. Je ne suis plus seule. Un monde imaginaire, rassurant, vient à ma rencontre. Un monde où rien ne peut m’arriver. Où tout ce qui vit dans le noir n’est pas forcément mauvais.
Un monde de confiance. Un monde idéal. Je commence à reprendre confiance en moi.
Puis mon MP3 bipe. Sur l’écran, deux petits mots insignifiants qui font tout basculer.
BATTERIE FAIBLE.
Mon MP3 s’éteint.
Plus de musique. Plus de lumière. Plus de protection. Je relève la tête et me retrouve seule.
Seule dans le noir. Seule dans la nuit. Dans le village endormi.
Tu as très bien exprimé, en quelques mots, l'évolution des sentiments, la fragilité d'une émotion. On y voit l'importance de ce que nous projetons sur l'extérieur et qui teinte la réalité selon notre humeur.
Merci .